Les quatre policiers qui font l’objet d’une enquête de la police des polices après les images de tabassage d’un producteur de musique à Paris ont été placés vendredi en garde à vue. Trois d’entre eux sont également entendus pour « violences à caractère raciste ».
Dans le dossier de Michel Zecler, cet homme roué de coups dans l’entrée d’un studio de musique du 17ème arrondissement de Paris samedi dernier, quatre policiers ont été suspendus et placés vendredi en garde à vue. Les fonctionnaires, dont la suspension à titre conservatoire a été prononcée jeudi, sont arrivés en début d’après-midi dans les locaux de l’IGPN, la « police des polices ».
Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête à leur encontre pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » et « faux en écriture publique ».
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Soupçonnés d’avoir menti dans leur procès-verbal
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé leur révocation. Ces policiers n’ont donc pas seulement été violents sans raison, ils sont aussi soupçonné d’avoir menti. D’où les poursuites pour faux en écriture publique.
Parce que le procès-verbal dans lequel l’un des policiers relate l’intervention ne correspond manifestement pas à ce qu’il s’est passé, en tout cas à ce que l’on voit sur la vidéo. À aucun moment, le policier qui rédige ce PV ne fait état des nombreux coups portés par ses collègues et lui. Tout juste évoque-t-il à deux reprises des coups de matraque télescopique, dont l’individu « parvient à se saisir », peut-on lire. Ce que l’on ne voit pas sur les images.
Egalement entendus pour « violences à caractère raciste »
« Faux en écriture publique », c’est un crime quand il est commis par un policier. C’est même passible d’une cour d’assises. En revanche, dans ce PV, il est fait mention de la grenade lacrymogène lancée dans le hall par un policier non identifié, qui l’a été depuis. Un geste qui n’est pas formellement interdit mais très fortement déconseillé en intervention. Ce quatrième policier est lui aussi suspendu, à titre conservatoire.
Trois des policiers sont également entendus pour « violences volontaires, en réunion, avec arme et à caractère raciste », a-t-on appris auprès du parquet de Paris. Le producteur a en effet affirmé avoir été traité à de nombreuses reprises de « sale nègre ».
Le producteur a passé 48h en garde à vue
Si la vidéo n’avait pas été tournée et diffusée, Michel Zecler, aurait sûrement été jugé en comparution immédiate pour voie de fait sur des policiers. Il a tout de même passé 48 heures au commissariat. Ce qui veut dire que sa garde à vue a été prolongée par un Magistrat du Parquet, puisque toute prolongation de garde à vue doit être validée par un magistrat. En l’occurrence, le procureur, qui doit se faire présenter le suspect, physiquement ou par visioconférence.
Dans la réalité, à Paris, c’est très rarement le cas, vu le nombre de garde à vue quotidiennes : il y en avait une quarantaine samedi dernier. Mais légalement, que le suspect soit présenté ou pas au procureur, la prolongation de sa garde à vue doit être « écrite et motivée », c’est obligatoire. Cela se traduit souvent par un échange de fax entre le commissariat et le parquet, sur la base de ce qu’indique l’enquêteur… Voilà pourquoi il a fait 48h de garde à vue, sans avoir été vu par un magistrat.
Source : Europe1
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