Le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré que « tout le monde doit savoir que les sanctions ne feront pas reculer la Turquie d’un iota ».
La Russie et la Turquie vont poursuivre leur coopération militaire, malgré les sanctions américaines visant Ankara, un pays membre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui a acquis un système de défense antiaérienne russe, a affirmé hier le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
L’acquisition en 2017 du système S-400 par la Turquie, dans un contexte de rapprochement entre Ankara et Moscou, a provoqué des frictions avec plusieurs États occidentaux. Les sanctions américaines n’ont été décidées que mi-décembre.
« Nous avons confirmé avec la Turquie notre objectif mutuel de développer notre coopération technique militaire », a dit M. Lavrov, recevant son homologue turc Mevlut Cavusoglu à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie.
Le responsable russe a souligné que le président Vladimir Poutine appréciait la détermination de la Turquie à « poursuivre la coopération dans ce domaine, malgré la pression illégitime de Washington ».
Le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré que « ces sanctions sont une attaque contre nos droits de souveraineté », a-t-il lancé. « Tout le monde doit savoir que ces sanctions ne feront pas reculer la Turquie d’un iota ».
M. Cavusoglu a tenu une conférence de presse conjointe avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, à Sotchi, où il s’est rendu à l’occasion de la 8ème réunion du groupe de planification stratégique conjointe turco-russe.
Les États-Unis ont annoncé mi-décembre des sanctions contre la Turquie, interdisant désormais l’attribution de tout nouveau permis d’exportation d’armes à l’agence gouvernementale turque chargée des achats d’armements et l’entrée sur le territoire américain à des dirigeants de cette entité.
Le président Recep Tayyip Erdogan y a vu une attaque contre la « souveraineté » de la Turquie.
« Nous ne renonçons pas à nos actions à cause de sanctions. Notre accord sur la livraison des S-400 est intervenu avant cette décision » de sanctionner la Turquie, a relevé M. Cavusoglu.
« Quel que soit le sujet, y compris le S-400, nous préférons régler les problèmes par le dialogue. Les États-Unis ont dit après les sanctions qu’ils étaient pour un dialogue », a-t-il ajouté, selon une traduction en russe de ses propos. M. Cavusoglu a également évoqué le soutien de la Turquie à la Libye. « Aucun pays, personne, y compris Haftar, n’ont le droit d’affirmer que la Turquie doit s’en aller », a-t-il relevé.
M. Lavrov a insisté sur le fait que les « sanctions occidentales » n’influaient pas sur la relations entre deux pays « guidés par leurs intérêts nationaux ».
La Turquie a fait savoir qu’elle allait utiliser le système S-400 sans l’intégrer au réseau de contrôle et de commandement de l’OTAN.
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