Par Matthew Ehret − Le 15 juillet 2020 − Source Strategic Culture
Comme tout le monde, j’aimerais vivre dans un monde sans pollution.
J’adorerais voir la civilisation humaine trouver un équilibre avec la nature et au risque de ressembler à un idéaliste naïf, je crois sincèrement que c’est finalement notre destin en tant qu’espèce.
Mon expérience personnelle m’a conduit à la conclusion que nous n’avons pas réussi à atteindre ce paradigme, en tant qu’espèce, qu’en raison du système – et de l’influence culturelle – d’une oligarchie qui a réussi à enfoncer obstinément ses griffes parasitaires sur son hôte pendant quelques générations de trop – corrompant et pervertissant tout ce qu’elle domine.
En raison de l’omniprésence de l’oligarchie, l’exploitation de masse, les guerres et la pollution ont détruit les écosystèmes et d’innombrables vies humaines, et alors que l’ordre néolibéral continue de s’orienter vers l’effondrement inévitable d’une bulle de dérivés de 2 millions de milliards de dollars (215), que nos décennies de décadence irréfléchie ont provoqué, des choix très sérieux devront être faits.
Faux remèdes à l’effondrement imminent
De nombreuses fausses solutions seront présentées au fur et à mesure que la société se réveillera devant le bâtiment en feu dans lequel elle est piégée, et à moins que notre esprit ne prenne conscience de ces fausses solutions – sans parler des incendiaires qui gèrent cet incendie par le haut – alors beaucoup d’âmes bien intentionnées de tous horizons peuvent signer leur arrêt de mort et apporter, accidentellement, une solution bien pire que la maladie à laquelle elles cherchaient à remédier.
Avant que vous, cher lecteur, ne m’accusiez d’être trop dramatique dans mes affirmations, permettez-moi d’attirer votre attention sur un événement du 3 juin parrainé par le Forum économique mondial (WEF) intitulé The Great Reset, avec des appels passionnés des dirigeants du FMI, de la Banque mondiale, du Royaume-Uni, des États-Unis, secteurs privé et bancaire confondus, à profiter de la COVID-19 pour fermer et «réinitialiser» l’économie mondiale sous un nouveau système d’exploitation intitulé Green New Deal.
Le fondateur et président exécutif du WEF, Klaus Schwab, a déclaré :
«Le monde doit agir uni, et rapidement pour réorganiser tous les aspects de nos sociétés et de nos économies, de l’éducation aux contrats sociaux et aux conditions de travail … Chaque pays, des États-Unis à la Chine, doit participer, et chaque industrie, du pétrole et du gaz à la technologie, doit être transformée. En bref, nous avons besoin d’une grande réinitialisation du capitalisme. »
Le message de Schwab a été amplifié par le prince Charles qui a sauté sur cette opportunité en or de modifier radicalement le comportement humain d’une manière que des décennies d’écologisme n’ont pas réussi à accomplir lorsqu’il a déclaré :
«Nous avons une occasion en or de saisir quelque chose de bien dans la crise [de la COVID-19]. Ses ondes de choc sans précédent pourraient bien rendre les gens plus réceptifs aux grandes visions du changement ».
Alors que le Forum économique mondial est généralement connu comme un forum d’élites d’entreprises mondiales, cette organisation s’est diversifiée ces dernières années pour devenir chef de file de la coordination mondiale de la pandémie en tant que co-sponsor de l’effrayant Event 201 d’octobre 2019 et a intégré des dirigeants de groupes de résistance typiquement « anticapitalistes » comme Greenpeace qui s’expriment désormais régulièrement lors de leurs événements.
Jennifer Morgan – actuelle responsable de Greenpeace – a déclaré lors de l’événement :
« Nous avons instauré un nouvel ordre mondial après la Seconde Guerre mondiale… Nous sommes maintenant dans un monde différent de ce qu’il était alors. Nous devons nous demander, que pouvons-nous faire différemment ? Le Forum économique mondial a également une grande responsabilité à cet égard : appuyer sur le bouton de réinitialisation et chercher comment créer le bien-être des personnes et de la Terre. »
Alors, cette définition du bien-être international est-elle vraiment ce qu’elle semble être ? Ou est-ce que quelque chose de plus néfaste se cache sous la surface ? Comment pouvons-nous le savoir ?
Ceux qui ignorent l’Histoire croiront facilement au récit qui leur est donné par les acteurs qui gèrent le Forum économique mondial. Le récit faussaire est le suivant : un nouveau système a été façonné au cours d’une conférence de deux semaines à Bretton Woods, dans le New Hampshire, en 1944 sous la direction de Franklin Roosevelt et cela a été conçu pour exporter le programme du New Deal, qui a reconstruit l’Amérique après la Grande Dépression ainsi que le reste du monde. Étant donné que notre crise actuelle exige un nouveau système, de la même manière que le monde avait besoin d’une réinitialisation en 1932, et à nouveau en 1945, nous devons le refaire.
En surface, tout cela est vrai. Mais voici le vice caché …
Le New Deal de FDR était fondé sur :
- l’arrêt de la dictature des banquiers, en 1933, lorsqu’il torpilla à lui seul la conférence de Londres de la Banque d’Angleterre et de la Ligue des Nations,
- l’imposition d’une régulation massive aux spéculateurs de Wall Street en vertu des lois Glass-Steagall et des nombreuses lois qui ont démantelé les méga-banques, créé la SEC, protégé les économies légitimes et traduit en justice des centaines de banquiers d’élite devant la Commission Pecora,
- lancé de vastes projets d’infrastructure sous l’égide de la Tennessee Valley Authority, des projets d’électrification rurale, le barrage de Grand Coulee, les barrages Hoover, etc., augmenté la productivité nationale de la main-d’œuvre faisant de l’Amérique une économie agro-industrielle tous azimuts capable d’une croissance constante, et
- combattu vaillamment pour garantir ces mêmes capacités à toutes les nations du monde en opposition totale à l’Empire britannique.
Les partisans du Green New Deal d’aujourd’hui utilisent la forme et le nom des précédents historiques de FDR, mais sont totalement attachés à des objectifs opposés.
Dans le cadre des mécanismes de réponse globale proposés par les oligarques qui dirigent la stratégie du Great Reset au Forum économique mondial, les réseaux d’énergie verte conçus pour abaisser la température mondiale de deux degrés en 30 ans en décarbonant la société auront pour effet de réduire la productivité du travail de toutes les nations plutôt que d’accroître celle-ci comme l’avait fait le New Deal original.
Pendant ce temps, les mécanismes de plafonnement, d’échange, et de tarification du carbone conçus par la Banque d’Angleterre et le groupe de travail Carney / Bloomberg sur les dispositions financières liées au climat promettent de créer des incitations financières pour réduire le potentiel de la population mondiale en déconstruisant l’ordre économique industriel nécessaire pour soutenir les près de 8 milliards âmes à la surface de la terre actuellement. Dans un récent discours à la City de Londres, l’ancien directeur de la Banque d’Angleterre qui dirige désormais l’équipe Climate Finance de Boris Johnson a déclaré :
« Réaliser des émissions nettes nulles nécessitera une transition économique globale – chaque entreprise, chaque banque, chaque assureur et chaque investisseur devra ajuster ses modèles commerciaux. Cela pourrait transformer un risque existentiel en la plus grande opportunité commerciale de notre temps ».
Carney, qui se trouve être également l’architecte du Pacte climatique des banques centrales a déjà menacé de détruire toutes les entreprises qui refusent de se conformer aux nouvelles normes vertes que lui et ses contrôleurs souhaitent imposer au monde en disant :
Les entreprises qui anticipent ces développements seront largement récompensées. Les autres cesseront d’exister.
Alors que le nouveau système vert réinitialisé promet de comporter plus de réglementations sur la finance, ces réglementations seront-elles contrôlées par des États-nations souverains dans l’intérêt du bien-être général de leurs peuples ou par des Banques centrales privées, dans l’intérêt d’une élite oligarchique obsédée par le contrôle, l’équilibre, et la crédulité de nations divisées, dépeuplées et appauvries ?
Je pense que vous pouvez le découvrir par vous-même.
La seule forme de grande réinitialisation légitime qui protégera les gens, les nations et réduira l’influence de l’oligarchie financière tout en protégeant réellement l’environnement à long terme est liée au New Deal international moderne connu sous le nom d’Initiative Belt and Road. En créant un nouveau système de financement lié au développement à long terme, à la croissance agro-industrielle des économies à spectre complet à travers le monde, la Chine et ses alliés ont repris le flambeau qui a été abandonné par la mort prématurée de Franklin Roosevelt le 12 avril 1945. Tout arrangement pour une nouvelle réinitialisation économique devrait adhérer aux principes éprouvés de l’économie politique antifasciste qui ont fait leurs preuves dans le passé et continuent de fonctionner dans le présent.
Un début retentissant pour cette réinitialisation impliquerait que le président Trump accepte un sommet d’urgence entre la Russie, la Chine et les États-Unis, suivi d’un sommet à cinq pays avec le Royaume-Uni et la France conformément aux lignes directrices énoncées par le président Poutine en janvier 2020 et réitérées il y a quelques semaines.
Matthew Ehret
Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone
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