Traduction d’un article initialement publié, en anglais, sur le site de Genevieve Gluck, le 28 décembre 2021.
Les implants mammaires en silicone continuent de nuire aux femmes
Une publicité pour les injections de silicone pratiquées sur des femmes japonaises victimes de trafic sexuel. Malgré les infections et les décès, elle affirme qu’« aucun effet nocif n’a été signalé ».
C’est au printemps 1962 que Timmie Jean Lindsey, mère de six enfants, s’allonge sur la table d’opération de l’hôpital texan Jefferson Davis à Houston pour subir la première opération au monde de pose d’un implant mammaire en silicone. Lindsey s’était rendue à l’hôpital pour faire effacer un tatouage et se renseigner sur la possibilité de tirer et coller ses oreilles en arrière, mais elle avait accepté l’offre d’une opération expérimentale gratuite d’augmentation mammaire que lui avaient proposée les chirurgiens Frank Gerow et Thomas Cronin.
C’est après avoir tripoté un sac de sang que Gerow eut l’idée des implants en silicone. Selon Teresa Riordan, auteur de Inventing Beauty : A History of the Innovations That have Made Us Beautiful (« Inventer la beauté : Une histoire des innovations qui nous ont rendus beaux »), « Frank Gerow a pressé une poche de sang en plastique et a remarqué à quel point elle ressemblait à un sein de femme [NdLT : il ne devait pas en avoir beaucoup touché jusqu’ici]. C’est à ce moment-là qu’il a eu l’idée de l’implant mammaire en silicone. »
Les essais cliniques de cette chirurgie d’un nouveau genre étaient quasiment inexistants et consistaient en une seule étude menée sur une chienne. Les chirurgiens avaient implanté la poche de silicone dans le corps d’Esmeralda, la chienne en question, et avaient attendu « quelques semaines ». Comme elle ne mourut pas, Gerow déclara que l’implant était « aussi inoffensif que de l’eau ».
« Une fusée parvient à décoller en se soulevant et en poussant — c’est la même chose pour l’augmentation mammaire » [NdLT : What ?], déclara Thomas Biggs lequel, en 1962, travaillait avec Gerow et Cronin en tant qu’interne junior en chirurgie esthétique.
« J’étais en charge de la chienne. L’implant avait été inséré sous sa peau et laissé pendant quelques semaines, jusqu’à ce qu’elle ronge ses points de suture et qu’il faille le retirer. » [NdLT : Nous pouvons nous demander pourquoi la chienne rongeait ses points de suture : probablement pour retirer le corps étranger.]
Bien que Gerow et Cronin aient été crédités pour l’invention de l’implant mammaire en silicone, ils n’étaient pas les premiers hommes à avoir expérimenté sur le corps des femmes avec du silicone, et loin d’être les premiers hommes à mutiler les seins des femmes au nom de l’excitation sexuelle masculine.
Le chirurgien Vincenz Czerny est à l’origine de la première opération d’augmentation mammaire documentée, qui a eu lieu en Allemagne en 1895.
Selon Florence Williams, dans The Guardian,
« Dès 1899, des hommes injectaient de la paraffine dans les seins des femmes pour les faire grossir. Cela ne fonctionnait pas très bien. D’une part, la cire était connue pour fondre au soleil. D’autre part, elle provoquait des infections et des grosseurs appelées paraffinomes. L’histoire des matériaux utilisés pour la fabrication des implants ressemble à un film d’horreur : boules de verre, rubans, cartilage de bœuf, copeaux de bois et éponges de cuisine.
Durant l’occupation américaine du Japon après la Seconde Guerre mondiale, des fûts de silicone industriel disparurent du port de Yokohama. Il s’avère que quelqu’un avait eu la brillante idée d’injecter ce produit réfrigérant dans les seins des prostituées japonaises afin qu’elles soient plus populaires auprès des militaires américains. Cette idée franchit l’océan et arriva jusqu’à Las Vegas et Los Angeles. Alarmées par les infections, les malformations et, dans certains cas, les décès causés par la migration du silicone, les autorités américaines interdirent cette pratique en 1965. »
Selon Susan Zimmermann, autrice de Silicone Survivors : Women’s Experiences with Breast Implants (« Survivantes du silicone : les expériences des femmes avec les implants mammaires »),
« Même si le silicone a été créé aux États-Unis, son utilisation dans les injections mammaires ne vient pas d’ici. Cette pratique a débuté au Japon peu après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les forces américaines occupaient encore le pays. Comme les militaires américains avaient la réputation de préférer les femmes avec des seins plus gros que ceux de la plupart des Japonaises, les cosmétologues japonais ont commencé à expérimenter avec diverses substances et procédures pour grossir les seins des prostituées japonaises. Au début, on injectait directement des substances telles que du lait de chèvre et des mélanges de paraffine et de vaseline dans les seins des femmes. Plus tard, les cosmétologues ont commencé à utiliser du silicone liquide. La migration du liquide pouvait être empêchée par l’ajout d’huile d’olive ou de coton, qui provoquait une cicatrisation immédiate et encapsulait ainsi le silicone au site d’injection.
Le Dr Sakurai a été le premier à pratiquer des injections de silicone au Japon et, peu de temps après, il a introduit sa technique aux États-Unis, ouvrant un cabinet en Californie, où les injections mammaires (connues plus tard sous le nom de “formule Sakurai”) sont devenues particulièrement populaires. En 1965, rien qu’à Los Angeles, plus de 75 chirurgiens esthétiques injectaient du silicone dans les seins des femmes.
Si Sakurai a familiarisé la communauté médicale avec les injections de silicone, Carol Doda est probablement la personne qui a fait découvrir cette procédure au grand public. Danseuse topless au Condor Club de San Francisco dans les années 1960, Doda a attiré l’attention des médias après son augmentation mammaire via des injections de silicone. Elle est immédiatement passée “d’une go-go danseuse plutôt ordinaire avec une poitrine de 90 B à une superstar topless de 90 D”.
La strip-teaseuse Carol Doda est devenue célèbre après qu’un chirurgien esthétique lui a injecté directement du silicone liquide dans les seins.
Par la suite, la pratique des injections mammaires est devenue populaire dans d’autres États comme le Nevada et le Texas, où les boîtes de nuit employaient aussi des danseuses topless pour attirer les chalands masculins. On estime à 50 000 le nombre d’Américaines qui se sont fait injecter du silicone liquide dans la poitrine depuis les années 1940, date à laquelle la procédure a été introduite aux États-Unis.
À l’époque, on pensait que le silicone était une substance biologiquement inerte et non réactive, mais les femmes ayant subi ces augmentations mammaires par injection ont connu quantité de complications on ne peut plus sérieuses. Par exemple, certaines ont souffert d’ulcérations, de cicatrices et de gonflements autour de leurs seins. D’autres ont souffert de gangrène, d’infections et de défaillances pulmonaires. Un autre problème résultait de la migration du silicone dans diverses parties de leur corps. Les injections avaient souvent été modifiées avec de l’huile destinée à provoquer la fabrication d’un tissu cicatriciel par le corps, empêchant la migration du silicone liquide, mais des masses de silicone se sont parfois retrouvées dans d’autres parties du corps. Parfois, ces masses pouvaient être retirées avec succès. Cependant, le plus souvent, les médecins étaient incapables d’exciser ces grandes quantités de silicones sans défigurer les femmes. Au moins quatre décès ont été attribués à des injections de silicone. Dans l’un de ces cas, le silicone avait migré vers les poumons d’une femme, provoquant un étouffement à mort. »
Carol Doda est décédée d’une insuffisance rénale à l’âge de 78 ans. Une recherche publiée en 2017 identifie les injections de silicone comme un catalyseur de cette insuffisance rénale, décrivant le cas d’une femme de 31 ans ayant développé une insuffisance rénale après 6 ans d’injections de silicone : « Le silicone, autrefois considéré comme sûr pour un usage esthétique en raison de sa stabilité thermique, est désormais décrit comme un catalyseur de la toxicité des organes cibles et du dysfonctionnement de multiples organes. »
Ainsi, ce qui avait commencé au Japon comme une expérience sur les femmes victimes de l’exploitation sexuelle, traitées comme des objets pour la consommation sexuelle des hommes, s’est étendu aux show girls et aux strip-teaseuses des États-Unis. L’ampleur des dégâts que les injections de silicone ont infligés à la santé des femmes ne sera jamais complètement appréhendée, étant donné que les femmes victimes du trafic sexuel sont traitées comme des objets remplaçables et qu’il n’existe pas de véritables dossiers sur leur état de santé.
De plus, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis (l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments) a cautionné ces abus médicaux [NdT : tout comme elle cautionne les chirurgies mutilantes trans, notamment l’ablation des seins des filles et des femmes et le prélèvement de rouleaux de peau sur d’autres parties du corps pour fabriquer un boudin viandeux tenant lieu de pénis]. En 1965, le Dow Corning Center to Aid Medical Research (Centre d’aide médicale Dow Corning) a reçu la permission de la FDA afin d’étudier les effets du silicone liquide sur les animaux et les humaines. Un nombre inconnu de femmes ont été soumises à des expériences par des médecins américains, à leur insu ou sans leur permission, et leurs dossiers n’ont jamais été présentés à la FDA.
Un article paru en 1967 dans le Journal of Plastic and Reconstructive Surgery (journal de chirurgie esthétique reconstructive), dont l’auteur principal était le Dr Franklin Ashley, décrit ce qui s’est passé lorsque du silicone liquide a été injecté dans les seins de singes : chez 13 des animaux, les injections de silicone ont provoqué une « nette réaction fibreuse » et une « destruction de l’anatomie locale ».
Dans le même article, Ashley affirme qu’un « groupe constitué d’un panel de femmes » a reçu des injections répétées de 5 à 10 millilitres de silicone liquide dans les seins. Le Dr Norman Anderson, un chirurgien de l’hôpital Johns Hopkins ayant présidé les groupes consultatifs de la FDA sur les implants mammaires en 1983 et 1988, a découvert que les résultats des injections expérimentales de silicone administrées à environ 20 000 à 40 000 femmes n’avaient jamais été ni publiés ni communiqués à la FDA.
Suite à cela, la FDA a mis fin à la licence d’expérimentation sur les femmes et a révoqué l’autorisation de mener ses expérimentations accordée à Dow. Mais en 1969, la FDA a de nouveau autorisé Dow à tester le silicone liquide, à condition qu’il ne soit pas injecté directement dans les seins des femmes. Les chirurgiens plastiques ont donc commencé à injecter le silicone directement dans le visage des femmes.
Selon la journaliste Judy Foreman, écrivant pour le Boston Globe en 1992 :
« Dow a alors commencé sa première grande étude sur les injections de silicone pour les corrections des tissus mous, y compris les rides et les cicatrices du visage chez 1 337 patientes, selon les recherches d’Anderson. Mais selon les enquêteurs du Congrès pour le député Ted Weiss, D‑N.Y., dont le sous-comité supervise la FDA, pour un grand nombre de ces patientes, Dow ne fournit jamais de données à la FDA. »
Tandis que Dow menait à cette époque ses injections de silicone liquide, les femmes des bordels du Nevada qui avaient reçu des injections de silicone ont commencé à faire entendre leurs plaintes.
Des « milliers » de ces femmes « commencèrent à protester », se souvient le Dr Edward Kopf, professeur adjoint de chirurgie esthétique à l’école de médecine de l’université du Nevada, se plaignant de problèmes tels que des bosses, des kystes de silicone et des seins durs comme de la pierre.
En 1975, le Dr Kopf parvint à persuader les législateurs du Nevada d’interdire le silicone injectable. Le Colorado et la Californie lui ont rapidement emboîté le pas.
Cependant, Dow continua à fabriquer des implants en gel de silicone. En 1976, lorsque le Congrès des États-Unis autorisa finalement la FDA à réglementer les dispositifs médicaux, ces implants mammaires furent exemptés de réglementation et de surveillance de la FDA parce qu’ils étaient déjà sur le marché.
Judy Foreman explique qu’un employé de Dow avait protesté contre l’utilisation de gel de silicone dans les implants, et avait été ignoré par l’entreprise :
« La même année, Thomas Talcott, un ingénieur chimiste de Dow qui dit avoir essayé “de convaincre Dow durant 13 mois” de ne pas utiliser de silicone fluide pour ses implants remplis de gel, quitta la société. Il déclara ne voir “aucune différence” entre le silicone que Dow mettait dans le gel et la forme liquide que la FDA avait interdite en 1969 pour l’injection directe dans les seins des femmes.
Bien que le marché des implants était en plein essor, Dow continuait de fabriquer du silicone liquide. En 1978, la FDA donna son accord à Dow pour une étude sur le silicone injectable dans le cadre des déformations faciales graves, à condition que la société effectue un suivi de sept ans.
En 1990, Dow soumis ses résultats à la FDA — mais ceux-ci étaient plus que discutables. Un tiers des 128 personnes injectées ne présentaient même pas les déformations faciales stipulées dans le plan de l’étude, selon l’équipe de Weiss. Dow présenta également des photos “avant” mais pas “après” de nombreux·se patient·es. Et la moitié des patient·es ne furent suivis que pendant quatre ans. Deux personnes présentaient une grave dégradation des tissus cutanés. »
En 2013, la présidente du Centre national américain de recherche sur la santé, Diana Zuckerman, écrivit, sur au sujet de son enquêté menée sur les nuisances des implants mammaires dans les années 90 :
« Lorsque les implants mammaires furent vendus pour la première fois aux États-Unis dans les années 1960, aucun test n’avait été exigé pour s’assurer de leur innocuité. Pendant les 30 années qui suivirent, plus d’un million de femmes aux États-Unis se firent poser des implants mammaires, sans savoir qu’aucune étude sur des femmes n’avait jamais été réalisée pour prouver leur innocuité ou pour déterminer combien de mois ou d’années ils dureraient. [NdLT : il serait plus exact de dire que des chirurgiens hommes ont posé des implants mammaires à plus d’un million de femmes aux États-Unis, sans se soucier de leur santé.]
En 1990, je travaillais comme enquêtrice à la Chambre des représentants des États-Unis lorsqu’une employée du Sénat me contacta. Elle me raconta que sa mère s’était fait poser des implants mammaires après une mastectomie, ce qui avait entraîné de terribles problèmes, notamment une fuite de silicone au niveau des mamelons. Sa mère avait été guérie du cancer, mais les implants lui firent vivre l’enfer. J’étais sûre que la FDA avait des règles très strictes en matière de tests de sécurité, mais je promis de me renseigner.
Je découvris que j’avais tort : la FDA n’avait jamais exigé d’essais cliniques pour les implants mammaires. Une audition fut organisée au Congrès, je poursuivis mon enquête et, bientôt, les histoires d’horreur de femmes dont la santé avait été détruite par les implants mammaires s’entassaient sur mon bureau – et paraissaient omniprésentes dans les médias. »
Après des décennies d’expérimentation médicale sur le corps des femmes, les implants mammaires en silicone ont été approuvés par la FDA en 2006. Cette décision a été prise 14 ans après qu’un moratoire ait été mis en place en 1992 par la FDA — en réponse aux milliers de femmes qui s’étaient plaintes du fait que les fuites de silicone provenant de leurs implants (ou d’implants qui éclataient) les rendaient gravement malades — et plus de quatre décennies après que le produit chimique ait été introduit pour la première fois aux États-Unis à des fins esthétiques.
L’autorisation a été accordée par le directeur du service des dispositifs médicaux de la FDA, Daniel Schultz, qui a démissionné en 2009, au beau milieu d’une controverse. Il avait été accusé de corruption financière — d’avoir pris le parti de fournisseurs industriels contre les recommandations scientifiques.
Ces dernières années, les implants mammaires en silicone ont été liés à une nouvelle forme de cancer du sein et à des actions en justice collectives.
En 2012, un scandale a éclaté après qu’un rapport du gouvernement britannique a révélé que les implants mammaires fabriqués par la société Poly Implant Prothèse (PIP) présentaient un taux de rupture deux fois plus élevé que les autres. On a également découvert qu’ils étaient fabriqués avec le même type de silicone que celui utilisé dans les matelas. On estime que plus de 400 000 femmes ont été touchées dans le monde, et que près de 50 000 d’entre elles étaient britanniques. L’Amérique latine a été la plus touchée, en particulier la Colombie, où l’on estime à 60 000 le nombre de victimes.
Les femmes ont décrit des douleurs et des maux mystérieux, accompagnés d’un épuisement extrême. Certaines femmes ont fait état de maux de tête intenses et de saignements de nez. D’autres encore ont déclaré être épuisées.
Cette année, un jugement de la Cour d’appel de Paris a déclaré que la société allemande TÜV Rheinland, qui avait certifié que les implants étaient sûrs, avait commis une négligence. TÜV Rheinland a été condamnée à verser 60 millions d’euros à 20 000 victimes européennes pour négligence médicale. Toutefois, cette indemnisation ne représente que 3 000 euros par personne et ne couvre même pas le coût de l’intervention chirurgicale initiale, et encore moins les frais médicaux occasionnés par la maladie.
Le 14 mai 2020, la FDA américaine a adressé une lettre d’avertissement à deux fabricants d’implants mammaires — Allergan, en Californie, et Ideal Implant Incorporated, au Texas — pour ne pas s’être conformés aux exigences de réalisation d’études pour déterminer les risques potentiels et la sécurité de leurs implants ayant été rappelés en 2019. La FDA a déclaré avoir fait cette demande « pour protéger les femmes contre le lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires (BIA-ALCL). »
En octobre, la FDA américaine a placé des avertissements sur les emballages des implants mammaires et a demandé aux fabricants de ne vendre ces dispositifs qu’aux prestataires de soins de santé qui examinent les risques potentiels avec les patients. Les implants mammaires ont été liés à un cancer du système immunitaire et à une foule d’autres affections chroniques, notamment des maladies auto-immunes, des douleurs articulaires, une confusion mentale, des douleurs musculaires et une fatigue chronique.
Selon la journaliste Roni Caryn Rabin du New York Times :
« Il y a dix ans, la FDA a identifié pour la première fois un lien possible entre les implants mammaires à surface texturée et un cancer particulier, le lymphome anaplasique à grandes cellules.
Début 2019, après avoir reçu des centaines de milliers de rapports sur les effets secondaires indésirables liés aux implants au fil des ans, l’agence a entendu le témoignage de dizaines de femmes sur leurs luttes contre le cancer et une multitude d’autres problèmes médicaux handicapants qui se sont développés après la chirurgie des implants, des conditions qui sont souvent appelées la maladie des implants mammaires. »
Les nouvelles directives de la FDA identifient les femmes ayant souffert d’un cancer du sein comme étant les plus exposées au risque de cancer lié aux implants — le groupe de femmes vers lequel les implants sont souvent commercialisés pour la chirurgie de reconstruction. La FDA a également exigé la divulgation complète des ingrédients des implants mammaires pour la toute première fois.
Selon la FDA, un tiers des femmes ayant subi une opération d’implantation mammaire ressentiront une douleur, une sensibilité ou une perte de sensibilité du sein, ou une asymétrie.
La moitié d’entre elles connaîtront un resserrement douloureux du tissu cicatriciel autour de l’implant, et un tiers auront des implants qui se rompent ou fuient. Près de 60 % des patientes devront subir une nouvelle intervention.
« C’est mieux que rien, mais ce n’est pas aussi bien que cela pourrait l’être », a déclaré Diana Zuckerman, la scientifique qui dirige le National Center for Health Research et qui était membre du groupe de travail ayant conseillé la FDA sur la sécurité des implants.
« Les scientifiques disent des choses comme : “les implants mammaires sont associés au lymphome”, mais le lymphome est en fait causé par les implants », a déclaré le Dr Zuckerman au New York Times. « Les gens comprennent seulement si vous dites : “Les implants mammaires peuvent causer un lymphome” ».
Cet essai ne constitue en aucun cas un examen complet de la longue histoire des abus médicaux et des expérimentations pratiquées sur les femmes par l’establishment médical et l’industrie de la chirurgie esthétique — dominés par les hommes. Une telle analyse mériterait au moins un, voire plusieurs livres. Si j’attire l’attention sur l’histoire des implants mammaires, c’est pour deux raisons : premièrement, cette information a été occultée de la conscience publique et, deuxièmement, les implants mammaires continuent d’être commercialisés auprès des femmes et ont trouvé un regain de popularité grâce à la prévalence croissante des influenceurs de beauté sur les médias sociaux et à la montée en puissance des chirurgies esthétiques dites « d’affirmation du genre ».
Genevieve Gluck
Traduction : Audrey A.
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