Une nouvelle année de négociations du groupe de contact sur le Donbass s’achève

Une nouvelle année de négociations du groupe de contact sur le Donbass s’achève
Une nouvelle année de négociations du groupe de contact sur le Donbass s’achève

La dernière réunion du groupe de contact pour le règlement du conflit dans le Donbass, qui a eu lieu mercredi dernier, n’a pas réussi à sortir de l’impasse dans laquelle les négociations se sont récemment retrouvées. Comme l’a déclaré le ministre des Affaires étrangères de la République Populaire de Lougansk (RPL), Vladislav Deïnego, après la réunion, « il n’y a pas eu de miracle ».

Les négociations sur le conflit du Donbass totalement dans l’impasse

La réunion du groupe de contact par vidéoconférence a été largement consacrée aux résultats de l’année 2020. L’envoyé de la fédération de Russie, Boris Gryzlov, a rappelé que pour l’Ukraine cette année a commencé avec les promesses du président Volodymyr Zelensky de remplir les engagements pris lors du sommet au Format Normandie à Paris en décembre 2019.

« Nous devons constater avec regret que les recommandations des dirigeants de l’Allemagne, de la France, de la fédération de Russie et de l’Ukraine n’ont pas été mises en œuvre à ce jour. Le groupe de contact constate qu’elles n’ont pas été mises en œuvre par la faute des officiels de Kiev », a souligné l’ambassadeur russe.

L’Ukraine, selon lui, « annule les efforts de toutes les parties dans le processus de négociation ». « La Verkhovna Rada adopte des actes qui contredisent les accords de Minsk », les dirigeants militaires et politiques ukrainiens continuent de prendre des mesures indiquant qu’ils sont prêts « à recourir à une résolution du conflit par la force », et « les futures conditions du règlement politique restent secrètes ». Kiev bloque les préparatifs d’un nouvel échange de prisonniers, fausse les termes des mesures additionnelles de contrôle du cessez-le-feu et élude la vérification des violations du cessez-le-feu, a indiqué M. Gryzlov.

« La délégation ukrainienne n’a montré aujourd’hui aucune volonté de respecter les engagements pris en 2019 », a-t-il conclu.

Les représentants des républiques du Donbass ont également exprimé leur déception quant au résultat de l’année et à la position de la partie ukrainienne dans les négociations.

« C’est avec regret et inquiétude que nous sommes contraints d’affirmer que cette année de négociation, au cours de laquelle les instructions reçues des dirigeants des pays du Format Normandie auraient dû être élaborées et mises en œuvre, s’est soldée par une nouvelle impasse dans les négociations malgré toutes les options proposées par les républiques », a déclaré Natalia Nikonorova, la ministre des Affaires étrangères de la République Populaire de Donetsk (RPD).

Ces évaluations des participants au groupe de contact n’ont toutefois pas empêché les représentants de Kiev de publier une nouvelle fois une déclaration dans laquelle la partie ukrainienne assure son engagement à l’égard des accords de Minsk et des décisions du Format Normandie. La délégation ukrainienne a rappelé une fois de plus sa position : l’ensemble des accords conclus dans le cadre du Format Normandie, ainsi que les accords de Minsk en tant que tels, constituent la base du règlement, et confirme sa volonté de continuer à travailler de manière cohérente à leur mise en œuvre, pour laquelle elle a notamment proposé son « Plan d’étapes communes », a déclaré le chef de la délégation ukrainienne, Léonid Kravtchouk.

Se mettre d’accord sur une feuille de route

Le « Plan d’étapes communes » mentionné par M. Kravtchouk est un document qui est devenu une autre pierre d’achoppement dans les négociations.

Les représentants des républiques ont rappelé qu’ils avaient proposé à plusieurs reprises différentes options pour accélérer le processus de paix. L’une d’entre elles était une proposition visant à s’entendre sur une feuille de route unique pour le règlement du conflit. Mais cette tentative n’a abouti à rien.

« Notre projet de feuille de route pour le règlement pacifique du conflit sur base des accords de Minsk a été refusé par l’Ukraine », a déclaré M. Deïnego. Dans le même temps, la délégation ukrainienne, selon lui, « continue de tenter d’imposer pour accélérer le travail du groupe de contact son projet de plan d’action, qui est presque totalement en contradiction avec les accords de Minsk ».

M. Deïnego a cité de nombreuses questions à l’ordre du jour du groupe de contact sur le Donbass qui nécessitaient des accords urgents. Il a noté la situation alarmante en matière de sécurité en raison de l’augmentation du nombre de violations du cessez-le-feu, du manque de progrès sur l’échange de prisonnier, les préparatifs pour le retrait des forces et le déminage. Mais tous ces problèmes, a-t-il dit, trouvent leurs racines dans la nécessité de convenir d’une feuille de route, qui doit être approuvée par les autorités ukrainiennes.

« L’adoption de la décision-cadre sur le déminage, l’accord sur les quatre zones de la deuxième phase du retrait des troupes et des équipements, la préparation des prochaines phases de l’échange de prisonniers et tout le reste – tout cela se résume à la tâche principale décrite ci-dessus – la feuille de route », a souligné M. Deïnego. « À son soutien officiel par l’État ukrainien. Pour être plus précis, à l’absence d’une telle volonté ou incapacité de confirmer l’engagement à la mise en œuvre des accords de Minsk par décision des plus hautes autorités législatives et exécutives ». « Et sans une compréhension des perspectives réelles de mise en œuvre des décisions adoptées par le groupe de contact, il semble absurde d’essayer de signer des engagements supplémentaires », a souligné M. Deïnego, qui a exposé la position du Donbass.

