Décidément, 2020 restera dans les annales… Comme si les invraisemblables péripéties ayant déjà eu lieu cette année ne suffisaient pas, celle-ci se termine en véritable feu d’artifice. Et nous retournons de nouveau outre-Atlantique où les événements se précipitent, obligeant votre serviteur à multiplier les billets.
Nos dernières livrées signalaient l’étonnant discours de Pompeo, dont l’assurance presque hautaine semble indiquer que le Donald serait finalement susceptible de rester à la Maison Blanche pour un second terme. Une info explosive vient de tomber, qui pourrait signifier exactement l’inverse, une espèce de magistral doigt d’honneur trumpien à l’establishment avant de partir.
Lorsque Mark Esper a été débarqué il y a quelques jours, certains se demandaient si ce n’était pas une simple vengeance présidentielle visant à punir le supremo du Pentagone pour son manque d’enthousiasme dans la bataille juridico-électorale qui fait rage. Il appert qu’il s’agit de bien autre chose…
Les têtes pentagoniennes tombent les unes après les autres dans un bouleversement général rarement vu du côté de Washington. Un officiel de l’administration n’y va pas par quatre chemins : « Le président reprend le contrôle du département de la Défense. C’est un nouveau départ pour la politique étrangère, celle de Trump. » On sent les gouttes perler sur les fronts impériaux et ils n’ont apparemment pas tort.
Parmi les nouveaux arrivants figure le colonel Douglas Macgregor. S’il a, en son temps, soutenu la guerre en Irak, le bonhomme provoque depuis un certain nombre d’années les haussements de sourcil inquiets du landerneau politico-médiatique américain. Il se lâche contre l’« invasion de l’Europe par les musulmans » (Soros enrage), passe régulièrement chez Tucker Carlson (la bête noire médiatique du Deep State) et, pire encore, sur RT (où il a reconnu que le Donbass était peuplé de Russes et… devrait logiquement être annexé par Moscou !)
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il a également déclaré l’année dernière que les Etats-Unis devaient retirer « immédiatement » leurs troupes de Syrie et « coopérer avec les Iraniens ». Cerise sur le gâteau, il a proposé de confier le contrôle opérationnel militaire de la péninsule coréenne au président Moon et à Séoul. Aux dernières nouvelles, McCain s’est retourné trois fois dans sa tombe…
Que peut signifier sa nomination expresse aux côtés du nouveau Secrétaire d’Etat si ce n’est un retrait accéléré des troupes impériales d’Afghanistan mais surtout de Syrie et/ou d’Irak avant le mois de janvier ? C’est en tout cas ce que pensent nombre d’observateurs tandis qu’à Tel Aviv et Riyad, on doit passer des coups de téléphone fébriles.
Cela dénoterait que, contrairement aux affirmations de Pompeo – dont on se demande d’ailleurs comment il a digéré la mini-révolution « isolationniste » au Pentagone, lui, l’homme de l’Etat profond -, le Donald serait conscient qu’il ne sera pas réélu et partirait sur un coup d’éclat bien dans son style, une énorme baffe au marais qu’il avait promis de drainer il y a quatre ans.
A suivre de près…
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