Les scientifiques du comportement confirment que l’assouplissement du confinement dû au Covid-19 à Noël est un moyen cynique d’imposer des règles encore plus strictes début 2021.
Par Kit Klarenberg, journaliste d’investigation explorant le rôle des services de renseignement dans l’élaboration de la politique et des perceptions.
Source : RT, 2 décembre 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Les scientifiques savent que les plans visant à alléger le confinement à Noël entraîneront plus de morts, mais ils jugent cela utile car cela rendra la population plus docile à long terme. Tout cela fait partie des efforts visant à contrôler la façon dont les citoyens considèrent le virus.
Le 24 novembre, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’assouplir considérablement les restrictions relatives au coronavirus entre le 23 et le 27 décembre, avec jusqu’à trois ménages autorisés à se rassembler dans une « bulle » combinée, permettant aux familles de se réunir pendant la période des vacances.
Bien que chaleureusement accueillies dans certains milieux –le Daily Express a rapporté cette décision sous le titre « Boris Johnson lutte face aux experts pour sauver Noël »–, les propositions ont suscité un tollé parmi de nombreux membres de la communauté scientifique. Le 28 novembre, l’ancien conseiller scientifique en chef David Kings a suggéré aux familles de s’isoler pendant au moins dix jours avant Noël si elles souhaitaient célébrer l’occasion avec des parents âgés, en raison des taux d’infection alarmants chez les enfants.
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« Vous devez être extrêmement prudent dans les situations multigénérationnelles, à l’intérieur à la maison, lorsque vous célébrez les fêtes avec une coupe de champagne ou quoi que ce soit d’autre, aussi attrayant que tout cela puisse être », a déclaré King. « C’est une situation très dangereuse. Il y aura un prix à payer pour Noël. Nous devons tous réaliser que nous mettons les membres de notre propre famille en danger dans ce processus. »
De nombreux cas chez les plus jeunes sont asymptomatiques, ce qui signifie que le virus pourrait être aisément transmis à des personnes vulnérables dans un environnement clos, sans qu’on puisse s’en prémunir. La perspective de transmission est susceptible d’être amplifiée par le grand nombre de voyages dans d’autres régions du pays pour voir des parents pendant la période de Noël et du Nouvel An.
Les cas enregistrés de coronavirus sont en baisse au Royaume-Uni, mais les infections augmentent considérablement parmi les écoliers, avec un élève sur cinq –soit un total de 900 000– n’étant pas actuellement en classe, soit parce qu’eux ou leur entourage sont atteints de la maladie, soit parce qu’ils s’isolent du fait de la présence de symptômes. C’est une multiplication par 50 par rapport à septembre. Une école publique sur 100 est entièrement fermée, et les enfants de 11 à 16 ans ont désormais les taux d’infection les plus élevés d’Angleterre.
Les Français n’ont que difficilement accès aux données concernant la situation sanitaire dans les établissements scolaires, du fait de l’absence de mesures de dépistage et des falsifications du prestidigitateur Blanquer, qui a divisé par 8 à 20 les nombre de cas identifiés par Santé Publique France sur une période de 3 jours. Voir le communiqué de SUD Education : Cas de covid-19 : face à l’omerta du ministère, SUD éducation réclame une enquête indépendante et Cuba, Iran, Russie : une rentrée scolaire sous haute surveillance
« Il ne fait aucun doute que Noël augmentera les cas et entraînera des décès », a averti le Professeur Gabriel Scally, ancien Directeur régional de la santé publique du sud-ouest de l’Angleterre.
Fabrication du consentement public
Compte tenu des graves risques liés à suspendre le confinement à un moment aussi critique et à encourager de fait le rapprochement d’individus à risque avec des porteurs de coronavirus non diagnostiqués et, à son tour, à augmenter la probabilité d’un troisième confinement, les actions du gouvernement semblent insensées et imprudentes.
Cependant, l’irresponsabilité potentiellement mortelle de nos dirigeants est explicable de manière morbide compte tenu des conclusions d’un rapport publié le 29 octobre par le Groupe scientifique sur les sciences comportementales pour la pandémie de grippe (SPI-B), un collectif de scientifiques comportementalistes employé par le Groupe Consultatif Scientifique pour les Urgences, connu sous le nom de GCSU (SAGE en anglais).
Intitulé SPI-B : Regards sur les célébrations et fêtes pendant le COVID-19, le rapport a noté que les restrictions pandémiques avaient déjà « eu un impact sur les célébrations et fêtes, y compris le Vendredi saint, Pâques, l’Aïd al- Adha, le Rosh Hashana et autres » et, puisque le coronavirus « continuera à être un défi pendant de nombreux mois », il était « important de repenser la nature des célébrations et des fêtes pendant la pandémie ».
« Les comportements qui se combinent pour former les célébrations et les fêtes ont une valeur et une signification émotionnelles… Une extension des règles existantes de la bulle sociale est susceptible de créer une grande légitimité pour les interventions gouvernementales, car le gouvernement se souciera de ce que les gens apprécient le plus pendant les célébrations, à savoir leur lien avec leurs amis et leur famille », a déclaré le rapport.
En d’autres termes, la politique de nos dirigeants est conçue pour susciter la confiance et la sympathie du public envers le gouvernement, humanisant ainsi les décideurs politiques. Une telle « légitimité élevée conférée aux interventions gouvernementales » atténuera sûrement à son tour le choc d’un confinement ultérieur que, dans une ironie perverse, l’assouplissement des règles à Noël rendra presque inévitable, bien sûr.
La nature intrinsèquement manipulatrice des règles élargies de la « bulle » a été amplement soulignée par le professeur Stephen Reicher, membre du SPI-B, dans un éditorial du Guardian publié le 30 novembre.
Notant que « cinq jours de réunions intimes à Noël entraîneront inévitablement plus de décès au cours de la nouvelle année », Reicher se demandait s’il était « préférable d’insister sur le fait que les gens ne peuvent pas se rencontrer chez eux, avec le risque que beaucoup ignorent tout simplement cette réglementation » et, ce faisant, « détruire tout vestige de confiance entre le gouvernement et le public », ou « s’il valait mieux se plier un peu aux désirs des gens dans l’espoir de conserver un certain contrôle. »
« Si les ministres publient simplement des décrets, ils seront considérés comme déconnectés des réalités de la vie de nombreuses personnes. Les ordres du type ‘Ouvrez vos fenêtres pour rester en sécurité’ ne feront qu’élargir la distance perçue entre les politiciens et le public », a écrit Reich. « Mais si le gouvernement démontre une compréhension de la réalité dans laquelle beaucoup vivent et leur offre un soutien, ce gouffre peut commencer à être comblé. »
Méfiez-vous des trolls
Une augmentation du soutien public serait sans aucun doute la bienvenue pour nos gouvernants actuels. La confiance envers le Premier ministre Boris Johnson est tombée d’un sommet de 35% en avril à seulement 26% au 30 novembre, et les sondages sur son administration montrent que les opinions favorables ont diminué drastiquement au cours de la même période. En avril, le gouvernement a bénéficié d’avances stratosphériques allant jusqu’à 21%, tandis qu’aujourd’hui, le Parti travailliste mène confortablement, selon la plupart des sondages. [Quant au gouvernement Macron, il est certainement le Président le plus honni de l’histoire de la Ve République.]
Il peut être significatif que dans les jours qui ont suivi l’annonce de la détente de Noël, le Times a rapporté que l’armée britannique avait mobilisé son unité culturelle d’élite de défense, qui fait partie de la 77e brigade, force dévolue aux opérations psychologiques, pour contrer la « propagande en ligne » relative au coronavirus.
L’unité a été lancée en Afghanistan en 2010 et a fusionné avec la 77e brigade en 2015. Des documents internes cités par le Times indiquent que ses agents surveillent le cyberespace à la recherche de contenu lié aux coronavirus et analysent « comment les messages circulent dans le monde, qui regarde les messages, qui réagit et qui les diffuse ensuite à d’autres personnes. »
Cela doit être complété par les efforts simultanés de l’Unité de réponse rapide du Bureau du Cabinet du Premier ministre, de l’armée et de l’agence britannique de renseignement électromagnétique GCHQ.
Alors que le Times a cité un porte-parole du ministère de la Défense qui a déclaré que ces capacités n’étaient « pas dirigées vers la population britannique » et que « la 77e brigade n’a pas, et n’a jamais, mené aucune action contre des citoyens britanniques », des révélations antérieures ont mis en doute ces déclarations.
Lors d’un briefing à Downing Street en avril, le Général Sir Nick Carter, l’officier militaire le plus haut gradé du Royaume-Uni –et secrètement l’ancien ‘Colonel commandant honoraire’ de la 77e brigade– a décrit les différentes manières dont l’armée soutenait le gouvernement, notant que la brigade « aidait à étouffer les rumeurs de désinformation, mais aussi à contrer la désinformation. »
Il y a de fortes indications que cela comprenne la diffusion de messages pro-gouvernementaux et le discrédit de ceux qui critiquent la gestion de la pandémie par le gouvernement. L’approche désastreuse de Downing Street a permis au pays de se classer 7e pays le plus frappé au monde en termes de cas (1 643 086) et 5e en termes de décès (59 051). [Pour sa part, la France se classe 5e pays le plus touché au monde en termes de cas (2 337 966), 7e en termes de décès (56 940), 22e en termes de cas par million d’habitants (35 783), et 14e en termes de décès par millions d’habitants (871). Rappelons qu’il y a plus de 200 pays dans le monde. Cocorico !]
Voir Incurie criminelle de nos dirigeants : au moins, Boris Johnson était cohérent… et Lutte contre le coronavirus : le Hezbollah ridiculise l’armée française
Ces capacités d’information de guerre peuvent avoir été retournées contre la population britannique par d’autres moyens insidieux. En février, SPI-B a publié un document sur la manière d’accroître l’adhésion du public aux mesures de distanciation sociale pendant la pandémie. Une solution proposée par le groupe était d’augmenter le « niveau perçu de menace personnelle » parmi les citoyens britanniques.
« Un nombre important de personnes ne se sentent toujours pas suffisamment menacées », indique le document. « Le niveau perçu de menace personnelle doit être augmenté chez ceux qui sont complaisants, en utilisant des messages émotionnels percutants. »
Il a continué en recommandant que de tels messages soient diffusés via « des campagnes médiatiques ciblées, des médias sociaux, des applications et des sites Web », précisément le domaine d’action de la ténébreuse 77e Brigade.
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