Ce qui se passe chez Bridgestone, c’est exactement le scénario qui était écrit d’avance.
Le gouvernement fait une proposition pour supprimer la moitié des effectifs et ajouter une enveloppe de cent millions d’euros, les syndicats, l’ensemble des syndicats acceptent de discuter de ce projet inadmissible qui aujourd’hui est balayé d’un revers de la main par la direction de Bridgestone, qui pouvait croire à autre destin de ce projet ?
Quand le pouvoir ose venir avec un tel plan, la première chose à faire est de construire le rapport de force pour y faire face et non le valider, le cautionner, et le présenter comme une bonne solution et accompagner les menteurs qui sont à l’origine d’un projet qui valide la fermeture à très court terme.
La direction a obtenu que pendant plusieurs semaines après l’annonce d’une fermeture scandaleuse qu’il ne se passe strictement rien sur le site à part des négociations avec un gouvernement qui ne s’est jamais caché d’être le banquier des multinationales, être à leur service en permanence et détruire le code du travail pour faciliter les licenciements.
Bridgestone à plusieurs dizaines de milliards de trésorerie, le simple fait de vouloir lui donner 100 millions d’euros démontre toute la débilité de ce projet ou l’argent public coule à flot et en plus en échange de centaines de licenciements et ceci devait être validé par les organisations syndicales que Bertrand qualifie de « responsables… »
Bridgestone, n’a aucun justificatif économique pour annoncer la fermeture de ce site industriel de Béthune, la seule et unique chose qu’il faut donc faire c’est réunir les salariés, les unir autour d’un projet et le seul que l’on doit organiser et celui de la lutte pour la sauvegarde de l’ensemble des emplois, donner un avenir industriel au site, toutes les procédures pour empêcher ce grand groupe multimilliardaire de se faire la malle avec l’argent de l’État et la compassion de certaines organisations syndicales qui aujourd’hui préfèrent la table de négociations plutôt que celle de mettre les salariés en lutte mais surtout pas accompagner ce chantage odieux qui une fois encore va plonger la région du Nord dans une détresse totale ou de plus en plus d’entreprises délocalisent alors quelles font des profits colossaux !
S’assoir aux côtés de quelqu’un comme Xavier Bertrand, l’écouter, valider sa grand-messe alors que ce même personnage est un ultralibéral qui ne cesse de donner les pleins pouvoirs aux multinationales et les aides à délocaliser, Xavier Bertrand ne vaut pas mieux que Macron et toute son équipe de bras cassés. Xavier Bertrand use abuse de formule les plus révolutionnaires les unes que les autres mais en réalité, c’est le détenteur de la clé du système financier, c’est lui qui valide l’ensemble des projets de restructuration, valide l’ensemble des demandes d’aides de l’État et en aucun cas n’exige quoi que ce soit en retour, c’est de la poudre de perlimpinpin comme dirait son meilleur ennemi médiatique Macron…
Toute la clique politique qui a fait semblant à l’annonce de la fermeture de s’émouvoir est celle qui accompagne depuis quelques années pour détruire le code du travail, faciliter les fermetures d’entreprises et valider le PSE, les côtoyer, s’assoir à leurs côtés, négocier avec eux c’est valider là aussi le principe même d’une fermeture totalement scandaleuse est inacceptable.
Et si les salariés veulent faire payer le groupe Bridgestone il n’existe qu’une seule et unique solution, créer le rapport de force, mettre les salariés dans la lutte, aller au bout de la lutte des classes et faire en sorte que le combat des Bridgestone soit une référence dans la lutte des classes nationales qui va devoir être menée.
Si le pouvoir veut réellement démontrer qu’il est opposé à cette fermeture qu’il annonce déjà qu’il ne validera pas l’homologation du PSE qui sera déposée à la direction de la région concernée.
Toutes ces gesticulations depuis plusieurs mois dans ce dossier, ne servent qu’une caste totalement aux abois, la seule et unique façon de faire plier Bridgestone est l’obliger à rester sur le site de Béthune et investir les milliards qu’il a engrangé grâce au bras des salariés, c’est de créer le rapport de force et de mettre les salariés dans la lutte, croire et dire le contraire est non seulement un mensonge mais aussi une véritable honte dans cette région qui depuis des décennies a vu des centaines de milliers de salariés se lever, lutter et gagner.
Penser que la politique de la chaise pleine permettra de sauvegarder un seul emploi c’est croire au Père Noël même s’il est vrai que d’ici quelques semaines nous y arrivons.
Qui peut donc être surpris par cette annonce de Bridgestone, qui comme tous les grands de grands groupes a bien compris que le pouvoir était une serpillière sur laquelle il s’essuie les pieds matin midi et soir.
Xavier Bertrand ainsi que ceux du pouvoir, ont amusé la galerie pendant quelques semaines et vont encore verser quelques larmes de crocodile, mais on ne peut pas être ami du capital et faire semblant de le combattre.
Les Bridgestone obtiendrons ce qu’ils iront chercher. Croire que le dialogue suffira est une immense connerie. La lutte des classes, les grands groupes, eux ne l’ont jamais arrêtée. Il ne faudra pas des promesses politiciennes mais une action concrète qui de tout le temps contrairement à ce qu’affirme les rétrogrades du pouvoir s’appelle la lutte des classes.
Les bridgestones doivent prendre leur avenir en main et arrêter de le confier à ceux qui le détruisent…
Un ex Goodyear
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir