Sidhbh Gallagher est une chirurgienne plastique exerçant à Miami, aux États-Unis.
Depuis quelques années, elle s’est spécialisée, entre autres choses, dans l’excision de la poitrine — parfaitement saine — de filles et de femmes se pensant trans, atteintes d’une « dysphorie de genre ». Cette opération porte divers noms aujourd’hui, on parle de double mastectomie ou de double mammectomie, ou, pour édulcorer la réalité de l’affaire, de torsoplastie ou de masculoplastie.
Pour Gallagher, ce travail semble tout à fait plaisant et même amusant. Elle expose tranquillement toutes ses opérations sur les réseaux sociaux (photos en couverture) et publie même des photos et des vidéos d’elle en train de blaguer sur le sujet. Comme celle (dans le lot ci-après) où on la voit faire la moue, avec écrit : « Just realized I only get to yeet 4 teets next week », soit « je viens de réaliser que je ne vais jarter que 4 seins la semaine prochaine ». Son activité prolifique sur internet lui vaut d’être aujourd’hui suivie par plus de 270 000 personnes sur TikTok et d’être une des chirurgiennes les plus connues aux États-Unis (et ailleurs) dans ce domaine.
En 2021, elle a publié un livre intitulé Affirmed : An Inclusive Guide to Medical and Surgical Transition (« Affirmé : Un guide inclusif de la transition médicale et chirurgicale »). Sur la photo ci-dessous, on la voit d’ailleurs poser avec une de ses patientes en train de promouvoir son livre.
Depuis 2015, elle a effectué plusieurs centaines d’opérations de chirurgie d’« affirmation de genre », y compris sur des mineures (sa plus jeune patiente avait 13 ans).
Dans presque tous les cas, si ces jeunes décident de mutiler leurs corps sains, c’est parce qu’elles (ou ils) méconnaissent certaines réalités biologiques et sociales cruciales, et qu’elles (ou ils) sont sous l’influence d’un ensemble d’idées absurdes et dangereuses véhiculé par des associations, des groupes et des individus prosélytes de l’idéologie transgenre.
Même certaines personnes qui se disent trans le dénoncent (on a cependant du mal à comprendre pourquoi elles se disent tout de même trans). Par exemple, un article intitulé « Le mythe du mauvais corps », paru sur le site La Vie des Idées, exposant les principales thèses du livre A la conquista del cuerpo equivocado (« À la conquête du mauvais corps ») de Miquel Missé, qui se définit comme un « homme trans », explique :
« La trajectoire qui aboutit à devenir trans est en rapport avec la rigidité des genres : si les deux seuls modèles sont ceux de l’homme masculin et de la femme féminine, le malaise à vivre son modèle “naturel” conduit automatiquement à choisir l’autre modèle. […]
En établissant un diagnostic psychiatrique (trouble de l’identité de genre) et surtout en proposant une réponse (la modification corporelle), les psychiatres et les médecins empêchent de surmonter le malaise avec son propre corps d’une autre manière. Les personnes trans sont ainsi déresponsabilisées. Dès lors, la réponse semble être “naturellement” le chemin proposé par le paradigme médical : hormones, opérations. Selon Missé, ce récit du mauvais corps a un autre inconvénient : il empêche de penser au poids des normes sociales – or, faire appel à une analyse sociologique est très impopulaire dans le milieu trans, rappelle-t-il.
Le marché médical, et en particulier la chirurgie plastique, a trouvé dans ce milieu un créneau facile à exploiter. Les chirurgies de réassignation sexuelle sont remboursées en Espagne depuis 2008, et les listes d’attente sont longues. »
Le « mythe du mauvais corps » demeure malheureusement une idée prédominante dans les associations et les groupes transactivistes, c’est même une des pseudo-explications du transgenrisme les plus diffusées (sinon la plus diffusée) dans les médias.
Et c’est ainsi qu’un certain nombre de jeunes finissent par croire qu’elles (ou ils) sont nées dans le mauvais corps pour la raison qu’elles (ou ils) sont davantage attirées par les stéréotypes associés au sexe qui n’est pas le leur (par exemple, pour une femme, parce qu’elle aime le football, la bière, la boxe, qu’elle déteste les talons, le maquillage, etc.).
Ces jeunes qui se découvrent « non-conformes de genre » ou « de genre non-conforme », auxquelles on explique qu’elles (ou ils) présentent une « non-conformité de genre », se voient alors proposer un parcours médico-chirurgical offrant de conformer leur corps à leur « genre », à leur esprit (à leurs préférences vestimentaires, professionnelles, musicales, etc.) par des chirurgiens dépourvus d’éthique (véritables criminels).
On fait difficilement pire naturalisation des stéréotypes socio-sexuels contre lequel les féministes se battent depuis des décennies.
Comme l’écrit la détransitionneuse écossaise Sinead Watson, qui a elle-même subit une double mastectomie à 26 ans : « Disons les choses honnêtement : il s’agit de maltraitance sur mineur. Comment osez-vous prendre une personne qui a encore manifestement tant de développements physiques et mentaux devant elle et [prétendre] qu’elle comprend les ramifications à long terme et irréversibles du traitement hormonal et des chirurgies ? Comment osez-vous altérer le corps d’une personne par la chirurgie alors que son corps n’a pas encore fini de se développer ? Cette pratique est cruelle. »
Avec Audrey A., nous discutons tout ça plus en détail dans un texte publié sur ce site il y a quelques semaines. Extrait :
« […] on constate que ces femmes éprouvent un profond malaise vis-à-vis du genre, vis-à-vis des “valeurs et représentations” associées aux sexes (homme et femme), autrement dit, vis-à-vis des rôles sociosexuels établis et imposés dans la civilisation industrielle (établis et imposés par les hommes, puisque la civilisation industrielle est une société androcratique, conçue par et pour les hommes). Leur corps n’est donc pas le problème. Elles sont nées dans la mauvaise société, pas dans le “mauvais corps”. »
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Un problème social est travesti en problème individuel. Et au lieu de changer la société, on mutile le corps des gens.
Nicolas Casaux
Source: Lire l'article complet de Le Partage