Campagne de dons – Septembre-Octobre 2020
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article en 5 pages
par Vincent Gouysse.
Tel est aujourd’hui l’état d’esprit publiquement assumé des élites chinoises face à une politique extérieure américaine de plus en plus agressive et protectionniste. La bête qu’est l’impérialisme américain est d’autant plus dangereuse qu’elle est aujourd’hui grièvement blessée, presque mourante. Pas de quoi effrayer l’impérialisme chinois cependant… Bien au contraire, car le temps de donner le coup de grâce à l’aigle US approche à grands pas, et le temps travaille pour la Chine qui peut attendre tranquillement que l’hémorragie affaiblisse l’impérialisme américain. C’est pourquoi la Chine s’abstient de porter la première de nouveaux coups : elle se contente d’observer prudemment son concurrent blessé afin de contrer ses attaques. Elle ne se prive cependant plus de riposter à chacune d’entre elles. C’est ce qu’ont maintes fois démontré les derniers mois.
Donald Trump, roi de l’auto-persuasion !
« Quand je regarde la pandémie répandre son horrible visage à travers le monde, y compris les dégâts qui ont été faits aux États-Unis, je deviens de plus en plus en colère contre la Chine », écrivait le Président américain au début de l’été dans un tweet, alors que l’épidémie de COVID-19 se poursuivait aux USA avec à peine moins de virulence qu’au cours du printemps… Selon le célèbre adage attribué à Adolf Hitler, « un mensonge répété dix fois reste un mensonge ; répété dix mille fois il devient une vérité ». Nul doute que les responsables américains croient aujourd’hui dur comme fer aux mensonges qu’ils ont répété un nombre incalculable de fois au cours des derniers mois : « la Chine communiste, berceau du COVID-19, a caché au monde l’ampleur et la dangerosité de la pandémie ! » La messe est dite, la Chine est coupable et elle doit payer pour cela ! C’est du moins ce dont rêve l’Occident, enfermé dans le déni depuis janvier 2020 !
Ce que ce mauvais plagia de la « genèse » n’explique pas, c’est comment le pays censé être la terre de naissance du COVID-19 et à qui il est reproché d’avoir laissé circuler le virus des semaines durant avant de lancer l’alerte, est parvenu à enrayer de manière quasi-complète la circulation du COVID-19 en moins d’un mois sur son sol, alors que les autres pays, notamment occidentaux, qui ont pourtant immédiatement fermé leurs frontières avec la Chine, sont aujourd’hui confrontés à une circulation virale hors de contrôle et infiniment plus massive que ce qu’elle a été en Chine en janvier-février 2020… Cela va à l’encontre de la logique la plus élémentaire. À moins que leurs gouvernements ne soient, dans leur totalité, les rois des incompétents ! L’autre explication qui soit capable d’excuser, du moins en partie, leur incompétence et leurs mensonges, serait que la pandémie de COVID-19 ait débuté ailleurs qu’en Chine, et se soit diffusée pendant que l’Occident prônait sa mise en quarantaine mondiale ! L’Occident n’est il est vrai plus à une incohérence près, tellement certain que les esprits de ses esclaves consumérisés si longtemps dépolitisés resteront endormis encore longtemps… De manière indéniable, la flambée des « sentiments anti-Chine ne servent qu’à masquer les échecs de l’Occident face au COVID-19 » pour les observateurs scientifiques impartiaux qui soulignent que les dirigeants chinois ont sans délai fait ce qu’il fallait faire : « un confinement précoce pour couper les lignes de transmission du virus », « des politiques de distanciation physique strictes pour réduire les interactions sociales », et enfin la construction « d’hôpitaux temporaires pour augmenter le nombre de lits disponibles » et « envoyer les patients les plus gravement malades vers des services de soins intensifs adaptés ». C’est pourquoi,
« Blâmer la Chine pour cette pandémie, c’est réécrire l’histoire du COVID-19 et minimiser les échecs des pays occidentaux, a déclaré le Dr Richard Horton, rédacteur en chef de la revue médicale The Lancet. « L’actuelle vague de sentiments anti-Chine a maintenant évolué vers une forme de sinophobie désagréable, voire franchement raciste, qui menace la paix et la sécurité internationales », a indiqué le Dr Horton dans une tribune récemment publiée par le journal britannique The Guardian ».
