Traduction d’un article initialement paru, en anglais, le 17 avril 2023, sur le site du « Center on Sport Policy and Conduct » (Centre sur la politique et la conduite du sport), à l’adresse suivante.
Le point de vue d’un physiologiste de l’exercice
Mots clés : Femmes transgenres, suppression de la testostérone, performance sportive, physiologie, politiques et procédures
Contexte
Les « femmes transgenres » sont des personnes dont le sexe biologique est masculin (mâle), mais dont l’« identité de genre » est celle d’une femme. En 2003, le Comité international olympique (CIO) a publié sa politique initiale sur les athlètes transgenres. En 2011, la NCAA, l’organisme en charge de l’élite du football américain au niveau universitaire aux États-Unis, a adopté une politique d’inclusion des athlètes transgenres et en 2015, le CIO a adopté une politique révisée sur les athlètes transgenres. À partir de 2019, il y a eu plusieurs cas très médiatisés de « femmes transgenres » concourant dans des championnats sportifs réservés aux femmes (voir, par exemple, ces articles sur ESPN.com, APNews, et le Washington Times). En réponse à ces situations et aux préoccupations des athlètes et du public, le Comité international olympique, la NCAA (une fédération sportive de grandes écoles et universités aux États-Unis), FINA (la fédération internationale de natation), British Cycling (la fédération du cyclisme au Royaume-Uni), US Rowing (la fédération d’aviron des États-Unis), World Boxing (la fédération internationale de boxe anglaise), World Athletics (la fédération internationale d’athlétisme) et de nombreux autres instances dirigeantes du sport ont récemment révisé leurs politiques concernant les athlètes transgenres, en particulier les « femmes transgenres ». Leurs politiques varient considérablement, allant de l’inclusion des personnes transgenres dans les sports réservés aux femmes sur la base d’une simple auto-identification en tant que femme, à la participation des personnes transgenres aux sports réservés aux femmes sous condition de suppression de la testostérone, ou à la participation aux sports réservés aux femmes autorisée uniquement pour les personnes enregistrées comme étant de sexe féminin (femelle) à la naissance.
En outre, face aux principales polémiques ayant éclaté à la suite de la participation de « femmes trans » à des compétitions sportives réservées aux femmes, de nombreuses législatures d’État, aux États-Unis, ont conçu des projets de loi stipulant que seuls les membres du sexe féminin peuvent participer aux compétitions sportives réservées aux filles et aux femmes (37 États rien qu’en 2021). Au 6 juillet 2022, dix-huit États avaient adopté de telles lois. Au moment où nous écrivons ces lignes, en février 2023, c’est le début des sessions législatives dans de nombreux États. Il y aura probablement d’autres débats et discussions sur des projets de loi similaires, avec la possibilité que d’autres lois soient promulguées. Comme le décrivent Gillian R. Brassil et Jeré Longman dans le New York Times d’août 2020, « les organisations sportives sont confrontées à “deux positions presque irréconciliables” dans l’établissement des normes d’admissibilité — l’une reposant sur le sexe déclaré d’un athlète (c’est-à-dire l’inclusion) et l’autre sur la biologie (c’est-à-dire l’équité) ». L’objectif de cet article consiste à replacer ce débat dans son contexte, du point de vue d’un physiologiste de l’exercice.
Les bases biologiques du sexe
D’un point de vue biologique, le premier élément à prendre en compte lorsque l’on examine la question de la participation des « femmes transgenres » aux sports des femmes, c’est l’importance du sexe en tant que facteur biologique. L’American Psychological Association définit le sexe comme « les traits qui distinguent les mâles des femelles. Le sexe se réfère surtout aux traits physiques et biologiques, tandis que le genre se réfère surtout aux traits sociaux ou culturels. » Pour résumer, la reproduction humaine exige que le gamète mâle (spermatozoïde) s’unisse à un gamète femelle (ovule). Lors de la fécondation, le sexe est déterminé par les chromosomes sexuels appariés, 46-XX pour la femelle et 46-XY pour le mâle. La différenciation sexuelle se produit ensuite au fur et à mesure que le fœtus se développe selon la voie mâle ou femelle. L’espèce humaine présente un dimorphisme sexuel : l’anatomie et la physiologie mâles s’organisent autour de la production de spermatozoïdes, et l’anatomie et la physiologie femelles autour de la production d’ovules (2, 6). Sur les 20 000 gènes humains connus, 6 500, environ, ne s’expriment pas de la même manière chez les hommes et les femmes (16). Le sexe constitue donc un facteur extrêmement important sur le plan de la santé et des performances sportives.
S’il existe des troubles du développement sexuel (DSD pour disorders of sexual development, soit « désordres du développement sexuel » ; parfois appelés, de manière plus euphémique, différences de développement sexuel), c’est-à-dire des anomalies du développement sexuel, causées par des combinaisons inhabituelles de chromosomes sexuels ou des problèmes génétiques, ces conditions sont très rares (environ 0,017 % de toutes les naissances) et constituent une question distincte de la dysphorie de genre (6, 12, 18, 30, 38). Il est important de souligner qu’il n’existe pas de fondement biologique établi pour la transidentité et ainsi pas de test biologique permettant de diagnostiquer une personne comme transgenre (6, 12). Une explication plus détaillée des causes possibles et du diagnostic de la dysphorie de genre dépasse le cadre de cet article.
