Devrions-nous autoriser les « femmes transgenres » à participer aux sports réservés aux femmes ? (par Gregory A. Brown et Tommy Lundberg)

Devrions-nous autoriser les « femmes transgenres » à participer aux sports réservés aux femmes ? (par Gregory A. Brown et Tommy Lundberg)

Tra­duc­tion d’un article ini­tia­le­ment paru, en anglais, le 17 avril 2023, sur le site du « Cen­ter on Sport Poli­cy and Conduct » (Centre sur la poli­tique et la conduite du sport), à l’a­dresse sui­vante.


Le point de vue d’un physiologiste de l’exercice

Mots clés : Femmes trans­genres, sup­pres­sion de la tes­to­sté­rone, per­for­mance spor­tive, phy­sio­lo­gie, poli­tiques et procédures

Contexte

Les « femmes trans­genres » sont des per­sonnes dont le sexe bio­lo­gique est mas­cu­lin (mâle), mais dont l’« iden­ti­té de genre » est celle d’une femme. En 2003, le Comi­té inter­na­tio­nal olym­pique (CIO) a publié sa poli­tique ini­tiale sur les ath­lètes trans­genres. En 2011, la NCAA, l’organisme en charge de l’élite du foot­ball amé­ri­cain au niveau uni­ver­si­taire aux États-Unis, a adop­té une poli­tique d’in­clu­sion des ath­lètes trans­genres et en 2015, le CIO a adop­té une poli­tique révi­sée sur les ath­lètes trans­genres. À par­tir de 2019, il y a eu plu­sieurs cas très média­ti­sés de « femmes trans­genres » concou­rant dans des cham­pion­nats spor­tifs réser­vés aux femmes (voir, par exemple, ces articles sur ESPN.com, APNews, et le Washing­ton Times). En réponse à ces situa­tions et aux pré­oc­cu­pa­tions des ath­lètes et du public, le Comi­té inter­na­tio­nal olym­pique, la NCAA (une fédé­ra­tion spor­tive de grandes écoles et uni­ver­si­tés aux États-Unis), FINA (la fédé­ra­tion inter­na­tio­nale de nata­tion), Bri­tish Cycling (la fédé­ra­tion du cyclisme au Royaume-Uni), US Rowing (la fédé­ra­tion d’aviron des États-Unis), World Boxing (la fédé­ra­tion inter­na­tio­nale de boxe anglaise), World Ath­le­tics (la fédé­ra­tion inter­na­tio­nale d’athlétisme) et de nom­breux autres ins­tances diri­geantes du sport ont récem­ment révi­sé leurs poli­tiques concer­nant les ath­lètes trans­genres, en par­ti­cu­lier les « femmes trans­genres ». Leurs poli­tiques varient consi­dé­ra­ble­ment, allant de l’in­clu­sion des per­sonnes trans­genres dans les sports réser­vés aux femmes sur la base d’une simple auto-iden­ti­fi­ca­tion en tant que femme, à la par­ti­ci­pa­tion des per­sonnes trans­genres aux sports réser­vés aux femmes sous condi­tion de sup­pres­sion de la tes­to­sté­rone, ou à la par­ti­ci­pa­tion aux sports réser­vés aux femmes auto­ri­sée uni­que­ment pour les per­sonnes enre­gis­trées comme étant de sexe fémi­nin (femelle) à la naissance.

En outre, face aux prin­ci­pales polé­miques ayant écla­té à la suite de la par­ti­ci­pa­tion de « femmes trans » à des com­pé­ti­tions spor­tives réser­vées aux femmes, de nom­breuses légis­la­tures d’É­tat, aux États-Unis, ont conçu des pro­jets de loi sti­pu­lant que seuls les membres du sexe fémi­nin peuvent par­ti­ci­per aux com­pé­ti­tions spor­tives réser­vées aux filles et aux femmes (37 États rien qu’en 2021). Au 6 juillet 2022, dix-huit États avaient adop­té de telles lois. Au moment où nous écri­vons ces lignes, en février 2023, c’est le début des ses­sions légis­la­tives dans de nom­breux États. Il y aura pro­ba­ble­ment d’autres débats et dis­cus­sions sur des pro­jets de loi simi­laires, avec la pos­si­bi­li­té que d’autres lois soient pro­mul­guées. Comme le décrivent Gil­lian R. Bras­sil et Jeré Long­man dans le New York Times d’août 2020, « les orga­ni­sa­tions spor­tives sont confron­tées à “deux posi­tions presque irré­con­ci­liables” dans l’é­ta­blis­se­ment des normes d’ad­mis­si­bi­li­té — l’une repo­sant sur le sexe décla­ré d’un ath­lète (c’est-à-dire l’in­clu­sion) et l’autre sur la bio­lo­gie (c’est-à-dire l’équité) ». L’ob­jec­tif de cet article consiste à repla­cer ce débat dans son contexte, du point de vue d’un phy­sio­lo­giste de l’exercice.

