L’arnaque et l’escroquerie en ligne ne cessent de progresser et d’évoluer dans la plupart des pays du monde. Ce phénomène est extrêmement répandus dans certains pays comme le Nigéria, la Roumanie ou la Russie pour ne retenir que les cas les plus extrêmes mais il évolue très vite en France où de faux sites ne se contentent plus de simuler des sites officiels mais de capturer la fréquentation de sites officiels et gouvernementaux et de rediriger certaines requêtes vers d’autres sites totalement faux à des fins d’escroquerie ou d’arnaque.
Dans ce cas de figure précis, la vigilance des individus et même de personnes morales est invariablement déjouée et l’association de malfaiteurs en ligne derrière le montage rapide de la nasse virtuelle parvient à hameçonner et les données personnelles et/ou privées de l’usager ainsi que ses coordonnées bancaires, son numéro de carte bancaire et si le faux site comporte un moyen de paiement, son autorisation de débit.
L’abandon par les services de l’Etat de certaines de leurs attributions au profit de sous-traitants a en partie généré cet état de fait. La prolifération de faux sites de services administratifs explose au point où toute recherche sur le net relative à un service assuré naguère par l’administration territoriale ou les préfectures par exemple mène directement vers une faune de faux sites, le plus souvent éphémères, mais disposant d’une ou plusieurs évaluations (toutes fictives) et d’un historique ad-hoc avec parfois des témoignages d’usagers tout aussi inexistants.
Des sites gouvernementaux permettent le signalement de ces sites d’escroquerie en ligne mais le phénomène a tellement pris de l’ampleur que la plupart des services dédiés à la lutte contre l’escroquerie et la fraude sur le Web sont largement débordés.
Ces sites qui ont escroqué et arnaqué des milliers de personnes en France continuent à apparaître en toute quiétude sans que l’on ne sache vraiment s’ils relèvent ou pas d’une nouvelle forme de délinquance ou de réseaux transnationaux du crime organisé.
Cependant, en filigrane se dresse les contours d’un nouveau monde où l’Etat ayant délocalisé certaines de ses attributions régaliennes comme la défense, est en train de se privatiser en cédant ses services à des sous-traitants et c’est la brèche par laquelle ces cyber-escrocs exploitent pour arnaquer des citoyens formatés selon des repères révolus.
Si certaines et certains d’entre-vous ont été victimes de tels agissements criminels, ne baissez surtout pas les bras et sachez avant toute chose que vous êtes loin d’être les seuls cas d’espèce. L’arnaque en ligne évolue très vite et d’ici peu, elle s’étendra à tous les domaines. Aujourd’hui des gens perdent des cartes grises de leurs véhicules de cette façon ou autorisent l’accès à leurs comptes bancaires à des pirates vivant dans des endroits que très peu de personnes sont en mesures d’identifier sur une carte. Demain ce sera probablement pire et le récent piratage des comptes des grands de ce monde en est le prélude initial.
Vous vous demandez probablement ce que fait un tel billet sur un site comme celui que vous êtes en train de visiter. C’est pourtant simple. L’auteur de ces lignes a non seulement découvert l’étendue de ce phénomène mais s’est aussi fait arnaquer par une fausse société pour un simple service administratif qui n’est plus assuré par l’Etat. C’est « normal » m’a t-on assuré et cela arrive chaque seconde qui passe sans qu’il faille pour autant s’en offusquer outre-mesure. C’est la réponse officieuse d’un chargé de communication d’un organisme chargé de réprimer ce genre de criminalité.
Bienvenue dans la jungle.
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