Par Matthew Ehret − Le 22 juillet 2020 − Source Strategic Culture
Dans mes articles précédents La grande arnaque de la réinitialisation et Putin’s Anti-Fascist Open System and You, j’ai souligné que l’effondrement du système transatlantique avait provoqué un déluge de «fausses solutions» promues par ces mêmes pyromanes qui ont beaucoup fait pour alimenter l’incendie en créant une bulle économique post-industrielle pendant de nombreuses décennies.
Une de ces fausses solutions a pris la forme du Green New Deal qui propose d’utiliser la double crise économique et sanitaire de la COVID-19 pour accélérer la transition vers un ordre mondial décarboné grâce aux réseaux d’énergie verte, au plafonnement et à l’échange de taxes carbone, et enfin à la réduction générale de la population. La perspective peu agréable derrière ce paradigme est enracinée dans une misanthropie dévote qui vise à résoudre les problèmes de l’humanité en établissant un régime d’États post-nationaux à gestion technocratique.
L’autre paradigme avancé par les présidents Poutine et Xi Jinping est, en termes simples, une alliance multipolaire dans l’esprit qui préside aux Routes de la soie, Initiative Belt and Road, et polaire. Sur la base de leurs paroles et de leurs actions, les deux dirigeants se sont engagés à développer un modèle de système fondé sur l’idée que les ressources et la croissance d’un pays ne sont limitées que par les capacités cognitives de sa population. De vastes projets basées sur le train à grande vitesse, les programmes hydrauliques et le développement spatial, mettent en évidence, dans la pratique, à quel point cette vision anti-malthusienne s’est exprimée lorsque 135 pays en ont déjà rejoint le cadre, à différents niveaux, et que des centaines de millions de personnes ont été sortis de la pauvreté.
L’Institut pour une nouvelle pensée économique
Aujourd’hui, je voudrais aborder un peu plus en détail une partie souvent négligée mais très importante de ces fausses solutions. Cela impliquera malheureusement de se pencher sur l’esprit inquiétant de George Soros et d’une organisation basée à Oxford que ce milliardaire, financier du changement de régime, adepte du gouvernement mondial et anti-nation, a cofondé en 2008, l’Institute For New Economic Thinking (INET).
Fondé en 2008, l’Institute for New Economic Thinking a été conçu pour attirer les jeunes esprits créatifs – qui pourraient autrement faire de réelles découvertes en science économique – dans un environnement contrôlé où ils se verraient accorder une liberté et un financement apparents – mais pas réels. Dans cet environnement, ils seraient libres d’inventer de nouvelles théories alternatives de l’économie pour autant qu’ils adopteraient certaines hypothèses et axiomes spécifiques du dogme, propices à des sociétés oligarchiques engagées dans une pensée de croissance nulle dans un système fermé.
L’idée derrière INET était simple : le crash financier de 2008-2009 garantissait presque que de nouvelles idées seraient recherchées pour éteindre l’incendie imminent alors que les moutons se réveilleraient en masse sous le choc de l’ordre en ruine, et un large filet devait être créé pour capturer tous les poissons sautant hors de l’étang à la recherche de nouvelles idées.
Parmi les autres cofondateurs figuraient Jim Balsillie et William Janeway, tandis que l’ancien président de l’INET n’est autre que Lord Adair Turner.
Balsillie est un milliardaire canadien qui a dirigé le Canadian Roundtable Group renommé le Conseil international du Canada (CIC) après sa fusion avec son Center for International Governance Innovation (CIGI) en 2007. Travaillant en tandem avec le pendant américain de Chatham House – alias le Council on Foreign Relations – Balsillie a déclaré en 2007 :
J’ai dirigé la création du Conseil international canadien (CIC). Les Américains ont leur puissant Council on Foreign Relations, qui propose une analyse non partisane des questions internationales et intègre les chefs d’entreprise avec les meilleurs chercheurs et responsables des politiques publiques.
Janeway est professeur à Cambridge et directeur général de Warburg Princus Capital Management – oui, la même famille bancaire de Warburg qui a été surprise en train de financer Hitler – tandis que Lord Turner est l’ancien régulateur en chef de la ville de Londres de 2008 à 2013 qui a introduit pour la première fois une législation pour un Green New Deal au parlement britannique en 2009 et préside actuellement la Global Energy Transitions Commission. Parmi les autres dirigeants du conseil d’administration de l’INET figurent Drummond Pike, fondateur de la Tides Foundation de Soros , Rohinton Medhora, président du CIGI de Balsillie, et Rob Johnson, ancien directeur général de Soros Fund Management.
