À l’occasion de cette 46e élection présidentielle étatsunienne, les commentateurs de la scène politique au Proche-Orient et aux États-Unis ratent une belle occasion de moderniser leur arsenal d’analyse et de narration concernant l’empire Américain, le mythique «peuple juif» (sic), l’État néocolonial israélien, et sa guerre contre les peuples arabes.
Amorcé sous le règne d’Obama (le musulman) (sic) la nouvelle tangente que prend la politique américaine au Moyen-Orient s’est poursuivie sous Trump et se poursuivra sous Biden l’homme de paille du grand capital étatsunien tétanisé. Comme le déclame Gilad Atzmon, un observateur perspicace du conflit israélo-arabe : «La question n’est pas Trump ou Biden».(1) Mais quel est donc la question alors?
L’axe central de cette nouvelle tangente repose sur le constat fait par les États-Unis que l’empire est en crise économique profonde et durable. L’urgence est de plus en plus pressante de sauver ce qui peut l’être des restes du navire amiral continental avant que le concurrent chinois ne rafle la mise. https://les7duquebec.net/archives/260155
Le continent Amérique n’a plus les moyens financiers, même pas sanitaires et sociaux, de ses ambitions économiques, politiques et diplomatiques qui reposent essentiellement sur ses forces militaires que le pays finance à crédit depuis des décennies… et justement, les billets verts n’inspirent plus confiance aux fournisseurs.
C’est dans ce contexte géopolitique mondial troublé que s’inscrit la problématique de la petite enclave étatsunienne au Levant (Israël = 22000 km2, 9,2 millions h. PIB de 370 millions USD) L’Amérique, qui au temps de sa gloire triomphante se servait de la base militaire israélienne comme d’un porte-avions insubmersible pour imposer ses diktats dans la région, ne songe plus qu’à se retirer de ce guêpier coûteux et sans intérêt stratégique.
En effet, sans intérêt stratégique mondial depuis que les É.-U. sont devenus le premier pays producteur d’énergie fossile, pétrole que les É.-U. ont tant de difficulté à fourguer (trop de pétrole sur les marchés à des prix déprimés), et depuis que les banquiers ont démontré qu’aujourd’hui on ne contrôle plus le commerce des hydrocarbures avec des porte-avions et des bases militaires coûteuses et inefficaces, mais par le contrôle des marchés boursiers et l’émission-gestion des pétrodollars.
Ainsi, pas une bombe n’a été lancée contre l’Iran qui pourtant ploie sous les sanctions commerciales et financières américaines illégales et illégitimes.
Ainsi, en Syrie ce ne sont pas les soldats du petit gendarme du Levant (Israël) qui ont mené la guerre civile. Ce sont des mercenaires pseudodjihadistes entraînés et payés par les alliés de l’oncle Sam, et ces mercenaires ont été décimés par les bombes russes, sans protection de l’armée américaine qui a ainsi démontré qu’elle désirait se retirer militairement de la région. Aussi, le chef des armées confédérées a-t-il concocté une alliance israélo-arabe au bénéfice de sa milice supplétive et au bénéfice de ce camp retranché encerclé par 200 millions d’autochtones.
Venons-en à l‘AIPAC, au Likoud, aux quelques centaines de milliers de votes « juifs » (sic) américains essaimés parmi 240 millions de votes et aux autres fadaises racistes à propos du contrôle « juif » et sioniste de l’économie, de la finance, de la politique, de la justice, de la diplomatie et de l’armée américaine pour l’éternité aux dires des analystes spécieux.
Une économie de 370 milliards de dollars US (PIB 2020), une population de 9 millions d’individus, entassée sur 22000 km2 ne peut contrôler ni gouverner, une économie de 21000 milliards de dollars et une population de 328 millions d’individus essaimée sur 9,800,000 km2 quoiqu’en disent les géopoliticiens.
