La Pologne, « Hyène de l’Europe » ?

La Pologne, « Hyène de l’Europe » ?
  1. Campagne de dons Janvier 2023

    Chers amis lecteurs. 2023 devrait être une année majeure dans le dévoilement de tous les mensonges qui ont permis à certaines puissances de prendre le contrôle de toute l’humanité. Le Great Reset aura peut-être bien lieu cette année, mais pas comme le voudrait le WEF de Davos. En parallèle des guerres économique et militaire, la guerre médiatique est de plus en plus virulente et la nécessité pour les médias alternatifs d’être prêts à y faire face est plus qu’urgente. A Réseau International, nous avons décidé de passer à une étape supérieure avec tous les moyens nous permettant d’être au rendez-vous des grands chamboulements qui nous attendent. Pour cela, nous avons besoin de vous et de votre soutien.

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« L’Armée polonaise pourrait envahir l’Allemagne demain matin et la conquérir en une semaine. » (Colonel Douglas MacGregor à Me. A. Napolitano, 31 janvier 2023)

« Il faut soit changer le système politique de la Russie, soit la ramener à une population de moins de 50 millions d’habitants. » (Lech Walesa à Darius Rochebin, LCI, 8 juillet 2022)

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Nous traduisons ci-dessous un article de l’ex-Capitaine de la Bundeswehr Wolfgang Effenberger.

Sans sa préface et quelques passages non traduits ici eu égard à l’évolution rapide des évènements depuis sa première parution, l’article de Effenberger figure au complet sur le site allemand Apolut.net. Il pointe notamment le dangereux aventurisme et revirements de la Pologne, « disparus » des livres d’histoire.

Tout persuadés qu’ils le sont que le Reich américain tiendra Mille Ans, agitant devant l’Allemagne des demandes de réparations dénuées de tout fondement, les dirigeants polonais actuels semblent avoir autant décroché de la réalité qu’en 1938. Caressent-ils le rêve de dévorer non seulement l’Ukraine occidentale, mais aussi de vastes territoires en Allemagne orientale ? On peut le penser. Détail intriguant, le Colonel Douglas MacGregor a déclaré dans un interview le 31 janvier 2022 que la Pologne « L’Armée polonaise pourrait envahir l’Allemagne demain matin et la conquérir en une semaine »[1].

Interviewé par Darius Rochebin de LCI le 26 janvier 2023, le Premier Ministre polonais Morawiecki (« Catholique » mais partisan de la peine de mort), remonte à Catherine II (!) et ses échanges avec Diderot et Voltaire, pour clamer que tout échange avec la Russie est une menace pour l’Europe occidentale.

Selon Morawiecki, la France ne doit même pas nouer parole avec le président russe, puisque cela nourrit la propagande ennemie. Décrivant la Russie comme nation « brutale » et « barbare », il saisir la perche que lui tend Rochebin sur le « parti russe stipendié » en France, sourit tendrement à Rochebin quand celui-ci l’adoube de « chef de guerre » (sic), se réjouit que l’Allemagne enverra des Léopard et attend que la France envoie des « dizaines » de Leclerc à l’Ukraine, appelle de ses vœux que l’OTAN livre en Ukraine toute la panoplie de batteries anti-aériennes, qui devront être remontées jusqu’à la frontière russe, souhaiterait que la Pologne puisse disposer d’armes atomiques, déclare qu’il faille « dépoutiniser » (sic) la Russie, insiste que les Russes fauteurs de « crimes de guerre » seront traînés devant un Tribunal spécial, affirme que l’on va découvrir « les empreintes digitales russes partout » (sic) dans l’affaire qatari au Parlement européen, reconnaît que l’Ukraine va perdre mais que, quand même – faut y aller bravement, comme l’Angleterre. En témoigne aussi le délicieux Tweet, en anglais « international approximatif » de Morawiecki en date du 16 janvier.