À la grossière propagande occidentale anti-chinoise autour du COVID-19, la Chine a opposé son aide matérielle inconditionnelle sans pour autant renoncer à répondre sereinement mais d’un ton toujours ferme et déterminé aux mensonges occidentaux. Le bilan sanitaire des pays occidentaux est calamiteux et la tentation est grande de chercher à reporter la faute sur les autres. Les USA comptent aujourd’hui un total de 8 millions de personnes infectées, dont 220 000 morts. Le mois de septembre 2020 a ainsi vu la tenue de la 75ème Assemblée générale de l’ONU au cours de laquelle le président américain s’est piteusement illustré, provoquant une virulente contre-attaque de la Chine. Celle-ci résuma d’abord le discours du président Trump de la manière suivante : « 7 minutes d’absurdités, ou comment les États-Unis ont perdu leur apparence de grand pays » :
« Ceux qui sont au pouvoir méprisent la vie et ne respectent pas la science, faisant de 200 000 vies une simple note de bas de page sur « l’échec américain ». Pour de petits intérêts bassement électoraux, un petit nombre d’hommes politiques américains ne cessent de forger des rumeurs pour discréditer la Chine dans une tentative de se soustraire à leurs propres responsabilités. Le discours de Donald Trump à l’Assemblée générale des Nations Unies le 22 septembre n’était rien de plus qu’une nouvelle astuce pour faire porter le chapeau à d’autres. La BBC et d’autres médias ont souligné que les électeurs nationaux sont le public cible du président américain. « C’est un discours électoral de Trump. En s’attaquant à la Chine, il tente de détourner l’attention de son incapacité à lutter contre l’épidémie ». (…) Le 11 septembre, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté à une écrasante majorité une résolution appelant à l’union dans la lutte contre l’épidémie. Les États-Unis ont voté contre cette décision de manière arbitraire, se sont rangeant du côté opposé de 169 pays. (…) Aucun pays n’a le droit de dominer les affaires mondiales et de contrôler le destin d’autres pays. La communauté internationale est depuis longtemps sortie de la jungle et les États-Unis devraient se réveiller de leurs propres rêves. Ce forum solennel des Nations Unies ne peut être ainsi méprisé, et les pays du monde entier ne sauraient endurer plus longtemps une telle volonté d’intimider les autres ».
Et la presse officielle chinoise d’ajouter que cette tribune n’était pas « une plate-forme faite pour répandre des « virus politiques » » :
« Alors que les dirigeants de la plupart des pays et des organisations internationales appellent au multilatéralisme et renforcent la solidarité et la coopération pour relever conjointement les défis mondiaux, les États-Unis se situent à l’opposé du courant dominant international, répandant un « virus politique » qui fait fi des faits, répand des rumeurs, se livre à des provocations et formule des accusations sans fondement, accuse la Chine sans raison et empoisonne l’environnement de coopération anti-épidémie internationale. Il s’agit d’une extension d’une série de spectacles politiques maladroits de certains politiciens américains ainsi qu’une manifestation d’hégémonie et d’intimidation. Le virus ne connaît ni frontières ni races et peut apparaître dans n’importe quel pays. Si l’épidémie a d’abord été signalée par un certain pays, cela ne signifie pas que l’agent pathogène est originaire de ce même pays. Le dépistage des virus est un problème scientifique sérieux et doit être professionnel, rationnel et responsable. Michael Ryan, chef du projet d’urgence sanitaire de l’OMS, a déclaré que sur la base de ses plus de 25 ans d’expérience, le « patient zéro » ne provient pas toujours du premier groupe d’épidémie, mais était souvent présent avant le déclenchement de l’épidémie, peut-être d’un autre endroit. À l’heure actuelle, le suivi technique des cas dans certains pays a utilisé des faits pour montrer que l’émergence du nouveau coronavirus est plus précoce que ce qui a eu lieu en Chine. La Chine s’oppose fermement à la politisation et à la stigmatisation de l’épidémie et continuera de participer activement à la recherche scientifique mondiale sur la traçabilité du virus. La Chine a consenti de grands sacrifices et fait d’immenses efforts pour contrôler l’épidémie dans un laps de temps relativement court. De manière ouverte, transparente et responsable, la Chine s’est acquittée activement de ses obligations internationales. Elle a informé de manière proactive l’Organisation mondiale de la santé et les pays et organisations régionales concernés de la situation épidémique dès que possible, et publiée des informations telles que la séquence génétique du nouveau coronavirus dès que cela a été possible ».
Et la Chine d’enfoncer le clou par la voix de son représentant permanent auprès des Nations Unies, Zhang Jun, qui a immédiatement répondu aux accusations lancées par les USA contre son pays concernant la gestion du COVID-19, les USA souhaitant qu’elle soit tenue pour responsable de sa propagation :
« Malheureusement, nous entendons une fois de plus les États-Unis faire des bruits qui sont en contradiction complète avec l’atmosphère de la réunion… La Chine rejette et s’oppose résolument aux accusations sans fondement des États-Unis. (…) Depuis quelques temps, certains politiciens américains n’ont de cesse d’attaquer les autres pays et les organes de l’ONU. Abusant de la plateforme des Nations Unies et de son Conseil de sécurité, les États-Unis s’efforcent de répandre « virus politique » et désinformation, créant confrontations et divisions en tous genres. Ce genre de pratique n’aidera pas à vaincre le virus, mais perturbera au contraire gravement les efforts conjoints de la communauté internationale pour lutter contre la pandémie. (…) Je dois dire que trop, c’est trop. Vous avez déjà créé suffisamment de problèmes dans le monde. (…) La Chine a été le premier pays au monde à être touché par l’épidémie de COVID-19, et la chronologie de sa riposte au virus est tout à fait claire. Sous la direction du Parti communiste chinois, le peuple chinois s’est uni pour lutter contre le coronavirus, et tout le monde a conscience des grands efforts et des sacrifices consentis par la Chine dans ce domaine. La contribution de la Chine à la bataille mondiale contre la pandémie est également reconnue par tous. (…) Les États-Unis doivent comprendre que leur échec à gérer le COVID-19 est entièrement leur faute. (…) Pourquoi les États-Unis, qui disposent des technologies et des systèmes médicaux les plus avancés au monde, sont le pays avec le plus de cas et de décès confirmés ? Beaucoup de pays ont été touchés par la pandémie à peu près au même moment, mais ont déjà réussi à contenir le virus ; pourquoi les États-Unis n’y ont-ils pas réussi ? Selon les données officielles fournies par les États-Unis eux-mêmes, leurs groupes minoritaires enregistrent un taux plus élevé ̶ et même disproportionné par rapport au reste de la population ̶ d’infection et de mortalité. Pourquoi ? Quelle en est la cause fondamentale ? (…) Avant d’accuser les autres, les politiciens américains devraient peut-être donner des réponses honnêtes à ces questions. Si quelqu’un doit être tenu pour responsable, ce sont avant tout certains politiciens américains eux-mêmes. (…) Les États-Unis doivent comprendre que blâmer les autres ne résoudra pas leurs propres problèmes. Tous les pays rencontrent des problèmes sur la voie du développement. Et ces problèmes doivent d’abord et avant tout être résolus par leurs propres efforts. En faisant porter la responsabilité à autrui, ou « en mentant, en trichant et en volant », on ne résout aucun problème, on ne fait que dériver dans la mauvaise direction. (…) Les États-Unis s’opposent actuellement à l’ensemble de la communauté internationale, et sont complètement isolés. Il est temps pour eux de se réveiller. (…) Les États-Unis doivent mettre un terme à leurs manigances politiques, cesser de vouloir étiqueter ou politiser le virus, se concentrer sur la lutte contre le virus sur leur territoire, et soutenir le rôle des Nations Unies et de l’Organisation mondiale de la santé ».
