par Patrick de Casanove.
Cela a fait un an le 16 mars que les Français sont passés d’un système encore relativement libre à un système de liberté conditionnelle, surveillée, voire d’enfermement.
La Covid est l’alibi de l’État pour la restriction des libertés, son intrusion violente dans la vie privée. C’est aussi grâce à elle qu’il a fait entrer la peur dans le cerveau des individus.
Le résultat est que la population effrayée est sous son contrôle. Facilement manipulable, elle réclame sa soumission. Grâce à la longueur de la crise, elle oublie que l’État est le seul responsable des souffrances qu’elle endure.
Elle oublie sa « main rude » qui l’opprime, elle ne voit plus que sa « main douce » qui la « protège » et la subventionne pour faire passer le cap de la Covid en attendant des jours meilleurs. L’État a donc intérêt à la rendre ou à la faire croire plus grave qu’elle n’est et à la faire durer. Il a besoin de confusion.
La science c’est douter et chercher. Les débats entre scientifiques, entre médecins, sont monnaie courante. Au bout d’un certain temps, de la libre pratique et de l’expérience émerge sinon une vérité, du moins un consensus.
Dans le cadre de la Covid, les politiques s’en sont mêlés. Ils en ont tout de suite défini les dogmes : la maladie est grave, certains traitements sont haram, la gestion doit être politique et exercée par un seul homme entouré d’un comité secret, la coercition sociale puis le vaccin sont les seules solutions, ceux qui pensent différemment sont des charlatans.
Suite à quoi un certain nombre de « scientifiques » qui leur étaient utiles se répandent dans les médias. À partir de là le débat est faussé. Émettre une idée ou une hypothèse vous range dans le camp soit des opposants, soit des partisans du gouvernement, de Raoult etc. La discussion tourne alors autour de cette étiquette et des personnes, mais pas sur l’hypothèse elle-même. La concorde n’est plus possible.
Un dogme n’a rien de scientifique et ne peut être l’objet d’un débat, d’où l’anathème lancé contre les dissidents de la pensée unique baptisés complotistes.
La prise en charge dogmatique, irrationnelle, erratique et incohérente est voulue.
Pour le pouvoir qu’elle confère
Des mesures de bon sens n’ont pas besoin d’être imposées par une autorité. Elles s‘imposent d’elles-mêmes. Les mesures incohérentes doivent être imposées par la force d’un pouvoir légal. Ce dernier justifie ainsi son existence.
Pour désorienter et faire perdre ses repères
Cette pagaille donne l’impression que personne ne sait et que personne n’est d’accord. Surtout pas les « scientifiques » ou les « médecins » dont les passages multiples dans les médias laissent une impression de cacophonie. À cause de cela la majorité ne sait plus reconnaître le vrai du faux, le bien du mal, le juste de l’injuste.
Parce que l’Homme n’aime pas les incertitudes, qui sont insécurités, il peut renoncer à la réflexion pour se réfugier dans le dogme assené par le politique, la nomenklatura et les médias mainstream.
C’est ce que font bien des Français qui abandonnent tout esprit critique. Ils renoncent à faire appel à leur bon sens, ils se soumettent aux directives étatiques.
Pour faire croire que Macron cherche à tout prix à éviter la coercition sociale la plus dure
Il sait résister aux pressions dans l’intérêt général. Si la propagande montre que la Covid est hors de contrôle c’est qu’il aura été trop gentil. C’est ballot. Il sera alors obligé d’être très sévère avec ces gamins de Français qui n’ont pas suivi les consignes. Ceux-ci lui sauront gré d’avoir essayé de les épargner, et seront reconnaissants pour un châtiment que beaucoup finissent par réclamer.
Ils auront quitté l’incertitude des hésitations savamment orchestrées pour la certitude de la coercition dure. Ils auront trouvé un vrai chef pour 2022… si les présidentielles ont lieu.
Valeurs Actuelles s’interroge : « Y a t-il un pilote à l’Élysée ? » Devant l’effondrement du pays et la pagaille qui règne en France, la première réponse qui vient à l’esprit est Non.
Mais elle pourrait bien être : Oui, il y a un pilote, et machiavélique !
« Je n’ai aucun mea culpa à faire […] Sans doute que dans les prochains jours et les prochaines semaines nous aurons des nouvelles mesures à prendre ».
À méditer…
Ces souffrances prolongées finissent par peser d’un tel poids que les gens sont prêts à tout et n’importe quoi pour que ça cesse. Pour revenir à la vie normale, accéder aux restaurants, salles de sport, de spectacle…, ils sont prêts à accepter, et à imposer aux autres le maintien d’une oppression quotidienne (des jauges, des masques en permanence ou presque, des amendes…), et des règlements de plus en plus intrusifs dans leur vie privée avec un flicage numérique de chaque instant (le pass-sanitaire).
Ils oublient qu’une vie dans ces conditions n’a rien de normal, qu’en acceptant de renoncer à leur liberté, ils acceptent de renoncer à leur humanité.
Ces mesures de coercition sociale sont plus qu’infantilisantes. Elles réifient les personnes.
« Personnalité, Liberté, Propriété, – voilà l’homme.
C’est de ces trois choses qu’on peut dire, en dehors de toute subtilité démagogique, qu’elles sont antérieures et supérieures à toute législation humaine. […] Chacun de nous tient certainement de la nature, de Dieu, le droit de défendre sa Personne, sa Liberté, sa Propriété, puisque ce sont les trois éléments constitutifs ou conservateurs de la Vie, éléments qui se complètent l’un par l’autre et ne se peuvent comprendre l’un sans l’autre ». Frédéric Bastiat – La Loi
Personne ne connaît vraiment la cinétique de la Covid, ni ce qui arrêtera le virus, ni s’il cessera un jour de circuler. Aujourd’hui, croire que l’on peut parvenir par volontarisme au zéro virus est une vue de l’esprit.
Il faut donc vivre avec. Le retour à la vie normale ne dépend pas du virus mais de la politique. Il faut rappeler sans cesse que le basculement totalitaire de la France est dû à une décision purement politique. Une autre pourrait y mettre fin immédiatement. Ce qui signifierait ne plus avoir peur, faire appel au bon sens, à la responsabilité personnelle, prendre en charge médicalement la Covid.
Malheureusement l’État a la propension de s’étendre sans cesse et de ne jamais revenir en arrière.
« Le pouvoir, vaste corps organisé et vivant, tend naturellement à s’agrandir. Il se trouve à l’étroit dans sa mission de surveillance. Or, il n’y a pas pour lui d’agrandissement possibles en dehors d’empiétements successifs sur le domaine des facultés individuelles. » Frédéric Bastiat – À Messieurs les électeurs de l’arrondissement de Saint-Sever (1846).
Avec les mesures de coercition sociale et le flicage numérique qui les complète, une dystopie est devenue réalité. La France est bien entrée dans une ère nouvelle… mais totalitaire. Il est à craindre qu’elle se pérennise.
source : https://www.contrepoints.org
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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