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article en 2 pages
par Taillisfée.
La sécurité alimentaire est le nouveau concept à la mode pour implémenter l’objectif ZÉRO FAIM dans le cadre des ODD (Objectifs du développement durable), leitmotiv que les grandes institutions, organismes internationaux et États industrialisés aiment à brandir complaisamment.
ET SI JE VOUS DIS, QU’EN L’ÉTAT ACTUEL DES CHOSES, JAMAIS L’AFRIQUE NI AUCUN PAYS DU SUD N’ATTEINDRA LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ?
Traditionnellement, lorsque des journaux et articles évoquent le sujet de la faim en Afrique, ils aiment essentiellement mettre l’accent sur les facteurs structurels et inhérents à l’Afrique : sécheresse, instabilité politique, enclavements, pauvreté, éducation insuffisante, institutions inefficaces, catastrophes naturelles, démographie galopante etc.
Étrangement, ils omettent intentionnellement ou pas, dans leur argumentaire de faire le liant avec des pratiques systémiques abusives : L’origine des difficultés économiques de l’Afrique, les mécanismes inéquitables institutionnalisés et par conséquent des dynamiques induites par ces pratiques.
Les lacunes internes des pays du sud sont pointées du doigt et les interventions extérieures, bien souvent occidentales, sont célébrées comme des victoires malheureusement mitigées, car plombées par les facteurs structurels du pays en question.
Mais la réalité est qu’aux difficultés structurelles s’ajoutent des mécanismes conjoncturels mis en place sciemment. Ces mécanismes sont souvent passés sous silence, alors que les pratiques sclérosantes qui en découlent participent à la fragilisation des économies du continent africain et par extension des pays du sud.
Mécanismes volontairement déstructurants sur les TERRES, LES SEMENCES, LES INFRASTRUCTURES ET LES MÉCANISMES MONÉTAIRES INCLUANT LES MARCHES BOURSIERS ET LES INVESTISSEMENTS.
Une fois que le contrôle total est pris sur ces paramètres et ses corollaires, toute affirmation de sécurité alimentaire perd son sens et révèle des buts pernicieux sur lesquels il est bon de lever le voile..
Or, En passant sous silence ces pratiques ou en minimisant leurs effets, experts et compagnie maintiennent les clichés, les raccourcis complaisants et les fausses solutions au réel problème. Ce qui n’est pas sans conséquence y compris pour les africains eux-mêmes quant à leur relation avec leur créativité, leur innovation;
Ici, je vais donc tenter de mettre en perspective certains faits saillants.
Les questions qui dérangent
Lorsque les articles, ou spécialistes parlent de la faim en Afrique, ces derniers insistent sur le fait que les problèmes du passé affectant l’Afrique sont devenus plus nombreux et pour cause.
Ce qui devrait nous questionner: Nombre d’organismes internationaux (FAO banque mondiale, USAID, FMI, NAFSN etc) ont pris des engagements pour soi-disant soutenir la sécurité alimentaire et accroitre les productions alimentaires des pays du sud. Or, au vu des résultats, force est de constater que depuis plus de 30 ans, la situation va de Charybde en Scylla. .
Selon l’indice de la faim dans le monde() en 2018, sur les 25 pays cités, les pays africains cumulent les indices graves.
Parmi eux et dans l’ordre de gravité, figurent donc La République Centrafricaine, Tchad, Yémen, Madagascar, Zambie, Sierra Léone, Haiti, Soudan, Liberia, Zimbabwe, Ouganda, Nigeria, Mozambique, République du Congo, Niger, Tanzanie, Angola, Guinée-Bissau, Éthiopie, Guinée, Rwanda et Mali. Tous des pays issus de la colonisation (française, britannique, lusophone).
Entre les différents programmes, d’ajustements, les aides au développement, les investissements, comment peut on expliquer qu’après tant d’années, non seulement la situation ne s’est pas améliorée mais pire encore, s’est aggravée? Ces organismes, flanqués d’experts ont confisqué subtilement les droits souverains des états et en ont pris les commandes sans y apporter des solutions effectives.
L’ensemble des pays africains auraient dû en tirer les leçons et se poser ce que je considère comme étant LA QUESTION :
Et si les solutions que ces états, organismes et institutions avaient mis en place n’étaient finalement pas pour mettre un terme au problème de la faim mais pour solutionner LEURS PROBLÈMES ? Abordées sous cet angle, beaucoup de situations vont recevoir un éclairage nouveau car le but est alors différent, les résultats aussi.
Et si le problème n’était pas la faim ? et si les partenariats organisés en réseaux mafieux avaient pour seule priorité le maintien de leurs acquis ?
Abordé sous cet angle, nous comprenons mieux pourquoi ces organismes et états s’enrichissent toujours plus alors que les pays du sud continuent de stagner.
Et si les problèmes des uns devenaient l’opportunité des autres ?
En marketing, cette affirmation prend tout son sens….face aux problèmes des uns, nous arrivons avec la solution adéquate.
Ce qu’on oublie souvent de dire, c’est que le marketing est fait pour créer des besoins, voire créer des problèmes et donner l’illusion de répondre à un besoin que nous n’avions pas précédemment et qui en devient par la suite, de trouver la solution à un problème qui n’existait pas..
Une Afrique repliée sur elle-même est une clientèle en moins, il était nécessaire de l’inclure dans le marché mais sous conditions car l’Afrique regorge de richesses.
Et si la pauvreté de l’Afrique, la faim en Afrique n’avait été juste UN ÉNORME PLAN MARKETING ?
Et si les difficultés des pays du sud servaient les intérêts aux pays occidentaux?
Afin d’initier la réflexion, je mets en balance le thème de la sécurité alimentaire.
Importance de la biodiversité
La sécurité alimentaire implique un accès et une utilisation efficace des semences, et des cultures variétales : on parle alors de BIODIVERSITÉ ALIMENTAIRE
Préserver la biodiversité est d’autant plus important que des écosystèmes entiers disparaissent et avec eux, végétaux, variétés agricoles et animaux.
Autour de la biodiversité alimentaire, s’articulent d’autres thèmes interdépendants comme la nutrition, la santé, le bien-être.
La diversité des aliments offre multitude de nutriments dont notre corps a besoin pour nous maintenir en forme et en bonne santé. Raison pour laquelle les aliments, leur qualité et leur diversité sont primordiaux.
Nombre de plantes (plantes potagères, plantes à épices, plantes aromatiques, médicinales) répondent à des besoins nutritionnels et participent au bon fonctionnement de notre organisme et de notre métabolisme.
Pour ce qui relève de la santé, les médecines traditionnelles et les savoirs d’antan, longtemps honnis et relégués au rang de folklore, retrouvent maintenant leur lettre de noblesse. La médecine D’Hippocrate perd de plus en plus de terrain face aux nombreux scandales qui ont émaillé la médecine chimique avec, pour conséquence, une inclination naturelle vers des médecines alternatives( Aromathérapie, phytothérapie, ostéopathie, ayurvédisme, diététique, naturopathie etc ).
Importance de la biodiversité au service de la nutrition
Les plantes médicinales, les fruits et légumes, les noix et les épices contiennent des phyto- nutriments, cad des molécules qui ont un impact régulateur sur le corps humain. Certains sont classés dans la catégorie des alicaments naturels et agissent comme des préventifs à de potentielles maladies ou dysfonctionnements de l’organisme (thé vert pour ses qualités antioxydantes, ail pour éviter les thromboses veineuses, etc)
Beaucoup de produits se sont vus alors artificiellement enrichis de nutriments censés être bénéfiques pour la santé. Ce sont alors des alicaments industriels.
Exemple : du lait enrichi en calcium ou en fer. On se souviendra du yaourt enrichi en bifidus condamné pour publicité mensongère.
Cette méthode d’enrichissement ou d’ajouts de nutriments aux aliments a donné lieu a beaucoup d’extrapolations.
La réalité est que cette méthode « d’enrichissement » limite l’absorption et que la biodisponibilité des nutriments reste très faible.
Sécurité alimentaire : 1 enjeu, 2 approches
La promotion de la sécurité alimentaire est revendiquée par deux catégories, les paysans et agriculteurs d’un côté et les états industrialisés, organismes, firmes multinationales d’un autre côté.
Selon la catégorie où on se place, le terme de sécurité alimentaire revêt deux sens différents, deux approches différentes, deux buts différents et donc deux résultats différents. Bien que tout ce beau monde s’affiche sous la même bannière !
Pour les paysans et agriculteurs des pays du sud, la sécurité alimentaire sous- tend la souveraineté alimentaire et ceci, pour assurer leurs propres moyens de production et de distribution.
Sécurité alimentaire et souveraineté alimentaire s’inscrivent donc à contre-courant des politiques agricoles basées sur les cultures de rente. La souveraineté alimentaire implique donc de dénouer les nœuds de la dépendance envers l’extérieur. Ce qui en soi est déjà un premier désaveu des mesures d’antan.
