par Alexander Chalenko.
Au cours des six années d’existence des accords de Minsk, Kiev a saboté le dialogue en changeant les termes du texte du paquet de mesures, en faisant des déclarations mensongères, voire contradictoires, après les sessions régulières de négociations, et en démontrant l’absence de position propre sur certaines questions à l’ordre du jour des réunions, déclare le chef de la RPD (République Populaire de Donetsk), Denis Pouchiline.
Denis Vladimirovitch, pensez-vous que l’interruption des dernières négociations (le 3 mars) par la délégation ukrainienne, qui a quitté la réunion du sous-groupe humanitaire avant la fin, est une préparation à des actions plus radicales des autorités ukrainiennes en « direction du Donbass » ?
Dans le contexte de l’escalade du conflit par la partie ukrainienne sur la ligne de contact, de telles actions au niveau de la plate-forme politique de négociation ne nous surprennent pas.
Au cours des six années d’existence des accords de Minsk, Kiev a utilisé différentes méthodes pour saboter le dialogue – substitution des termes du texte du paquet de mesures, déclarations mensongères, voire contradictoires, après les sessions régulières de négociations, absence de position propre sur certains points à l’ordre du jour des réunions, etc…
Nous ne sommes donc pas surpris par quoi que ce soit de nouveau, et encore moins par leur retrait démonstratif de la réunion. Tous les efforts déployés par les représentants de la partie ukrainienne au sein du groupe de contact trilatéral avant les prochaines réunions ne visent qu’à être destructeurs, et de cette manière, ils ne font qu’accroître le fossé qui nous sépare.
En fait, Kiev s’est déjà retirée de facto des accords de Minsk, mais la partie ukrainienne ne veut pas reconnaître officiellement l’évidence, alors elle continue sa méthode favorite – les provocations – sur tous les fronts, y compris diplomatique.
De quelle « option B » de mise en œuvre des accords de Minsk pensez-vous que le président Zelensky a parlé à plusieurs reprises (sans jamais en mentionner les détails) ? Cette option pourrait-elle inclure une tentative de résoudre le conflit civil par les armes ?
Même une analyse superficielle conduit à la conclusion qu’il n’y a pas d’alternative à un règlement pacifique, les accords de Minsk proprement dits. Pour être complet, énumérons même les options improbables : Kiev laisse le Donbass tranquille et nous suivons calmement notre propre chemin. Il est évident que le gouvernement actuel de ce pays n’est pas prêt pour un tel scénario pour le moment.
Autre possibilité. L’Ukraine impose une résolution pacifique du conflit selon ses propres termes (ils ont été exprimés à maintes reprises par des politiciens à Kiev ; je ne les répéterai pas) – et cela équivaut à une capitulation des républiques. Bien sûr, cela n’arrivera pas, nous n’accepterons pas cela.
Cela ne nous laisse que la guerre. « L’option B » ukrainienne n’est donc certainement pas pacifique.
Actuellement, il y a une grave confrontation entre la Russie et les États-Unis en matière de politique étrangère, concernant Nord Stream 2. Certains hommes politiques américains se déclarent prêts à prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher la mise en service de NS2. À votre avis, les dirigeants ukrainiens peuvent-ils utiliser le conflit entre les États-Unis et la Russie au sujet du NS2 comme couverture pour leurs plans de conquête militaire du Donbass ? Si oui, comment cette combinaison peut-elle se jouer ?
Le facteur Nord Stream affecte clairement notre actualité également, seule la relation de cause à effet est différente. Ce n’est pas l’Ukraine qui exploite le conflit entre les États-Unis et la Russie, mais l’Ukraine est utilisée par les États-Unis comme l’un des moyens de pression sur la Russie.
En fait, c’est la raison pour laquelle le Maïdan a été créé artificiellement de l’extérieur – pour que l’Ukraine devienne un facteur de tension constant, pour que la guerre se rapproche des frontières de la fédération de Russie. L’Occident utilise donc pleinement ce mécanisme de pression, créé spécialement à cet effet.
Et maintenant que Biden, dont la participation active aux événements en Ukraine en 2013-2014 est bien connue, est devenu président des États-Unis, il est évident que l’équipe des « faucons » va inclure leur « idée » dans le processus, dans le cadre de leurs intérêts géopolitiques.
Le désir des politiciens de Kiev de rejoindre l’OTAN, de coopérer avec cette organisation, la livraison d’armes de l’OTAN à l’armée ukrainienne, qui arrivent déjà sous forme d’obus sur notre territoire, indique que Kiev se comporte comme une colonie.
Le pire, c’est que les politiciens ukrainiens s’efforcent eux-mêmes d’obtenir cette dépendance vis-à-vis des États-Unis et le patronage de Washington. Le fait que Zelensky attende un appel de Biden et que l’Ukraine fasse pression en ce sens comme un signe d’attention de la part des États-Unis, ce que le président américain n’a pas encore condescendu à faire, caractérise la position ingrate de l’Ukraine et l’hostilité des États-Unis dans toute son ampleur.
Ainsi, dans le cadre d’un tel arrangement, les États-Unis peuvent tirer parti de l’attitude obséquieuse des autorités de Kiev comme ils le souhaitent et, apparemment, la dernière chose que l’on peut espérer est un règlement pacifique du conflit du Donbass.
À votre avis, comment la fédération de Russie agira-t-elle en cas de tentative des FAU de s’emparer du Donbass par la force ?
Elle agira de la même manière qu’auparavant, c’est-à-dire en mettant fin à l’effusion de sang par la voie diplomatique. Bien sûr, je comprends le contexte de votre question – l’armée régulière russe nous viendra-t-elle en aide ? Ce n’est pas nécessaire.
Depuis 2014, nous avons mis en place une force militaire forte et prête au combat. Nous serons en mesure de contenir l’offensive des formations armées ukrainiennes, et plus encore – de contre-attaquer et d’atteindre les frontières qui sont énoncées dans notre Constitution [c’est-à-dire les frontières de l’ancien oblast de Donetsk – note de la traductrice].
C’est pourquoi l’armée ukrainienne n’a pas encore lancé l’offensive, préférant procéder à des bombardements provocateurs sur le territoire des républiques.
source : https://ukraina.ru/interview
traduit par Christelle Néant pour Donbass Insider
via http://www.donbass-insider.com/fr/
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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