Les portes-hélicoptères nippons sont des portes-avions déguisés dont la taille et le gabarit ne sont pas loin d’égaler celle d’un porte-avions US de la classe Nimitz.
Les destroyers portes-hélicoptères de classe Hyuga ont toujours été conçus avec cette nostalgie à l’égard des portes avions de la marine impériale japonaise avant 1945. La transformation d’un des deux de ces bâtiments de surface en porte-avions est en somme logique. Un autre bâtiment de classe Izumo succédant à la classe Hyuga est concerné par la transformation en porte-avions. Le Japon se dote ainsi à nouveau de portes-avions, près de 80 ans après l’abandon de ce type de bâtiments.
Sous couvert de contrer la menace nord-coréenne et subsidiairement la montée en puissance de la Chine et faire face à la Russie, le Japon est en train de se réarmer d’une façon remarquable sous l’ombre oppressante de la Constitution de 1946 imposé par le vainqueur américain. Ce réarmement est d’autant plus rapide que le pays dispose de toutes les technologies et le savoir-faire nécessaires pour concevoir en un temps record l’équivalent d’un complexe militaro-industriel plus développé et beaucoup plus efficient en terme d’usage de ressources et de rendement que le complexe militaro-industriel US.
Le Japon est en train de construire des railgun de nouvelle génération pour contrer les missiles hypersoniques chinois, nord-coréens et russes. Derrière cette raison officielle gronde un relent d’esprit militariste qui s’offusque de voir la Corée du Nord défier les États-Unis dans les domaines des vecteurs balistiques et nucléaires.
Le Japon est contraint d’opter pour le F-35 qu’il construit sur son territoire. Les japonais savent qu’en matière d’aviation militaire, ils peuvent faire beaucoup mieux avec une fraction des moyens colossaux alloué au programme JSF. Une source anonyme travaillant au sein des forces d’autodéfense nipponnes affirment que les “les japonais ont un savoir-faire inexploité jusqu’à présent dans la conception des avions de combat de nouvelle et même de prochaine génération et je puis vous affirmer que nous pouvons faire énormément de choses dans ce domaine”. On ne peut le contredire.
Le ralliement invariable de Tokyo à la stratégie US dans le Pacifique peut cacher le désir d’exploiter un statut quo hérité de la guerre pour faire sauter un tabou absolu et affirmer une nouvelle identité stratégique. C’est un point qui n’est jamais évoqué publiquement mais omniprésent dans les esprits de beaucoup de capitaines d’industrie assez vieux pour avoir connu la renaissance industrielle nipponne puis la réaction de leurs alliés à la montée en puissance de l’économie japonaise vers la fin des années 80 et surtout comment cet élan fut entravé et saboté par le financement forcé du militarisme US.
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