Quand il s’agit de l’Afrique, revendiquer sécurité et souveraineté alimentaire semble encore plus approprié puisque depuis des années, le continent africain est considéré comme un marché ouvert pour les européens et multinationales autant pour leurs richesses minières, que leurs ressources végétales.
Ainsi, décider de son orientation agricole permet une réappropriation de ses ressources et relève de la souveraineté alimentaire.
Si la finalité de la sécurité alimentaire est bien d’assurer les moyens de subsistance d’une population, le rôle des paysans est de nourrir en priorité leurs concitoyens. Ils doivent s’appuyer sur leurs ressources naturelles, savoir les exploiter à bon escient faire l’éventail de leurs écueils, puis si nécessaire les commercialiser au juste prix du marché et négocier l’approvisionnement de leurs besoins. La sécurité alimentaire du point de vue des paysans doit donc garantir l’accès à une nourriture à la fois sur le plan qualitatif et quantitatif. Elle doit être suffisante (on parle alors d’autosuffisance) pour assurer une vie saine et active, tout en tenant compte des habitudes alimentaires du pays.
En ce sens, le pays en question doit jouir de sa propre souveraineté alimentaire pour faire les choix adéquats selon la connaissance de sa terre et de son écosystème, de ses attentes, de ses objectifs.
La souveraineté alimentaire est le droit des pays de définir leur propre politique agricole et alimentaire, de protéger et réglementer leur production et leurs échanges agricoles avec un objectif de développement durable et de déterminer leur degré d’autonomie alimentaire, dans des conditions de travail et de rémunération décentes.
La souveraineté alimentaire des pays du sud impliquerait que ces derniers puissent commercer d’égal à égal car un pays qui cultive ses propres aliments, diversifie ses propres produits agricoles peut NOURRIR SA POPULATION, et par la suite s’imposer sur le marché, et distribuer ses produits de façon équitable.
La souveraineté alimentaire nécessite le développement et la protection d’une agriculture familiale et des marchés de proximité moyennant, si nécessaire, des protections tarifaires.
La Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale, lors du sommet mondial de l’alimentation de 1996, réaffirme le droit de chaque être humain d’être à l’abri de la faim et d’avoir accès à une nourriture saine et nutritive : En ce sens, avoir accès à une nourriture saine ne définit pas les moyens. Ici, il est juste précisé qu’une population doit pouvoir avoir accès à de la nourriture.
La souveraineté alimentaire doit-être un droit inaliénable. La sécurité alimentaire, le droit à l’alimentation embrasse les domaines des droits de l’homme. Droits qui sont allègrement bafoués.
Maintenant du point de vue des États industrialisés et des divers organismes et institutions, que revêt l’enjeu de la sécurité alimentaire ?
Le respect de la sécurité alimentaire et par extension de la souveraineté alimentaire, politique et économique des pays du sud s’inscrit en rupture totale avec les orientations libérales mises en œuvre par l’OMC.
Raison pour laquelle peu des pays du sud bénéficient d’une souveraineté politique et économique réelle.
La sécurité alimentaire du point de vue des entreprises occidentales et des états européens ne peut accepter la souveraineté alimentaire des pays du sud. Il y va de leur balance commerciale, il y va de leurs investissements, il y va de leurs finances, il y va de la survie de leurs actionnaires, il y va de leurs sources d’approvisionnement !
La Sécurité alimentaire du point de vue occidental et lobbies équivaut à l’accès sans restriction aucune, aux terres fertiles du sud et à leurs ressources, et ceci par le biais de politique agricole commune.
Voila pourquoi, lorsque l’OMC et autres organismes évoquent la sécurité alimentaire, il ne s’agit pas d’assurer l’autosuffisance et la satisfaction des besoins élémentaires des pays du sud mais d’assurer la sécurité de leurs approvisionnements, par le biais des ressources naturelles des pays africains.
Donc le terme sécurité alimentaire revêt différentes réalités lorsqu’il est mis en œuvre par et pour des paysans et lorsqu’il est évoqué par des multinationales ou autres organismes affiliés.
Donc pour les pays du sud la sécurité alimentaire signifierait la souveraineté alimentaire, politique et économique.
Pour les pays industrialisés, la sécurité alimentaire signifie un accès illimité aux ressources des pays du sud.
Donc la question est : de quelle sécurité alimentaire parlons nous ?
Mais selon celui qui évoque la sécurité alimentaire, le terme prend alors un sens différent et par extension, les actions et les bénéficiaires le seront également.
Le scénario de la faim : l’origine
Qui dit nutrition, dit agriculture.
Or Les politiques agricoles de ces dernières années ont donné la primeur (pardonnez le jeu de mots) à la quantité au détriment de la qualité nutritionnelle.
Stratégie bien élaborée, il fallait convaincre l’ensemble du monde paysan de la nécessité d’une agriculture plus industrialisée et moins segmentée. Brandir la menace de l’explosion démographique et de l’impossibilité de subvenir aux besoins les plus élémentaires fut un merveilleux coup marketing. Aucune allusion faite aux échanges disproportionnées, aux manipulations diverses. Non, les agriculteurs des pays du sud devaient porter à eux seuls, sur leurs épaules l’avenir du monde et la capacité à nourrir l’ensemble de la population. L’Afrique est un continent très riche en ressources naturelles.
Le problème des pays du nord, organismes et institutions était donc d’avoir un accès illimité aux ressources de l’Afrique inexploitées, sous-exploitées ou mal exploitées.
Cependant, il ne fallait pas diffuser l’image d’une Afrique riche, mais bel et bien pauvre afin de pouvoir intervenir dans ces pays et avoir les mains libres pour soutirer leurs richesses.
Là, à grands renforts de photos d’enfants sujets à la malnutrition, d’enfants décharnés, envahis de mouches, cloitrés dans des camps, les sociétés occidentales bien pensantes, aidées par des ONG ont agité le spectre de la faim et de la malnutrition. Les sauveurs sont donc venus à la rescousse.
Une fois le postulat intégré et accepté, des accords et arrangements plus ou moins opaques entre pays du nord et pays du sud ont dessiné un avenir funeste pour les agriculteurs et les paysans locaux.
Ces derniers ont adopté les monocultures (mais, blé, riz, soja, palme etc ) au détriment de leurs cultures vivrières. Les monocultures devaient donc permettre une augmentation significative des produits cultivés et ainsi sustenter plus de personnes.
Malheureusement, les monocultures, ont non seulement accru la dépendance économique des pays producteurs envers les pays du nord mais ont, de surcroît appauvri leurs terres et uniformisé leurs régimes agricoles et alimentaires. La perte de biodiversité et par extension la biodiversité agricole a amené un appauvrissement nutritionnel sans précédent. En un siècle, les trois quarts des variétés de fruits et légumes ont disparu.
Le résultat est alarmant : Non seulement, ce mode de production n’a pas nourri l’ensemble de la population, a appauvri les régimes nutritionnels de l’ensemble des populations mais les monocultures ont aggravé les goulets d’étranglements déjà présents de bon nombre de pays du sud.
Au problème de la « faim » s’ajoutait l’insuffisance nutritionnelle. Le problème était crée, il fallait donc là encore trouver des solutions et faire appel à la générosité et aux solutions des pays riches.
En effet, la perte de biodiversité et par extension de la biodiversité agricole a amené un appauvrissement nutritionnel sans précédent.
Sécurité alimentaire en trompe-l’œil
Aujourd’hui pour amoindrir la faim et la pauvreté nutritionnelle, la Biodiversité alimentaire remet en avant les semences, la variété des plantes et autres organismes utilisés pour l’alimentation.
Promouvoir la biodiversité agricole ou alimentaire est certes, un impératif face aux grands enjeux alimentaires et nutritionnels actuels, mais ne pas évoquer ou ne pas introduire dans l’équation les notions de justice économique revient tout simplement à reproduire les mêmes erreurs sans en changer le terreau (là encore, expression utilisée sciemment). Car peu importe la forme si le fonds est le même, et c’est là où le bât blesse.
Raison pour laquelle soutenir la biodiversité agricole devrait être également l’occasion de reconnaître et valoriser les connaissances traditionnelles, de GARANTIR LES DROITS DES COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES ET TRADITIONNELLES et assurer la résilience des producteurs alimentaires. Or le brevetage du vivant nous démontre que quelque soient les solutions adoptées, quelque soit la diversification des paysages agricoles et les initiatives, tant que la finalité est l’accaparement, l’exploitation, nous pourrions multiplier les pains du Christ que cela ne modifierait pas la donne.
Pour rappel, concept de sécurité alimentaire est apparu dans les années 1970.
Parlons de multiplication de pains :
De 1990 à 2010, la production alimentaire de l’Afrique a augmenté mais la volatilité des prix des denrées alimentaires (voir ci-dessous) a condamné malgré tout de nombreux agriculteurs africains à une plus grande pauvreté.
