En couverture, une aigrette tricolore (Egretta tricolor) dessinée par Jean-Jacques Audubon.
Dans Notre Bibliothèque verte, Renaud Garcia, professeur de philosophie — à la ville comme dans les Calanques —, et bibliothécaire à ses heures, propose des notices de lecture brillantes, enlevées et érudites, dont le style marque par sa limpidité. Introduits par les animaux politiques de Pièces et Main d’œuvre, ces textes proposent un chant polyphonique dans lequel les membres d’une même famille d’âme et de cœur incarnent l’écologie sans parfois même le savoir. Pour se bâtir une culture naturienne digne de ce nom, rien de plus facile, il suffit de lire ces textes, pour partie publiés en deux tomes et tous accessibles en ligne.
Matthieu Delaunay : Quelle est la genèse de cet objet littéraire inédit ?
Renaud Garcia : Dans ce projet de texte, je suis l’exécutant, le bibliothécaire. L’idée a germé du cerveau fécond de Pièces et main d’œuvre, suite à un constat partagé. Depuis quelques années, des figures de l’écologie dite radicale émergent. Il est toujours intéressant de voir comment se développe un champ disciplinaire, politique et militant. Pour cela, il est utile de garder un œil sur ce que le journal Le Monde fait ressortir comme pensée importante. Depuis quelques années donc, des discours à prétention écologiste prennent de plus en plus de place dans les colonnes de la presse autorisée.
Il y a eu l’explosion éditoriale des discours sur l’effondrement, sous le nom de « collapsologie », de 2017 jusqu’au Covid, sorte de réalisation précoce de la prophétie. Ensuite, il y a eu les disciples de Bruno Latour — « nous n’avons jamais été modernes », le rapport à Gaïa — et de Philippe Descola qui ont travaillé au dépassement du « grand partage » entre nature et culture. Dans le milieu plus militant, avec l’écosocialisme, on trouve une tentative pour maintenir les bases d’un socialisme marxisant en le teintant d’écologie : réappropriation des énergies, nouvelles formes de collectivisation, reprise et critique du « municipalisme libertaire » de Bookchin, etc. Et puis, enfin, du léninisme vert dont la figure de proue est Andreas Malm — sans oublier un Frédéric Lordon, qui a récemment verdi son discours en se démarquant des « pleurnicheurs du vivant ». Tous ces éléments, aussi disparates puissent-ils paraître, sont partie prenante d’une nouvelle vision de l’écologie ; et si tous se disent écologistes, d’une manière ou d’une autre ils sont surtout technologistes.
Nous avons eu le sentiment que ces tendances nous volaient une histoire commencée avec les premiers mouvements en France contre le nucléaire, en 1971. Finalement, sur les 50 dernières années, et peut-être faute de mieux, un mot a servi à désigner la critique du monde industriel, de la volonté de puissance et de la réduction de l’humanité au statut de rouage d’une machine globale. Ce mot, c’est le mot « écologie », vidé de son sens, pillé par des gens qui remontaient essentiellement aux études du Club de Rome, pas plus loin.
« Les limites de la Croissance », le fameux rapport Meadows de 1972 dont beaucoup se réclament en effet, est, soit dit en passant, un rapport financé par Fiat, Ford, Volkswagen et d’autres multinationales.
Voilà qui illustre une manière de concevoir l’écologie, le rapport à la nature, d’une façon technocratique, basée sur le contrôle des ressources et des populations. En fait, sur la gestion. L’émergence de l’écologie aujourd’hui s’effectue comme un grand retournement, trouvant sa racine dans le Club de Rome. Sautant par-dessus les multiples échelles de relations avec le milieu naturel, elle prône plutôt le respect d’un englobant : Gaïa, le climat, etc., bref des entités énormes qui ne sont pas du tout à l’échelle de l’individu ou d’une communauté. Cette écologie vend un contrôle global et technocratique (appelez-la aussi bien gouvernance mondiale ou bureaucratie verte).
C’est ce qu’on voit d’ailleurs en France, si on songe à ce concept fourre-tout et fumeux de résilience qui englobe à la fois le ministère de l’Environnement et de l’Intérieur : se prémunir des catastrophes et organiser la société en prévision des catastrophes. Donc cette généalogie n’est pas la vôtre. Quelle est-elle ?
Nous ne défendons pas une conception scientifique de l’« écologie », terme introduit en 1866 par l’Allemand Ernst Haeckel, disciple de Darwin — par ailleurs raciste, colonialiste, eugéniste notoire. Nous nous sentons au contraire une dette envers des auteurs, philosophes, écrivains, artistes et poètes qui avaient d’abord un sentiment du lien de l’humain avec la nature. L’humain né de la nature (le latin nascor nous dit cette proximité) et faillible pour la même raison. Avant tout, ils voyaient dans la nature une occasion de liberté. Beaucoup d’entre eux, c’est pour cela que nous fonctionnons par paires dans ces notices, forment une sorte de famille éparse à travers le temps. Ce n’est pas un parti, une organisation fédérée, et beaucoup d’entre eux sont sans doute des écologistes sans le savoir.
Comment ?
En actes, dans leur manière d’être. Avant d’être un discours technique sur la gestion de la pénurie et du désastre ou « la nouvelle conscience du vivant », l’écologie suppose d’abord des manières d’être et de se comporter envers les autres, soi-même et le monde. Nous avons donc souhaité nous réapproprier notre histoire, savoir d’où nous venons pour aller quelque part. Ensuite, la création de la bibliothèque s’est faite de manière aléatoire, en découvrant des choses que nous n’aurions pas pensé trouver au départ. « Qui va avec qui ? Comment faire entrer en résonance tel ou tel personnage ? » Souvent, en travaillant les œuvres, l’intuition se vérifie et tout cela paraît après-coup relever de l’évidence. Nous nous intéressons tout autant aux idées qu’à la façon dont ont vécu ces gens-là, qui donnent beaucoup d’exemples de rupture avec son temps. En écrivant ces notices de lecture, je suis tombé dans des abîmes de culture, avec des façons de réfléchir et de composer une existence extrêmement variée. Comme quoi, « nature » et « culture » sont toujours déjà entrelacées.
Léon Tolstoï, Épicure, Simone Weil, Élisée Reclus, Hésiode, Edward Abbey, Romain Gary, Jack Kerouac, Nino Ferrer… Que du beau linge ! Vous donnez en fin de notice des recommandations de textes à lire sur les auteurs que vous présentez. Il y aurait de quoi garnir une bibliothèque ! Mais s’ils n’en restaient que quelques-uns, Saint-Exupéry serait de ceux-là. Qui était-il ?
Dans tous ces portraits, l’angle pris permet de voir le personnage sous des facettes nouvelles. Pour Saint-Exupéry, je restais sur l’idée commune qui en fait le représentant typique de l’humanisme mou, illustré par Le Petit prince. Michel Foucault range d’ailleurs Saint-Exupéry parmi les tenants de cet humanisme, une des « figures pâles de notre culture », selon une de ses formules décisives qui font le régal des universitaires à qui on ne la fait pas (Dits et Écrits, « L’homme est-il mort ? », entretien avec C. Bonnefoy, Arts et Loisirs, n°38, 15–21 juin 1968). Voilà encore comment, par déformation universitaire, on prend de haut la pseudo-philosophie moraliste… En réalité, Saint-Ex, comme souvent dans cette bibliothèque verte, vous prend aux tripes.
Sa famille était aristocratique, il était un élève peu brillant. Rapport difficile aux femmes. Finalement, il parvient à entrer dans l’aviation, puis devient militaire. Ce que j’ai trouvé saisissant tient dans le contraste qui construit ses livres, entre pics d’action et moments de réflexion. Il n’y a pas plus technique que l’aviation, pourtant, le fait d’être en l’air a sans doute fait aussi décoller sa pensée. Si quelqu’un veut voir un autre Saint Ex que celui de Terre des hommes ou Le Petit prince, ses Carnets de guerre sont exceptionnels. On y voit à l’œuvre le désir qui anime les Naturiens : vivre en humain libre dans une nature vive. D’aucun parti et essayant de se battre pour résister, sauvegarder l’humanité à laquelle il croyait, il était totalement antihitlérien, mais voyait dans la personnalité de De Gaulle un être qui voulait rivaliser de puissance, ce qu’il ne soutenait pas. La phrase de De Gaulle au moment de l’Appel du 18 juin, qui orientera tout le développement nucléaire français dans les décennies suivantes, disant qu’on ne « peut vaincre le feu que par une puissance de feu supérieure », cette surenchère dans la puissance était totalement étrangère à Saint-Exupéry, qui le lui fit savoir.
Je le cite : « Dites la vérité, général, nous avons perdu la guerre. Nos alliés la gagneront. » Pour avoir tenu ces propos et rencontré le général Giraud (rival de De Gaulle, ndlr), en 1943, il est rayé de la liste des écrivains résistants par le chef de la France Libre. Donc ni gaulliste, ni vichyste, ni socialiste et anticommuniste. Qui était-il ?
Un des derniers aristocrates : libre dans sa manière d’être. Ce qui lui importe, c’est de se battre contre l’écrasement de l’humanité. Pour lui, l’accueil des autres, le rapport aux autres ne sont pas des principes. Ce sont des choses qu’il incarne : dans les bases aériennes notamment où il était mélangé avec des humbles et se retrouvait dans cette fraternité vécue ; après un crash en Libye où il est sauvé avec son mécanicien par un bédouin. Quant à la censure, il sera effectivement censuré dans l’Algérie libre (où se trouvait le Général Giraud) pendant que ses éditeurs américains vont promouvoir notamment son Pilote de guerre. Cela alimentera ainsi les suspicions de ceux qui aiment faire dans l’imputation et l’accusation à charge. « Il a des accointances avec les Américains », disait-on…
Cela révèle aussi le caractère d’homme d’État de De Gaulle, qui derrière sa grandeur prétendument au-dessus des partis, n’a pas renoncé aux expédients de petite politique.
Du moins pas si l’on écoute Saint-Exupéry, qui a aussi subi des attaques de la part d’André Breton qui essayait de le décrédibiliser. Il s’est donc retrouvé en butte aux pressions multiples qui l’exhortaient à choisir son camp, celui du bien évidemment. Il y a un caractère qui se dégage des auteurs de Notre bibliothèque verte : ce sont des esprits libres. Citadelle, son livre posthume, est très intéressant, mais souvent mal compris. On se dit qu’il défend farouchement les valeurs hiérarchiques, mais en réalité, il défend plutôt les modèles qui permettent à l’être humain de donner ce qu’il peut de plus noble et de se rapprocher d’une forme de sacralité. Évidemment, avec nos yeux pétris de militantisme farouchement égalitariste, cela fait tache, mais c’est une déformation inepte de le lire ainsi. La complémentarité entre le pilote qui aime la technique et les réflexions que cette dernière lui procure vis-à-vis de la puissance, telle est la grandeur de ce personnage.
Plutôt que la hiérarchie, cet athée ne défendait-il pas plutôt la transcendance ?
Oui, ce quelque chose qui nous dépasse, qui est plus grand que nous, et qui n’a pas nécessairement à prendre le visage de Dieu. Nous ne sommes pas seuls, et la moindre des politesses est d’en faire cas. Cela fait écho à un autre portrait, celui de Bernanos, condisciple de De Gaulle, qui va opter pour le retrait de la puissance. De Gaulle, en tant que chef d’État, avait cette éthique de la grandeur évidente, mais traduite politiquement c’était une éthique de la puissance. Ou bien encore Romain Gary, défenseur des éléphants d’Afrique dans son chef‑d’œuvre Les Racines du ciel, où tous les personnages qui gravitent autour des problèmes posés par l’industrialisme se retrouvent. Gary, un autre aviateur, décoré de la Croix de la Libération, admirateur absolu de De Gaulle, mais pas des gaullistes. Ce qui démontre, s’il le fallait, qu’avec Pièces et main d’œuvre, nous ne défendons dans ce travail aucune ligne de parti. Nous nous reconnaissons dans des individus qui, chacun dans leur contexte, sont parvenus mieux que d’autres à comprendre le genre de monde dans lequel il leur était échu de vivre, et d’en refuser les tendances hostiles à la vie.
En tant qu’anti-industriels, notre dilemme fondamental est celui de la puissance. Pour Saint-Ex, pour Bernanos, pour Gary, où était la solution ? Face aux guerres, avec leurs moyens, leurs organisations, ces fourmilières mobilisées face à face, seule la logique de la course à la puissance tient. Et une fois la Seconde Guerre mondiale passée, quelle solution a été adoptée ? Gouverner une fourmilière mondiale de façon technocratique. Ne pas renoncer à l’efficience et la puissance place l’anti-industriel, ou naturien, dans une impasse, c’est ce que Saint-Exupéry aura porté toute sa vie. Sa fin est très belle : il ne peut plus voler, car trop vieux et blessé. Il reprend pourtant des vols, n’écoute pas le commandement et va jusqu’à se sacrifier, pris en chasse et descendu par l’ennemi, au large de Marseille. C’est ainsi qu’il pourrait avoir résolu son dilemme. Il participait au déploiement de la puissance et a fait le choix de rester noble jusqu’au bout.
Nous pourrions parler encore des heures de tous ces auteurs essentiels, mais puisqu’il faut choisir, raconte-nous Simone Weil.
C’est un peu le même genre de personnage, d’une extrême noblesse. Voilà encore quelqu’un qui pensait qu’il existait plus haut que soi (sa conversion au catholicisme est tardive, on trouve ce trait de caractère dès le départ chez elle). Surdouée intellectuellement, elle venait d’une famille gâtée, puisque André Weil, son frère, fut un des plus éminents mathématiciens du XXe siècle en France. Elle fit le choix de mettre sa profondeur philosophique, servie par un style cristallin, au service de l’émancipation sociale et des ouvriers. Elle travaille donc avec Boris Souvarine, un critique du stalinisme dans les années 30 dans la revue Révolution prolétarienne. Puis, elle va en Espagne en 1936 pour se battre. Si elle prend les armes pour lutter contre le franquisme et le nationalisme, elle comprend que, même parmi les anarchistes et les républicains, il se trouve des sanguinaires. Sa détestation pour la violence de l’esprit de parti lui fera critiquer les conséquences de l’appartenance idéologique. C’est pour cela qu’elle écrira une lettre à George Bernanos, que ce dernier garda toujours sur lui. Bernanos, qui lui aussi avait compris dans Les Grands cimetières sous la lune à quel point le franquisme, supposément plus proche de lui, pouvait être meurtrier, impitoyable et antichrétien. C’est pour cela qu’il se rapprocha des anarchistes. Et Weil de saluer en Bernanos cet esprit : « Vous avez été royaliste, vous êtes d’un autre bord que moi, pourtant je me sens infiniment plus proche de vous que les gens de mon bord qui font preuve d’un aveuglement brutal pour la cause. » Ayant rejoint l’Angleterre, elle mourra pendant la Seconde Guerre mondiale, dans un sanatorium du Kent, victime d’épuisement. Dans les services d’infirmerie où elle officia, elle envisageait la création d’un groupe d’intervention de première ligne. De Gaulle dira : « Sortez-moi cette folle d’ici ! » Elle était capable de prendre ses tickets de rationnement et de les donner, en encourageant tout le monde à le faire, pour soulager les pauvres directement, notamment les femmes et les enfants. Avec son idéologie sacrificielle, elle était en train de retourner une branche de l’armée contre elle-même.