La sophistique Soros vs Popper derrière l’INET
Dans une interview accordée à Chrystia Freeland en 2010, Soros a décrit le but du nouvel institut dans les termes suivants :
Il s’agit d’une tentative pour amener les économistes à repenser les fondements mêmes de l’économie car il s’avère que la théorie macro-économique s’est effondrée. La crise financière a montré qu’elle est tout à fait inadéquate pour faire n’importe quel type de projection sur l’avenir, et elle doit être repensée à partir de ses fondamentaux.
Dans l’interview, Soros explique que l’économie est en crise en raison de la fausse croyance que le domaine pourrait être traité comme une science dure, à l’instar de la physique ou de la biologie, avec des lois newtoniennes immuables. Mais comme le domaine de l’économie est façonné par la pensée humaine, elle-même régie par des sentiments et des passions irrationnels, elle ne pourra jamais être «une vraie science». Ce qui est encore plus problématique, selon Soros, est que même les concepts apparemment «scientifiques» émanant de la raison sont intrinsèquement faux et donc toute action causée par ces pensées intrinsèquement fausses est naturellement destructrice et provoque un déséquilibre.
Soros débat avec Rob Johnson sur l’INET – Vidéo en anglais
Contrairement aux molécules dans un espace de gaz qui obéissent à des lois spécifiques, les êtres humains agissent dans l’espace de l’économie d’une manière qui peut parfois changer à la fois le volume de l’espace économique et aussi changer, par réflexe, les pensées de ces participants eux-mêmes. Soros aime utiliser l’exemple d’un toxicomane.
Dans une conférence d’octobre 2010 sur sa théorie générale de la réflexivité, Soros décrit le fait problématique de juger une personne comme un trafiquant de drogue criminel, et que cette pensée – jugement – manifesté dans les lois et les actions amènera alors le trafiquant à agir comme un criminel. La pensée – le jugement – façonne ainsi le résultat. Soros soutient que si vous ne criminalisiez pas les drogues, vous élimineriez tout jugement, donc aussi le comportement criminel, et donc finalement le crime. Les criminels agiraient de manière respectueuse, les barons de la drogue deviendraient des hommes d’affaires normaux et les toxicomanes vivraient leur vie comme bon leur semble, comme toute personne «normale».
Soros, qui aime se considérer comme un philosophe profond, a avancé sa théorie générale de la réflexivité, laquelle, explique-t-il dans ses conférences, est fondée sur deux hypothèses : la vision du monde du participant est toujours partielle et déformée, ce qu’il appelle le «principe de faillibilité», et «ces vues déformées peuvent influencer la situation à laquelle elles se rapportent, car de fausses vues mènent à des actions inappropriées.» («Principe de réflexivité» de Soros).
Étant donné que chaque idée façonne le système d’une manière de plus en plus inappropriée, ces «constructions mentales prennent leur propre existence, ce qui complique davantage la situation». Cette croissance de la fausse pensée et de la fausse action conduit ainsi à un déséquilibre extrême et donc à l’effondrement inévitable des systèmes.
Le co-contrôleur de Soros à l’INEP Rob Johnson a déclaré que nous devons «rattacher nos modèles au contexte d’incertitude radicale».
Il ne faut pas réfléchir longtemps pour imaginer pourquoi un sociopathe comme Soros était attiré par cet ensemble de concepts. Dans sa conférence de 2010, Soros a déclaré : «J’ai commencé à développer ma philosophie en tant qu’étudiant à la London School of Economics à la fin des années 1950… sous le mentorat de Karl Popper» qui a soutenu [dans son livre Open Society and its Enemies -ed] que « la vérité empirique ne peut être connue avec une certitude absolue… Même les lois scientifiques ne peuvent pas être vérifiées ». Libérée du fardeau de la vérité, la conscience est libérée de toute douleur qui résulterait de l’engagement dans le mal.
Comme indiqué dans une tristement célèbre interview de 60 Minutes, Soros a déclaré que non seulement il n’avait ressenti aucun remord pour avoir travaillé avec les nazis à la confiscation des biens de Juifs assassinés alors qu’il était un adolescent vivant en Hongrie en 1944, mais qu’il l’avait décrit comme «le meilleur moment de sa vie». Lorsque l’intervieweur a poussé Soros à s’expliquer, il a souri et a déclaré «c’est comme sur les marchés. Si je n’avais pas été là … quelqu’un d’autre l’aurait fait à ma place, de toute façon.»