Ci-contre, une couverture récente du magazine américain Time, « 200 000 morts : l’échec à l’américaine ». Répertoriant le nombre de décès quotidiens enregistrés aux USA depuis la fin février jusqu’au 8 septembre, cette couverture a été reprise le 22 septembre par la presse officielle chinoise sous le titre « Le cap des 200 000 morts franchi : c’est « l’échec d’un pays » » :
« La presse américaine l’appelle « l’échec d’un pays » : l’échec du leadership aux différents niveaux et des différents partis politiques, l’échec dû au manque de confiance globale sur les scientifiques et les professionnels et à l’individualisme profondément ancré dans la culture, ainsi qu’à « notre vision de la vie ». Ce qui s’est passé depuis plus de 8 mois n’a fait que confirmer ce jugement. Au début de l’épidémie, des politiciens américains ont dit que « c’était rien d’autre que la grippe » : Les États-Unis étaient à la traîne sur les tests et le suivi de contacts étroits. Les États étaient encouragés à s’ouvrir le plus rapidement possible. Les scientifiques ont été muselés. (…) Trump était conscient de la dangerosité du virus des semaines avant le premier cas confirmé aux États-Unis. Cependant, le locataire de la Maison-Blanche a publiquement minimisé le danger du virus à plusieurs reprises. Le chaos provoqué par le manque de leadership a désorienté les efforts contre l’épidémie aux États-Unis. (…) Les Nations Unies ont fourni l’assistance humanitaire au pays le plus riche, qui est devenu un pays mendiant en plein chaos. L’absurdité sera enregistrée dans l’histoire et elle persiste dans la réalité. Le président Trump a évoqué récemment « l’immunité collective ». Le secrétaire d’État Mike Pompeo est obsédé par « la nouvelle guerre froide » qu’il avait fabriquée lui-même. Selon un sondage publié par l’Associated Press le 20 septembre, le taux de soutien pour la réponse à l’épidémie du gouvernement américain s’élève seulement à 39%. Depuis 8 mois, la Maison-Blanche n’a jamais changé sa façon de traiter l’épidémie qui consiste à faire porter la responsabilité à d’autres alors que la lutte contre l’épidémie aux États-Unis est peu efficace. Ce qui a changé, c’est le bilan de mort qui ne cesse de s’alourdir. Mais ce ne sont pas simplement des chiffres, mais des vies humaines. (…) Quand la vie s’éteint, comment réaliser les rêves ? La vie humaine est la plus précieuse. Le droit à la vie et à la santé est le droit de l’homme qui passe avant tout. La disparition de plus de 200 000 vies pourra-t-elle alerter des dirigeants américains qui « négligent la vie » ? ».