LA PRODUCTION ALIMENTAIRE DES PAYS DU SUD AUGMENTE MAIS LES PAYSANS S’APPAUVRISSENT ! Cherchons l’erreur !
La sécurité alimentaire version OMC a revêtu des approches dont les résultats sont contestables :
– Tout d’abord L’agriculture contractuelle qui fut catastrophique pour les économies locales et pour les agriculteurs, qui étaient soit « incités » à délaisser leurs cultures vivrières au profit des cultures de rente (mais, riz , soja, café, cacao huile de palme, etc) soit devenaient de simples ouvriers agricoles sur leurs propres terres (travail forcé bien souvent).
Dans le cas d’une conversion aux cultures de rente, les agriculteurs ont du s’endetter massivement afin d’acquérir des produits phytosanitaires onéreux qui en outre ont eu l’effet pervers d’épuiser voire de stériliser leurs terres.
L’un dans l’autre, force est de constater qu’ils ont perdu le contrôle sur leur production, le choix des cultures et la façon de les produire.
En abandonnant toute possibilité de produire la nourriture destinée à leurs familles, à leur communauté, les paysans et agriculteurs ont également perdu au fil du temps, leur filet de sécurité. Par contre ils ont assuré la sécurité financière des firmes multinationales telles que les entreprises de pesticides.
Pour asseoir cette agriculture destinée exclusivement à l’exportation, les négociations commerciales ont largement enfoncé le clou de la sujétion: les agriculteurs souvent en position de faiblesse, parfois illettrés ou ne maîtrisant pas les arcanes du droit, du commerce, et la manière dont les prix sont fixés, les négociations ont alors pris des allures d’arnaque bien ficelées, avec à la clé des négociations assorties souvent de clauses au bénéfice de l’acheteur. Quant aux états, certains n’ont pas eu le choix face à des chantages économiques odieux (cf En Afrique, les aides se paient en OGM)
Les pays du sud, ont donc perdu leur souveraineté alimentaire, et leur indépendance économique.
La sécurité alimentaire version OMC et multinationales ne sont que des paravents pour continuer encore et encore de piller et assujettir les pays par des moyens détournés et par des complexifications faites pour leurrer les « clients » cad les pays africains.
Posons alors un regard circulaire sur les dynamiques corrosives qui gangrènent l’agriculture paysanne du sud et les initiatives locales : Les solutions ne sont pas adaptées parce que l’un pense à nourrir sa communauté, et l’autre pense à s’enrichir sur le travail et les ressources des communautés autochtones.
En matière de politique agricole, l’Europe n’a aucun intérêt à laisser les pays du sud, détenteurs et producteurs de grandes ressources naturelles, minières etc, à être autosuffisants.
Sinon, où et comment écouler les marchandises européennes, où et comment acquérir les ressources manquantes au plus bas prix ?
Comment États, lobbies et multinationales ont réussi ce formidable tour de passe-passe pour entraver toute possibilité d’autonomie alimentaire ? En imposant leur mainmise et en structurant subrepticement des rouages tentaculaires autour des agricultures africaines et ce depuis plus d’une cinquantaine d’années.
En toile de fond, des plans d’ajustement structurels, des traités, conventions, partenariats injustes, grandes déclarations qui ne sont qu’un marché aux illusions.
L’Afrique est le continent le plus riche naturellement mais le plus pauvre économiquement tout en restant, et cela depuis des années, importatrice nette de denrées alimentaires.
Le préalable à la sécurité alimentaire : la souveraineté alimentaire
La souveraineté alimentaire est le droit des pays de définir leur propre politique agricole et alimentaire, de protéger et réglementer leur production et leurs échanges agricoles avec un objectif de développement durable et de déterminer leur degré d’autonomie alimentaire, dans des conditions de travail et de rémunération décentes.
Lorsque les moyens d’action deviennent les blocages
Pour sécuriser leur production alimentaire, les villageois et communautés ont besoin de terres, de semences et d’investissements pour donner de l’élan à leur production et moderniser leurs infrastructures.
Or là encore, les firmes multinationales, états et organismes agissent en facteurs bloquants, noyautant et déstabilisant toute initiative afin de maintenir l’assujetissement des pays du sud aux besoins des pays du nord :
Ce sont justement sur ces paramètres qu’il nous faut ouvrir les yeux avec lucidité, et sans faux-semblants.
Source: Lire l'article complet de Réseau International