Reçu en pompe chez le polonais Morawiecki : Darius Rochebin de LCI, petite poupée sadique du Forum économique mondial

Lors de son voyage à la Chancellerie polonaise, et au moment même où le Trésor public français gelait les comptes bancaires de RT France, la poupée suisse du World Economic Forum Darius Rochebin,, demande à Morawiecki d’identifier le parti russe stipendié en France. Or, qui fait danser ce petit provocateur morbide, parachuté dans un poste aussi lucratif qu’influent au sein de LCI, pour être reçu en pompe par tous les Otaniens y compris chez Vladimir (il est en réalité russophone) Zelensky en décembre 2022 ou chez le Ministre français Colonna et Annalena « We are at War with Russia » Baerbock ?

Eh bien, la soudaine exfiltration de Rochebin de Suisse donne peut-être un début de réponse – Rochebin a-t-il pu figurer par ses amours à l’avant-garde même de la mode du trans-genre ?.

Mendelssohn Moses

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L’Allemagne ne serait-elle pas la véritable cible ?

par Wolfgang Effenberger

Le 12 janvier 2023 sur l’émission présentée par Maybrit Illner sur la chaîne allemande ZDF, éclatait un débat enflammé au sujet du prochain envoi des chars Leopard 2 en Ukraine. Vers la fin de l’émission les spectateurs allemands recevaient une réponse à la question « elle est où, cette ligne rouge par rapport au rôle de l’Allemagne ? » : « Par-delà des Leopard-2, suite à quoi elle voguera plus loin ».

Voilà le contexte de l’avertissement lancé par Hans-Georg Maaßen, ex-chef de la Verfassungsschutz (équivalent de MI5 – ndlr) : « Ces livraisons d’armes feront de nous vraisemblablement la cible d’attaques de la part de la Russie … pourquoi tenons-nous tant à nous exposer au risque d’un échange nucléaire ? ».

Dans la soirée du 12 janvier 2023 le président ukrainien Zelensky remerciait le président polonais Duda pour les Leopard 2 qu’a promis son pays. Ces chars sont « l’oeuvre d’une coalition anti-guerre et une nouvelle étape dans notre potentiel ». L’escalade va donc bon train. Sauf que ce n’est pas une poignée de blindés Marder et de compagnies de chars Leopard 2 qui mettront la Russie à genoux – la seule certitude, c’est que l’Ukraine y perd toute sa substance.

Allez, un petit effort de mémoire !

Le 22 juin 1941 l’Allemagne se lança contre l’Union soviétique sur un large front entre la mer Baltique et les Carpates avec une armée de trois millions d’hommes, 3600 chars et 600 000 véhicules motorisés. Ajoutez 600 000 hommes venus des pays alliés, c’est à dire la Hongrie, la Roumanie, la Finlande, la Slovaquie et l’Italie. L’issue cependant est notoire : la Wehrmacht est écrasée et l’Allemagne un champ de ruines.

Il est permis de supposer que les USA et certains membres de l’OTAN (par exemple la Pologne, l’Angleterre, la France et la Turquie ?) considèrent qu’il est toujours de leur intérêt de pousser l’Allemagne à confronter la Russie par les armes.

Ce sont avant tout les USA qui s’opposaient à l’infrastructure germano-russe Nord Stream 1 et 2.

Début octobre 2020, les autorités polonaises de la concurrence et la consommation (UOKiK) ont imposé à Gazprom des amendes d’environ 6,45 milliards d’Euro, amendes calquées sur le coût de construction de Nord Stream, c’est à dire entre 8 et 10 milliards d’Euro.

Pour le président de l’UOKiK Tomasz Chróstny, Nord Stream ne servait qu’à renforcer la dépendance de l’Allemagne sur la Russie et à porter préjudice à la Pologne pour ce qui est de son approvisionnement d’énergie (…) Début avril 2021 des sous-marins et bâtiments de surface polonais ont par leurs manœuvres entravé les travaux de construction de Nord Stream.

« En même temps », les gouvernements polonais et ukrainien prenaient comme acquis que le gaz russe continuerait à transiter par leur territoire, comme jusqu’alors à travers le pipeline Yamal. Cela semblait présenter l’avantage de leur attirer des revenus importants tout en faisant chanter tant la Russie que l’Allemagne.

Si la guerre par tiers interposé entre les USA et la Russie n’a pas encore infligé à l’Allemagne des destructions matérielles, abstraction faite de l’impact des sanctions sur son économie, les coûts pour celle-ci (déjà principal contributeur des aides octroyées par l’UE) sont très élevés.

Quant aux conséquences de l’attentat contre Nord Stream 1 sur le plan économique et sur le peuple allemand, on ne les mesure pas encore (…) La double peine : des revenus en baisse couplés à des dépenses contraintes massives. En 2022 l’Allemagne a accueilli environ 1,5 millions de migrants, et ce n’est pas prêt d’arrêter.

La demande de réparations pour la Deuxième Guerre mondiale présentée par le gouvernement polonais, à hauteur de 1300 milliards d’Euro, fait partie du raz de marée qui menace de submerger Berlin.

La polémique concernant les réparations allemandes en faveur de la Pologne

Le 4 octobre 2022, soit le lendemain de la note diplomatique polonaise remise à Berlin concernant les réparations, le Ministre des AE Annalena Baerbock l’a balayée d’un revers de main. La réponse du ministère des AE polonais n’a pas tardé : « Le gouvernement polonais poursuivra ses efforts en vue de régler l’affaire des dettes allemandes nées de l’agression et occupation entre 1939-1945. »

Varsovie tourne alors les écrous. Le ministère polonais des AE s’est adressé au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres afin d’obtenir son soutien. Le secrétaire général de l’UNESCO Mlle Audrey Azoulay a été invitée à Varsovie. Suivi de l’annonce par le vice-ministre polonais des AE Arkadiusz Mularczyk qu’il ira chercher aux USA des soutiens à la demande de réparations ; la population allemande doit être informée des exigences « légitimes » de la Pologne. Pour Mularczyk, les Allemands « n’ont pas une politique amicale vis à vis de la Pologne, ils veulent y créer une zone d’influence et la traitent comme un vassal. »

Mi-septembre 2022 déjà le Parlement polonais avait formé une résolution soutenue par l’Opposition, selon laquelle la Pologne n’avait jamais été dédommagée pour les pertes essuyées pendant la guerre et n’avait jamais renoncé à formuler des exigences en ce sens.

Le Traité de Potsdam, 1er août 1945

Le 17 juillet 1945 au Château de Potsdam, Josef Staline, Harry Truman et Winston Churchill se sont rencontrés à huis clos ; le Procès-Verbal de cette conférence fut signé le 1er août. Le Traité de Potsdam explicite les résolutions, accords et déclarations d’intention.

Or, entre le 4 et le 11 février 1945 lors de leur conférence à Yalta, Staline, l’alors Président Franklin Roosevelt et Churchill avaient débattu des réparations qui seraient exigées de l’Allemagne. Roosevelt et Staline les ont estimées à $US 20 milliards, ce qui en pouvoir d’achat actuel équivaut à environ $US 284 milliards dont la moitié pour l’URSS.

Avec la décision prise à Potsdam sur la répartition des zones allemandes de réparation, « la libération économique de la zone occidentale serait supportée par les habitants de la zone d’Occupation soviétique ; cette dernière zone allait désormais supporter pratiquement seule les exigences soviétiques en matière de réparation » (citation de Hermann Graml).

Toutefois un prix encore plus élevé et de terribles souffrances attendaient les Allemands des « Ostgebieten » (territoires orientals) – la ligne Oder-Neisse – lorsque à Potsdam Staline les a placés sous administration polonaise ou soviétique. Truman avait soutenu que la perte de ces riches zones agricoles entraverait l’approvisionnement de l’Allemagne ; selon lui permettre à la Pologne (qui ne comptait pas parmi les vainqueurs) d’occuper des zones rendrait également ardu tout accord sur de justes réparations.

Soulignons que les Alliés avaient un concept fort laxe de la ligne Oder-Neiße. Quoique les deux villes soient situées du côté occidental du fleuve, Stettin et Swinemünde sur l’embouchure de l’Oder ont été cédées à la Pologne.

