Par Tyler Durden − Source Zero Hedge
Les critiques des progressistes sur la réponse apportée par l’administration Trump à la pandémie de coronavirus aiment pointer du doigt la Suède et dépeindre la décision du pays nordique de renoncer aux confinements comme une parodie motivée par la cupidité. De telles interprétations réductrices, en noir et blanc sont inévitablement le résultat d’une analyse puérile où chaque participant a besoin d’avoir un héros et un méchant.
Mais, bien que le tsar suédois de la COVID-19 ait admis qu’il aurait changé certains éléments de la réponse du pays, s’il pouvait remonter le temps, la décision d’éviter les confinements, et de garder le pays relativement ouvert a porté ses fruits – même si la Suède a un taux de mortalité significativement plus élevé que ses voisins – bien que toujours inférieur à celui de tous les pays d’Europe occidentale les plus touchés.
Le ratio décès / infection en Suède est relativement élevé, ce qui reflète une série d’épidémies précoces dans les maisons de retraite, qui ont entraîné des décès généralisés parmi leurs résidents âgés et vulnérables.
Voici comment la Suède se compare aux États-Unis, au Brésil, au Royaume-Uni et à une poignée d’autres pays.
Et alors que les États-Unis restent plongés dans un débat, en période électorale, sur la façon de gérer la crise et sur la question de savoir si des ordonnances de distanciation sociale obligatoires – comme des obligations de port de masque – et, si nécessaire, davantage de confinements devraient être utilisées pour lutter contre l’épidémie – les points de vue diffèrent largement parmi des personnes d’orientations politiques différentes. Même le Dr Fauci, qui a déclaré que certaines des régions les plus touchées devraient «penser» à imposer des ordonnances de rester à la maison si les choses empirent, a formulé son point de vue très soigneusement pour ne pas sembler qu’il soit un impératif. Mais alors que la saison des résultats du deuxième trimestre entre dans l’une de ses semaines les plus marquantes aux États-Unis, le Financial Times a souligné dans un article publié récemment que les plus grandes entreprises suédoises avaient dépassé les attentes des analystes dans tous les domaines :
C'était censé être un terrible début d'été. Alors qu'un débat fait rage en Suède sur la question de savoir si son approche plus légère de la gestion du coronavirus a été la bonne voie, la plupart des analystes européens se préparaient à de mauvais résultats trimestriels du pays scandinave au plus fort de la pandémie.
Mais chaque jour depuis deux semaines, les entreprise suédoise, l'une après l'autre ont dépassé les attentes. Du fabricant d'équipements de télécommunications Ericsson au fabricant d'appareils grand public Electrolux en passant par le prêteur Handelsbanken et le serrurier Assa Abloy, les entreprises suédoises ont réalisé des bénéfices bien supérieurs à ce que le marché attendait, même si dans certains cas, cela signifiait simplement une baisse moins abrupte que les analystes ne l'avaient craint.
«Je n’ai jamais vu une proportion aussi élevée d’entreprises réaliser de meilleurs bénéfices que prévu. C’est presque toutes les entreprises», a déclaré Esbjorn Lundevall, stratège en chef des actions chez le prêteur SEB. Les résultats exceptionnels soulèvent la question de savoir combien de surprises positives sont dues à l’approche plus controversée de la Suède en matière de gestion du coronavirus. Contrairement au reste de l'Europe et de l'Amérique du Nord, le pays n'avait pas de confinement et a maintenu les écoles et de nombreux magasins et entreprises ouverts - une expérience de santé publique qui a attiré un examen mondial et suscité à la fois des éloges et des censures. "Garder la société ouverte, les écoles ouvertes, ne veut pas dire que nous n'avons pas été touchés. Mais cela signifie que nous n'avons pas dû soudainement rester chez nous. Cela a sans aucun doute aidé les entreprises", Alrik Danielson, directeur général du fabricant suédois de roulements à bille SKF, a déclaré au Financial Times.
Les bénéfices ont poussé certains économistes à reconsidérer leurs projections de PIB pour le pays.
Bien sûr, alors que tous les chiffres semblent augmenter dans l’économie suédoise résistante à la COVID-19, soutenus par ce que les experts ont décrit comme une disposition «psychologique» chez les Suédois à ne pas craindre des choses comme aller au travail, à l’école ou au restaurant, certaines industries en ont bénéficié plus que d’autres.
Il y a une scission, selon les analystes, entre les entreprises suédoises axées sur le marché intérieur – ex. Banques de détail – tandis que les fabricants du pays comme Volvo sont aux prises avec des niveaux plus élevés d ‘«incertitude» en raison des perspectives mondiales.
L’économie suédoise a si bien fonctionné pour un ensemble de raisons. L’une est sa relation économique étroite avec la Chine et les États-Unis. L’économie chinoise avait déjà ralenti à son rythme de croissance le plus faible en 29 ans lorsque le SRAS-CoV-2 est sorti de Wuhan à la fin de l’année dernière. Mais grâce à la réponse sévère de Pékin à l’épidémie, l’économie continentale a déjà renoué avec la croissance.
C’est une bonne nouvelle pour la Suède, qui exporte de nombreux produits lourds et industriels, ainsi que des denrées alimentaires et d’autres produits vers la Chine, entre autres.
Le plus gros souci, souligne le Financial Times, c’est l’Europe, d’autant plus que de plus en plus de foyers émergent en Espagne, en Belgique et ailleurs :
Tous les groupes industriels ont été soutenus par des signes de reprise en Chine et un rebond précoce robuste dans une grande partie de l'Europe, ainsi que par d'importants programmes de soutien du gouvernement pour maintenir les emplois.
Le grand souci pour eux maintenant est de savoir si une deuxième vague de coronavirus frappera l'Europe et les États-Unis à l'automne.
"Quelle est la probabilité que vous obteniez plus de confinements ? Quelle est la probabilité que ce facteur de peur disparaisse ?" demanda M. Danielson. "Ce sera la grande question de savoir à quelle vitesse le rétablissement se produira. Maintenant, il s'agit de psychologie, il s'agit des gens"
Il n'est pas le seul à penser que la Suède a un avantage psychologique subtil à force d'être restée plus ouverte et d'avoir moins peur d'aller au travail, de faire ses achats et de se socialiser en dehors de la maison.
Quoi qu’il arrive en Europe occidentale, les perspectives de la Suède se sont considérablement améliorées au cours du mois dernier. Les nouveaux cas sont devenus rares …
… et les décès encore plus rares.
Tyler Durden
Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec