Dans la soirée du 10 septembre courant, le Conseil de sécurité s’est réuni une fois de plus, non pas pour discuter de la situation politique ou humanitaire en Syrie, mais pour de prétendues interrogations persistantes sur l’état des stocks syriens d’armes chimiques ; une question a priori réglée par la destruction maintes fois affirmée du stock en question, notamment par la coordinatrice de la Mission conjointe OIAC/ ONU [JIM] chargée de son démantèlement.
Le lecteur qui souhaiterait découvrir l’assaut des représentants de gouvernements hostiles à la Syrie pourra lire le document des Nations Unies [1] destiné à la presse. Cependant, il remarquera que contrairement à la mise en lumière des accusations des uns et des autres, la réponse du délégué de la Syrie n’est même pas mentionnée. En voici, la traduction intégrale sous réserve que nous ayons correctement saisi la complexité des mécanismes onusiens évoqués. [NdT].
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Monsieur le Président,
Permettez-moi de commencer par féliciter son excellence le Représentant permanent de la République amie du Niger, l’Ambassadeur Abdou Abari, pour la présidence de son pays du Conseil de sécurité ce mois-ci. J’aimerais aussi remercier Monsieur Dian Djani, le Représentant permanent de l’Indonésie, pour sa gestion remarquable des travaux du Conseil au cours de sa présidence du mois dernier.
Monsieur le Président, chers collègues,
Vous vous souvenez tous que le Conseil de sécurité a clos le dossier dudit « Mécanisme conjoint d’enquête ou JIM » en novembre 2017, à cause des pratiques déséquilibrées et non professionnelles ayant affecté le travail de son équipe du fait des pressions exercées par les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France. Pressions exercées dans le but de continuer à produire des rapports biaisés et dénués d’objectivité contre la Syrie et ainsi l’accuser, à n’importe quel prix, des crimes odieux utilisant des produits chimiques contre les civils syriens comme moyen de diffamer mon gouvernement et de justifier les actes d’hostilité à son encontre.
Juste pour raviver votre mémoire, je rappelle à ce conseil que l’un des rapports du JIM accusant la Syrie d’avoir utilisé des produits chimiques toxiques, notamment l’incident de « Khan Cheikhoun », était basé sur des récits et des évaluations dans lesquels des techniciens et des experts chargés de ce mécanisme conjoint ont utilisé des termes imprécis, tels « probablement, il se dit, il se peut, absence de preuve concluante, il est probable, il est improbable » jusqu’à 32 fois dans le texte de ce seul rapport !
Et ce, en plus des enquêtes hollywoodiennes menées à distance des scènes du crime et de l’incapacité des auteurs des rapports du JIM à fournir la moindre preuve ou certitude scientifique quant à la validité et l’intégrité de « la chaîne de traçabilité » des preuves utilisées pour lancer de fausses accusations contre la République arabe syrienne.
Ici, permettez que je vous ramène vers ce jour fatidique où l’ex-Secrétaire d’État des États-Unis, Colin Powell, est venu répéter devant ce Conseil ce genre de termes, tel que « High confidence », avant que les forces britanniques et étasuniennes n’envahissent l’Irak en 2003. Et, évidemment, son collègue John Kerry a répété ces mêmes termes trompeurs devant ce même conseil contre la Syrie, à la faveur de l’incident de la Ghouta en août 2013. Il a aussi usé du « High confidence » !
En tous cas, au cours et après la fin du mandat du JIM en 2017, l’on croyait que couper la route devant de telles méthodes de travail, déséquilibrées et non professionnelles, contribuerait à ramener le Secrétariat général et les responsables de ce dossier dans le droit chemin. Cependant, cette situation regrettable n’a pas changé, le Bureau du Haut Représentant des affaires de désarmement du Secrétariat de l’ONU, [Mme Izumi Nakamitsu], et le Secrétariat technique de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] sont restés captifs des désirs, des caprices et de la délinquance des gouvernements souffrant, jusqu’aujourd’hui, d’une évidente manie hostile à mon pays.
Monsieur le Président,
Depuis l’adoption de la Résolution 2118 (2013) [2][3], certains membres de ce Conseil poussent toujours à la tenue de sessions mensuelles, lesquelles comptent jusqu’ici 84 sessions officielles, sans autre but ou résultat que de chercher à faire chanter le gouvernement syrien et ses alliés dans le contexte dudit « dossier chimique ». D’ailleurs, vous avez constaté aujourd’hui la validité de ce que je suis en train de dire. Et ce, pour l’unique raison que les gouvernements américain, britannique et français, auxquels j’ajouterai le gouvernement allemand, ne veulent pas reconnaître la vérité dûment établie depuis juin 2014, lorsque Madame Sigrid Kaag, Coordinatrice de la mission conjointe chargée du démantèlement des armes chimiques de la Syrie, est venue présenter devant ce Conseil son rapport final affirmant que la Syrie avait respecté tous ses engagements et que son stock de produits chimiques avait été entièrement détruit à bord du cargo américain MV Cape Ray. Permettez-moi de vous rappeler que l’OIAC avait également vérifié que les 27 installations syriennes de production de produits chimiques étaient détruites.
Par conséquent, la Syrie a respecté ses engagements et ne possède plus d’armes chimiques. Ce qui signifie, clairement et indiscutablement, que depuis 2014, la Syrie n’a plus de programme chimique ou d’armes chimiques. C’est la seule certitude qu’il faut prendre en considération.
L’autre certitude est que seuls les Européens ont utilisé les gaz toxiques : les Allemands contre les Français et inversement au cours de la Première Guerre mondiale, les Italiens en Éthiopie et en Libye, les Américains au Vietnam, au Cambodge et au Laos. Puis les Américains ont utilisé les bombes atomiques au Japon. Donc, vous voyez, seuls les Occidentaux ont utilisé des armes de destruction massive ; personne d’autre, historiquement parlant.
Monsieur le Président, chers collègues,
Nous sommes indignés de voir de hauts fonctionnaires de l’ONU, notamment le délégué du Secrétaire général et Haut Représentant des affaires de désarmement, dépourvus du niveau d’indépendance et de professionnalisme requis pour se distancier des tentatives de politisation du dossier chimique, le maintenant tel un couteau sur la gorge de la République arabe syrienne et de ses alliés. Ces fonctionnaires onusiens gardent, regrettablement, les yeux fermés sur le fait misérable de certains gouvernements, d’abord et avant tout les États-Unis et le Royaume Uni, lesquels ont détruit l’Irak en usant des mêmes méthodes trompeuses.
Nous pensons toujours que Madame Nakamitsu aurait dû traiter de manière professionnelle et positive les informations documentées et exactes que nous lui avons fournies quant à la possession et à l’utilisation d’armes et de matériels chimiques par des groupes terroristes armés. Je suis reconnaissant à mon collègue, l’Ambassadeur de Russie, pour nous avoir rappelés, à tous, que nous vous avons adressé plus de 200 lettres officielles à ce propos.
Malheureusement, Madame Nakamitsu, n’a pas reproduit l’honorable expérience historique de Monsieur Scott Ritter, l’inspecteur de la commission spéciale des Nations Unies [UNSCOM] en Irak, ni celle de Monsieur Hans Blix, le responsable des inspecteurs chargés d’enquêter sur les stocks d’armes de destruction massive [COCOVINU]. À l’époque, ces deux responsables onusiens avaient refusé de se soumettre aux pressions et aux chantages politiques pratiqués par les gouvernements américain et britannique afin de justifier leur invasion militaire de l’Irak, déclarant qu’il n’y avait aucune preuve de l’existence d’armes de destruction massive dans ce pays frère. Mais aujourd’hui, regardez l’Irak. Regardez ce qu’en ont fait les Américains et les Britanniques !
Monsieur le Président,
Le gouvernement de mon pays a rempli les obligations découlant de son adhésion à la Convention des armes chimiques [CWC] , et la Syrie a toujours tenu à coopérer de manière positive, professionnelle et transparente avec le Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC], le Secrétariat technique de cette organisation, les équipes d’inspection, l’équipe d’évaluation des déclarations [DAT] et les missions d’établissement des faits [FFM] pour s’acquitter de ses obligations au titre de la CWC. Et ce, en dépit des énormes défis résultant des conséquences des occupations américaine et turque de certaines parties de mon pays, des comportements provocateurs et hostiles adoptés par certaines parties régionales et internationales, en plus des mesures coercitives unilatérales imposées au peuple et à l’État syriens.
Néanmoins, la Syrie accueille favorablement la visite de l’équipe d’évaluation des déclarations, pour l’organisation de la 23e série de consultations, reportée par le Secrétariat technique en raison da la pandémie COVID-19, dans le but de résoudre tous les problèmes en suspens. Ces dialogues structurés ont permis des progrès significatifs. Par conséquent, nous sommes impatients de fermer définitivement ce dossier par le règlement des questions restées en suspens lors des prochaines délibérations.
Partant de là, mon gouvernement insiste fermement sur le principe excluant le mélange des mandats et des compétences des divers organes internationaux et sur son refus de toute tentative d’implication du Conseil de sécurité dans des questions purement techniques confiées à l’OIAC.