Voilà pour ce qui concerne l’essentiel de la réponse « diplomatique » chinoise aux USA en ce qui concerne la pandémie du COVID-19… à l’heure où le président américain lui-même l’a contracté ! Non, ce ne sont pas les millions d’américains recensés pour avoir contracté le COVID-19 depuis le début de l’année ni les centaines de milliers d’entre eux à en être décédés qui ont permis au président Trump de comprendre que le COVID-19, s’il n’était certes pas Ebola, n’était pas non plus ni une grimpette, ni un canular, mais le fait qu’il ait lui-même dû non seulement accepter un petit séjour hospitalier, mais aussi, de l’aveu de ses médecins, recevoir à deux reprises une supplémentation en oxygène afin de faire remonter le taux de saturation en 02 dans son sang… Ce n’est à l’évidence que justice d’avoir vu le président Trump expérimenter, au moins partiellement, les conséquences concrètes de son propre laxisme et de son mépris pour la défense de la vie ! Reste pour lui à expérimenter les conséquences concrète d’une autre de ses actions : la flambée protectionniste US qui a conduit à l’affaiblissement de la croissance de l’économie américaine en 2019…
Eh oui, si le milliardaire Donald Trump s’est placé à la tête de la Guerre Froide 2.0 contre la Chine, ce n’est évidemment pas pour défendre le petit peuple américain qui a depuis si longtemps tant de mal à joindre les deux bouts, mais parce qu’au cours des dernières années, la « crise de développement » US a été synonyme pour lui d’un bien maussade climat des affaires ! Il n’est naturellement pas le seul richard américain dans ce cas… Voilà sans aucun doute la raison profonde du tournant protectionniste américain des dernières années ! Mike Pompeo, le chef de la « diplomatie » US, déclarait dernièrement ceci :
Certes, les impérialistes occidentaux ont nourri Pékin de capitaux et de technologies, mais ce sont les produits manufacturés chinois qui ont en retour, des décennies durant, nourri l’économie de bazar occidentale ! Manichéisme, quand tu nous tiens ! Le pitbull anglo-saxon, décidémment bien ingrat, n’hésite donc pas également à mordre la main qui l’a nourri… L’Occident enrage aujourd’hui de voir « sa » créature lui échapper complètement, voilà le pourquoi de la Guerre Froide 2.0 contre la Chine !
Au lendemain de la fermeture du consulat chinois à Houston (Texas), qualifié par Mike Pompeo de « plaque tournante de l’espionnage et du vol de propriété intellectuelle », une mesure inédite depuis l’établissement des relations diplomatiques sino-américaines en 1979, le chef de la diplomatie US appelait « le monde libre » à « triompher » de la « nouvelle tyrannie » incarnée par la « Chine communiste »… La riposte chinoise ne se fit pas attendre : le ministère chinois des Affaires étrangères déclara que les États-Unis avaient provoqué « unilatéralement » un grave incident, sur la base d’accusations « farfelues » et « sans fondement » autre que celui d’une pure « provocation politique » en demandant soudainement à la Chine de fermer son consulat général de Houston en violation du droit international, incident dont « la responsabilité incombe entièrement aux États-Unis ». En guise de « réponse légitime et nécessaire aux actes déraisonnables des États-Unis », la diplomatie chinoise informa l’ambassade des États-Unis en Chine que la Chine avait décidé de révoquer l’autorisation d’établissement et de fonctionnement du consulat général des États-Unis à Chengdu et présenta ses exigences spécifiques à la cessation de ses activités. Trois jours plus tard, les autorités chinoises déclaraient que le consulat général des USA à Chengdu avait été fermé et que la Chine avait « repris possession des lieux ». Par la voix du ministère russe des Affaires étrangère, la diplomatie russe témoigna sans surprise de son complet soutien à la Chine, qualifiant « d’acte hégémonique la décision américaine de fermer le consulat de Chine à Houston » et jugeant que ce nouveau dérapage américain « contredisait directement les valeurs que Washington prône à travers le monde depuis longtemps » tout en étant symptomatique des « tactiques de pression utilisées précédemment par les États-Unis contre nombre de pays ». Test réussi pour l’alliance sino-russe qui avait promis, deux semaines auparavant, de « se soutenir mutuellement et fermement » afin de « préserver leurs souverainetés respectives »… évidemment face à l’axe du mal atlantiste ! Ce dernier, de son propre aveu irrité par sa « longévité au pouvoir sans égal à Moscou depuis Joseph Staline », s’attacha sans surprise à dépeindre le référendum russe comme un « coup d’État constitutionnel »…
Il est vrai qu’en Occident, la « démocratie » ploutocratique des banquiers et des politiciens aujourd’hui au bord du gouffre dénie d’ordinaire aux esclaves salariés le droit d’être consultés directement sur des questions touchant aux revenus ou aux thèmes de société, en dehors des échéances électorales pipées où sévissent des bonimenteurs professionnels qui savent d’emblée que leur politique profondément hostile aux intérêts populaires les plus fondamentaux ne leur permettra pas de faire plus d’un mandat…
Par la voix de son Président, la Chine apporta évidemment son soutien indéfectible à la réforme constitutionnelle russe, sanctionnée par un référendum au résultat équivoque : sur les 65 % de russes s’étant déplacés, 78 % s’étaient prononcés en faveur de la possibilité pour Vladimir Poutine de se présenter aux prochaines élections présidentielles de 2024. La continuité de la gestion des affaires par l’administration Poutine offre assurément le meilleur gage de stabilité pour la stratégie internationale de l’alliance sino-russe : « Nous avons besoin de stabilité et de temps », avait déclaré Vladimir Poutine dans son discours de remerciements aux électeurs.
« M. Xi a rappelé que fin juin, la Russie avait organisé un défilé militaire réussi sur la place Rouge afin de célébrer le 75e anniversaire de la victoire de la Grande Guerre patriotique, prouvant ainsi au monde entier sa ferme résolution de faire vivre le souvenir de l’histoire et de garantir la paix. Récemment, la Russie a procédé à un référendum sans incident et adopté à une large majorité une série d’amendements constitutionnels, a indiqué M. Xi, ajoutant que ce référendum reflétait pleinement le soutien du peuple russe à son gouvernement ainsi que son approbation de la philosophie de gouvernance de son gouvernement. La Chine soutiendra fermement, comme toujours, la voie de développement de la Russie qui correspond à ses propres conditions nationales et la soutiendra résolument dans l’accélération de son développement et de sa revitalisation, a-t-il dit ».
Les derniers mois ont également vu la Russie être directement récemment impliquée au sujet de la piètre farce occidentale qu’est l’affaire Navalny ̶ laquelle fournira avant tout le prétexte aux roquets atlantistes fondamentalistes européens impliqués dans le projet de gazoduc Nordstream 2, qui avait commencé à semer de profondes graines de discorde entre les USA et l’Allemagne, pour éventuellement y mettre un terme et ainsi contenter les USA qui voulaient l’enterrer sans pour autant complètement perdre la face sur le plan international (du moins en théorie…) Sans doute le prix à payer pour avoir osé opposer une fin de non recevoir à la grotesque proposition de Mike Pompeo d’une « alliance des démocraties » (incluant la Russie…) « contre la Chine » :
« S’étonnant du ton de la déclaration faite le 23 juillet par Mike Pompeo au sujet de la Chine, la porte-parole de la diplomatie russe a souligné que Moscou envisageait de poursuivre son partenariat avec Pékin, qu’elle considère comme un facteur important de stabilisation de la situation internationale. Moscou perçoit les propos du secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qui avait proposé le 23 juillet de créer « une nouvelle alliance de démocraties » pour contrer la Chine, comme une tentative d’« enfoncer un coin » entre la Russie et l’empire du Milieu, a déclaré la porte-parole de la diplomatierusse, Maria Zakharova ».
Que l’impérialisme US en soit réduit à s’abaisser à tendre la main à la Russie (dont les élites US ont toujours souhaité la destruction, en tant que pays socialiste comme en tant que potentiel rival impérialiste), montre à quel point la montée en puissance internationale de l’impérialisme chinois est jugée comme critique à Washington dans le contexte contemporain d’une crise économique majeure de l’Occident !
Source: Lire l'article complet de Réseau International