Le Premier ministre Netanyahou a annoncé dimanche qu’Israël est prêt à « acheter ou produire 36 millions de vaccins au cours de l’année prochaine ».
Si vous vous demandez pourquoi une nation de 9 millions d’habitants qui a déjà donné deux doses de vaccins Pfizer à la moitié de sa population a besoin de 36 millions de vaccins, la réponse est dévastatrice : la campagne de vaccination de masse peut aider Netanyahou à assurer sa victoire aux prochaines élections, mais son impact à long terme sur la santé de la nation est pour le moins « inconnu ».
Pour être un peu plus réaliste, elle pourrait être catastrophique. Lors de la conférence de presse, Netanyahou a admis que « les vaccins dont nous disposons, personne ne sait combien de temps ils durent… Nous devons nous préparer au pire des scénarios. Le pire scénario c’est que nous devions nous faire vacciner (deux fois) tous les six mois ». Cela justifierait l’acquisition de pas moins de 36 millions de doses, à supposer que les 9 millions d’Israéliens aient besoin de deux doses tous les six mois.
Pour une raison ou une autre, le régime israélien a réussi à transformer une nation particulièrement saine, qui n’a connu que très peu de décès lors de la première vague de Covid-19 (environ 30 personnes au total entre le 1er mars et le 1er juin), en une « nation maxi-vaxi » : des personnes qui dépendent d’un approvisionnement constant en substances à ARNm vitales.
Netanyahou a également prédit que « le monde entier sera en concurrence pour ces vaccins … Je suis à nouveau déterminé à faire passer Israël en tête de liste ». Il a juré de faire de l’État juif un « empire vaccinal ».
La vérité est que le Covid-19 et la façon dont il est traité en Israël mettent en lumière tous les aspects problématiques de la vie, de la culture et de l’attitude de la diaspora juive que le sionisme primitif s’était juré d’éradiquer ou du moins de modifier.
Les ancêtres idéologiques du sionisme avaient promis de faire des juifs « un peuple comme les autres ». Le sionisme avait juré de lier les nouveaux Hébreux à la nature. Les premiers penseurs sionistes estimaient repoussante la vie et la culture du ghetto juif de la diaspora. Ils cherchaient à établir une relation harmonieuse entre les nouveaux Israélites et leur environnement. C’est le mantra qui avait conduit les premiers sionistes à rechercher la rédemption par le travail et en particulier par le biais de la vie agricole.
En 2021, il ne reste pas grand-chose de cette précieuse recherche d’un lien authentique avec la nature. Les Israélites contemporains (ou du moins leurs dirigeants) ne font pas confiance à la nature ou à la capacité des Israéliens à tisser des liens harmonieux avec leur corps. Les Israélites contemporains sont en fait tourmentés par la nature et surtout par les virus qui l’accompagnent. Au lieu de chercher des accommodements pacifiques avec le Covid, les Israéliens sont recrutés en bloc comme « une nation » pour participer à une « guerre d’anéantissement » totale contre cette petite menace.
Dans son combat contre le Covid-19, Israël a répété toutes les erreurs déjà commises au cours de sa courte histoire. Au lieu de rechercher la coexistence, il vise l’anéantissement. Israël ne se contente pas de protéger ses aînés et les personnes vulnérables tout en investissant dans l’immunité collective naturelle, il prévoit de vacciner toute la population, y compris les enfants et les femmes enceintes, jusqu’à quatre fois par an. Et comme dans sa guerre contre d’innombrables ennemis, Israël combat ce petit monstre, le Corona, « par la ruse » (la devise du Mossad), c’est-à-dire par l’inoculation d’ARNm.
Ils insistent pour feinter la petite menace virale mais jusqu’à présent, ils n’ont réussi qu’à se tromper eux-mêmes à une échelle colossale. Au cours des 8 dernières semaines de la vaccination de masse avec Pfizer, Israël a doublé le nombre de décès dus au Covid-19 qu’il avait accumulés au cours des 10 mois précédents de la pandémie. Il est difficile d’imaginer une plus grosse bévue.
Bien que l’expérience israélienne soit présentée au monde comme un « succès » par les médias compromis, en Israël, les grands médias ne sont pas convaincus par le succès de l’expérience de Pfizer, surtout si l’on considère que le « nombre R » est revenu à 1 et qu’il est susceptible d’augmenter encore.
Les pères fondateurs sionistes (tels que A.D Gordon, Dov Ber Borchov, Katznelson et même David Ben Gourion) croyaient que la transformation des juifs de la diaspora en authentiques Israélites n’était pas seulement une possibilité mais une transition existentielle essentielle. Le sionisme offrait aux juifs un nouveau départ. De nombreux juifs, y compris ma famille européenne et moi aussi, étions enthousiasmés par cette offre spirituelle. De nombreux juifs ont quitté le ghetto, ont fait leur alya et sont devenus des travailleurs agricoles dans de nouvelles unités collectivistes connues sous le nom de kibboutzim. À ce stade, les Israéliens qui s’opposent ouvertement à « l’expérience » Pfizer/Netanyahou et qui luttent contre l’ingérence autoritaire de l’État dans leurs affaires privées et intimes sont probablement les derniers véritables sionistes. Contrairement à Netanyahou, qui prétend être un ardent nationaliste, ces dissidents israéliens tiennent à se réconcilier avec la nature et à être un peuple « comme tous les autres ».
Le sionisme en tant qu’ethos idéologique n’a pas survécu longtemps. Il n’a pas fallu longtemps avant que certains dissidents juifs soient assez courageux pour admettre que le sionisme ne résolvait pas ce qu’il identifiait comme le « problème juif », qu’il a simplement déplacé vers un nouveau lieu.
Les premiers Israéliens ont rapidement développé une animosité envers les indigènes du pays qui sont rapidement devenus les nouveaux « Goys du Jour ». Cette animosité a évolué en moins de deux générations en un conflit avec l’ensemble de la région connu sous le nom de « conflit israélo-arabe ». Alors que le sionisme était déterminé à faire tomber les murs du ghetto, Israël s’est entouré de murs plus hauts que ceux de n’importe quel ghetto dans l’histoire juive.
Qui plus est, le conflit israélo-arabe n’est pas exactement une bataille locale ou régionale entre deux ennemis éloignés ; il s’est rapidement transformé en un chaos mondial. Ce n’est pas une coïncidence si l’Amérique, la Grande-Bretagne et la France se sont retrouvées plus d’une fois à mener des guerres impérialistes sionistes dans la région. Ce n’est pas un secret que l’Amérique est investie dans le conflit et agit pratiquement au nom d’Israël comme une colonie lointaine et servile. Si Herzl rêvait de diminuer l’influence des juifs sur la politique mondiale, l’AIPAC aux États-Unis, le TPI au Royaume-Uni, le CRIF en France prouvent que c’est le contraire. Au moment où j’écris ces mots, Israël et son lobby s’investissent pour entraîner le monde dans un conflit avec l’Iran. Il n’est pas difficile de voir qu’Israël investit également des efforts énormes pour pousser le monde à suivre sa voie suicidaire dans sa guerre contre le Covid, au moyen de la vaccination de masse et de la politique des passeports verts.
Le sionisme avait promis de faire du « juif craintif de la diaspora » un guerrier sans peur. Les premières victoires militaires d’Israël (1948, 1956, 1967, et même 1973) transmettaient l’imagerie selon laquelle une telle transformation était effectivement possible. Mais l’armée israélienne n’a pas gagné une seule bataille depuis des décennies. Les Israéliens ne sont pas les guerriers qu’ils avaient promis de devenir. Au contraire, l’approche israélienne du Covid révèle que les Israéliens sont une fois de plus aussi timides que leurs ancêtres de la diaspora. Ils adhèrent avec enthousiasme au syndrome du stress prétraumatique (Pre-Traumatic Stress Disorder – Pre-TSD) qui a fait de l’histoire juive une chaîne de désastres horribles. Les Israéliens, tout comme leurs ancêtres de la diaspora, sont tourmentés par le fantasme d’une future annihilation. Ils agissent en conséquence et font de ce scénario destructeur imaginaire la réalité dans laquelle ils vivent.
Pour autant que je sache, « l’expérience » israélienne Pfizeriste résume la défaite totale du rêve sioniste. Les Israéliens avouent face au monde et surtout à eux-mêmes que ce lien promis avec la nature, l’authenticité et le récit épique biblique n’est pas advenu après tout. Si le sionisme avait juré de faire des juifs un peuple comme tous les autres peuples, la maxi-Vaxi-nation est en fait un peuple comme personne d’autre. Tout ce que nous devons faire à ce stade, c’est nous assurer que les choses en restent là. Nous devons défier toute tentative de nous faire rejoindre la « Vaxi-nation ». Nous devons au contraire investir dans l’apprentissage de la paix et de l’harmonie avec nos voisins et plus particulièrement avec l’univers.
Gilad Atzmon
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