par Christelle Néant.
Des informations concordantes sur l’implication de l’Ukraine dans l’arrestation de 33 Russes en Biélorussie, et dans la déstabilisation de la situation à Minsk apparaissent dans les médias, y compris ukrainiens. Certaines de ces informations confirment que c’est bien le SBU qui est à l’origine de l’opération qui a abouti à l’arrestation de plusieurs des Russes fin juillet 2020. D’autres montrent que le Corpus National, mais aussi d’anciens soldats ukrainiens sont envoyés en Biélorussie par l’Ukraine pour y organiser une révolution de couleur.
Le SBU impliqué dans l’arrestation des 33 Russes et soupçons de trahison au plus haut niveau de l’État
Rappel des faits. Dans la nuit du 29 juillet 2020, 33 Russes étaient arrêtés en Biélorussie, et accusés par les autorités de Minsk d’avoir voulu déstabiliser la situation pendant l’élection présidentielle. L’Ukraine avait alors demandé l’extradition d’un certain nombre d’entre eux, qui ont participé à la guerre dans le Donbass côté RPD-RPL (Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk) alors qu’ils avaient encore la nationalité ukrainienne.
Mais le 6 août, le média russe Komsomolskaya Prava révélait que c’est le SBU (Service de Sécurité de l’Ukraine) qui avait monté cette opération grâce à un faux recrutement de mercenaires pour aller protéger des installations pétrolières au Venezuela. Le but semblait être à la fois de semer la discorde entre la Russie et la Biélorussie, mais aussi, de récupérer des hommes que l’Ukraine pourrait accuser d’être impliqués dans le crash du MH17.
En effet, parmi les questions posées lors du « recrutement » bidon de ces mercenaires, il leur était demandé s’ils savaient manœuvrer un système BUK. Le même système de défense anti-aérienne que l’enquête officielle considère comme étant celui qui a abattu le MH17 !
Cette tentative d’amener de nouveaux accusés sur les bancs du tribunal néerlandais, est confirmée par les médias ukrainiens, qui ont révélé tous les détails de l’affaire, Censor.net en tête.
Dans un article publié aujourd’hui même, Iouri Boutoussov raconte par le menu le plan que le SBU avait mis sur pied pour mettre la main sur 28 des 33 Russes arrêtés, grâce à ses sources au sein des services de sécurité ukrainiens.
Le but était de récupérer 28 des hommes arrêtés, afin je cite « de rendre justice et de remplir à nouveau le « stock à échanger » pour l’échange de prisonniers », qui serait prétendument bloqué par la Russie. En clair, l’Ukraine cherchait, via cette opération menée en Biélorussie, à obtenir 28 otages qu’elle pourrait monnayer contre ses soldats, espions et terroristes détenus en RPD, en RPL et en Russie ! Pour rappel ce genre de méthode (prise d’otages) est typique des organisations terroristes, prouvant s’il en était encore besoin que l’Ukraine est bel et bien devenu un État terroriste !
Et sur les 28 recherchés par l’Ukraine, deux l’étaient pour leur prétendue implication dans le crash du MH17 ! Cette information publiée par Censor.net confirme mon intuition de début août. Si les « recruteurs » leur ont demandé s’ils savaient manœuvrer un système BUK c’était bien pour repérer ceux qu’ils pourraient accuser d’avoir abattu le MH17 !
Pourquoi chercher à amener de nouveaux accusés dans cette affaire ? Pour plusieurs raisons. La première est que l’enquête officielle prend l’eau par tous les côtés façon Titanic. Pire, la falsification des éléments de « preuve » fournis par l’Ukraine (et surtout le SBU) à l’équipe d’enquête et à la justice néerlandaise apparaît de plus en plus au grand jour grâce au travail de plusieurs journalistes et blogueurs comme Anatoly Chary, Max van der Werff, et l’équipe de Bonanza Media. Pareil pour les « preuves » apportées par le groupe Bellingcat.
Alors le SBU essaye de redorer son image passablement ternie par toutes ses falsifications en amenant de nouveau suspects, et de quoi faire un nouveau rebondissement anti-russe dans cette affaire déjà plus que saturée de russophobie maladive.
Mais ensuite le plan dévoilé par Censor.net diverge de celui exposé par KP. D’après les informations des sources de Boutoussov, le but n’était pas initialement d’obtenir une extradition depuis la Biélorussie, mais d’arrêter les Russes directement en Ukraine.
Comment ? Avec l’aide d’agents du SBU qui devaient prendre le même vol que les Russes le 25 juillet. L’un d’eux devait faire semblant d’avoir un problème de santé grave et urgent, et les autres devaient jouer les complices en se prétendant médecins ou autre membres du personnel médical, et assurer l’équipage qu’il fallait atterrir le plus rapidement possible, c’est-à-dire à Kiev ! Une fois que l’avion aurait atterri en Ukraine, les Russes auraient été arrêtés et sortis de force.
Sauf que le plan ne s’est pas déroulé comme prévu, si on en croit Boutoussov.
Le 24 juillet, la veille de la conclusion de l’opération, le chef du département principal de renseignement du ministère ukrainien de la Défense, Vassily Bourba (le même que celui cité par Prozorov dans l’affaire du MH17), et le premier vice-directeur du SBU, Rouslan Baranestki, viennent rendre compte à Volodymyr Zelensky, le Président ukrainien, du déroulement de la phase finale de l’opération.
Lors de la réunion, Andreï Ermak, le chef de cabinet de Zelensky, le premier vice-secrétaire du Conseil de Sécurité Nationale et de Défense (CSND), Rouslan Demtchenko, le chef adjoint du cabinet présidentiel en charge des affaires de Défense, Roman Machovets et la secrétaire de Zelensky, Maria Levtchenko, assistent aussi à la réunion.
Et lors de la réunion, patatras, Ermak annonce qu’il faut repousser l’opération, car il est en pleine négociation avec Dmitri Kozak, le conseiller de Vladimir Poutine concernant la mise en œuvre de la trêve renforcée le 27 juillet, et un futur échange de prisonniers (d’après Ukrainskaya Pravda).
Malgré les récriminations des chefs du renseignement, qui craignent que cela ne fasse totalement capoter l’opération, Zelensky soutient Ermak et donne l’ordre au SBU et au service de renseignement du ministère de la Défense de postposer l’opération jusqu’au 30 juillet, afin d’avoir le temps de mener les négociations avec la Russie.
La suite vous la connaissez, les Russes vont dans un sanatorium attendre leur nouveau vol vers Istanbul, mais dans la nuit du 29 juillet le KGB biélorusse les arrête. Le 31 juillet le procureur général ukrainien demande leur extradition, mais le 6 août le pot aux roses est découvert, et le 7 août, Vladimir Poutine s’entretient avec Alexandre Loukachenko par téléphone et règle la question. Une semaine plus tard, 32 des 33 Russes sont rapatriés en Russie. Le dernier ayant aussi un passeport biélorusse il est resté en Biélorussie.
Entre temps en Ukraine, cet échec provoque des remous. D’après Censor.net, le 3 août, Zelensky organise une nouvelle réunion avec les mêmes personnes que le 24 juillet. Bourba hurle à la trahison, disant que quelqu’un a fait fuiter des informations, ce qui a provoqué l’échec de l’opération. Il exige que toutes les personnes présentes soient vérifiées.
Une demande qui n’a pas été du goût de Zelensky qui le vire deux jours plus tard sans avertissement, par un simple décret, le remplaçant par Kirill Boudanov. Et aucune enquête sur les raisons de l’échec de cette coûteuse opération qui s’est étalée sur un an n’a été lancée.
Pour Boutoussov, la fuite d’information est bien venue d’Ukraine et non de la Russie (il se base pour cela sur les inexactitudes des informations qu’avait le FSB, et la réaction du KGB biélorusse), et que le but était d’attirer l’attention des services secrets de Minsk afin de faire capoter toute l’opération. Il estime même que cela vient des cercles proches de Zelensky, voire du Président ukrainien en personne.
Boutoussov exige que le SBU fasse passer le test du détecteur de mensonge à tous les proches de Zelensky et au Président lui-même, et qu’il ouvre une enquête pour haute trahison ! Il demande aussi que Demtchenko, accusé d’être trop « pro-russe » soit viré par Zelensky, et que la Rada lance une commission chargée de surveiller l’enquête du SBU sur les fuites d’information.