Les bases biologiques du sexe

D’un point de vue bio­lo­gique, le pre­mier élé­ment à prendre en compte lorsque l’on exa­mine la ques­tion de la par­ti­ci­pa­tion des « femmes trans­genres » aux sports des femmes, c’est l’im­por­tance du sexe en tant que fac­teur bio­lo­gique. L’A­me­ri­can Psy­cho­lo­gi­cal Asso­cia­tion défi­nit le sexe comme « les traits qui dis­tinguent les mâles des femelles. Le sexe se réfère sur­tout aux traits phy­siques et bio­lo­giques, tan­dis que le genre se réfère sur­tout aux traits sociaux ou cultu­rels. » Pour résu­mer, la repro­duc­tion humaine exige que le gamète mâle (sper­ma­to­zoïde) s’u­nisse à un gamète femelle (ovule). Lors de la fécon­da­tion, le sexe est déter­mi­né par les chro­mo­somes sexuels appa­riés, 46-XX pour la femelle et 46-XY pour le mâle. La dif­fé­ren­cia­tion sexuelle se pro­duit ensuite au fur et à mesure que le fœtus se déve­loppe selon la voie mâle ou femelle. L’espèce humaine pré­sente un dimor­phisme sexuel : l’a­na­to­mie et la phy­sio­lo­gie mâles s’organisent autour de la pro­duc­tion de sper­ma­to­zoïdes, et l’a­na­to­mie et la phy­sio­lo­gie femelles autour de la pro­duc­tion d’o­vules (2, 6). Sur les 20 000 gènes humains connus, 6 500, envi­ron, ne s’expriment pas de la même manière chez les hommes et les femmes (16). Le sexe consti­tue donc un fac­teur extrê­me­ment impor­tant sur le plan de la san­té et des per­for­mances sportives.

S’il existe des troubles du déve­lop­pe­ment sexuel (DSD pour disor­ders of sexual deve­lop­ment, soit « désordres du déve­lop­pe­ment sexuel » ; par­fois appe­lés, de manière plus euphé­mique, dif­fé­rences de déve­lop­pe­ment sexuel), c’est-à-dire des ano­ma­lies du déve­lop­pe­ment sexuel, cau­sées par des com­bi­nai­sons inha­bi­tuelles de chro­mo­somes sexuels ou des pro­blèmes géné­tiques, ces condi­tions sont très rares (envi­ron 0,017 % de toutes les nais­sances) et consti­tuent une ques­tion dis­tincte de la dys­pho­rie de genre (6, 12, 18, 30, 38). Il est impor­tant de sou­li­gner qu’il n’existe pas de fon­de­ment bio­lo­gique éta­bli pour la tran­si­den­ti­té et ain­si pas de test bio­lo­gique per­met­tant de diag­nos­ti­quer une per­sonne comme trans­genre (6, 12). Une expli­ca­tion plus détaillée des causes pos­sibles et du diag­nos­tic de la dys­pho­rie de genre dépasse le cadre de cet article.