George Soros est-il un sociopathe ? Vidéo en anglais
Gardez à l’esprit que ce n’étaient pas les réflexions d’un vieil homme nostalgique pensant à son combat d’enfance pour survivre dans la Hongrie contrôlée par les nazis, mais les pensées mûres d’un spéculateur international qui avait fait des milliards, suite à la destruction de nations, en pariant contre leurs devises. L’esprit tordu de Soros conclurait que « c’est juste gagner de l’argent. Si les gens meurent de faim ou si les gouvernements font faillite, alors qui s’en soucie ? C’est légal et je ne suis donc certainement pas un criminel. »
À ce point, n’importe quelle personne sensée reconnaîtrait bientôt que la propre théorie de Soros s’effondre, puisque même si ses actes n’ont pas été qualifiés de criminels par le système judiciaire, il a continué à agir comme un criminel. [cf le Tribunal de Nuremberg qui a jugé les nazis, NdT]
Fusion de l’incertitude radicale et de la stabilité
Tout en promouvant la croyance en une «incertitude radicale», Soros a déclaré en 2012 que l’objectif de l’INET est que «l’hypothèse d’anticipations et de comportements rationnels soit effectivement abandonnée».
Soros a décrit comment «l’idée que la stabilité doit être un objectif de politique publique, ce qui n’est actuellement pas généralement accepté, deviendra mieux reconnue».
Ici surgit un nouveau paradoxe …
Comment un système fondé sur une incertitude radicale peut-il être guidé par la stabilité ? D’où viendrait cette stabilité ? Qui va l’imposer ? Quelles normes pourraient être utilisées ? Toutes les normes ne sont-elles pas intrinsèquement mensongères dans la vision du monde de Soros ?
La réponse à ces questions est plus simple que vous ne l’imaginez :
On attendra des masses qu’elles s’imposent la stabilité à elles-mêmes, et ensuite l’élite managériale au niveau supérieur, cachée derrière le prétexte invisible de la «complexité», contrôlera la «stabilité» du système d’en haut comme des dieux dominants les serfs dans ce que Aldous Huxley a un jour appelé le Camp de concentration sans larmes.
Pour Soros, et dans la vision de l‘INET, cela prendra la forme du Green New Deal et n’est en aucun cas déconnecté du financement philanthropique grâce auquel Soros est devenu célèbre au cours des dernières décennies. Un brillant article de 1998 de Jim Jatras a identifié cette homogénéisation de la culture financée par les partisans de Soros comme du « Rainbow Fascism ».
Travaillant en tandem avec les Nations Unies, l’INET a parrainé en 2019 une université d’été pour de jeunes économistes talentueux intitulée «Is a Global Green New Deal the Solution ?» – programmé pour amener les participants à la conclusion que «oui… évidemment.»
En janvier 2020, Soros a engagé 1 milliard de dollars pour créer une «Université mondiale… pour lutter contre les gouvernements autoritaires et le changement climatique, les qualifiant de défis jumeaux qui menacent la survie de notre civilisation», en mettant l’accent sur Trump, Xi Jinping et le président Poutine.
Peut-être que si Soros, en tant que jeune homme, avait davantage étudié Max Planck au lieu de perdre son temps avec l’immoraliste Karl Popper, il aurait mis en mouvement un ensemble d’idées différentes qui faisait plus de bien au monde et à nos propres âmes que les concepts misanthropes qu’il a choisis pour guider sa vie.
Max Planck contre Karl Popper
Aux prises avec les mêmes problèmes que Popper et Soros, le grand scientifique, musicien et philosophe Max Planck (1858-1947) a adopté une approche très différente pour résoudre les paradoxes de Soros et Popper en s’attaquant au paradoxe séculaire de l’existence du libre arbitre dans un univers de loi. Comment ces deux états pourraient-ils coexister ?
Planck a été saisi par cette question alors qu’il était jeune adolescent, et a choisi de s’y attaquer de la manière la plus créative : au lieu de suivre les conseils de son professeur cynique, qui croyait que rien ne pouvait plus être découvert en physique et qu’il devrait abandonner ses ambitions scientifiques pour une carrière plus lucrative, Planck a consacré sa vie à la cause de la sagesse et a cherché à découvrir les principes créatifs à la base de l’univers.
