Des kilos de déchets pêchés dans le fleuve Saint-Laurent

Des bouteilles d’eau, des pailles, un coffre-fort, des DVD pour adultes XXX et d’innombrables mégots de cigarettes : voilà une partie de la récolte de la grande corvée de nettoyage du fleuve Saint-Laurent qui a eu lieu samedi.

Dans plusieurs parcs de l’île de Montréal, sous un soleil radieux, des bénévoles se sont activés, sur terre comme sous l’eau, à retirer les déchets qui encombrent le fleuve et ses berges.

C’était la première Journée du fleuve organisée par Mission 100 tonnes, le Regroupement des Éco-quartiers avec le soutien financier de la ville de Montréal.

À eux se sont joints les créateurs de L’opération nettoyage 360° — une campagne portée par l’exploratrice et documentariste Nathalie Lasselin (Urban Water Odyssey), Mission 100 tonnes et le GRAME (Groupe de recommandations et d’actions pour un meilleur environnement).

Au parc Saint-Louis, dans l’arrondissement de Lachine, une centaine de bénévoles, munis de seaux et de pinces à déchets, sillonnaient les alentours samedi matin, ramassant tout sur leur passage. Il y avait des familles, des groupes d’amis venus donner un coup de main après leur promenade en vélo, et des gens, seuls, beaucoup participant pour la première fois.

Ils venaient porter leurs seaux remplis, surveillant avec enthousiasme le poids des déchets récoltés.

En milieu d’après-midi, fin de matinée, 245 kilos avaient déjà été recueillis.

Les organisateurs se réjouissaient du nombre de citoyens présents samedi, dans ce joli parc rempli de fleurs, traversé par une piste cyclable.

Parmi les objets inattendus ramassés se trouvaient un coffre-fort, une statue hindoue, de nombreux bas et un miroir dans un cadre de bois.

Certains déchets étaient malheureusement trop courants : des bouteilles et canettes de toutes sortes, des gobelets de café, des emballages de bonbons et de chips, et des tas de petits morceaux de plastique provenant d’une multitude d’objets.

Et comme le parc Saint-Louis accueille les pêcheurs sur son quai, beaucoup de morceaux de filets de pêche ont été retrouvés dans les buissons.

« Il y a plein de bouteilles de bière entre les roches ! », s’est exclamée une jeune bénévole.

Les plus gros morceaux, dont de longues barres de métal, ont été sortis des eaux par les 12 plongeurs présents.

« Pour eux, c’est une chasse au trésor », s’est exclamée Catherine Houbart, la directrice par intérim de Grame, présente samedi dans le parc.

Mais ils ont retiré moins de gros objets que lors des dernières opérations de nettoyage : l’an dernier, une motocyclette entière, des vélos, plusieurs pneus et des pancartes de signalisation routière ont été enlevés du fleuve.

Sauf que c’est la troisième opération de nettoyage des abords des quais de Lachine, a souligné Mme Houbart, ce qui peut expliquer qu’il y ait moins d’objets.

L’activité de nettoyage sert à enlever les déchets, mais aussi à sensibiliser la population, a expliqué Femke Bergsma de chez Grame, qui y travaille comme coordonnatrice de l’Éco-quartier de Lachine, devant le kiosque de l’organisme installé près du quai.

« C’est une action de sensibilisation, pour que les gens se rendent compte qu’il y a beaucoup de déchets et pour qu’ils ne jettent plus rien par terre à l’avenir », a-t-elle décrit, ajoutant que l’opération protège de même coup les poissons, les tortues, et les canards, nombreux à se faire dorer au soleil dans le parc samedi.

« Le plastique reste vraiment longtemps dans la nature, jusqu’à 400 ans », souligne-t-elle.

L’événement de samedi s’inscrivait aussi cette année dans le cadre de la Journée mondiale des nettoyages / World Cleanup Day.

Les Éco-quartiers et Mission 100 tonnes poursuivent leur mobilisation en septembre et en octobre, notamment à Verdun, Ville-Marie, Montréal-Nord, LaSalle, le Sud-Ouest et l’île Bizard.

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À propos de l'auteur Le Devoir

Le Devoir a été fondé le 10 janvier 1910 par le journaliste et homme politique Henri Bourassa. Le fondateur avait souhaité que son journal demeure totalement indépendant et qu’il ne puisse être vendu à aucun groupe, ce qui est toujours le cas cent ans plus tard.De journal de combat à sa création, Le Devoir a évolué vers la formule du journal d’information dans la tradition nord-américaine. Il s’engage à défendre les idées et les causes qui assureront l’avancement politique, économique, culturel et social de la société québécoise.www.ledevoir.com

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