Feu vert à l’expulsion de 15 millions de personnes

La publication du communiqué de Potsdam le 2 août 1945 signifiait pour 10 millions d’Allemands dans ces Ostgebieten perdre leur foyer. De surcroît, les vainqueurs ont donné le feu vert pour l’expulsion de 5 millions d’Allemands de la Tchécoslovaquie, de la Hongrie etc. Si le tracé définitif des frontières était censé être formalisé par futur Traité de Paix avec l’Allemagne, dès 1945 l’Allemagne a été amputée d’un quart de son territoire de 1937.

Les régions originalement allemandes qui furent alors assujetties à l’administration polonaise représentent, avec le territoire de Dantzig, pratiquement un tiers de ce qu’est la Pologne actuelle (aussi, avant 1945, la Pologne ne possédait que 71 km de côtés contre 526 km actuellement – ndlr).

Le terme qu’utilise la Pologne est « les terres reprises ». La surface des Ostsgebiete allemands sous administration étrangère représente 114 032 km² = 24,23 % de la surface du Reich dans ses frontières du 31 décembre 1937 (470 545 km²). 100 832 de ces km² sont sous administration polonaise (= 21,43% de l’ancien Reich, ici, sans Dantzig) et env. 13 000 km² sous administration soviétique.

Ce n’est que dans la foulée de la Réunification allemande qu’en 1990 la séparation des Ostgebiete au moyen du Traité 2+4 a été formalisée en droit international ; la souveraineté a été transférée à la Pologne ou à l’URSS – plus tard à la Fédération russe – et la frontière Oder-Neisse solidifiée. Le 14 novembre 1990 fut signé un traité germano-polonais sur les frontières, mettant un point final à toutes les charges découlant de la guerre.

Des dédommagements ont aussi été octroyés en faveur des États d’Europe orientale.

L’Allemagne a payé à la Russie, la Biélorussie et à l’Ukraine environ 511,3 millions d’euros, et à la Pologne environ 255,6 millions d’euros. Au total à travers la totalité des traités environ 1,5 milliard d’euros ont été payés, beaucoup moins que les paiements octroyés aux victimes allemandes du national-socialisme en vertu de la Loi fédérale de dédommagement (Bundesentschädigungsgesetz für deutsche NS-Opfer). Des règles définitives étaient censées surgir du fameux Traité de Paix jamais rédigé, jamais signé. Quoi qu’il en soit, au moyen du Traité 2+4, du point de vue allemand toutes autres exigences éventuelles étaient alors définitivement éteintes.

Les nationalistes polonais souffriraient-ils d’amnésie en matière d’histoire ?

Le terme à la mode de « récit » (Narrativ en allemand) signifie raconter l’histoire d’une nation ou espace culturel en prétendant créer du sens et véhiculer valeurs et émotions communes. Le vice-ministre polonais des AE Mularczyk semble s’y spécialiser. Depuis des années, Mularczyk fait des réparations allemandes son cheval de bataille ; depuis 2017 il dirige un groupe de travail parlementaire en la matière, qui comptabilise les pertes polonaises de la Deuxième Guerre mondiale.

Les commémorations de 2019

Le 1er septembre 2019 eut lieu à Wieluń sur la frontière, la commémoration du grand raid aérien allemand qui fut déclenché à l’aube, le 1er septembre 1939. Le président Trump a décidé de ne pas s’y rendre, tandis que le président Poutine n’avait même pas été invité. Que faut-il penser de dirigeants polonais, qui choisissent d’ignorer tout simplement les représentants du pays qui compte le plus grand nombre de victimes de la Guerre ?

En présence du vice-président US Mike Pence, des chefs de l’OTAN et du Chancelier Angela Merkel, le président allemand Steinmeier a prié la Pologne de leur accorder le « Pardon » tout en louant les relations translatlantiques. On se demande si absolution il y aura, puisque désormais l’Allemagne et la Pologne main dans la main font la guerre à la Russie ?