Comme le démontrent d’in­nom­brables tra­vaux de recherche, la grande majo­ri­té des manuels d’a­na­to­mie, de phy­sio­lo­gie, de phy­sio­lo­gie de l’exer­cice et d’é­va­lua­tion de la condi­tion phy­sique, ain­si que l’ont exa­mi­né Bas­sett et al. (5) et Hil­ton et Lund­berg (23), les dif­fé­rences de per­for­mance entre les hommes et les femmes sont dues à des dif­fé­rences bio­lo­giques fon­dées sur le sexe. Les hommes sont plus grands, ont davan­tage de masse cor­po­relle maigre, moins de graisse, une den­si­té miné­rale osseuse plus éle­vée, un cœur et des pou­mons plus grands, une VO2max (capa­ci­té aéro­bie) plus éle­vée, des niveaux d’hé­mo­glo­bine cir­cu­lante plus impor­tants et de nom­breux autres fac­teurs ana­to­miques et phy­sio­lo­giques qui leur confèrent un avan­tage sur les femmes sur le plan des per­for­mances ath­lé­tiques. Par exemple, les hommes occi­den­taux mesurent en moyenne 177,8 cm et pèsent 90,7 kg, tan­dis que les femmes occi­den­tales mesurent en moyenne 165,1 cm et pèsent 77,1 kg. Une étude menée sur 10 894 hommes et femmes euro­péennes âgées de 18 à 81 ans indique qu’en moyenne, les hommes pos­sèdent 1,6 kg de moins de graisse cor­po­relle et 16,6 kg de plus de masse maigre que les femmes (34). En d’autres termes, les hommes ont 6 % de masse grasse en moins et 42 % de masse maigre en plus, répar­tis sur 8 % de sur­face cor­po­relle en plus que les femmes. Dans cer­tains sports, la taille est un avan­tage, et selon un prin­cipe bien éta­bli de la science de l’exer­cice, pos­sé­der davan­tage de masse cor­po­relle maigre est béné­fique pour les per­for­mances sportives.

Les différences entre les sexes dans les performances sportives

Pour éva­luer les effets poten­tiels de l’in­clu­sion des « femmes trans » dans les sports des femmes, il importe de prendre en compte le fait incon­tes­table que les mâles adultes pos­sèdent des avan­tages ath­lé­tiques par rap­port aux femmes adultes. Là où les per­for­mances peuvent être faci­le­ment et éga­le­ment quan­ti­fiées à des fins de com­pa­rai­son, comme dans le cas de la nata­tion, l’ath­lé­tisme, la force ath­lé­tique, l’hal­té­ro­phi­lie, le pati­nage de vitesse et le cyclisme, on constate que les hommes sont plus rapides, sautent plus haut, lancent plus loin ou sou­lèvent des poids plus lourds que les femmes. Dans l’ensemble, dès le milieu de la puber­té, et à âge, talent et entraî­ne­ment égaux, les per­for­mances des gar­çons sur­passent celles des filles de 10 à 60 %, selon le sport. Les dif­fé­rences les plus faibles sont obser­vées en course à pied et en nata­tion et les plus impor­tantes en hal­té­ro­phi­lie et au base­ball (voir 8, 10, 22, 23, 29, 37, 40, 42, 46, 47, 51, et la figure 1 de Hil­ton et Lund­berg, 23). En hal­té­ro­phi­lie et en force ath­lé­tique, où les ath­lètes concourent en fonc­tion de leur poids cor­po­rel, les hommes sur­passent quand même les femmes d’en­vi­ron 30 %.

L’a­van­tage des per­for­mances mas­cu­lines sur les per­for­mances fémi­nines dans diverses dis­ci­plines spor­tives. Le niveau fémi­nin est fixé à 100 %. Dans les évé­ne­ments spor­tifs com­por­tant plu­sieurs dis­ci­plines, la valeur mas­cu­line a été cal­cu­lée en moyenne pour l’en­semble des dis­ci­plines, et les barres d’er­reur repré­sentent l’in­ter­valle de confiance de l’a­van­tage. Les mesures ont été com­pi­lées à par­tir de bases de don­nées de fédé­ra­tions spor­tives acces­sibles au public et/ou de registres de tournois/compétitions. (Source : « Trans­gen­der Women in the Female Cate­go­ry of Sport : Pers­pec­tives on Tes­tos­te­rone Sup­pres­sion and Per­for­mance Advan­tage », Emma Hil­ton et Tom­my Lund­berg, Sports Medi­cine, décembre 2020.)