Contre le « simulacre politique »

La position de Kiev sur le règlement politique reste l’obstacle le plus important pour faire avancer les négociations, a noté M. Gryzlov.

« La délégation ukrainienne au sein du groupe de contact continue de bloquer le processus de négociation sur le volet politique, refusant de considérer la feuille de route du Donbass pour le règlement du conflit, considérant le document comme « inexistant » et insistant sur la nature non alternative de ses approches exposées dans le projet de document préparé par Kiev, qui dans de nombreuses dispositions contient des violations flagrantes et évidentes des accords de Minsk », a-t-il noté.

M. Gryzlov a qualifié de « simulacre politique » l’extension formelle par la Verkhovna Rada de la loi sur le régime spécial d’autonomie locale dans certaines zones des régions de Donetsk et de Lougansk. Aucune modification n’a été apportée à cette loi, qui est inopérante et contredit les accords de Minsk, alors qu’il y a un an, à la veille du sommet de Paris, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait promis de préparer une nouvelle version du document en 2020.

« En fait, les autorités ukrainiennes ont signé le sabotage des accords de Minsk et de Normandie, qui prévoient non pas un statut spécial temporaire mais permanent pour le Donbass », a souligné M. Gryzlov. « En outre, elles ont officiellement signé le fait qu’elles n’ont rien accompli en un an pour rétablir la paix dans le Donbass ».

Rien n’a été fait non plus pour mettre en œuvre la formule Steinmeier dans la législation ukrainienne, bien que cette recommandation ait été explicitement contenue dans le communiqué final du sommet de Paris. Et, selon M. Gryzlov, les plans de Kiev concernant « les aspects juridiques du fonctionnement du statut spécial du Donbass sur une base permanente » restent « secrets ». « Et pourtant, les dirigeants du Format Normandie se sont mis d’accord sur tout cela en décembre 2019 à Paris », a-t-il souligné.

Engager un dialogue direct

L’impasse des négociations sur le Donbass est largement prédéterminée par l’attitude négative de la partie ukrainienne à l’égard de la possibilité d’un dialogue avec les représentants de la région, estiment les Républiques Populaires de Donetsk et Lougansk. C’est cette position de Kiev, qui a été exprimée à plusieurs reprises à différents niveaux, qui fait que la délégation ukrainienne considère le projet de feuille de route présenté par les républiques comme « inexistant » et ignore toute autre proposition de la RPD et de la RPL.

« De quels progrès pouvons-nous parler si la partie ukrainienne a tout fait pour annuler tous les efforts déployés par les participants pour s’entendre sur des mesures visant à renforcer le régime de cessez-le-feu ? », a déclaré à la fin de la réunion la ministre des Affaires étrangères de la RPD.

« Et la veille, les représentants ukrainiens ont déclaré qu’ils n’avaient vu aucune nouvelle proposition concernant le mécanisme de coordination et qu’ils ne comprenaient pas du tout sur quoi ils devaient travailler ». « Tout cela arrive parce que depuis six ans maintenant, Kiev essaie par tous les moyens, sans quitter officiellement les accords de Minsk, de remplacer la partie avec qui elle négocie », a souligné Mme Nikonorova.

En attendant, le dialogue avec les représentants des républiques du Donbass est l’une des exigences des accords de Minsk. Sur la base du dialogue avec les républiques, comme indiqué dans le présent document, toutes les conditions du règlement politique doivent être convenues.

Les membres du groupe de contact gardent l’espoir que Kiev modifiera sa position et sortira les négociations sur le conflit du Donbass de l’impasse.

« J’espère que dès cette année, les autorités de Kiev envisageront de changer de position et de revenir à l’application des accords de Minsk », a déclaré M. Gryzlov. « Il est important que les autorités ukrainiennes, les politiciens ukrainiens trouvent la volonté politique d’entamer un dialogue direct avec le Donbass. La plate-forme du groupe de contact est destinée et toujours ouverte à un tel dialogue ».

« Il n’y a tout simplement pas d’autre voie vers la paix en Ukraine que l’application inconditionnelle et complète des accords de Minsk par les autorités ukrainiennes », a-t-il souligné. « Et il est préférable que dès l’année prochaine, en 2021, cette possibilité soit réellement mise en œuvre ».

L’un des rares accords récents – sur l’ouverture de deux nouveaux points de passage sur la ligne de contact – devrait être mis en œuvre au tout début de l’année prochaine. Selon M. Deïnego, une évaluation de l’état technique du pont dans la localité de Chtchastye, présentée par la partie ukrainienne à la demande des républiques, a montré qu’il n’y avait aucun obstacle au passage des convois humanitaires par le poste de contrôle de Lougansk-Chtchastye. En outre, les détails techniques du fonctionnement du point de contrôle de Pervomaïsk-Zolotoye doivent être convenus, tout comme les horaires de fonctionnement des nouveaux points de passage et les caractéristiques spécifiques liées au coronavirus.

La prochaine réunion du groupe de contact est prévue pour le 20 janvier.

source : https://tass.ru

traduction par Christelle Néant pour Donbass Insider

via http://www.donbass-insider.com/fr/

Source : Lire l'article complet par Réseau International

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À propos de l'auteur Réseau International

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