Près de Dantzig sur la presqu’île dite Westerplatte il y eut aussi une commémoration, où le Premier ministre Mateusz Morawiecki souleva la question des réparations allemandes pour les pertes causées par la Guerre. « Nous devons parler des pertes de l’époque, exiger la vérité, exiger une compensation. »

Peu avant, le Ministre polonais des AE Jacek Czaputowicz avait exigé ces réparations ; il était question de 1000 milliards (Billionen) d’euros. À son avis, il n’y avait pas eu suffisamment de « fairness » (sic) lorsque les réparations avaient été définies en faveur des pays agressés, et il y aurait eu « une discrimination contre la Pologne en cette affaire … certains pays ont beaucoup moins perdu, mais ont eu de meilleures compensations. Est-ce justice ? » ; Czaputowicz a alors pointé du doigt la France et les Pays-Bas.

Le 1er septembre 2022, soit 73 années après l’invasion allemande, le vice-ministre des AE Mularczyk a présenté ses conclusions : les pertes polonaises représenteraient 6,2 milles milliards (Billionen) de Zloty, c’est à dire environ 1,3 mille milliards d’Euro, en d’autres termes 36 100 euros pour chaque Polonais.

Quand la Pologne attaque la Russie

Pour de nombreux Russes la guerre russo-polonaise de 1609-1618 est plus qu’anecdotique. Le roi Sigismund III. Wasa voulant assurer au Royaume de Pologne-Lituanie la couronne russe, il a lancé une grande offensive sur la Russie. Moscou n’a été libérée de l’occupation polonaise que le 4 novembre 1612. En Russie, depuis 2005, cet évènement fait l’objet d’une commémoration, à la demande du Président Poutine.

Lorsqu’en 1916, en pleine guerre mondiale, des troupes allemandes et autrichiennes ont depuis la Russie conquis de vastes étendues de ce qu’était alors la Pologne, entre le 5 novembre 1916 et jusqu’au 11 novembre 1918 l’Allemagne et l’Autriche y ont proclamé un « Royaume de la Régence » (Królestwo Regencyjne) ; les territoires en question, dits Pays de la Vistule, avaient fait partie de l’Empire russe depuis le Congrès de Vienne en 1815.

Sous le titre « L’Aigle polonais », l’hebdo Simplicissimus du 21 novembre 2016 caricaturait l’indépendance de la Pologne. Le dessin montre les deux Kaiser comme Double-Aigle en train de bercer tendrement un petit aigle avec la légende « Espérons qu’il n’oublie jamais que c’est nous qui l’avons couvé ! »

Témoignage de l’ex-chef d’état Général Wojciech Jaruzelski

Concernant les évènements entre 1919 et 1939 nous proposons le témoignage de l’ex-chef d’état Général Wojciech Jaruzelski. En 1993 il se remémore 1939 et le bruit de bottes :

« La Première Guerre mondiale ne s’est pas imprimée dans le souvenir de la Pologne. Pendant l’indépendance aussi bien des soldats qui avaient combattu avec les Alliés ou l’Armée du Tsar que ceux qui avaient combattu aux côtés de l’Autriche – les Légions Pilsudski – ont dû être intégrés. La guerre de 1920 contre la Russie soviétique était vue comme victorieuse [pendant la guerre civile en Russie, la Pologne avait repoussé sa frontière orientale d’environ 200 km pour se saisir d’une soi-disant « Pologne orientale » – des 12 millions d’habitants seuls 1,5 millions se sont déclarés comme étant Polonais lors du census de 1936, W.E.] et ceci avait crée un sentiment d’invulnérabilité. On entendait partout le diminutif « petite guerre » et une description folkloriste de la guerre comme une vraie aventure. Il y avait ensuite la propagande officielle de l’état, de l’armée et du gouvernement : « nous sommes une puissance. Un grand pays. Personne n’osera nous enlever quoi que ce soit ».

Puis nous sommes entrés en Tchécoslovaquie pour nous emparer de la région Teschen [opération concertée avec l’Allemagne, qui la veille, soit le 1er octobre 1938, avait pénétré dans les Sudètes, habités par des Allemands, W.E.]. Ensuite nous avons envoyé un ultimatum à la Lituanie, la sommant de se retirer. Partout des défilés, des parades, une démonstration de pouvoir. Et surtout, une sous-évaluation permanente des forces de l’adversaire. « Les chars des Allemands sont en papier-mâché, ils seront happés par la boue et les sables polonais. Notre cavalerie les balayera en un clin d’oeil. Les Bolchéviks comptent pour moins que rien, c’est une armée avec des pieds d’argile. Nous avons de puissants alliés à l’Ouest ».