Les dif­fé­rences de per­for­mances spor­tives entre les sexes chez les enfants, avant la puber­té, sont beau­coup moins nettes, en grande par­tie parce que les sports dans cette tranche d’âge sont géné­ra­le­ment axés sur les loi­sirs et le déve­lop­pe­ment des com­pé­tences fon­da­men­tales. Cepen­dant, des éva­lua­tions de la condi­tion phy­sique chez les enfants dès l’âge de 3 ans montrent que les gar­çons obtiennent de meilleurs résul­tats que les filles du même âge dans des tests de lan­cer, de force mus­cu­laire, d’en­du­rance mus­cu­laire et de condi­tion phy­sique aéro­bie (9, 13, 28, 45, 48–50). Par exemple, Tom­kin­son et al. (49) ont obser­vé qu’à l’âge de 9 ans, les gar­çons courent en moyenne 3,2 % plus vite que les filles du même âge lors de la der­nière étape d’une course navette de 20 mètres. En matière de capa­ci­té d’en­du­rance aéro­bie, si l’on com­pare l’ab­sorp­tion maxi­male d’oxy­gène (VO2max) chez les filles et les gar­çons de 6–7 ans, les gar­çons pos­sèdent une VO2max abso­lue (mesu­rée en litres d’oxy­gène par minute) supé­rieure de 12 % et une VO2max rela­tive (mesu­rée en mil­li­litres d’oxy­gène par kilo­gramme de masse cor­po­relle par minute) supé­rieure de 2 % (13). Lors de l’é­va­lua­tion de la force et de l’en­du­rance mus­cu­laires, Tom­kin­son et al. (50) ont rap­por­té qu’à l’âge de 9 ans, les gar­çons par­viennent à res­ter en sus­pen­sion bras plié en moyenne 48,1 % plus long­temps que des filles du même âge. Les records de l’USA Swim­ming (fédé­ra­tion de nata­tion des États-Unis) pour le groupe d’âge 10 ans et moins indiquent que les gar­çons sont plus rapides que les filles dans onze des douze épreuves indi­vi­duelles de courte dis­tance et dans huit des onze épreuves indi­vi­duelles de longue dis­tance. En outre, les records des jeunes de l’USA Track & Field (fédé­ra­tion d’athlétisme des États-Unis) dans la tranche d’âge des 8 ans et moins et dans la tranche d’âge des 9 à 10 ans (dont on peut rai­son­na­ble­ment sup­po­ser qu’ils sont pré-pubères) montrent que les gar­çons sont plus rapides que les filles dans toutes les épreuves. La plus petite dif­fé­rence dans les records d’ath­lé­tisme entre les gar­çons et les filles est de 0,94% dans la course de 100 m de la caté­go­rie 8 ans et moins, et la plus grande dif­fé­rence est de 38,42% dans le lan­cer de jave­lot de la caté­go­rie 8 ans et moins.

Effets de l’hormonothérapie d’affirmation du genre

Le trai­te­ment hor­mo­nal d’af­fir­ma­tion de genre (THAG) fait réfé­rence à une grande varié­té d’hor­mones et de médi­ca­ments pou­vant être pres­crits pour qu’une per­sonne déve­loppe des carac­té­ris­tiques phy­siques conformes à son iden­ti­té de genre. L’u­ti­li­sa­tion d’a­na­logues de l’hor­mone de libé­ra­tion de la gona­do­tro­phine (GnRHa) (éga­le­ment appe­lés blo­queurs de puber­té), d’an­ti-andro­gènes, de sup­pres­sion de la tes­to­sté­rone ou d’œs­tro­gènes exo­gènes peut faire par­tie du THAG pour les « femmes trans­genres ». Une expli­ca­tion détaillée du THAG dépasse le cadre du pré­sent article, mais vous trou­ve­rez de plus amples infor­ma­tions dans les rap­ports de Ran­dolph (35) ou de T’S­joen (43).

Actuel­le­ment, la recherche sur les effets du THAG sur les per­for­mances spor­tives des « femmes trans­genres » consiste en un total de 19 rap­ports de recherche éva­lués par des pairs. Seize de ces rap­ports font état de modi­fi­ca­tions de la com­po­si­tion cor­po­relle (1, 3, 4, 14, 15, 17, 19, 24, 26, 27, 31, 44, 52–54, 56), huit de modi­fi­ca­tions de la force de pré­hen­sion (1, 3, 27, 39, 44, 52, 53, 56), un de la force mus­cu­laire iso­mé­trique et iso­ci­né­tique de la cuisse (55), un d’une éva­lua­tion trans­ver­sale de la VO2max après 14 ans de THAG (1), et deux de la per­for­mance en matière de pompes, de redres­se­ments assis et de course à pied sur 2,4 km chez le per­son­nel de l’ar­mée de l’air des États-Unis (11, 36). En bref, les hommes pos­sèdent en géné­ral 40 à 45% de masse cor­po­relle maigre en plus par rap­port aux femmes, et la sup­pres­sion de la tes­to­sté­rone réduit la masse cor­po­relle maigre d’en­vi­ron 4 à 5 %. Les hommes pos­sèdent géné­ra­le­ment une force mus­cu­laire supé­rieure à celle des femmes de 30 à 60 %, or la sup­pres­sion de la tes­to­sté­rone réduit seule­ment la force mus­cu­laire de 0 à 9 %. Par exemple, Scharff et al. (39) ont obser­vé qu’a­vant le THAG, les « femmes trans­genres » avaient une force de pré­hen­sion moyenne de 41,8 kg, et qu’a­près 12 mois de THAG, leur force de pré­hen­sion avait dimi­nué pour atteindre une moyenne de 40,0 kg (il est impor­tant de noter que cette force de pré­hen­sion réduite se situait tou­jours dans le 95e per­cen­tile pour des femmes com­pa­rables). Wiik et al. (55) ont obser­vé que 12 mois de THAG avaient réduit le volume des muscles de la cuisse d’en­vi­ron 5 %, mais que la force d’ex­ten­sion et de flexion du genou n’a­vait pas été réduite. Roberts et al. (36) ont obser­vé qu’a­vant la tran­si­tion, les « femmes trans­genres » membres de l’US Air Force effec­tuaient un test d’ap­ti­tude à la course sur 2,4 km 21 % plus rapi­de­ment que les femmes d’âge com­pa­rable et qu’a­près 2,5 ans de THAG, les « femmes trans­genres » effec­tuaient tou­jours le test d’ap­ti­tude à la course sur 2,4 km 12 % plus rapi­de­ment que les femmes. Alvares et al. (1) ont rap­por­té qu’a­près 14 ans de THAG, les « femmes trans­genres » pos­sèdent tou­jours un VO2peak [capa­ci­té aéro­bie] supé­rieur de 14% à celui des femmes com­pa­rables. Chic­ca­rel­li (11) a obser­vé qu’a­près 4 ans de THAG, les « femmes trans­genres » effec­tuaient tou­jours 17,7 % de pompes et 8,3 % de redres­se­ments assis de plus en une minute que les femmes com­pa­rables. Une étude de cas por­tant sur un nageur de la divi­sion 1 de la NCAA, qui avait concou­ru dans la caté­go­rie hommes, puis subi deux années de THAG (confor­mé­ment aux direc­tives de la NCAA à l’é­poque) et avait ensuite concou­ru dans la caté­go­rie femmes « sug­gère que la nageuse trans­genre a réa­li­sé des per­for­mances supé­rieures à celles des nageuses femelles de même rang » (41). Dans l’en­semble, les recherches exis­tantes indiquent que si le THAG affecte la bio­lo­gie, les chan­ge­ments qu’il induit sont minimes par rap­port aux dif­fé­rences bio­lo­giques ini­tiales typiques entre les hommes et les femmes, ce qui signi­fie que les attri­buts bio­lo­giques et les dif­fé­rences de per­for­mance per­durent même après des années de THAG.

Hil­ton et Lund­berg (23), Har­per et al. (20), et Hea­ther (21) ont publié des articles de syn­thèse, et World Rug­by (la fédé­ra­tion inter­na­tio­nale de Rug­by), le Conseil des sports du Royaume-Uni et la FINA (fédé­ra­tion mon­diale des sports aqua­tiques) ont éga­le­ment publié des ana­lyses scien­ti­fiques des études exis­tantes sur les effets de la sup­pres­sion de la tes­to­sté­rone sur la force mus­cu­laire, la com­po­si­tion cor­po­relle et d’autres fac­teurs sus­cep­tibles d’in­fluen­cer les per­for­mances ath­lé­tiques. Bien que la sup­pres­sion de la tes­to­sté­rone chez les « femmes trans­genres » réduise la concen­tra­tion d’hé­mo­glo­bine cir­cu­lante et l’amène aux niveaux de réfé­rence des femmes, toutes ces études concluent que même après trois ans de sup­pres­sion de la tes­to­sté­rone, les « femmes trans­genres » conservent des avan­tages ath­lé­tiques masculins.