Sa passion s’est matérialisée par la découverte du quantum d’énergie – la constante de Planck – créant un nouveau domaine de la science de la microphysique et de l’exploitation de l’énergie atomique, la mécanique quantique. Planck a démontré que la capacité de l’esprit à comprendre et à agir selon les lois de la création a amené l’univers lui-même à réagir en augmentant les conditions aux limites de l’humanité, permettant ainsi à notre espèce de supporter plus de personnes, avec des qualités de vie et un savoir plus élevés, grâce au progrès scientifique et technologique.
S’exprimant contre l’abandon de la causalité, qui gagnait en popularité dans les années 1930 avec la montée en puissance de l’école statistique probabiliste de Copenhague avec Neils Bohr et Max Heisenberg – sur laquelle Soros et Popper fondent leurs théories – Planck a fait valoir dans sa Philosophie de la physique de 1935 que :
La raison pour laquelle les mesures de la physique atomique sont inexactes ne doit pas nécessairement être recherchée dans un échec de la causalité. Cela peut aussi bien consister en la formulation de concepts défectueux et donc de questions inappropriées.
Dans le même essai, Planck a soutenu que la corruption de la science, qui est devenue beaucoup plus profonde 80 ans plus tard, était liée à deux erreurs fondamentales :
- L’imposition des mathématiques comme science dominante par rapport à la physique, ce qui a incité les scientifiques à essayer de «forcer» la réalité physique dans le cadre limité, et souvent faux, du langage mathématique et…
- La tendance à expulser l’esprit subjectif du scientifique hors des paramètres de l’équation de l’univers objectif que l’esprit de cette personne étudiait. Sur ce point, Planck a déclaré :
En traitant de la structure de toute science, une interconnexion réciproque entre les jugements épistémologiques [d’où parle la science ? NdT] et les jugements de valeur [à qui et pour qui parle la science ? NdT] a été constatée, et qu’aucune science ne peut être totalement dissociée de la personnalité des scientifiques.
Vers la fin de sa vie, Max Planck s’est efforcé avec passion de réintroduire dans la pratique scientifique le sens de l’honnêteté et de l’amour qui a animé les plus grandes découvertes de l’histoire humaine, y compris ses propres découvertes sur la physique quantique.
Dans ses deux œuvres incroyables Philosophy of Physics (1935 pdf) et Where is Science Going ? (1932 ebook) Planck fait valoir que le paradoxe de la dualité onde-corpuscule ne peut être résolu qu’en intégrant le paramètre de l’esprit de l’enquêteur dans l’équation et en supprimant le mur conceptuel séparant l’observateur de l’observé.
Pour clarifier le paradoxe onde-corpuscule et la solution de Planck
Contrairement à une planète ou à un autre objet, la vitesse et la position d’un photon ne peuvent pas être mesurées simultanément. La mesure exacte de l’un des deux paramètres entraîne l’impossibilité de mesurer exactement l’autre, la théorie permet seulement de connaître la probabilité de la valeur de l’autre paramètre, c’est le principe d’incertitude de Heisenberg. Planck déclare que la solution à cela ne doit pas être trouvée en supposant paresseusement que la lumière doit simplement avoir deux identités distinctes d’onde et de particule, ni que la vérité de son essence ne peut être connue, mais plutôt que les définitions mêmes d’onde, de particule, ainsi que l’esprit lui-même doivent être affinés en traitant scientifiquement la question du libre arbitre… car c’est le seul cas connu pour lequel l’acte d’observation modifie ce qui est observé.
Planck déclare :
Nous pouvons peut-être traiter du libre arbitre. Considérée subjectivement, la volonté, dans la mesure où elle regarde vers l’avenir, n’est pas causalement déterminée, car toute connaissance de la volonté du sujet, par lui-même, agit causalement sur celle-ci, de sorte que toute connaissance définitive d’un lien causal fixe est hors de question. En d’autres termes, nous pourrions dire que regardée de l’extérieur – objectivement – la volonté est causalement déterminée, et que regardée de l’intérieur – subjectivement – elle est libre.
Planck a très bien décrit le rôle de la pensée créatrice dans ce processus en disant :
Une bonne hypothèse de travail est essentielle avant toute enquête. Cela étant, nous sommes confrontés à la difficile question de savoir comment nous allons faire pour trouver l’hypothèse la plus appropriée. Pour cela, il ne peut y avoir de règle générale. La pensée logique en elle-même ne suffit pas, même pas lorsqu’elle dispose d’un corps d’expérience exceptionnellement vaste et multiple pour l’aider. La seule méthode possible consiste à comprendre immédiatement le problème ou à se saisir d’une heureuse idée opportune. Un tel saut intellectuel ne peut être exécuté que par une imagination vive et indépendante et par une forte puissance créatrice, guidée par une connaissance exacte des faits donnés pour qu’elle suive le droit chemin.