Donc, nous pouvions parler d’une guerre à venir sans y percevoir le moindre danger ou menace. De nos jours cela semble impensable et seulement à y penser j’ai honte. Pourtant à l’époque nous la voulions, cette guerre. Nous allions finalement prouver toute l’étendue de notre valeur, chacun un héros ! Nous irions partout où nous serions utiles, afin de combattre, et nous allions montrer à ces Allemands à qui ils avaient à faire ! Parfois lorsqu’on entendait que quelqu’un lançait une nouvelle initiative en faveur de la paix où que les tensions paraissaient s’estomper, nous nous demandions « A quoi ça sert, tout ça ? Donnons une bonne raclée aux Allemands, en avant pour Berlin et ce sera le clap de la fin ! » Notre jeune âge et une notion somme toute romantique de la guerre « qu’elle est belle la guerre » – expliquent cette frivolité. La vérité allait faire exploser ces rêves de la façon la plus monstrueuse possible. Un peu plus tard ».

Le président Poutine a rappelé plusieurs fois à la Pologne que celle-ci a profité du Traité de Munich du 30 septembre 1938 (où l’Angleterre, la France et l’Italie avaient accepté les prétentions de Hitler sur les Sudètes, cédées à la Tchécoslovaquie par le Traité de Versailles), pour elle-même se saisir d’un morceau la Tchécoslovaquie. Suite au Traité de Munich, la Wehrmacht a occupé les Sudètes tandis que les Polonais, entendus avec Berlin, se saisirent du pays de Teschen, qui devenait le département polonais de Cieszyn.

Le fait que la Pologne perdit de nouveau cette région après le 1er septembre 1939 n’empêche pas qu’il y eut annexion contraire au droit international. C’est sur la base de cette « fraternité des armes » germano-polonais de début octobre 1938 que le président Poutine a fait reposer une co-responsabilité polonaise pour la Deuxième Guerre mondiale.

Depuis lors la Russie et la Pologne se font la guerre par parole interposée. Le Premier ministre Mateusz Morawiecki déclare que le président russe aurait « menti à répétition » sur la Pologne. Comme des Chiens de Pavlov, tous les mass-média occidentaux se sont mis à affirmer que Staline et Hitler se sont partagés la Pologne en septembre 1939. L’Ambassadeur d’Allemagne en Pologne Rolf Nikel tweetait : « L’URSS a aux côtés de l’Allemagne participé à la partition brutale de la Pologne ». Ainsi la Neue Osnabrücker Zeitung écrivait le 14 janvier 2020 : « Le 17 septembre 1939 les troupes de Staline ont marché sur la Baltique et la Pologne orientale et se sont emparés de ces régions ».

Vers la Guerre

Le 1er septembre 1939 à 4:47 le bâtiment-école Schleswig-Holstein, alors dans le port de Dantzig, a tiré des salves sur un dépôt de munitions polonais en bordure du port, sur le Westerplatte. Défiant les Résolutions de la Société des Nations, ce dépôt avait été depuis 1933 fortifié depuis le côté polonais. Onze mois auparavant cela n’avait nullement gêné les relations des deux pays. Début octobre 1938, on vient d’en parler, les deux armées allemande et polonaise avaient occupé des régions de la Tchécoslovaquie voisine.

Suite à l’entrée de la Wehrmacht dans la Tchéquie à la mi-mars 1939, l’Angleterre s’est soudainement attribuée le rôle d’une « puissance tutélaire » de la Pologne dans le cas où l’Allemagne l’attaquerait, ou annexerait Dantzig (alors germanophone à 98%). Jusqu’alors Londres avait préféré se tenir à distance de la politique polonaise d’expansion : en Angleterre, on a bien vu la Pologne se mêler de guerres entre 1918 et 1938 avec l’URSS, l’Allemagne, la Lituanie et la Tchécoslovaquie en espérant s’agrandir de partout. L’oppression menée par la Pologne vis à vis des Ukrainiens, les Biélorusses, juifs et Allemands avait fait froncer certains sourcils et pour l’Angleterre jusqu’en 1939, la Pologne était ce qu’on appellerait aujourd’hui un « État voyou ».