Comme le démontrent d’innombrables travaux de recherche, la grande majorité des manuels d’anatomie, de physiologie, de physiologie de l’exercice et d’évaluation de la condition physique, ainsi que l’ont examiné Bassett et al. (5) et Hilton et Lundberg (23), les différences de performance entre les hommes et les femmes sont dues à des différences biologiques fondées sur le sexe. Les hommes sont plus grands, ont davantage de masse corporelle maigre, moins de graisse, une densité minérale osseuse plus élevée, un cœur et des poumons plus grands, une VO2max (capacité aérobie) plus élevée, des niveaux d’hémoglobine circulante plus importants et de nombreux autres facteurs anatomiques et physiologiques qui leur confèrent un avantage sur les femmes sur le plan des performances athlétiques. Par exemple, les hommes occidentaux mesurent en moyenne 177,8 cm et pèsent 90,7 kg, tandis que les femmes occidentales mesurent en moyenne 165,1 cm et pèsent 77,1 kg. Une étude menée sur 10 894 hommes et femmes européennes âgées de 18 à 81 ans indique qu’en moyenne, les hommes possèdent 1,6 kg de moins de graisse corporelle et 16,6 kg de plus de masse maigre que les femmes (34). En d’autres termes, les hommes ont 6 % de masse grasse en moins et 42 % de masse maigre en plus, répartis sur 8 % de surface corporelle en plus que les femmes. Dans certains sports, la taille est un avantage, et selon un principe bien établi de la science de l’exercice, posséder davantage de masse corporelle maigre est bénéfique pour les performances sportives.
Les différences entre les sexes dans les performances sportives
Pour évaluer les effets potentiels de l’inclusion des « femmes trans » dans les sports des femmes, il importe de prendre en compte le fait incontestable que les mâles adultes possèdent des avantages athlétiques par rapport aux femmes adultes. Là où les performances peuvent être facilement et également quantifiées à des fins de comparaison, comme dans le cas de la natation, l’athlétisme, la force athlétique, l’haltérophilie, le patinage de vitesse et le cyclisme, on constate que les hommes sont plus rapides, sautent plus haut, lancent plus loin ou soulèvent des poids plus lourds que les femmes. Dans l’ensemble, dès le milieu de la puberté, et à âge, talent et entraînement égaux, les performances des garçons surpassent celles des filles de 10 à 60 %, selon le sport. Les différences les plus faibles sont observées en course à pied et en natation et les plus importantes en haltérophilie et au baseball (voir 8, 10, 22, 23, 29, 37, 40, 42, 46, 47, 51, et la figure 1 de Hilton et Lundberg, 23). En haltérophilie et en force athlétique, où les athlètes concourent en fonction de leur poids corporel, les hommes surpassent quand même les femmes d’environ 30 %.
Les différences de performances sportives entre les sexes chez les enfants, avant la puberté, sont beaucoup moins nettes, en grande partie parce que les sports dans cette tranche d’âge sont généralement axés sur les loisirs et le développement des compétences fondamentales. Cependant, des évaluations de la condition physique chez les enfants dès l’âge de 3 ans montrent que les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles du même âge dans des tests de lancer, de force musculaire, d’endurance musculaire et de condition physique aérobie (9, 13, 28, 45, 48–50). Par exemple, Tomkinson et al. (49) ont observé qu’à l’âge de 9 ans, les garçons courent en moyenne 3,2 % plus vite que les filles du même âge lors de la dernière étape d’une course navette de 20 mètres. En matière de capacité d’endurance aérobie, si l’on compare l’absorption maximale d’oxygène (VO2max) chez les filles et les garçons de 6–7 ans, les garçons possèdent une VO2max absolue (mesurée en litres d’oxygène par minute) supérieure de 12 % et une VO2max relative (mesurée en millilitres d’oxygène par kilogramme de masse corporelle par minute) supérieure de 2 % (13). Lors de l’évaluation de la force et de l’endurance musculaires, Tomkinson et al. (50) ont rapporté qu’à l’âge de 9 ans, les garçons parviennent à rester en suspension bras plié en moyenne 48,1 % plus longtemps que des filles du même âge. Les records de l’USA Swimming (fédération de natation des États-Unis) pour le groupe d’âge 10 ans et moins indiquent que les garçons sont plus rapides que les filles dans onze des douze épreuves individuelles de courte distance et dans huit des onze épreuves individuelles de longue distance. En outre, les records des jeunes de l’USA Track & Field (fédération d’athlétisme des États-Unis) dans la tranche d’âge des 8 ans et moins et dans la tranche d’âge des 9 à 10 ans (dont on peut raisonnablement supposer qu’ils sont pré-pubères) montrent que les garçons sont plus rapides que les filles dans toutes les épreuves. La plus petite différence dans les records d’athlétisme entre les garçons et les filles est de 0,94% dans la course de 100 m de la catégorie 8 ans et moins, et la plus grande différence est de 38,42% dans le lancer de javelot de la catégorie 8 ans et moins.