Dans sa conclusion, il en appelle même au peuple ukrainien à se mobiliser si Zelensky ne fait pas ce qu’il demande.
L’Ukraine est aussi impliquée dans la déstabilisation de la situation en Biélorussie
Le problème pour Boutoussov, c’est que les fuites d’information sont en fait légion, et montrent de plus en plus que l’Ukraine s’est lancée dans une vaste opération de déstabilisation de la Biélorussie.
D’abord, la présence d’Ukrainiens, et entre autre de néo-nazis ukrainiens a été prouvée, entre autre, par la découverte sur certaines personnes arrêtées, de cartes de visite à l’effigie de Stepan Bandera (le collaborateur ukrainien des nazis érigé en héros national en Ukraine), et de porte-cartes arborant le logo du SBU.
Mais aussi par les aveux mêmes de Dmitro Iaroch (ancien chef de Secteur Droit, une organisation néo-nazie), qui a écrit sur son mur Facebook, que depuis 2000 l’OUN (organisation qui avait collaboré avec les nazis) a travaillé en Biélorussie afin de « former » et conseiller les nationalistes (comprendre néo-nazis) biélorusses, avant de les encourager à renverser Loukachenko, comme les Ukrainiens l’ont fait avec Ianoukovitch. En clair, l’Ukraine a formé les néo-nazis biélorusses à l’organisation d’une révolution de couleur.
Et si pour vous cela ne semble pas assez officiel comme implication de l’Ukraine dans la déstabilisation de la Biélorussie, les informations obtenues par l’ancien député ukrainien Alexeï Jouravko sur l’implication directe du SBU dans l’arrivée d’activistes ukrainiens en Biélorussie devraient vous convaincre.
Jouravko a en effet publié les photos d’un document émanant du SBU (quand je vous disais qu’il y a des fuites d’information partout en Ukraine), dans lequel les services secrets ukrainiens ont aidé des activistes ukrainiens à se rendre en Biélorussie via la Pologne pour déstabiliser la situation à Minsk.
Dans ce document, le SBU explique qu’un groupe d’activistes ukrainiens (voyageant dans trois bus loués) a été bloqué plusieurs heures à la frontière avec la Pologne, qu’ils ont finalement pu passer, mais qu’ils n’ont toujours pas pu se rendre vers leur destination finale.
Le SBU déclare soutenir les activités de ce groupe d’activistes via leur agent surnommé « Moudrik », concernant ce qu’ils appellent l’objet « 900 » (qui semble bien être la Biélorussie au vu des activités mentionnées). Le SBU semble s’inquiéter du fait que pour l’instant les « organisateurs » finaux n’ont pas encore pris la décision du franchissement de la frontière entre la Pologne et le territoire de la Biélorussie, et que Varsovie pourrait ne pas être d’accord pour les laisser passer.
Jouravko a aussi confirmé une information publiée par la milice populaire de la RPD, selon laquelle le Corpus National (organisation néo-nazie ukrainienne issue du régiment Azov), recrute des soldats ou anciens soldats ukrainiens ayant entre 25 et 35 ans, une expérience des opérations militaires, et originaires du Nord de l’Ukraine ou qui parlent la langue biélorusse, pour les envoyer participer aux manifestations en Biélorussie ! Le salaire proposé est alléchant : entre 45 et 80 000 hryvnias (entre 1 380 et 2 450 euros).
En clair, l’Ukraine se transforme en supplétif de l’Occident pour mener une révolution de couleur en Biélorussie. L’implication de Kiev dans ce qui se passe à Minsk est désormais évidente, et Loukachenko ferait bien d’extrader tous les étrangers venus déstabiliser la situation en Biélorussie, s’il veut éviter que la situation ne dégénère encore plus.
L’approche « multi-vectorielle » du Président biélorusse vient de se fracasser sur la réalité. L’Occident ne veut pas aider la Biélorussie, il veut la détruire et la piller comme il l’a fait avec l’Ukraine, et cette dernière en bonne esclave servile n’hésite pas à prêter main forte à ses maîtres pour semer le chaos chez son voisin.
source : http://www.donbass-insider.com/fr
Source: Lire l'article complet de Réseau International