L’Angleterre craignait surtout qu’après Dantzig, Hitler irait chercher les colonies allemandes perdues. En assurant la Pologne de son soutien en mars 1939, celle-ci a durci sa position vis à vis de l’Allemagne. Dans la partie confidentielle du Traité anglo-polonais d’assistance mutuelle du 25 août 1939, il est stipulé que cette assistance ne vaudra que contre l’Allemagne. Exactement en même temps on assiste à la signature du Pacte Molotov-Ribentropp de non-agression (le 23 août).

Avec l’attaque du 1er septembre 1939 la mèche posée par le Traité de Versailles sur la poudre d’une nouvelle grande guerre a finalement été allumée. On se souviendra du Maréchal Foch, père de l’Armistice du 11 novembre 1918, qui déclara au sujet de Versailles : « ce n’est pas une paix. C’est un cessez-le-feu qui tiendra 20 ans. ».

Alors qu’en 1939 Hitler souhaitait diviser la Pologne le long de la Vistule (lequel plan figure dans les livres d’histoire), Staline le 17 septembre n’a permis à ses troupes de n’avancer que jusqu’à la Ligne Curzon, l’ancienne frontière occidentale de 1939.

Il n’est donc pas exact de parler d’une annexion soviétique de la « Pologne orientale ».

Quel motif pour ces nouvelles exigences polonaises sur l’Allemagne ?

Vu les préparatifs américains en cours pour une guerre contre la Chine, on peut écarter d’emblée l’idée que la Pologne oserait formuler de telles demandes sur l’Allemagne sans le feu vert US. L’eusse-t-elle fait de sa propre volition, l’unité de l’OTAN volerait en éclats mettant en péril ces plans de guerre, qui nécessairement signifient faire la guerre à la Russie et à l’Iran. Ainsi tout comme le gouvernement polonais s’est laissé embrigader au service des intérêts britanniques en 1939, la Pologne actuelle semble vouloir soutenir les ambitions hégémoniques anglo-américaines afin de nourrir ce qu’elle s’imagine être ses propres intérêts.

Ces exigences de réparations arrivent à point nommé : la Pologne peut être certaine d’être appuyée par le Grand Frère USA car elle est en train d’être transformée en fer de lance contre la Russie. La modernisation des forces armées polonaises avance à pas de géant, et la Pologne pourrait bien se retrouver la principale puissance militaire en Europe centrale, devant l’Allemagne. La Pologne se prépare sans la moindre ambiguïté à la guerre.

Les accords pris avec la Corée prévoient que la Pologne obtiendra environ 1000 chars, 650 obusiers et 48 chasseurs-bombardiers. Les premiers 12 avions de type FA-50 sont censés arriver en Pologne en 2023, et leur production y être transférée par étapes.

Ainsi, environ 180 chars K2 fabriqués par Hyundai Rotem seront livrés à la Pologne en 2022, suivi d’une deuxième tranche de 800 chars, dont une partie sera fabriquée en Pologne. L’armée polonaise obtiendra 48 obusiers K9. 600 obusiers seront livrés à partir de 2024, et seront fabriqués en Pologne à partir de 2026. Selon des rapports en provenance de Sud Corée les commandes totalisent plusieurs milliards de dollars US.

En 1945 la Pologne pouvait remercier Staline pour le cadeau de 100 832 km² des Ostgebiete

Ces territoires valent au moins dix fois les réparations exigées, mais en 2023 l’Occident va sans doute tout faire jusqu’à obtenir la capitulation allemande en la matière.

Et cela pourrait marcher.