Effets de l’hormonothérapie d’affirmation du genre
Le traitement hormonal d’affirmation de genre (THAG) fait référence à une grande variété d’hormones et de médicaments pouvant être prescrits pour qu’une personne développe des caractéristiques physiques conformes à son identité de genre. L’utilisation d’analogues de l’hormone de libération de la gonadotrophine (GnRHa) (également appelés bloqueurs de puberté), d’anti-androgènes, de suppression de la testostérone ou d’œstrogènes exogènes peut faire partie du THAG pour les « femmes transgenres ». Une explication détaillée du THAG dépasse le cadre du présent article, mais vous trouverez de plus amples informations dans les rapports de Randolph (35) ou de T’Sjoen (43).
Actuellement, la recherche sur les effets du THAG sur les performances sportives des « femmes transgenres » consiste en un total de 19 rapports de recherche évalués par des pairs. Seize de ces rapports font état de modifications de la composition corporelle (1, 3, 4, 14, 15, 17, 19, 24, 26, 27, 31, 44, 52–54, 56), huit de modifications de la force de préhension (1, 3, 27, 39, 44, 52, 53, 56), un de la force musculaire isométrique et isocinétique de la cuisse (55), un d’une évaluation transversale de la VO2max après 14 ans de THAG (1), et deux de la performance en matière de pompes, de redressements assis et de course à pied sur 2,4 km chez le personnel de l’armée de l’air des États-Unis (11, 36). En bref, les hommes possèdent en général 40 à 45% de masse corporelle maigre en plus par rapport aux femmes, et la suppression de la testostérone réduit la masse corporelle maigre d’environ 4 à 5 %. Les hommes possèdent généralement une force musculaire supérieure à celle des femmes de 30 à 60 %, or la suppression de la testostérone réduit seulement la force musculaire de 0 à 9 %. Par exemple, Scharff et al. (39) ont observé qu’avant le THAG, les « femmes transgenres » avaient une force de préhension moyenne de 41,8 kg, et qu’après 12 mois de THAG, leur force de préhension avait diminué pour atteindre une moyenne de 40,0 kg (il est important de noter que cette force de préhension réduite se situait toujours dans le 95e percentile pour des femmes comparables). Wiik et al. (55) ont observé que 12 mois de THAG avaient réduit le volume des muscles de la cuisse d’environ 5 %, mais que la force d’extension et de flexion du genou n’avait pas été réduite. Roberts et al. (36) ont observé qu’avant la transition, les « femmes transgenres » membres de l’US Air Force effectuaient un test d’aptitude à la course sur 2,4 km 21 % plus rapidement que les femmes d’âge comparable et qu’après 2,5 ans de THAG, les « femmes transgenres » effectuaient toujours le test d’aptitude à la course sur 2,4 km 12 % plus rapidement que les femmes. Alvares et al. (1) ont rapporté qu’après 14 ans de THAG, les « femmes transgenres » possèdent toujours un VO2peak [capacité aérobie] supérieur de 14% à celui des femmes comparables. Chiccarelli (11) a observé qu’après 4 ans de THAG, les « femmes transgenres » effectuaient toujours 17,7 % de pompes et 8,3 % de redressements assis de plus en une minute que les femmes comparables. Une étude de cas portant sur un nageur de la division 1 de la NCAA, qui avait concouru dans la catégorie hommes, puis subi deux années de THAG (conformément aux directives de la NCAA à l’époque) et avait ensuite concouru dans la catégorie femmes « suggère que la nageuse transgenre a réalisé des performances supérieures à celles des nageuses femelles de même rang » (41). Dans l’ensemble, les recherches existantes indiquent que si le THAG affecte la biologie, les changements qu’il induit sont minimes par rapport aux différences biologiques initiales typiques entre les hommes et les femmes, ce qui signifie que les attributs biologiques et les différences de performance perdurent même après des années de THAG.
Hilton et Lundberg (23), Harper et al. (20), et Heather (21) ont publié des articles de synthèse, et World Rugby (la fédération internationale de Rugby), le Conseil des sports du Royaume-Uni et la FINA (fédération mondiale des sports aquatiques) ont également publié des analyses scientifiques des études existantes sur les effets de la suppression de la testostérone sur la force musculaire, la composition corporelle et d’autres facteurs susceptibles d’influencer les performances athlétiques. Bien que la suppression de la testostérone chez les « femmes transgenres » réduise la concentration d’hémoglobine circulante et l’amène aux niveaux de référence des femmes, toutes ces études concluent que même après trois ans de suppression de la testostérone, les « femmes transgenres » conservent des avantages athlétiques masculins.
La discussion sur le fait de n’autoriser que les membres du sexe féminin à participer aux sports des filles et des femmes peut conduire à s’interroger sur les effets des bloqueurs de puberté sur la condition physique et les performances sportives des enfants et des adolescents de sexe masculin qui s’identifient comme des filles (c’est-à-dire des « filles trans »). Cependant, la qualité des preuves étayant l’utilisation des bloqueurs de puberté est très controversée (12), et les conséquences délétères pour la santé de l’utilisation des bloqueurs de puberté sont suffisamment préoccupantes pour que certains pays interdisent leur utilisation, sauf dans le cadre de la recherche clinique. Malheureusement, la recherche sur les effets des bloqueurs de puberté sur les facteurs affectant la condition physique et les performances athlétiques est limitée. Nous ne disposons d’aucune donnée sur les effets des bloqueurs de puberté sur la force musculaire, la vitesse de course ou la capacité d’endurance.
Klaver et al. (25) ont examiné l’utilisation des bloqueurs de puberté sur la composition corporelle et ont démontré que chez les adolescents au stade 2–3 de Tanner, la graisse corporelle augmentait et la masse corporelle maigre diminuait chez les « filles trans », mais que l’utilisation des bloqueurs de puberté n’éliminait pas les différences de composition corporelle entre les « filles trans » et les adolescentes de sexe féminin comparables. Plus précisément, avant le début de l’utilisation des bloqueurs de puberté, les « filles trans » avaient une masse corporelle maigre d’environ 75 % et les adolescentes comparables une masse corporelle maigre d’environ 63 %. Après environ 2,5 ans d’utilisation de bloqueurs de puberté, les « filles trans » avaient une masse corporelle maigre d’environ 69 %, tandis que les adolescentes comparables avaient une masse corporelle maigre d’environ 61 %. À l’âge de 22 ans, après environ 8 ans d’utilisation de bloqueurs de puberté et d’hormones de l’autre sexe, les « filles trans » avaient une masse corporelle maigre de 66 %, alors que les filles comparables avaient une masse corporelle maigre de 59 %. Deux autres articles indiquent que l’utilisation de bloqueurs de puberté (33) et d’hormones de l’autre sexe (32) chez les adolescents transgenres n’élimine pas les avantages physiques liés à la biologie du sexe masculin, par exemple sur le plan de la masse corporelle maigre. Une autre récente étude indique que la taille à l’âge adulte est relativement peu affectée par un traitement antérieur aux analogues de la GnRH et à l’œstradiol durant l’adolescence, ce qui suggère que les « filles trans » seront plus grandes que les filles de référence (7). Cet avantage de taille pourrait leur conférer des avantages athlétiques dans divers sports, notamment parce que la taille en général est également fortement corrélée à la masse corporelle maigre totale. Par conséquent, si les informations sur les effets des bloqueurs de puberté et du THAG chez les enfants sont très limitées, les données actuelles montrent que les enfants de sexe masculin conservent des avantages liés au sexe en matière de taille et de masse maigre, ce qui pourrait leur permettre de conserver des avantages athlétiques masculins.
Résumé
En résumé, il existe de nettes différences entre les mâles et les femelles humaines en matière de condition physique et de performances athlétiques, même avant la puberté. Les garçons courent plus vite, sautent plus loin et plus haut, et ont une plus grande force musculaire que les filles comparables. Ces différences pré-pubertaires fondées sur le sexe sont moins importantes que les différences post-pubertaires (liées, notamment, à l’augmentation de la testostérone circulante chez les mâles pendant la puberté), mais sont probablement significatives en compétition. Peu après le début de la puberté et tout au long de l’âge adulte, les mâles surpassent les femelles d’environ 10 à 60 % en ce qui concerne les mesures de la condition physique et les performances athlétiques. Après la puberté, la suppression de la testostérone et l’administration d’œstrogènes ne permettent pas d’éliminer les traits biologiques mâles acquis (par exemple, une masse corporelle et une taille plus importantes) et ne réduisent que très peu les différences de performances mesurées (par exemple, une plus grande force musculaire et des performances de course plus rapides), ce qui implique probablement que les « femmes transgenres » conservent des avantages athlétiques [liés au fait d’être des mâles, NdT], malgré la suppression de la testostérone. Nous ne disposons pas, actuellement, de suffisamment de preuves pour déterminer les effets des bloqueurs de puberté sur la condition physique et les performances sportives des enfants, mais les preuves limitées qui existent suggèrent que le développement masculin (mâle) n’est pas entièrement supprimé, ce qui pourrait conférer des avantages sportifs aux « filles trans ».
La question de savoir ce qui constitue une compétition équitable est complexe. Historiquement, les sports ont été séparés par sexe pour permettre aux filles et aux femmes d’être sur un pied d’égalité en raison des avantages de 10 à 60 % que la biologie confère aux garçons et aux hommes. Les stéroïdes anabolisants et les androgènes, qui améliorent la force de 5 à 20 %, sont presque universellement considérés comme injustes. En 2008, des maillots de bain non textiles ont été mis sur le marché, qui amélioreraient les performances de natation de 2 à 4 %. Ils ont été jugés injustes et interdits en 2010. Les recherches menées à ce jour indiquent que le fait de s’identifier en tant que « femme trans », avec ou sans recours à un THAG, n’élimine pas les avantages athlétiques physiologiques masculins. La question de savoir si l’avantage athlétique masculin qui subsiste après le THAG est injuste est actuellement débattue par les universitaires, les instances dirigeantes du sport et les législateurs.
Gregory A. Brown & Tommy Lundberg
*
Gregory A. Brown Ph.D., professeur de sciences de l’exercice, laboratoire d’activité physique et de bien-être, département de kinésiologie et de sciences du sport, université du Nebraska à Kearney, États-Unis.
Tommy Lundberg Ph.D., maître de conférences adjoint, département de médecine de laboratoire, division de physiologie clinique, Karolinska Institute, Stockholm, Suède.
Correspondance : Gregory A. Brown, Ph.D. 1410 w 26th st ; département de kinésiologie et des sciences du sport, université du Nebraska à Kearney ; Kearney, NE 68849 ; (308) 865 — 8333 ; Fax (308) 865‑8073 ; brownga@unk.edu
*
Traduction : Nicolas Casaux
Aparté du traducteur : si cet article s’avère instructif, ses auteurs tentent cependant d’adopter une perspective « objective » en ne se prononçant par sur bien des aspects de la question qu’ils traitent. À commencer par le fait de savoir si l’expression « femme trans » ou « femme transgenre » a un sens, ou par les implications pour le sens du mot « femme » de l’emploi d’une expression comme « femme transgenre ». Ils terminent en posant « la question de savoir si l’avantage athlétique masculin qui subsiste après le THAG est injuste » sans y répondre. La réponse me semble évidente : oui, oui cet avantage est injuste. Oui, les soi-disant « femmes trans » et les athlètes « trans » de se sexe masculin en général ne devraient pouvoir concourir que dans les sports réservés à leur propre sexe. Et pas uniquement pour les raisons mentionnées dans cet article.
Comme le remarque le cycliste « trans » états-unien Veronica Ivy (vidéo ci-dessous), un mâle adulte de l’espèce humaine qui se prétend « femme trans », à partir du moment où l’on accepte l’idée selon laquelle « les femmes trans sont des femmes », il peut sembler insensé de vouloir empêcher ces soi-disant « femmes trans » de s’inscrire dans les catégories sportives réservées aux femmes.
Le problème fondamental réside, à bien des égards, dans cette idée selon laquelle « les femmes trans sont des femmes ». Quel est le sens du mot « femme » dans cette expression ? Si « les femmes trans sont des femmes », qu’est-ce qu’une femme ? Si des mâles adultes de l’espèce humaine sont des femmes, qu’est-ce qu’une femme ? Est une femme toute personne qui se dit femme ? Absurde, cela revient à prétendre quelque chose comme « est un enfant toute personne qui dit être un enfant », ou « est noire toute personne qui se dit noire », ou « est un pingouin toute personne qui se dit pingouin ». Une autre idée, officiellement défendue par beaucoup, y compris par des organisations gouvernementales, c’est que les femmes sont toutes les personnes dotées d’une « identité de genre » de femme, c’est-à-dire toutes les personnes qui ont une affinité pour les stéréotypes associés aux femmes dans notre société (et peu importe que pour qu’il y ait des stéréotypes associés aux femmes, il faut que « femme » désigne quelque chose d’autre que l’adhésion à ces stéréotypes, autrement tout ça n’a aucun sens). Une telle définition (selon laquelle est une femme quiconque aime la danse, les robes, le maquillage, les talons hauts, le rose, cuisiner, être docile, etc.) serait aussi absurde que sexiste (elle signifierait que toutes les femmes qui rejettent les stéréotypes sexistes et infériorisant que la société patriarcale associe à la femme ne sont pas des femmes).
Pour examiner plus en profondeur, plus sérieusement, la question de l’inclusion des soi-disant « femmes trans » dans les sports des filles et des femmes, il faudrait étudier le phénomène trans dans son ensemble, ses tenants et ses aboutissants, ses prémisses, ses postulats, ses logiques. Ce que nous nous proposons de faire dans le livre Né(e)s dans la mauvaise société (2e édition) — Notes pour une critique féministe et socialiste du phénomène trans, que nous venons de publier et que vous pouvez vous procurer ici :
Références
1. Alvares LAM, Santos MR, Souza FR, Santos LM, Mendonca BB, Costa EMF, Alves M, and Domenice S. Cardiopulmonary capacity and muscle strength in transgender women on long-term gender-affirming hormone therapy : a cross-sectional study. Br J Sports Med 56 : 1292–1298, 2022.
