Les salariés de l’entreprise GateGourmet ont eu toute une surprise plus tôt cette semaine alors que l’employeur leur a annoncé en pleine heure de lunch de prendre leurs effets personnels et de quitter les lieux puisqu’ils étaient en lock-out.
«Aucune offre finale ou avertissement n’a été fait dans ce dossier par l’employeur. On était en attente d’un retour de leur part et voilà que la réponse est un lock-out. Ça n’a pas de sens », déplore Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor.
Des concessions sur toute la ligne
Les négociations entamées en juillet n’allaient pas bien. L’employeur avait en effet une série de demandes de concessions importantes dont un gel salarial de cinq ans, l’embauche de personne à temps partiel et saisonnier uniquement (plus de temps plein), le paiement par les membres de 40 % de la facture des assurances collectives (payée par l’employeur à 100 % actuellement), une réduction de l’accessibilité aux assurances, une baisse des primes de quart, l’abolition de la prime de fin de semaine, une réduction de la contribution de l’employeur au REER, une coupure dans les jours fériés, le retrait de semaines de vacances et l’abolition d’une foule d’articles de la convention collective portant sur le normatif.
L’employeur a présenté pas moins de 145 demandes dont la totalité porte sur des concessions. De son côté, le syndicat n’en a fait aucune.
Une fausse prétention
«Ce n’est pas compliqué, l’employeur veut carrément abolir notre convention collective. Et ce, sans aucune explication malgré nos demandes répétées. On comprend que le secteur est en difficulté avec la Covid-19. On était d’ailleurs prêt à discuter sérieusement et mettre l’épaule à la roue. Mais là, ça n’a pas de sens. L’employeur profite de la crise pour retirer tous nos acquis. Il prétend même que la situation est due aux travailleuses et travailleurs alors que le manque de contrat est bien davantage imputable à un problème structurel au sein de l’usine, combiné au contexte de la pandémie », dénonce François Arseneault, président de la section locale 698.
D’ailleurs, le syndicat rappelle que, depuis que Gate Gourmet a racheté cette usine il y a dix ans, plusieurs concessions ont été faites de bonne foi par les salariés, ce qui n’a pas empêché l’entreprise de perdre plusieurs contrats.
«Pour le moment, aucune date de négociation n’est prévue. Mais on demeure disponible. Le dossier est en conciliation et on va demander à ce que le conciliateur convoque les parties. Mais avec une telle attitude de l’employeur, on a des doutes sur leur bonne foi. Une chose est claire c’est que nous sommes déterminés à défendre nos membres» a conclu, M. Gagné.
Des travailleurs avec plus de 30 ans d’ancienneté à la rue
Gate Gourmet est un fournisseur de plats de nourriture pour les compagnies aériennes. L’usine de Dorval a mis à pied des centaines de membres d’Unifor au cours des dernières années en raison de la perte de contrats et de la Covid-19. Seule une vingtaine d’employés étaient toujours actifs au moment du lock-out dont la plupart ont plus de 30 ans d’ancienneté. Un piquet de grève a été installé face à l’usine au 1185 rue Rodolphe Pagé, Dorval.
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