La dis­cus­sion sur le fait de n’au­to­ri­ser que les membres du sexe fémi­nin à par­ti­ci­per aux sports des filles et des femmes peut conduire à s’in­ter­ro­ger sur les effets des blo­queurs de puber­té sur la condi­tion phy­sique et les per­for­mances spor­tives des enfants et des ado­les­cents de sexe mas­cu­lin qui s’i­den­ti­fient comme des filles (c’est-à-dire des « filles trans »). Cepen­dant, la qua­li­té des preuves étayant l’u­ti­li­sa­tion des blo­queurs de puber­té est très contro­ver­sée (12), et les consé­quences délé­tères pour la san­té de l’u­ti­li­sa­tion des blo­queurs de puber­té sont suf­fi­sam­ment pré­oc­cu­pantes pour que cer­tains pays inter­disent leur uti­li­sa­tion, sauf dans le cadre de la recherche cli­nique. Mal­heu­reu­se­ment, la recherche sur les effets des blo­queurs de puber­té sur les fac­teurs affec­tant la condi­tion phy­sique et les per­for­mances ath­lé­tiques est limi­tée. Nous ne dis­po­sons d’aucune don­née sur les effets des blo­queurs de puber­té sur la force mus­cu­laire, la vitesse de course ou la capa­ci­té d’endurance.

Kla­ver et al. (25) ont exa­mi­né l’u­ti­li­sa­tion des blo­queurs de puber­té sur la com­po­si­tion cor­po­relle et ont démon­tré que chez les ado­les­cents au stade 2–3 de Tan­ner, la graisse cor­po­relle aug­men­tait et la masse cor­po­relle maigre dimi­nuait chez les « filles trans », mais que l’u­ti­li­sa­tion des blo­queurs de puber­té n’é­li­mi­nait pas les dif­fé­rences de com­po­si­tion cor­po­relle entre les « filles trans » et les ado­les­centes de sexe fémi­nin com­pa­rables. Plus pré­ci­sé­ment, avant le début de l’u­ti­li­sa­tion des blo­queurs de puber­té, les « filles trans » avaient une masse cor­po­relle maigre d’en­vi­ron 75 % et les ado­les­centes com­pa­rables une masse cor­po­relle maigre d’en­vi­ron 63 %. Après envi­ron 2,5 ans d’u­ti­li­sa­tion de blo­queurs de puber­té, les « filles trans » avaient une masse cor­po­relle maigre d’en­vi­ron 69 %, tan­dis que les ado­les­centes com­pa­rables avaient une masse cor­po­relle maigre d’en­vi­ron 61 %. À l’âge de 22 ans, après envi­ron 8 ans d’u­ti­li­sa­tion de blo­queurs de puber­té et d’hor­mones de l’autre sexe, les « filles trans » avaient une masse cor­po­relle maigre de 66 %, alors que les filles com­pa­rables avaient une masse cor­po­relle maigre de 59 %. Deux autres articles indiquent que l’u­ti­li­sa­tion de blo­queurs de puber­té (33) et d’hor­mones de l’autre sexe (32) chez les ado­les­cents trans­genres n’é­li­mine pas les avan­tages phy­siques liés à la bio­lo­gie du sexe mas­cu­lin, par exemple sur le plan de la masse cor­po­relle maigre. Une autre récente étude indique que la taille à l’âge adulte est rela­ti­ve­ment peu affec­tée par un trai­te­ment anté­rieur aux ana­logues de la GnRH et à l’œs­tra­diol durant l’a­do­les­cence, ce qui sug­gère que les « filles trans » seront plus grandes que les filles de réfé­rence (7). Cet avan­tage de taille pour­rait leur confé­rer des avan­tages ath­lé­tiques dans divers sports, notam­ment parce que la taille en géné­ral est éga­le­ment for­te­ment cor­ré­lée à la masse cor­po­relle maigre totale. Par consé­quent, si les infor­ma­tions sur les effets des blo­queurs de puber­té et du THAG chez les enfants sont très limi­tées, les don­nées actuelles montrent que les enfants de sexe mas­cu­lin conservent des avan­tages liés au sexe en matière de taille et de masse maigre, ce qui pour­rait leur per­mettre de conser­ver des avan­tages ath­lé­tiques masculins.