Si hier les politiciens américains laissaient courir le bruit qu’ils étaient au service de la petite entité hystérique (grande comme le Rhode Island) et s’ils se prosternaient aux congrès de l’AIPAC, sous Donald Trump les choses ont changé. Comme l’écrit Israël Shamir: «Le président Trump a donné à Israël tout ce qu’il pouvait souhaiter; il espérait qu’en retour, les Juifs lui donneraient l’Amérique pour un second mandat. Un simple échange de cadeaux, mais cela n’a pas fonctionné comme prévu. Mais le plan de Trump, qui consistait à soudoyer les Juifs américains en comblant Israël de cadeaux, a complètement échoué»(2). En réalité, Trump, monsieur «America First», a fait les derniers cadeaux qu’il pouvait à la base militaire américaine au Levant avant de l’abandonner à son sort… ce que les sionistes américains et israéliens ont compris.
Il ne faut pas s’y tromper, l’administration Trump ne déteste pas l’Autorité palestinienne sans autorité, il la méprise et la considère comme une bande de laquais disposés à signer n’importe quel traité pourvu qu’ils soient assurés de recevoir leurs aumônes de l’ONU, de l’UE et des É.-U.. C’est le peuple palestinien – particulièrement à Gaza – qui empêche ces troufions de signer le chiffon de papier prénommé « Deal du siècle » par lequel Donald Trump espérait liquider l’hypothèque israélienne qui pèse sur les épaules des gouvernements américains depuis 1967.
Contrairement à la gauche bourgeoise occidentale que Gilad Atzmon décrit ainsi: «Une fois de plus, c’est la soi-disant « gauche » qui a fourni les munitions. Au lieu de l’ancien mantra de la gauche qui appelait à nous unir, ramassés dans un poing de colère prolétarienne, indépendamment de notre race, couleur de peau, sexe ou ethnicité, la « Nouvelle Gauche » a introduit un hymne complètement nouveau. Contre l’éthique universelle la plus fondamentale de la gauche, la Nouvelle Gauche nous a appris à penser et à parler « en tant que » : « en tant que femmes », « en tant que gay », « en tant que trans », « en tant que juif », « en tant que latino », « en tant que noir ». Nous avons pratiquement appris à nous battre les uns contre les autres au lieu de nous unir en un seul peuple (une seule classe). Au lieu d’éliminer les différences, nous avons construit de nouveaux murs de ghetto en soulignant et en célébrant chaque ligne de démarcation possible (blanc/noir, homme/femme, hétérosexuel/LGBTQ, etc.). Au lieu d’identifier Wall Street, la propagande des MSM et les géants de la technologie comme notre ennemi mondial féroce, ceux-ci sont en fait devenus les catalyseurs et les fournisseurs d’argent dans une guerre que nous, le peuple, avons stupidement déclarée contre nous-mêmes.»(3), l’intelligentsia sioniste aux États-Unis et la gouvernance sioniste de la base militaire américaine en Israël n’ont jamais été dupes des « cadeaux de grecs » de l’administration Trump (Jérusalem capitale, l’ambassade, le Golan) qui sentaient la fin de règne et la descente des couleurs.
C’est la raison pour laquelle les politiciens racistes sionistes aux États-Unis, en Israël et en Occident (Canada, France, Europe) ont préféré envoyer l’ascenseur à Sleepy Joe, plus malléable, et béni-oui-oui pour qu’il poursuive la politique des généreuses subventions destinées à sa succursale israélienne. Mêlant son vote aux autres factions du grand capital américain désespéré, la faction des sionistes s’est acheté du temps en plaçant le clan de Sleepy Joe au Capitole.
Il en est bien ainsi pour nous prolétaires, nous obtenons un répit avant le «Great Reset» c’est-à-dire avant le krach boursier et la Grande dépression mondiale.
Notes
- Entre La Plume et l’Enclume – Trump ou Biden, la question n’est pas là (plumenclume.org)
- Entre La Plume et l’Enclume – Les Juifs n’ont pas renvoyé l’ascenseur (plumenclume.org)
- Entre La Plume et l’Enclume – Trump ou Biden, la question n’est pas là (plumenclume.org)
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec