Campagne de dons – Septembre-Octobre 2020
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Lundi matin, des manifestants se sont réunis sur la place centrale de Bichkek, capitale du Kirghizistan, où se situent le Parlement National et le Palais Présidentiel (Maison Blanche). Plus de 2 000 personnes ont protesté contre les résultats des élections législatives qui se sont tenues le dimanche 4 octobre et qui ont vu s’affronter 16 partis au total pour 120 sièges au parlement.
De violentes escarmouches ont eu lieu, opposant les manifestants aux forces de l’ordre kirghizes qui ont tant bien que mal tenté de repousser les protestants en utilisant des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des canons à eau. Les participants au rassemblement ont tenté de résister en jetant des pierres sur la police.
Les manifestants se présentent comme militants des partis n’ayant obtenu aucun siège au Parlement National. Ils exigent l’annulation des résultats du vote et un nouveau scrutin. Selon ces partis, les autorités ont utilisé des ressources administratives et soudoyé les électeurs tout au long de la campagne électorale. Bien sûr ces revendications ne sont pas sans rappeler les récents évènements qui se sont déroulés dans un autre État de l’ex-Union Soviétique, la Biélorussie, ainsi que ceux moins récents qui ont plongé l’Ukraine dans le chaos depuis maintenant 6 ans, pour ne citer que ces deux pays.
Le systématisme de ces mouvements de population fallacieusement qualifiés de « pro-démocratiques » au lendemain d’élections ne fait que confirmer la volonté sournoise de l’Occident de s’ingérer dans les affaires internes d’autres États dans le but de fragiliser le partenariat stratégique Russie-Chine et de compromettre la sécurité régionale.
Le Kirghizistan est un petit pays d’Asie Centrale, encadré par la Chine à l’est et au sud-est, le Kazakhstan au nord, l’Ouzbékistan à l’ouest et le Tadjikistan au sud-ouest. Le pays est totalement enclavé et ne possède pas d’accès à la mer. Il fait partie de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), dont il fut en 2001 l’un des membres fondateurs. À ce titre il est aujourd’hui pleinement impliqué dans l’Initiative Ceinture et Route chinoise qui le positionnerait au cœur de l’échiquier géopolitique du 21ème siècle. Une raison suffisante pour l’Occident pour y déployer ses forces déstabilisatrices destructrices qui usurpent aujourd’hui le qualificatif « pro-démocratiques ».
Révolution de couleur ?
Les élections législatives du 4 octobre ont vu la participation de quelque 56% des 3,5 millions d’électeurs inscrits. Selon la loi kirghize, seuls les partis ayant obtenu au moins 7% des votes peuvent siéger au parlement. Les groupes politiques doivent également franchir la barre des 0,7% dans chacune des sept régions du pays et dans les deux plus grandes villes, Bichkek et Och. Les premiers résultats indiquent que seuls quatre partis ont obtenu le nombre de votes nécessaires : « Birimdik » (« Unité ») avec 24,52% des voix, « Mekenim Kirghizistan » (« Kirghizistan indigène ») avec 23,89%, « Kirghizistan » avec 8,73% et « Butun Kirghizistan » (« Kirghizistan uni ») avec 7,11%. Les 12 autres partis n’ont pas dépassé le seuil des 7%.
Dès le lendemain, des manifestants ont envahi la place centrale de la capitale pour exprimer leur mécontentement et dénoncer des fraudes dans le scrutin. Le centre-ville de Bichkek a été submergé et des bruits de coups de feu et d’explosions se sont fait entendre pendant trois heures. Selon le ministère national de la Santé, les affrontements avec les forces de l’ordre ont fait 16 blessés, dont au moins deux policiers. RIA Novosti rapporte que l’un des dirigeants du parti kirghize « Ata Meken » et actuel député Janar Akayev a été blessé à la jambe.
Doit-on interpréter ces troubles comme la manifestation d’une culture de la révolte populaire très ancrée chez les Kirghizes, ou comme la énième tentative de l’Occident d’apporter le chaos aux frontières de son ennemi la Chine ?
Le député russe Mikhaïl Sheremet a déclaré à RIA Novosti : « Les élections ont été très démocratiques et civilisées. Toutes les exigences relatives à des élections transparentes ont été remplies. La concurrence entre les partis était élevée. Il n’y avait pas de conditions préalables ou de motifs de protestation. Je crois que les manifestations de masse sont une tentative de mener une révolution de couleur coordonnée depuis l’extérieur ».
Le Kremlin n’est plus dupe depuis bien longtemps et ses yeux sont à présent rivés sur les évènements au Kirghizistan.
« Je ne doute pas que nous voyons un exemple de la façon dont les forces extérieures tentent d’interférer dans les processus démocratiques qui se déroulent sur le territoire de nos plus proches voisins et alliés », a ajouté Sheremet.
Les résultats officiels des élections devraient être annoncés par la Commission Électorale Centrale au plus tard 20 jours à partir du jour du vote.
Nul doute que la Chine suit de très près l’évolution de cette situation aux portes du Xinjiang.
source : https://reseauinternational.net/
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