par Alexandre Lemoine.
A l’heure actuelle, l’Otan coopère activement avec d’autres pays qui ne font pas partie de l’organisation. Cette interaction se déroule dans le cadre de plusieurs organisations et formats regroupant plusieurs dizaines de pays de différentes régions. Ces mesures permettent à l’Alliance d’élargir sa présence en dehors de la région euro-atlantique et de remplir d’autres objectifs.
Les bases du système contemporain de la coopération de l’Otan avec d’autres pays ont été posées après la fin de la Guerre froide. Au début des années 1990, l’Alliance a renouvelé son Concept stratégique. L’un des principaux objectifs en matière de politique étrangère était la coopération avec d’autres pays qui ne faisaient partie d’aucun bloc ou alliance. A terme, ces plans ont été réalisés par le biais de la création de nouvelles organisations.
En 1991 a été fondé le Conseil de coopération nord-atlantique (CCNA). Ce forum multilatéral a été rejoint par tous les pays de l’Otan, ainsi que plusieurs pays européens. Des pays neutres et des anciennes républiques soviétiques ont été invités à y adhérer. Le CCNA a existé sous sa forme initiale jusqu’en 1997, avant d’être transformé en Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA).
Actuellement, le CPEA compte une cinquantaine de pays – les 30 membres de l’Otan, 6 pays européens neutres, 3 pays sur le territoire de l’ex-Yougoslavie, ainsi que 12 pays de l’espace postsoviétique. Pratiquement tous les Etats membres du Conseil possèdent des représentations diplomatiques auprès du siège de l’Otan à Bruxelles. Des réunions du CPEA sont régulièrement organisées avec la participation de responsables de différents niveaux.
La coopération de l’Otan avec la Russie, la Géorgie et l’Ukraine est considérée comme particulièrement importante et prioritaire dans le cadre du CPEA. A cet égard, par le passé ont été créés le Conseil Otan-Russie, ainsi que des commissions pour l’interaction avec d’autres partenaires prioritaires.
En 1994, l’Otan a initié le programme appelé Partenariat pour la paix (PPP). Plusieurs pays hors alliance y ont été invités, notamment des républiques postsoviétiques.
A l’heure actuelle, le PPP se compose de 20 pays d’Europe, de Transcaucasie et d’Asie centrale. 14 pays avaient participé à ce programme auparavant, mais sont devenus ensuite membres de l’Otan en le quittant. La Russie s’était jointe à une époque au PPP, mais n’y participe pas aujourd’hui à cause de la suspension de la coopération sur les principaux programmes de l’Otan.
L’objectif du PPP consiste à apporter une aide de l’Otan dans la formation et le développement des forces armées nationales. De plus, l’Otan entraîne les effectifs des pays partenaires dans ses établissements de formation.
En 1994, l’Otan a lancé le projet de Dialogue méditerranéen, appelé à unir les efforts de l’Alliance et des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Entre 1995 et 2000, 7 pays ont adhéré à ce format – l’Algérie, l’Egypte, Israël, la Jordanie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie. L’expansion de ce projet n’est pas prévue pour le moment.
La coopération dans le cadre du Dialogue se déroule essentiellement au format bilatéral en fonction des projets individuels pour chaque pays.
En 2004 a été lancée l’Initiative de coopération d’Istanbul (ICI) appelée à compléter le Dialogue méditerranéen en faisant appel à de nouveaux partenaires du Moyen-Orient. Bahreïn, le Koweït, le Qatar et les EAU ont adhéré à l’ICI. Il est également prévu d’y inclure de nouveaux pays comme l’Arabie saoudite et Oman.
Les pays partenaires peuvent mettre à disposition de l’Alliance leurs sites d’infrastructure militaire et participer à ses exercices internationaux. En 2016, plusieurs pays de l’ICI ont reçu l’autorisation d’ouvrir des représentations permanentes auprès du siège de l’Otan.
Le partenariat global
Les intérêts de l’Otan sortent du cadre de la région euro-atlantique, et il existe des pays qui souhaitent coopérer avec l’Alliance. A cet effet a été créé le format de « partenaires globaux » dans le cadre duquel se déroule une coopération sur des projets individuels tenant compte des besoins d’un pays concret et des plans de l’Otan à son égard.
Les partenaires globaux sont l’Afghanistan, l’Australie, la Colombie, l’Irak, le Japon, la Corée du Sud, la Mongolie, la Nouvelle-Zélande et le Pakistan. La coopération se déroule au niveau des structures législatives et des ministères de la Défense.
Les formats de coopération décrits prévoient l’union d’autres pays en fonction de leur situation géographique, ainsi que des plans de coopération en dehors des principales régions.
En 2011 ont été adoptés ce qu’on appelle les termes de Berlin – les nouveaux principes d’interaction avec d’autres pays. L’idée principal de ces accords consiste à abandonner les principes géographiques et à unifier davantage les approches.
En 2014 a été lancée l’initiative d’Assistance aux pays non membres. L’Otan propose une aide consultative dans la formation des forces armées nationales. La Géorgie, la Jordanie, l’Irak, la Moldavie et la Tunisie ont déjà adhéré à ce programme. En lançant ce genre de coopération l’Otan opte pour les partenaires les plus intéressants du point de vue militaro-politique.
Grâce aux diverses programmes l’Alliance interagit avec pratiquement tous les pays d’Europe et d’Afrique du Nord, obtient un accès plus pratique au Moyen-Orient et à l’Asie centrale, ainsi qu’élargit sa présence dans la région Asie-Pacifique. Certains pays partenaires, au fur et à mesure de la réalisation de programmes actuels, deviennent des membres à part entière de l’Otan. Les programmes de modernisation des forces armées impliquent presque toujours la fourniture de matériel fabriqué par les pays de l’Alliance.
Actuellement, l’Otan compte 30 pays, plusieurs Etats déclarent vouloir y adhérer. De plus, l’Alliance coopère activement avec 40 pays qui n’en font pas partie ou sont neutres.
source : http://www.observateurcontinental.fr
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