La semaine dernière, Justin Trudeau a nommé Amira Elghawaby à la tête d’un organisme officiel censé lutter contre «l’islamophobie». Comment doit-on interpréter cette décision?
Libre Média en a discuté avec André Lamoureux, chargé de cours au département de science politique de l’Université du Québec à Montréal et spécialiste de politique canadienne et québécoise.
Simon Leduc: Le premier ministre Justin Trudeau a nommé Amira Elghawaby au poste de représentante spéciale de la lutte contre l’islamophobie au Canada. Pourquoi sa décision a-t-elle créé un tel tollé, en particulier au Québec?
André Lamoureux: «Il faut savoir qu’Amira Elghawaby a dit qu’il y a un lien entre l’attentat de London en Ontario du 6 juin 2021, où cinq musulmans ont perdu la vie, et la loi 21 sur la laïcité de l’État. On doit dire clairement que c’est une affirmation totalement fausse.
Subséquemment, dans une chronique pour le Ottawa Citizen du 11 juillet 2017, cette dernière a dit: “que la majorité des Québécois semble être influencée non pas par la primauté du droit, mais par un sentiment antimusulman”. C’est une déclaration qui démontre le mépris qu’elle éprouve à l’égard de la majorité historique francophone et de ses idéaux républicains.
À mes yeux, Amira Elghawaby représente très clairement l’islam radical. Il faut savoir qu’elle a travaillé pour le Conseil national des musulmans canadiens.
Cette organisation est dans la même mouvance que les Frères musulmans. C’est un mouvement international qui a été fondé par Hassan el-Banna en 1928. C’est une organisation qui lutte pour l’implantation de la charia à travers le monde. Sa stratégie est d’investir les institutions démocratiques afin qu’elles changent et adhèrent à ses principes. Pour cette faction extrémiste, toute critique de l’islam est considérée comme étant raciste et islamophobe.
Il s’agit donc d’une organisation qui prône l’islam radical et qui affirme clairement que la laïcité est raciste et islamophobe. Alors, le Conseil national des musulmans canadien se bat farouchement contre la loi québécoise sur la laïcité de l’État.
De ce fait, on peut clairement affirmer que Justin Trudeau a nommé une islamiste radicale à la tête d’une instance gouvernementale fédérale. C’est un geste très troublant et lourd de conséquences.»
Quels sont selon vous les liens entre le gouvernement Trudeau et l’islamisme?
André Lamoureux: «Je dois dire que l’administration Trudeau a toujours été conciliante et même complice de plusieurs prises de position du mouvement islamiste.
Par exemple, le premier ministre a accepté le principe que le niqab et la burqa sont des signes religieux. Ce n’est pas du tout le cas. La burqa et le niqab sont des signes politico-religieux. Il faut savoir que le niqab est l’emblème de l’État islamique. Le gouvernement Trudeau accepte cela avec naïveté.
Justin Trudeau prône fortement le multiculturalisme, la diversité sans limite en permettant le port des signes religieux les plus asservissants et ségrégationnistes de l’islam radical.
De plus, en 2016, Justin Trudeau a visité une mosquée intégriste à Ottawa où était pratiquée la ségrégation. Les femmes ne pouvaient pas se rassembler avec les hommes. Malgré cela, le premier ministre a quand même fait un discours dans ce lieu de l’islam radical et n’a rien dit sur la ségrégation dont les femmes y étaient victimes.
Depuis 2015, on peut constater qu’il y a une complicité entre le gouvernement Trudeau et l’islamisme. Au nom de la diversité, Justin Trudeau refuse de combattre cette mouvance notamment représentée par les Frères musulmans et des salafistes. Ces derniers combattent farouchement nos idéaux démocratiques.
Le dernier geste du premier ministre est très grave, car on a maintenant une figure de l’islam radical au poste de représentante spéciale du Canada dans la lutte contre l’islamophobie.»
Pourquoi Justin Trudeau agit-il de la sorte envers le Québec et en tout ce qui concerne l’islam radical?
André Lamoureux: «Justin Trudeau fait cela purement à des fins communautaristes et électoralistes. Sa décision est conforme à son idéologie basée sur le multiculturalisme. Cela lui permet aussi de conserver l’appui des communautés culturelles (dont les musulmans et les sikhs) dans la grande région de Toronto.
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Cette posture lui permet de se maintenir au pouvoir. Sa promotion du multiculturalisme, de la diversité et du communautarisme plaît à un grand nombre de Canadiens anglais. Alors, les libéraux vont continuer d’agir de la sorte, parce que c’est payant électoralement pour eux.»
On sait que le Parti conservateur du Canada courtise également plusieurs communautés culturelles. Comment a-t-il réagi dans ce dossier?
André Lamoureux: «Il faut souligner que le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a clairement dénoncé le geste du gouvernement Trudeau dans ce dossier.
Le PCC a pris ses distances face à cette islamophobie présentée comme un fléau. Par exemple, le 31 mars 2017, le gouvernement majoritaire de Trudeau avait présenté la motion M-103 afin de prétendument combattre la montée de l’islamophobie et du racisme systémique au pays. Une forte majorité des élus conservateurs ont voté contre la motion libérale. Elle fut tout de même adoptée grâce au soutien du PLC et du NPD.
Le Parti libéral du Canada et le NPD sont clairement les deux partis proches de l’islam radical au Canada. C’est très bien documenté et il faut le dire haut et fort.»
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec