La coalition militaire US a effectué des raids aériens massifs en Syrie orientale depuis des bases en Irak et en Jordanie. Les frappes aériennes ont visé la ville frontalière de Abou Kamal où se trouvent des milices paramilitaires irakiennes dont les fameuses Kataieb Hezbollah Al-Iraq, les brigades du Hezbollah irakien, soupçonnées d’avoir mené des tirs de roquettes sur une base stratégique de la coalition à Irbil, dans le Kurdistan irakien.
Ces raids aériens massifs sont les premières opérations militaires d’envergure menées sous l’administration Biden.
Des témoins oculaires ont rapporté avoir vu des dégâts matériels assez importants près des sites ciblés. Les milices paramilitaires irakiennes n’ont diffusé aucun communiqué ni divulgué d’éventuelles pertes humaines.
Le 15 février 2021, des tirs de roquette ont ciblé une base stratégique de la coalition près de l’aéroport international d’Irbil dans le Kurdistan irakien, suscitant une très vive condamnation de tous les alliés de Washington. Cette base régionale était donc d’une importance stratégique de premier ordre pour la coalition.
Les tirs de roquettes sur la base d’Irbil et l’ambassade US à Baghdad font l’objet d’une condamnation très sévère du gouvernement irakien. Ce dernier réclame le retour des contingents militaires de l’OTAN et multiplie les contacts avec Washington pour un plus grand déploiement de forces US dans le pays.
L’attaque d’Irbil était fort précise. Elle n’a pas été revendiquée de manière claire mais les soupçons pèsent sur des milices paramilitaires irakiennes pro-iraniennes dont les Kataieb Hezbollah Al-Iraq. Ces derniers ont publié du matériel de communication faisant l’apologie de la pluie de roquettes qui s’abat régulièrement sur les bases militaires US en Irak. Ces opérations revendiquées par “les Saraya Awliah eddem ou les compagnies des parents de sang” ont été baptisées sous le nom de code de “Black Death” ou “Mort Noire”. Ces groupes armés utilisant des roquettes et des missiles ont juré que l’armée américaine en Irak ne sera jamais en sécurité. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de la stratégie visant à expulser les forces US/OTAN d’Irak. Un objectif contraire à celui de la politique officielle du gouvernement irakien à Baghdad ou celui du pouvoir kurde semi-autonome dans le Kurdistan irakien.
La situation est donc celle d’un retour aux années de braise. D’un côté, les milices paramilitaires irakiennes pro-iraniennes et pro-syriennes veulent se débarrasser de la présence militaire US en Irak et à terme, dans l’ensemble de la région selon l’esprit de la stratégie du général Sulaimani, commandant du Corps Al-Quds, assassiné par les Américains lors d’un déplacement officiel, et de l’autre côté, les gouvernements de Baghdad et d’Irbil sont plus que jamais inféodés à Washington et sont utilisés pour obtenir des demandes d’aide militaire directe comme le justificatif d’un nouveau déploiement des forces US/OTAN en Irak, symétrique à celui réclamé par la Syrie auprès de la Russie.
L’Irak est perçu comme une zone de rupture du continuum stratégique de l’axe dit de la résistance liant Téhéran à Damas par Washington et ses alliés. À l’opposé, il est perçu comme un couloir naturel par lequel passe la logistique de l’axe par Téhéran.
La guerre dans le Croissant fertile, endémique depuis des décennies, vient d’être relancée pour une autre décennie.
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