Résumé

En résu­mé, il existe de nettes dif­fé­rences entre les mâles et les femelles humaines en matière de condi­tion phy­sique et de per­for­mances ath­lé­tiques, même avant la puber­té. Les gar­çons courent plus vite, sautent plus loin et plus haut, et ont une plus grande force mus­cu­laire que les filles com­pa­rables. Ces dif­fé­rences pré-puber­taires fon­dées sur le sexe sont moins impor­tantes que les dif­fé­rences post-puber­taires (liées, notam­ment, à l’augmentation de la tes­to­sté­rone cir­cu­lante chez les mâles pen­dant la puber­té), mais sont pro­ba­ble­ment signi­fi­ca­tives en com­pé­ti­tion. Peu après le début de la puber­té et tout au long de l’âge adulte, les mâles sur­passent les femelles d’en­vi­ron 10 à 60 % en ce qui concerne les mesures de la condi­tion phy­sique et les per­for­mances ath­lé­tiques. Après la puber­té, la sup­pres­sion de la tes­to­sté­rone et l’ad­mi­nis­tra­tion d’œs­tro­gènes ne per­mettent pas d’éliminer les traits bio­lo­giques mâles acquis (par exemple, une masse cor­po­relle et une taille plus impor­tantes) et ne réduisent que très peu les dif­fé­rences de per­for­mances mesu­rées (par exemple, une plus grande force mus­cu­laire et des per­for­mances de course plus rapides), ce qui implique pro­ba­ble­ment que les « femmes trans­genres » conservent des avan­tages ath­lé­tiques [liés au fait d’être des mâles, NdT], mal­gré la sup­pres­sion de la tes­to­sté­rone. Nous ne dis­po­sons pas, actuel­le­ment, de suf­fi­sam­ment de preuves pour déter­mi­ner les effets des blo­queurs de puber­té sur la condi­tion phy­sique et les per­for­mances spor­tives des enfants, mais les preuves limi­tées qui existent sug­gèrent que le déve­lop­pe­ment mas­cu­lin (mâle) n’est pas entiè­re­ment sup­pri­mé, ce qui pour­rait confé­rer des avan­tages spor­tifs aux « filles trans ».

La ques­tion de savoir ce qui consti­tue une com­pé­ti­tion équi­table est com­plexe. His­to­ri­que­ment, les sports ont été sépa­rés par sexe pour per­mettre aux filles et aux femmes d’être sur un pied d’é­ga­li­té en rai­son des avan­tages de 10 à 60 % que la bio­lo­gie confère aux gar­çons et aux hommes. Les sté­roïdes ana­bo­li­sants et les andro­gènes, qui amé­liorent la force de 5 à 20 %, sont presque uni­ver­sel­le­ment consi­dé­rés comme injustes. En 2008, des maillots de bain non tex­tiles ont été mis sur le mar­ché, qui amé­lio­re­raient les per­for­mances de nata­tion de 2 à 4 %. Ils ont été jugés injustes et inter­dits en 2010. Les recherches menées à ce jour indiquent que le fait de s’i­den­ti­fier en tant que « femme trans », avec ou sans recours à un THAG, n’é­li­mine pas les avan­tages ath­lé­tiques phy­sio­lo­giques mas­cu­lins. La ques­tion de savoir si l’a­van­tage ath­lé­tique mas­cu­lin qui sub­siste après le THAG est injuste est actuel­le­ment débat­tue par les uni­ver­si­taires, les ins­tances diri­geantes du sport et les législateurs.

Gre­go­ry A. Brown & Tom­my Lundberg

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Gre­go­ry A. Brown Ph.D., pro­fes­seur de sciences de l’exer­cice, labo­ra­toire d’ac­ti­vi­té phy­sique et de bien-être, dépar­te­ment de kiné­sio­lo­gie et de sciences du sport, uni­ver­si­té du Nebras­ka à Kear­ney, États-Unis.

Tom­my Lund­berg Ph.D., maître de confé­rences adjoint, dépar­te­ment de méde­cine de labo­ra­toire, divi­sion de phy­sio­lo­gie cli­nique, Karo­lins­ka Ins­ti­tute, Stock­holm, Suède.