2. Arnold AP. A general theory of sexual differentiation. J Neurosci Res 95 : 291–300, 2017.
3. Auer MK, Cecil A, Roepke Y, Bultynck C, Pas C, Fuss J, Prehn C, Wang-Sattler R, Adamski J, Stalla GK, and T’Sjoen G. 12-months metabolic changes among gender dysphoric individuals under cross-sex hormone treatment : a targeted metabolomics study. Sci Rep 6 : 37005, 2016.
4. Auer MK, Ebert T, Pietzner M, Defreyne J, Fuss J, Stalla GK, and T’Sjoen G. Effects of Sex Hormone Treatment on the Metabolic Syndrome in Transgender Individuals : Focus on Metabolic Cytokines. J Clin Endocrinol Metab 103 : 790–802, 2018.
5. Bassett AJ, Ahlmen A, Rosendorf JM, Romeo AA, Erickson BJ, and Bishop ME. The Biology of Sex and Sport. JBJS Rev 8 : e0140, 2020.
6. Bhargava A, Arnold AP, Bangasser DA, Denton KM, Gupta A, Hilliard Krause LM, Mayer EA, McCarthy M, Miller WL, Raznahan A, and Verma R. Considering Sex as a Biological Variable in Basic and Clinical Studies : An Endocrine Society Scientific Statement. Endocr Rev, 2021.
7. Boogers LS, Wiepjes CM, Klink DT, Hellinga I, van Trotsenburg ASP, den Heijer M, and Hannema SE. Trans girls grow tall : adult height is unaffected by GnRH analogue and estradiol treatment. J Clin Endocrinol Metab, 2022.
8. Brown GA, Orr T, Shaw BS, and Shaw I. Comparison of Running Performance Between Division and Sex in NCAA Outdoor Track Running Championships 2010–2019. Med Sci Sports Exerc 54 : 1, 2022.
9. Catley MJ and Tomkinson GR. Normative health-related fitness values for children : analysis of 85347 test results on 9–17-year-old Australians since 1985. Br J Sports Med 47 : 98–108, 2013.
10. Cheuvront SN, Carter R, Deruisseau KC, and Moffatt RJ. Running performance differences between men and women:an update. Sports Med 35 : 1017–1024, 2005.
11. Chiccarelli E, Aden J, Ahrendt D, and Smalley J. Fit Transitioning : When Can Transgender Airmen Fitness Test in Their Affirmed Gender ? Mil Med, 2022.
12. Cohn J. Some Limitations of « Challenges in the Care of Transgender and Gender-Diverse Youth : An Endocrinologist’s View ». J Sex Marital Ther : 1–17, 2022.
13. Eiberg S, Hasselstrom H, Gronfeldt V, Froberg K, Svensson J, and Andersen LB. Maximum oxygen uptake and objectively measured physical activity in Danish children 6–7 years of age : the Copenhagen school child intervention study. Br J Sports Med 39 : 725–730, 2005.
14. Elbers JM, Asscheman H, Seidell JC, and Gooren LJ. Effects of sex steroid hormones on regional fat depots as assessed by magnetic resonance imaging in transsexuals. Am J Physiol 276 : E317-325, 1999.
15. Gava G, Cerpolini S, Martelli V, Battista G, Seracchioli R, and Meriggiola MC. Cyproterone acetate vs leuprolide acetate in combination with transdermal oestradiol in transwomen : a comparison of safety and effectiveness. Clin Endocrinol (Oxf) 85 : 239–246, 2016.
16. Gershoni M and Pietrokovski S. The landscape of sex-differential transcriptome and its consequent selection in human adults. BMC Biol 15 : 7, 2017.
17. Gooren LJ and Bunck MC. Transsexuals and competitive sports. Eur J Endocrinol 151 : 425–429, 2004.
18. Hamilton BR, Lima G, Barrett J, Seal L, Kolliari-Turner A, Wang G, Karanikolou A, Bigard X, Lollgen H, Zupet P, Ionescu A, Debruyne A, Jones N, Vonbank K, Fagnani F, Fossati C, Casasco M, Constantinou D, Wolfarth B, Niederseer D, Bosch A, Muniz-Pardos B, Casajus JA, Schneider C, Loland S, Verroken M, Marqueta PM, Arroyo F, Pedrinelli A, Natsis K, Verhagen E, Roberts WO, Lazzoli JK, Friedman R, Erdogan A, Cintron AV, Yung SP, Janse van Rensburg DC, Ramagole DA, Rozenstoka S, Drummond F, Papadopoulou T, Kumi PYO, Twycross-Lewis R, Harper J, Skiadas V, Shurlock J, Tanisawa K, Seto J, North K, Angadi SS, Martinez-Patino MJ, Borjesson M, Di Luigi L, Dohi M, Swart J, Bilzon JLJ, Badtieva V, Zelenkova I, Steinacker JM, Bachl N, Pigozzi F, Geistlinger M, Goulis DG, Guppy F, Webborn N, Yildiz BO, Miller M, Singleton P, and Pitsiladis YP. Integrating Transwomen and Female Athletes with Differences of Sex Development (DSD) into Elite Competition : The FIMS 2021 Consensus Statement. Sports Med, 2021.
19. Haraldsen IR, Haug E, Falch J, Egeland T, and Opjordsmoen S. Cross-sex pattern of bone mineral density in early onset gender identity disorder. Horm Behav 52 : 334–343, 2007.
20. Harper J, O’Donnell E, Sorouri Khorashad B, McDermott H, and Witcomb GL. How does hormone transition in transgender women change body composition, muscle strength and haemoglobin ? Systematic review with a focus on the implications for sport participation. Br J Sports Med, 2021.
21. Heather AK. Transwoman Elite Athletes : Their Extra Percentage Relative to Female Physiology. Int J Environ Res Public Health 19, 2022.
22. Higerd GA. Assessing the Potential Transgender Impact on Girl Champions in American High School Track and Field, in : Sports Management. PQDT Open : United States Sports Academy, 2020, p 168.
23. Hilton EN and Lundberg TR. Transgender Women in the Female Category of Sport : Perspectives on Testosterone Suppression and Performance Advantage. Sports Med, 2020.
24. Klaver M, de Blok CJM, Wiepjes CM, Nota NM, Dekker M, de Mutsert R, Schreiner T, Fisher AD, T’Sjoen G, and den Heijer M. Changes in regional body fat, lean body mass and body shape in trans persons using cross-sex hormonal therapy : results from a multicenter prospective study. Eur J Endocrinol 178 : 163–171, 2018.
25. Klaver M, de Mutsert R, Wiepjes CM, Twisk JWR, den Heijer M, Rotteveel J, and Klink DT. Early Hormonal Treatment Affects Body Composition and Body Shape in Young Transgender Adolescents. J Sex Med 15 : 251–260, 2018.
26. Klaver M, Dekker M, de Mutsert R, Twisk JWR, and den Heijer M. Cross-sex hormone therapy in transgender persons affects total body weight, body fat and lean body mass : a meta-analysis. Andrologia 49, 2017.
27. Lapauw B, Taes Y, Simoens S, Van Caenegem E, Weyers S, Goemaere S, Toye K, Kaufman JM, and T’Sjoen GG. Body composition, volumetric and areal bone parameters in male-to-female transsexual persons. Bone 43 : 1016–1021, 2008.
28. Latorre Roman PA, Moreno Del Castillo R, Lucena Zurita M, Salas Sanchez J, Garcia-Pinillos F, and Mora Lopez D. Physical fitness in preschool children : association with sex, age and weight status. Child Care Health Dev 43 : 267–273, 2017.
29. Millard-Stafford M, Swanson AE, and Wittbrodt MT. Nature Versus Nurture : Have Performance Gaps Between Men and Women Reached an Asymptote ? Int J Sports Physiol Perform 13 : 530–535, 2018.
30. Miller VM. Why are sex and gender important to basic physiology and translational and individualized medicine ? Am J Physiol Heart Circ Physiol 306 : H781-788, 2014.
31. Mueller A, Zollver H, Kronawitter D, Oppelt PG, Claassen T, Hoffmann I, Beckmann MW, and Dittrich R. Body composition and bone mineral density in male-to-female transsexuals during cross-sex hormone therapy using gonadotrophin-releasing hormone agonist. Exp Clin Endocrinol Diabetes 119 : 95–100, 2011.
32. Nokoff NJ, Scarbro SL, Moreau KL, Zeitler P, Nadeau KJ, Juarez-Colunga E, and Kelsey MM. Body Composition and Markers of Cardiometabolic Health in Transgender Youth Compared With Cisgender Youth. J Clin Endocrinol Metab 105 : e704-714, 2020.
33. Nokoff NJ, Scarbro SL, Moreau KL, Zeitler P, Nadeau KJ, Reirden D, Juarez-Colunga E, and Kelsey MM. Body Composition and Markers of Cardiometabolic Health in Transgender Youth on Gonadotropin-Releasing Hormone Agonists. Transgend Health 6 : 111–119, 2021.
34. Ofenheimer A, Breyer-Kohansal R, Hartl S, Burghuber OC, Krach F, Schrott A, Wouters EFM, Franssen FME, and Breyer MK. Reference values of body composition parameters and visceral adipose tissue (VAT) by DXA in adults aged 18–81 years-results from the LEAD cohort. Eur J Clin Nutr 74 : 1181–1191, 2020.
35. Randolph JF, Jr. Gender-Affirming Hormone Therapy for Transgender Females. Clin Obstet Gynecol 61 : 705–721, 2018.
36. Roberts TA, Smalley J, and Ahrendt D. Effect of gender affirming hormones on athletic performance in transwomen and transmen : implications for sporting organisations and legislators. Br J Sports Med, 2020.
37. Sandbakk O, Solli GS, and Holmberg HC. Sex Differences in World-Record Performance : The Influence of Sport Discipline and Competition Duration. Int J Sports Physiol Perform 13 : 2–8, 2018.
38. Sax L. How common is intersex ? a response to Anne Fausto-Sterling. J Sex Res 39 : 174–178, 2002.
39. Scharff M, Wiepjes CM, Klaver M, Schreiner T, T’Sjoen G, and den Heijer M. Change in grip strength in trans people and its association with lean body mass and bone density. Endocr Connect 8 : 1020–1028, 2019.
40. Seiler S, De Koning JJ, and Foster C. The fall and rise of the gender difference in elite anaerobic performance 1952–2006. Med Sci Sports Exerc 39 : 534–540, 2007.
41. Senefeld JW, Hunter SK, Coleman D, and Joyner MJ. Case Studies in Physiology : Male to Female Transgender Swimmer in College Athletics. J Appl Physiol (1985), 2023.
42. Sparling PB, O’Donnell EM, and Snow TK. The gender difference in distance running performance has plateaued : an analysis of world rankings from 1980 to 1996. Med Sci Sports Exerc 30 : 1725–1729, 1998.
43. T’Sjoen G, Arcelus J, Gooren L, Klink DT, and Tangpricha V. Endocrinology of Transgender Medicine. Endocr Rev 40 : 97–117, 2019.
44. Tack LJW, Craen M, Lapauw B, Goemaere S, Toye K, Kaufman JM, Vandewalle S, T’Sjoen G, Zmierczak HG, and Cools M. Proandrogenic and Antiandrogenic Progestins in Transgender Youth : Differential Effects on Body Composition and Bone Metabolism. J Clin Endocrinol Metab 103 : 2147–2156, 2018.
45. Tambalis KD, Panagiotakos DB, Psarra G, Daskalakis S, Kavouras SA, Geladas N, Tokmakidis S, and Sidossis LS. Physical fitness normative values for 6–18-year-old Greek boys and girls, using the empirical distribution and the lambda, mu, and sigma statistical method. Eur J Sport Sci 16 : 736–746, 2016.
46. Tang L, Ding W, and Liu C. Scaling Invariance of Sports Sex Gap. Front Physiol 11 : 606769, 2020.
47. Thibault V, Guillaume M, Berthelot G, Helou NE, Schaal K, Quinquis L, Nassif H, Tafflet M, Escolano S, Hermine O, and Toussaint JF. Women and Men in Sport Performance : The Gender Gap has not Evolved since 1983. J Sports Sci Med 9 : 214–223, 2010.
48. Thomas JR and French KE. Gender differences across age in motor performance a meta-analysis. Psychol Bull 98 : 260–282, 1985.
49. Tomkinson GR, Carver KD, Atkinson F, Daniell ND, Lewis LK, Fitzgerald JS, Lang JJ, and Ortega FB. European normative values for physical fitness in children and adolescents aged 9–17 years : results from 2 779 165 Eurofit performances representing 30 countries. Br J Sports Med 52 : 1445–14563, 2018.
50. Tomkinson GR, Lang JJ, Tremblay MS, Dale M, LeBlanc AG, Belanger K, Ortega FB, and Leger L. International normative 20 m shuttle run values from 1 142 026 children and youth representing 50 countries. Br J Sports Med 51 : 1545–1554, 2017.
51. Tonnessen E, Svendsen IS, Olsen IC, Guttormsen A, and Haugen T. Performance development in adolescent track and field athletes according to age, sex and sport discipline. PLoS One 10 : e0129014, 2015.
52. Van Caenegem E, Wierckx K, Taes Y, Schreiner T, Vandewalle S, Toye K, Kaufman JM, and T’Sjoen G. Preservation of volumetric bone density and geometry in trans women during cross-sex hormonal therapy : a prospective observational study. Osteoporos Int 26 : 35–47, 2015.
53. Van Caenegem E, Wierckx K, Taes Y, Schreiner T, Vandewalle S, Toye K, Lapauw B, Kaufman JM, and T’Sjoen G. Body composition, bone turnover, and bone mass in trans men during testosterone treatment : 1‑year follow-up data from a prospective case-controlled study (ENIGI). Eur J Endocrinol 172 : 163–171, 2015.
54. Wierckx K, Van Caenegem E, Schreiner T, Haraldsen I, Fisher AD, Toye K, Kaufman JM, and T’Sjoen G. Cross-sex hormone therapy in trans persons is safe and effective at short-time follow-up : results from the European network for the investigation of gender incongruence. J Sex Med 11 : 1999–2011, 2014.
55. Wiik A, Lundberg TR, Rullman E, Andersson DP, Holmberg M, Mandic M, Brismar TB, Dahlqvist Leinhard O, Chanpen S, Flanagan JN, Arver S, and Gustafsson T. Muscle Strength, Size, and Composition Following 12 Months of Gender-affirming Treatment in Transgender Individuals. J Clin Endocrinol Metab 105, 2020.
56. Yun Y, Kim D, and Lee ES. Effect of Cross-Sex Hormones on Body Composition, Bone Mineral Density, and Muscle Strength in Trans Women. J Bone Metab 28 : 59–66, 2021.
Source: Lire l'article complet de Le Partage