Toute sa courte vie, elle aura milité pour la préservation de la liberté et de la non-puissance. Elle expose cette pensée dans ses Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale, un texte majeur qui date de 1934. Avec L’Enracinement, elle travaille sur les besoins de l’âme, avec une approche complète de la vie humaine, qui a besoin de liberté comme de l’attachement. Elle remet en question les habitudes sclérosées, mais célèbre aussi l’enracinement dans un lieu, car chacun a besoin d’un topos pour déployer sa liberté. Et puis elle arrive à sa conversion et rejoint la sphère de la transcendance. Son rapport au colonialisme est enfin passionnant et troublant, notamment ce qu’elle écrit sur l’idée de repentance : « Je ne pourrai plus croiser un Algérien ou un Africain sans avoir honte pour notre pays. » Il y avait certainement des aspects excessifs dans ce personnage, mais elle est allée très loin dans la défense de la faillibilité humaine et de l’idée de vérité contre toutes les falsifications.
Elle aussi exécrait toute logique d’enfermement dans un parti.
Son texte Note sur la suppression générale de partis politiques est un bréviaire de l’esprit libre et de la lutte contre toutes les formes de pression idéologique, au nom de la simple et seule lumière naturelle. Elle conçoit le Parti comme une machine. Apparatchik ou jeune adhérent, le but n’est pas de développer ses idées, mais de monter en grade et d’avoir de plus en plus d’adhérents. Ce fonctionnement par auto-accroissement est très semblable au développement d’une machine : de plus en plus de carburant pour être de plus en plus efficace. Et puis elle a vu arriver dès les années 30 la technocratie, par-delà l’opposition entre le stalinisme et la puissance américaine maquillée par son concept de démocratie. À lire Simone Weil, et d’autres de la Bibliothèque verte, on ne pourra plus dire qu’on ne savait pas.
Qu’est-ce qui faisait d’elle ou de Saint-Exupéry des naturiens ?
Simone Weil renvoie dos-à-dos la bureaucratie soviétique et la société de consommation américaine. Pour elle, ces deux sociétés vont gérer les besoins et transformer les humains en unités fonctionnelles. Ensuite elle médite sur la force collective que patrons comme ouvriers, pris dans la lutte de classes, veulent de toute manière exercer contre la nature. Dès 1934, elle critique la recherche d’une source miraculeuse d’énergie permettant de délivrer les humains de l’effort et du contact laborieux — forcément limité dans ses résultats — avec la nature.
À partir de ces textes, nous qui essayons de retourner le terme « écologie » dans le bon sens, tentons de forger le terme « naturien ». Il décrit cette volonté de rupture par rapport à un type de vie orienté vers l’accumulation systématique de puissance, la maîtrise absolue et la peur de la faillibilité humaine. Encore une fois, il n’y a pas que des philosophes dans cette Bibliothèque Verte, mais des artistes comme les peintres impressionnistes, car être naturien, c’est manifester un plaisir sensoriel et esthétique au contact de la libre nature. À chaque fois, ces auteurs nous rappellent que la défense de la nature et d’une forme de culture différente sont liées. Le plus ancien, Hésiode, ne parle pas de la nature (le concept n’existe évidemment pas à son époque, au VIIIe siècle av. J‑C, sous la forme que nous connaissons), mais il déploie toute une imagerie de la force et de la faiblesse. Nous retrouvons chez lui les mythes de Gaïa et d’Ouranos, de Pandore, de Prométhée, et le récit de la formation du Cosmos issu du Chaos. Il pense la mesure d’une vie agricole, en retrait des séductions de la ville. Il dissuade son frère Persès de se laisser prendre aux sentences des rhéteurs, des hommes politiques, des tribunaux, de ceux qui pervertissent la conscience des individus pour les faire aspirer à plus de grandeur au lieu de s’occuper de leur jardin. Bref, tous ces auteurs de la bibliothèque verte parlent d’un même élan de la culture humaine et de la nature, et du soin à exercer à leur égard, face aux moyens de la puissance.
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