Pendant la première Guerre de Trente Ans (1618-1648) d’énormes étendues de terres ont été ruinées et dépeuplées. Dans certaines régions du Sud de l’Allemagne deux-tiers de la population périrent. Les expériences de cette guerre ont ancré au sein du peuple allemand un trauma de guerre. Si la guerre de 1618 avait, peut-être, était provoquée par des différends religieux, elle s’est vite transformée en guerre d’extermination et d’expansion territoriale. Les régions allemandes ont vu sacrifier des siècles de progrès, alors que la France et la Suède ont profité de substantielles cessions de territoire. Les Pays-Bas et la Suisse ont pu quitter l’Association impériale. Dans la deuxième Guerre de Trente Ans (1914-1945  – c’est l’expression exacte qu’ont utilisée tant de Gaulle en 1941 que Churchill en 1944) les villes allemandes ont été détruites et 6 millions de personnes tuées, sans parler de cessions de territoire immense. Une nouvelle Guerre de Trente Ans (1999-2029 ?) menace, d’une dimension apocalyptique.

En Occident, la guerre russo-polonaise de 1609-1618, première invasion de la Russie depuis un pays occidental, est un fait quasiment inconnue, contrairement aux opérations de Napoléon en 1812 et Barbarossa en 1941. Et depuis la Deuxième Guerre mondiale la Pologne est toujours présentée comme triplement victime de division.

Mais qui peut dire « la Vérité sans fard » ? On ne peut que tenter de s’approcher de la Vérité, tandis que l’histoire sera toujours un terrain de jeu d’interprétation des évènements et de leur inter-connexions. Cela dit, faire disparaître de toute pièce des faits historiques, les remplacer par des suppositions et inventions s’appelle de la falsification.

Entre les deux, la nation « Pologne » (d’un côté la fiction, de l’autre son existence réelle) doit être vue comme une mission d’ordre supérieur : la recherche de la paix, dans le sens de Karl Jaspers,

« La Paix ne sera réalisée que par la liberté, et la liberté par la vérité. Le mensonge est donc le Mal en soi, qui détruit toute chance de paix : la contre-vérité allant de la dissimulation jusqu’à l’indolence aveugle, depuis le mensonge jusqu’au faux-semblant interne, depuis l’insouciance jusqu’au fanatisme doctrine, depuis les contre-vérités du particulier jusqu’au manque de sincérité dans les choses publiques ». « La Paix ne sera réalisée que par la liberté, et la liberté par la vérité. Le mensonge est donc le Mal en soi, qui détruit toute chance de paix : la contre-vérité allant de la dissimulation jusqu’à l’indolence aveugle, depuis le mensonge jusqu’au faux-semblant interne, depuis l’insouciance jusqu’au fanatisme doctrine, depuis les contre-vérités du particulier jusqu’au manque de sincérité dans les choses publiques. »

Wolfgang Effenberger a été Capitaine des troupes spéciales nommées « pionniers » auprès de la Bundeswehr ; c’est ainsi qu’il a eu connaissance des plans US pour l’Europe selon lesquels le continent a vocation à être leur champ de bataille nucléaire. Après 12 années sous les drapeaux, Effenberger étudia les sciences politiques puis se forma pour l’enseignement supérieur en techniques de la construction et mathématiques. Jusqu’en 2000 il a enseigné à la Fachschule für Bautechnik (école spécialisée dans les techniques de construction). Depuis lors il rédige des textes sur l’histoire contemporaine allemande et la géopolitique US.

En 2020, Effenberger publia le Livre Noir de l’UE et de l’OTAN (Schwarzbuch EU & NATO ISBN 978-3-943007-31-2) et avec l’ancien Sous-secrétaire d’état allemand à la défense et ancien vice-président de l’OSCE Willy Wimmer, le déjà célèbre ouvrage « Wiederkehr der Hasardeure ». Effenberger est d’ailleurs proche collaborateur de Wimmer, dont le discours grandiose prononcé à l’Église de la Réconciliation le 3 août 2016 lors des manifestations anti-OTAN (Stopp-Ramstein) restera dans l’histoire européenne.


Introduction et traduction française de Mendelssohn Moses. Les nombreuses références de l’original sont à consulter sur Apolut.net.

Voir aussi pour quelques faits peu commodes :

https://travelerscoffee.ru/cherchill-polsha-s-zhadnostyu-gieny-prinyala-uchastie-v-ograblenii-i
https://www.thepostil.com/polands-pipedream-redux
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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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