Compte tenu de l’ensemble de ces considérations, j’exprime une fois de plus les regrets et l’inquiétude du gouvernement de mon pays face aux violations et abus jde procédure commis par l’OIAC quand elle a violé la convention et établi ladite « Équipe d’enquête et d’identification », ou IIT, lors de la session extraordinaire de la Conférence des États parties en juin 2018 ; décision non consensuelle adoptée à la majorité artificielle en l’absence de 87 États membres.
Et puisque ce qui est basé sur le faux est faux, la Syrie affirme que les conclusions de ladite Équipe d’enquête et d’identification ne sont pas crédibles, n’ont aucune base légale et sont irréalistes. C’est là une évaluation catégorique. Les États membres de l’OIAC et le Conseil de sécurité savent que cette équipe a construit ses fausses accusations, contre la Syrie, sur la base d’un rapport de la « Mission d’établissement des faits », ou [FFM].
À ce stade, permettez que je vous rappelle que la FFM ne s’est pas rendue sur le terrain dans la région concernée de « Latamné ». Elle a mené ses enquêtes à distance, depuis le territoire turc, sans respecter les normes techniquement et juridiquement requises pour garantir la sécurité du processus de collecte et de conservation des preuves matérielles et des échantillons. Voyez-vous, tout cela n’est rien d’autre que du Hollywood !
En outre, la FFM s’est appuyée sur des vidéos et des photos fabriquées, postées sur Internet, ou sur des déclarations de témoins et de données « open source » fournies par des groupes terroristes et leur soutien médiatique, c’est-à-dire l’organisation terroriste desdits « Casques blancs », sponsorisés par les britanniques, plus toutes les autres informations fabriquées par les États-Unis et certains pays occidentaux ; les mêmes gouvernements impliqués dans le soutien des groupes terroristes sur le territoire syrien. Nous avons fourni au sous-comité concerné tous les noms des entités en question. Et, malheureusement, les mêmes scénarios et mauvaises pratiques se sont répétés en d’autres lieux, comme pour l’incident de Khan Cheikhoun.
À cet égard, nous rappelons à ceux qui auraient la mémoire courte que c’est le gouvernement syrien qui a demandé, avant qui que ce soit d’autre, à l’ancien Secrétaire général, Ban Ki-moon, de former une équipe scientifique et objective pour enquêter sur l’utilisation de l’« arme chimique » à Khan al-Assal, près d’Alep, le 19 mars 2013. Un incident qui a entraîné la mort de dizaines de soldats et de civils syriens et qui n’a toujours pas fait l’objet d’une enquête. Il s’est produit en 2013, nous sommes en 2020 et toujours pas d’enquête !
Mon pays rejette et ne reconnaît pas la récente décision adoptée le 9 juillet 2020 par le Conseil exécutif de l’OIAC, du fait qu’elle se base sur un rapport fabriqué et non professionnel de l’Équipe d’enquête et d’identification [IIT], lequel rapport ne contient aucune preuve crédible.
Une telle décision consacrera une méthodologie de travail visant à manipuler davantage les textes conformément aux caprices de certains pays ; ce qui conduira au renforcement des divisions actuelles au sein de l’OIAC, tout en donnant le feu vert aux groupes terroristes pour qu’ils poursuivent leur terrorisme et leurs complots, afin d’accuser l’armée arabe syrienne. C’est une décision politisée qui vise un État membre de la Convention dans le but de concrétiser des objectifs et des agendas politiques bien connus ; ce qui politisera davantage le travail de l’OIAC, affaiblira son rôle et causera de sérieux dommages à sa position et son mandat.
Monsieur le Président,
Mon pays a toujours pensé que l’OIAC et son Secrétariat technique devraient se distancier afin de ne pas devenir l’outil de certains gouvernements occidentaux influents qui en abuseraient. Malheureusement, les réalités du terrain, en Syrie, ont démontré le contraire. Nous ne perdrons jamais de vue ce rapport fabriqué sur l’incident de 2018 à Douma, dont les données originales de tous les inspecteurs ayant participé à la visite du terrain dans le cadre de leur mission d’enquête, ont été modifiées de telle sorte qu’elles contredisent la réalité.
Et que dire du reportage qui a fait de cet incident, à Douma, la 8ème merveille du monde en nous donnant à voir un cylindre lancé de 5 kms, tomber du ciel, entrer en collision avec le toit d’une maison avant de s’allonger sur le lit de la chambre à coucher, sans exploser ou même se déformer, sans briser les verreries posées à moins d’un mètre du lit !?
Monsieur le Président,
Mon gouvernement est indigné par les tentatives du Secrétariat technique de l’OIAC cherchant à retarder la publication du rapport de la mission d’enquête sur l’incident d’Alep du 24 novembre 2018, bien que les parties syrienne et russe lui aient fourni toutes les informations dont elles disposaient. Des informations confirmant que des groupes terroristes armés ont bien utilisé des armes chimiques lors de cet incident ; ce qui n’a rien modifié à la réticence dominante quant à la publication de ce rapport.
Je tiens à souligner que la Syrie attend toujours des réponses claires quant aux informations fournies par le Secrétariat technique de l’OIAC, le 22 juin 2020, suite à la perte des échantillons prélevés par son équipe ; échantillons déposés dans son laboratoire supposé qualifié et censé travailler selon les plus hauts standards scientifiques internationaux. Au lieu de préserver ces échantillons d’une grande importance, ils les ont perdus !
En conclusion, Monsieur le Président,
En Syrie, nous sommes réalistes, nous croyons en la justice de notre cause et que ce monde n’est pas une jungle où s’impose la loi de la force au lieu de la force de la loi. Par conséquent, nos amis et nous-mêmes n’autoriserons pas que de nouvelles « boîtes en fer » restent scellées pendant 60 ans, comme pour le cas irakien, afin de ne pas révéler au monde les actions scandaleuses des États-Unis et du Royaume Uni. Vous vous souvenez tous de l’ignoble scandale du dossier des armes de destruction massive qu’ils ont fabriqué pour envahir et détruire ce pays frère, avant d’aller rejoindre, avec d’autres hypocrites, le cortège des funérailles du droit international et de la Charte des Nations Unies jusqu’à leur dernier lieu de repos au cimetière des martyrs de Bagdad, à côté des corps de millions d’Irakiens innocents.
Et, en réponse à la déclaration de mon collègue, le représentant des États-Unis d’Amérique, je voudrais partager avec vous ce qui suit :
John Rabion [? traduction phonétique et identité non trouvée, NdT], un envoyé spécial américain, se trouvait récemment en Turquie où il a rencontré des officiers du renseignement turcs et des terroristes des « Casques blancs ». Il leur a fourni des instructions très importantes et hautement secrètes sur l’intention d’utiliser des armes chimiques dans l’une des zones densément peuplées du Gouvernorat d’Idleb. L’attaque se déroulera sous la supervision du renseignement turc et de son instrument terroriste « Hay’at Tahrir al-Cham » ; autrement dit, le Front al-Nosra ou l’opposition syrienne armée modérée, comme les qualifient certains d’entre vous. Les matières toxiques seront transportées par des camions de nourriture et d’aide de ladite assistance humanitaire. De plus, pour protéger leurs terroristes, 2 000 masques protecteurs contre les gaz toxiques et 3 000 injections d’un antidote leur ont été distribués dans la région de Jabal Al-Zawiya.
Voilà, les informations que nous vous transmettons, Madame Nakamitsu.
Ma délégation exprime sa vive objection à la participation du régime turc, parrain du terrorisme, à cette session. Nous rappelons aux membres de ce Conseil que les organisations terroristes n’auraient pas été en mesure de mener nombre de leurs crimes haineux, y compris ceux où ils ont utilisé des armes chimiques, sans le soutien du régime d’Erdogan. Ce soutien a été confirmé par les médias turcs, dont le quotidien « Yurt » en 2012, lequel a publié des informations sur la fabrication de gaz toxiques par des terroristes dans un laboratoire situé à Gaziantep, ville turque choisie par le « Bureau de la coordination des affaires humanitaires » [OCHA] comme capitale pour la livraison de l’assistance humanitaire aux Syriens. Ils ont choisi Gaziantep !
Les médias turcs ont aussi parlé, à plusieurs reprises, de gaz sarin arrivé en contrebande de Libye en passant par le territoire turc ; 2 litres de gaz sarin livrés à des organisations terroristes par le terroriste Haïtham Al-Qassab, un nom que nous vous avons répété une centaine de fois !
Ajoutez à tous ces crimes, une myriade d’autres crimes qu’il m’est difficile de passer en revue. Je pourrais vous parler 24H d’affilée que je n’en dirais pas assez. Je m’arrêterai donc sur ce dernier point.
Merci, Monsieur le Président
Dr Bachar al-Jaafari
Envoyé permanent de la Syrie auprès des Nations Unies
10/09/2020
Source : The Syrian Mission to the United Nations
https://www.youtube.com/watch?v=0objbU5vSFo
Traduction de l’anglais par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca
Notes :
[1] Conseil de sécurité : interrogations persistantes sur l’état des stocks syriens d’armes chimiques
https://www.un.org/press/fr/2020/sc14298.doc.htm
[2] Résolution 2118 (2013)
https://undocs.org/fr/S/RES/2118(2013)
[3] Syrie / ONU : La résolution 2118 passée au crible de la réalité…par Amin Hoteit
https://www.mondialisation.ca/syrie-onu-la-resolution-2118-passee-au-crible-de-la-realite/5352346
Source: Lire l'article complet de Mondialisation.ca