Policiers en garde à vue à Marseille : « Ce que ce jeune homme de 22 ans a subi n’est pas un cas isolé », pour Kaouther Ben Mohamed (association « Marseille en colère ») pic.twitter.com/csOdpdwGYG
— BFMTV (@BFMTV) July 19, 2023
Tout est parti de Marseille et de l’incarcération d’un agent de la BAC, accusé de violences illégitimes pendant les émeutes. Ses collègues ont réagi par une épidémie d’arrêts maladie (on en est à 500-600, soit tout l’effectif marseillais !), c’est-à-dire une grève du zèle. Il ne fait pas bon s’être fait cambrioler en ce moment, à Marseille, comme il ne fait pas bon tomber malade dans toute la France, avec l’effondrement du service des urgences hospitalières.
Tout ceci est le résultat de l’affaiblissement de l’État français décidé par les forces néolibérales, qui sont mondialistes avant d’être françaises. On peut même dire que le mondialisme est antinomique de la France.
La grande peur de l’Intérieur, c’est que ce mouvement local ne diffuse dans tous le pays, car les flics sont à cran. Ils ont été des dizaines de milliers (jusqu’à 40 000) sur la brèche lors des émeutes urbaines de fin juin 2023, et ils s’estiment trahis par l’administration de la Justice quand ils secouent un jeune émeutier.
Darmanin a dépêché Frédéric Veaux sur place, le patron de la police (DGPN), qui souhaite lui-même la libération du policier :
« Le savoir en prison m’empêche de dormir. De façon générale, je considère qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail. »
Il a été soutenu par Laurent Nuñez, le puissant préfet de police de Paris, qui « partage les propos du DGPN ». Le soutien pour les trois autres BAC – sous contrôle judiciaire – ne fait que grimper sur les RS. Les policiers en colère réclament la sortie de taule du collègue en détention provisoire. Les syndicats sont dépassés, la base devient intenable. Le Figaro revient sur les faits à l’origine de la fronde :
Durant la nuit du 1er au 2 juillet dernier, Hedi, 22 ans, assistant de direction dans l’hôtellerie-restauration, est sorti du travail à 1 h 30 du matin, à Meyrargues, au nord d’Aix-en-Provence. Au lieu d’aller se coucher, en pleines émeutes, il a voulu retrouver son copain Lilian à Marseille, sur le Vieux-Port. Vers 2 heures du matin, censés rejoindre leurs petites amies respectives, les deux amis voient un hélicoptère survoler le quartier. Ils le suivent vers le cours Lieutaud. « Pour voir, on n’aurait pas dû », aurait dit Hedi rétrospectivement, selon La Provence.
La suite est rapide. Le duo tombe sur quatre à cinq hommes portant armes, flash-ball et matraques, et un brassard de police. Une question fuse. Un coup de feu part. C’est un tir de lanceur de balle de défense qu’Hedi reçoit en pleine tête. Il déclare ensuite avoir été passé à tabac. L’IGPN a été saisie depuis pour retracer le film de cette intervention musclée. Ce soir-là, tout brûlait en ville et la police débordée tentait de sauver ce qui pouvait l’être, parfois sans ménagement.
Sur le fil Telegram qui recueille les doléances des policiers, rapporté par Le Figaro, on peut lire ça, qui résume tout :
« Ça fait vingt ans que tous les gouvernements nous prennent pour des serpillières. Sous-payés (voir les stats en Europe), usés jusqu’à la corde (burn-out, suicides et démissions en masse), lynchés par les médias, lâchés par la justice, et même traités d’incultes par notre propre ministre ! »
La colère gronde depuis l’incarcération d’un #policier de la BAC de #Marseille.
Pour les #policiers, la présomption d’innocence n’existe pas, ils n’ont droit qu’à la présomption de culpabilité.
La détention provisoire n’est pas l’exception, mais bien la règle.
Ils ont sauvé la… pic.twitter.com/BRWLtuc5gY— Matthieu Valet (@mvalet_officiel) July 21, 2023
Résultat de ce début de résistance, pour l’instant passive : si des émeutes surviennent à nouveau, pas sûr que les flics y retournent. Grosse pression sur le pouvoir macronien ! La menace figure noir sur blanc dans un des communiqués de syndicats durs :
Policier de la BAC Marseille en détention : « La colère monte. S’il devait y avoir de nouvelles émeutes les policiers risquent d’être très passifs préférant laisser brûler et casser plutôt que de risquer les foudres d’une justice politisée et partiale » lâche un agent à @Valeurs pic.twitter.com/k1EABE8BRY
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) July 21, 2023
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation