Sérieux avertissement au PQ qui peine à rembourser ses dettes

Sérieux avertissement au PQ qui peine à rembourser ses dettes

Selon les derniers états financiers obtenus par Radio-Canada, la situation est tellement précaire que les comptables chargés de l’audit lui envoient une forme de mise en garde. Tout porte à croire qu’ils pourraient même mettre en doute sa survie et rédiger un rapport défavorable dès l’an prochain si le parti n’arrivait pas à renverser la tendance.

Les notes inscrites dans le document peuvent être interprétées comme une lumière jaune, puisque plusieurs éléments tendent à démontrer que le Parti québécois se dirige tout droit vers un gouffre financier, à moins qu’il ne parvienne à freiner l’hémorragie.

L’auditeur, la firme Mallette S.E.N.C.R.L., souligne entre autres que le parti n’a pas respecté le calendrier de remboursement du capital de ses emprunts. Par exemple, il n’a pas remboursé les sommes de 40 000 $ et de 10 000 $ qu’il devait rembourser respectivement en octobre et décembre 2019. Ce n’était pas la première fois que le PQ ne remplissait pas ses engagements financiers, comme le montre le document. L’année précédente, en 2018, il n’a pas été en mesure non plus de rendre certaines sommes pour lesquelles il a finalement dû renégocier les termes.

De plus, l’auditeur indépendant note que les dépenses du parti sont beaucoup plus importantes que les revenus depuis 2012. Parmi les dépenses, on remarque que le parti semble verser, année après année, des montants importants en indemnités de départ aux employés.

Mallette S.E.N.C.R.L. note également que le fonds de roulement du Parti québécois est déficitaire, et ce, même s’il a essayé de se donner les moyens de ne plus être dans le rouge.

Par exemple, le parti aurait procédé à une réduction importante de sa masse salariale. La formation politique a aussi déménagé sa permanence à Montréal dans un loyer moins coûteux et a fermé son local de Québec pour réduire ses dépenses de loyer. Le rapport n’indique pas clairement quelles sommes ont pu être économisées grâce à ces actions.

Possibilités de financement limitées

Le Parti québécois compte principalement sur les allocations du Directeur général des élections (DGEQ), versées mensuellement, pour éponger sa dette. Son emprunt bancaire est garanti par les sommes dues ou à devenir par le DGEQ.

Ce dernier verse une allocation aux partis proportionnellement au pourcentage de votes obtenus aux élections générales. En raison de sa dernière débâcle électorale, le PQ a vu son allocation fondre de 30 %. Puisque les états financiers ont été signés en mai, ils ne contiennent aucune indication sur l’existence d’une entente qu’aurait conclue le PQ avec son institution financière pour renouveler l’emprunt bancaire et ses dettes à long terme, qui venaient à échéance en juin.

L’auditeur rappelle que la formation politique dépend actuellement du support continu de son prêteur, de sa capacité de renouveler son membership, d’obtenir un plus grand nombre d’appuis lors d’élections et ainsi recevoir des allocations plus importantes du Directeur général des élections afin de restaurer et de maintenir la rentabilité de ses activités.

Le président du Parti québécois n’était pas en mesure de nous accorder une entrevue en raison de la préparation du deuxième débat, qui avait lieu mardi soir.

Le Parti québécois demeure premier au Québec en termes de nombre de membres et nous avons la confiance de notre prêteur, a cependant répondu par courriel le responsable des communications, Lucas Medernach. Il ajoute que l’ensemble de la marge de crédit aurait été remboursé, de même que l’un des prêts, dont le montant n’a pas été dévoilé.

Radio-Canada n’a pas été en mesure de valider cette information, qui devrait être divulguée dans les états financiers au 31 décembre 2020. Nous sommes pleinement conscients de notre situation financière, et nous continuons d’agir en conséquence, ajoute M. Medernach.

La COVID-19 risque de plomber les finances

Les états financiers concernent uniquement la permanence du Parti québécois. Les finances des associations de comtés ne sont pas détaillées dans le rapport. Ajoutons également que les répercussions financières de la pandémie de COVID-19 n’ont pas encore été comptabilisées, ce qui pourrait creuser davantage le déficit du parti.

La dernière mise à jour du Directeur général des élections faisait état d’une diminution de 49 % des contributions politiques du Parti québécois entre les mois de mars et d’août, comparativement à l’année dernière.

Une campagne de financement, prévue au printemps, a d’ailleurs dû être reportée à cause de la pandémie. Les activités de financement ont repris graduellement cet été, en même temps qu’a commencé la course à la direction du parti. Rappelons que les dons politiques sont limités à 100 $ par électeur.

Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec

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