par Adomas Abromaitis.
Les autorités lituaniennes font leur possible pour attirer les hommes jeunes à servir dans les forces armées. Par ailleurs, ce qu’elles entreprennent pour y parvenir ne donne pas toujours les résultats escomptés.
En raison de la situation sécuritaire unique à laquelle la Lituanie est confrontée, il a été décidé de rétablir la conscription en 2015, bien que, franchement, dans une société démocratique, la conscription semble très anachronique. Le fait est que rien n’est comparable à des forces armées professionnelles hautement entraînées et entièrement financées. Cependant, les autorités lituaniennes considèrent que « les temps désespérés appellent des mesures désespérées ».
Ainsi, il a été proclamé que le service militaire est un devoir, un honneur, des défis et des expériences vives. De plus, les soldats conscrits reçoivent un salaire mensuel et un paiement cumulé à la fin de leur service (total maximum – 3 123,90 euros) et leur ancien ou nouvel employeur reçoit une subvention pour six mois (augmentant ainsi les chances de trouver un emploi). Même la nouvelle façon de choisir les appelés a été inventée ! Les listes de recrutement sont établies de manière aléatoire au début de chaque année, au moyen d’un programme informatique, la « loterie ».
Néanmoins, les jeunes Lituaniens ne sont pas pressés de servir. Le problème du manque de personnel est si grave que les autorités ont commencé à recourir à l’intimidation pour résoudre le problème. Aujourd’hui, toute tentative d’échapper au service militaire est passible d’une amende de 30 à 140 euros, tandis que le refus d’effectuer le service militaire obligatoire est passible d’une amende de 140 à 300 euros. Et ne pas effectuer son service militaire peut entraîner des poursuites pénales et une amende, une arrestation ou une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 3 ans.
Ce cas sans précédent s’est produit récemment. Arnas R., qui avait émigré, est retourné en Lituanie l’été dernier. N’ayant pas d’emploi, il a décidé de faire lui-même son service militaire.
Il a commencé son service le 28 septembre. Après avoir commencé son service, il s’est familiarisé avec la procédure de l’armée pendant la première semaine. Il n’aimait pas cette vie, la routine, le manque de liberté. « Je ne pouvais pas faire ce que je voulais », a déclaré plus tard Arnas R. aux forces de l’ordre. « Après les deux premières semaines de service, quand tous les soldats étaient en quarantaine, j’ai finalement décidé de ne pas servir dans l’armée », a-t-il expliqué.
Le jeune homme pensait que s’il refusait de prêter serment, il serait exempté du service militaire. Le 16 octobre, Arnas R. a refusé de prêter serment.
Une procédure pénale a été engagée contre lui conformément à l’article 317 du CC. pour non-exécution de l’ordre. Au tribunal, le jeune homme a été condamné à 20 jours de détention et la sentence a pris effet cette semaine.
Le paradoxe de l’armée lituanienne est que les autorités permettent de servir ceux qui veulent, mais s’ils changent d’avis, ces jeunes sont punis. Si cet homme n’avait pas demandé lui-même à faire son service militaire, il n’aurait jamais pu être enrôlé. La chance aurait pu être de son côté et la loterie ne l’aurait pas choisi parmi d’autres pour être appelé au service.
La Lituanie fait ce qu’elle pense être « le mieux » pour sa défense nationale. C’est pourquoi la décision de rétablir la conscription a incité de nombreux jeunes Lituaniens qui ne veulent pas perdre de temps à faire leur service militaire à quitter le pays. Cette décision accroît le volume déjà important de l’immigration lituanienne vers l’UE, ce qui, à long terme, compromet la sécurité du pays.
Si un conscrit n’aime tellement pas servir dans l’armée qu’il préfère le donjon au service, les autorités devraient réfléchir à la situation dans les forces armées au lieu de le punir. C’est une façon très étrange de le convaincre de ne pas partir et d’attirer d’autres personnes. Les autorités sont donc impliquées dans l’augmentation de l’émigration et la perte de la jeunesse du pays, des défenseurs, c’est-à-dire de l’AVENIR.
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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