Fronde dans la police : Darmanin ne tient plus ses troupes

Fronde dans la police : Darmanin ne tient plus ses troupes

 

Tout est parti de Marseille et de l’incarcération d’un agent de la BAC, accusé de violences illégitimes pendant les émeutes. Ses collègues ont réagi par une épidémie d’arrêts maladie (on en est à 500-600, soit tout l’effectif marseillais !), c’est-à-dire une grève du zèle. Il ne fait pas bon s’être fait cambrioler en ce moment, à Marseille, comme il ne fait pas bon tomber malade dans toute la France, avec l’effondrement du service des urgences hospitalières.

Tout ceci est le résultat de l’affaiblissement de l’État français décidé par les forces néolibérales, qui sont mondialistes avant d’être françaises. On peut même dire que le mondialisme est antinomique de la France.

La grande peur de l’Intérieur, c’est que ce mouvement local ne diffuse dans tous le pays, car les flics sont à cran. Ils ont été des dizaines de milliers (jusqu’à 40 000) sur la brèche lors des émeutes urbaines de fin juin 2023, et ils s’estiment trahis par l’administration de la Justice quand ils secouent un jeune émeutier.

 

Darmanin a dépêché Frédéric Veaux sur place, le patron de la police (DGPN), qui souhaite lui-même la libération du policier :

« Le savoir en prison m’empêche de dormir. De façon générale, je considère qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail. »

Il a été soutenu par Laurent Nuñez, le puissant préfet de police de Paris, qui « partage les propos du DGPN ». Le soutien pour les trois autres BAC – sous contrôle judiciaire – ne fait que grimper sur les RS. Les policiers en colère réclament la sortie de taule du collègue en détention provisoire. Les syndicats sont dépassés, la base devient intenable. Le Figaro revient sur les faits à l’origine de la fronde :

Durant la nuit du 1er au 2 juillet dernier, Hedi, 22 ans, assistant de direction dans l’hôtellerie-restauration, est sorti du travail à 1 h 30 du matin, à Meyrargues, au nord d’Aix-en-Provence. Au lieu d’aller se coucher, en pleines émeutes, il a voulu retrouver son copain Lilian à Marseille, sur le Vieux-Port. Vers 2 heures du matin, censés rejoindre leurs petites amies respectives, les deux amis voient un hélicoptère survoler le quartier. Ils le suivent vers le cours Lieutaud. « Pour voir, on n’aurait pas dû », aurait dit Hedi rétrospectivement, selon La Provence.

La suite est rapide. Le duo tombe sur quatre à cinq hommes portant armes, flash-ball et matraques, et un brassard de police. Une question fuse. Un coup de feu part. C’est un tir de lanceur de balle de défense qu’Hedi reçoit en pleine tête. Il déclare ensuite avoir été passé à tabac. L’IGPN a été saisie depuis pour retracer le film de cette intervention musclée. Ce soir-là, tout brûlait en ville et la police débordée tentait de sauver ce qui pouvait l’être, parfois sans ménagement.

Sur le fil Telegram qui recueille les doléances des policiers, rapporté par Le Figaro, on peut lire ça, qui résume tout :

« Ça fait vingt ans que tous les gouvernements nous prennent pour des serpillières. Sous-payés (voir les stats en Europe), usés jusqu’à la corde (burn-out, suicides et démissions en masse), lynchés par les médias, lâchés par la justice, et même traités d’incultes par notre propre ministre ! »

 

Résultat de ce début de résistance, pour l’instant passive : si des émeutes surviennent à nouveau, pas sûr que les flics y retournent. Grosse pression sur le pouvoir macronien ! La menace figure noir sur blanc dans un des communiqués de syndicats durs :

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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation

À propos de l'auteur Égalité et Réconciliation

« Association trans-courants gauche du travail et droite des valeurs, contre la gauche bobo-libertaire et la droite libérale. »Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007 par Alain Soral. Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

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