Cor­res­pon­dance : Gre­go­ry A. Brown, Ph.D. 1410 w 26th st ; dépar­te­ment de kiné­sio­lo­gie et des sciences du sport, uni­ver­si­té du Nebras­ka à Kear­ney ; Kear­ney, NE 68849 ; (308) 865 — 8333 ; Fax (308) 865‑8073 ; brownga@unk.edu

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Tra­duc­tion : Nico­las Casaux

Apar­té du tra­duc­teur : si cet article s’avère ins­truc­tif, ses auteurs tentent cepen­dant d’adopter une pers­pec­tive « objec­tive » en ne se pro­non­çant par sur bien des aspects de la ques­tion qu’ils traitent. À com­men­cer par le fait de savoir si l’expression « femme trans » ou « femme trans­genre » a un sens, ou par les impli­ca­tions pour le sens du mot « femme » de l’emploi d’une expres­sion comme « femme trans­genre ». Ils ter­minent en posant « la ques­tion de savoir si l’avantage ath­lé­tique mas­cu­lin qui sub­siste après le THAG est injuste » sans y répondre. La réponse me semble évi­dente : oui, oui cet avan­tage est injuste. Oui, les soi-disant « femmes trans » et les ath­lètes « trans » de se sexe mas­cu­lin en géné­ral ne devraient pou­voir concou­rir que dans les sports réser­vés à leur propre sexe. Et pas uni­que­ment pour les rai­sons men­tion­nées dans cet article.

Comme le remarque le cycliste « trans » états-unien Vero­ni­ca Ivy (vidéo ci-des­sous), un mâle adulte de l’espèce humaine qui se pré­tend « femme trans », à par­tir du moment où l’on accepte l’idée selon laquelle « les femmes trans sont des femmes », il peut sem­bler insen­sé de vou­loir empê­cher ces soi-disant « femmes trans » de s’inscrire dans les caté­go­ries spor­tives réser­vées aux femmes.

Le pro­blème fon­da­men­tal réside, à bien des égards, dans cette idée selon laquelle « les femmes trans sont des femmes ». Quel est le sens du mot « femme » dans cette expres­sion ? Si « les femmes trans sont des femmes », qu’est-ce qu’une femme ? Si des mâles adultes de l’espèce humaine sont des femmes, qu’est-ce qu’une femme ? Est une femme toute per­sonne qui se dit femme ? Absurde, cela revient à pré­tendre quelque chose comme « est un enfant toute per­sonne qui dit être un enfant », ou « est noire toute per­sonne qui se dit noire », ou « est un pin­gouin toute per­sonne qui se dit pin­gouin ». Une autre idée, offi­ciel­le­ment défen­due par beau­coup, y com­pris par des orga­ni­sa­tions gou­ver­ne­men­tales, c’est que les femmes sont toutes les per­sonnes dotées d’une « iden­ti­té de genre » de femme, c’est-à-dire toutes les per­sonnes qui ont une affi­ni­té pour les sté­réo­types asso­ciés aux femmes dans notre socié­té (et peu importe que pour qu’il y ait des sté­réo­types asso­ciés aux femmes, il faut que « femme » désigne quelque chose d’autre que l’adhésion à ces sté­réo­types, autre­ment tout ça n’a aucun sens). Une telle défi­ni­tion (selon laquelle est une femme qui­conque aime la danse, les robes, le maquillage, les talons hauts, le rose, cui­si­ner, être docile, etc.) serait aus­si absurde que sexiste (elle signi­fie­rait que toutes les femmes qui rejettent les sté­réo­types sexistes et infé­rio­ri­sant que la socié­té patriar­cale asso­cie à la femme ne sont pas des femmes).

Pour exa­mi­ner plus en pro­fon­deur, plus sérieu­se­ment, la ques­tion de l’inclusion des soi-disant « femmes trans » dans les sports des filles et des femmes, il fau­drait étu­dier le phé­no­mène trans dans son ensemble, ses tenants et ses abou­tis­sants, ses pré­misses, ses pos­tu­lats, ses logiques. Ce que nous nous pro­po­sons de faire dans le livre Né(e)s dans la mau­vaise socié­té (2e édi­tion) — Notes pour une cri­tique fémi­niste et socia­liste du phé­no­mène trans, que nous venons de publier et que vous pou­vez vous pro­cu­rer ici :


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À propos de l'auteur Le Partage

« Plus on partage, plus on possède. Voilà le miracle. »En quelques années, à peine, notre collec­tif a traduit et publié des centaines de textes trai­tant des prin­ci­pales problé­ma­tiques de notre temps — et donc d’éco­lo­gie, de poli­tique au sens large, d’eth­no­lo­gie, ou encore d’an­thro­po­lo­gie.contact@­par­tage-le.com

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