Alors que Planck était un pianiste accompli, Einstein parlait sans relâche de l’importance de l’adhésion de son âme à la musique classique et de son amour de jouer Mozart au violon. Les deux hommes jouaient fréquemment de la musique ensemble, et tous deux témoignaient du rôle vital de la musique classique en leur permettant de s’évader au-delà des contraintes du raisonnement logique déductif / inductif – les mathématiques formelles – qui les avait empêchés de formuler des hypothèses fructueuses.
À propos du rôle de la musique dans la découverte scientifique, Einstein a déclaré :
La théorie de la relativité m’est venue par intuition, et la musique est le moteur de cette intuition. Mes parents m’ont fait étudier le violon depuis l’âge de six ans. Ma nouvelle découverte est le résultat de la perception musicale.
Dans un autre essai, Einstein est allé encore plus loin pour décrire le rôle de la causalité dans une fugue de Bach comme clé maîtresse pour débloquer les problèmes mathématiquement insolubles des quantas et de la causalité plus généralement :
Je crois que les événements de la nature sont régis par une loi beaucoup plus stricte et plus contraignante que ce que nous soupçonnons aujourd’hui, lorsque nous parlons d’un événement comme étant la cause d’un autre. Notre concept ici se limite à un événement dans une temporalité. Il est dissocié de l’ensemble du processus. Notre manière approximative actuelle d’appliquer le principe causal est assez superficielle… Nous sommes comme un enfant qui juge un poème par ses rimes, et non par son rythme. Ou, nous sommes comme un jeune étudiant au piano reliant simplement une note à celle qui précède ou suit immédiatement. Dans une certaine mesure, tout cela peut être très bien, quand on a affaire à des compositions simples ; mais cela ne fera pas l’affaire pour l’interprétation d’une fugue de Bach. La physique quantique nous a présenté des processus très complexes, et pour y faire face, nous devons encore élargir et affiner notre concept de causalité.
À ma connaissance, cette idée n’était nulle part mieux exprimée à notre époque que dans cette courte vidéo de 17 minutes, Le passé est-il certain ? Vidéo en anglais
Remettre l’esprit sur le siège du conducteur
Au lieu d’une nouvelle ère de découvertes dans les voyages spatiaux, le développement pacifique et les découvertes atomiques comme l’envisageaient John F.Kennedy ou Charles De Gaulle, le XXe siècle a vu la formation d’un nouveau sacerdoce scientifique qui s’est transformé en un culte de la société de consommation tentant, pour toujours, de «vivre dans l’insaisissable maintenant» – le Big Now – … ignorant du passé, craintif pour l’avenir et dédaigneux envers la nature humaine. Des ectoplasmes et des zombies comme Karl Popper et George Soros se sont levés pour mettre en action un ensemble d’idées qui rejetaient la méthode de pensée fructueuse et éprouvée menée par des scientifiques comme Einstein, Planck et le grand bio-géochimiste Vladimir Vernadsky qui ont tous conclu que si la logique déductive / inductive pure échoue à produire la vérité, alors il vaut mieux trouver une meilleure définition de la vérité plutôt que de supposer paresseusement qu’elle n’existe pas.
Alors que l’humanité est tirée par un meilleur paradigme de système ouvert dirigé par Vladimir Poutine, Xi Jinping et d’autres dirigeants de l’Alliance multipolaire, rappelons-nous les sages paroles de Planck dont la vision de la condition humaine devrait être revisitée plus souvent :
La science ne peut pas résoudre le mystère ultime de la nature, et ceci parce qu’en dernière analyse, nous faisons nous-mêmes partie de la nature, et par conséquent, partie du mystère que nous essayons de résoudre. La musique et l’art sont, dans une certaine mesure, également des tentatives de résoudre, ou du moins d’exprimer ce mystère. Mais à mon avis, plus nous progressons avec l’un ou l’autre, plus nous sommes mis en harmonie avec toute la nature elle-même. Et c’est l’un des grands services rendus par la science à l’individu.
L’auteur de cet article a prononcé une conférence, en 2015, sur ce sujet intitulée Planck vs Russell : A Battle for Causality in the 20th Century, qui peut être visionnée ici – en anglais :
Matthew Ehret
Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone
Source: Lire l'article complet de Le Saker Francophone