par Olivier Renault.
L’Allemagne continue de tenir en laisse l’émergence de slogans et d’organisations nationalistes au sein de son armée. En cause, des commandos des forces spéciales de la Bundeswehr (KSK). La ministre de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, CDU, veut refermer le couvercle sur des tendances qui ont toujours existé en Allemagne et qui ressortent surtout depuis la décision de Angela Merkel, CDU, en 2015 d’importer des réfugiés dans le pays. L’évidence d’être « un pays occupé » saute aux yeux des soldats.
Au cours des 24 années de son existence, cette unité des forces spéciales de l’armée d’élite, KSK, a libéré de nombreux otages, mené des opérations contre des terroristes et capturé des criminels de guerre. Mais toutes ou presque toutes ces opérations étaient secrètes. Ces dernières années, les forces spéciales, en raison d’événements qui se sont produits les uns après les autres concernant du personnel militaire de l’unité ayant des idéaux politiques d’extrême droite ou de la droite nationaliste, sont devenues la cible des média officiels. Eberhard Zorn, le chef d’État-Major de la Bundeswehr a déclaré que certaines parties des commandos KSK « sont devenues indépendantes au fil des ans ». Le MAD (Der Militärische Abschirmdienst), les services secrets de l’armée allemande parlent « d’un mur du silence » qui s’est dressé devant eux durant l’enquête, apportant la preuve que l’idéologie d’extrême droite est bien partagée dans la troupe. Pour ceux qui connaissent l’Allemagne cela n’a rien d’anormal car c’est dans la tradition de nombreuses Verbindungen, des loges d’étudiants, de s’organiser sur ce modèle.
La KSK a fait, à plusieurs reprises, les gros titres des média depuis 2017. Tout a commencé en avril 2017 avec une fête d’adieu pour un commandant de la KSK au cours de laquelle un concours de lancer de têtes de cochon a été organisé, du rock de droite a été joué et le salut hitlérien a été agité, selon le témoignage d’une call-girl auprès de la police. À Collm, dans le nord du Land de Saxe, un raid contre un instructeur du KSK a eu lieu le 13 mai 2020. Le soldat d’élite était surveillé par les services secrets de l’armée (MAD) depuis au moins trois ans. Des enquêteurs du bureau de la police criminelle de Saxe ont trouvé des explosifs, des armes, des balles « en grande quantité » chez lui. Il a participé à la fête d’adieu du commandant de la KSK et se trouvait depuis lors dans le collimateur du MAD. Mardi, Annegret Kramp-Karrenbauer a déclaré que les enquêteurs n’ont pas encore découvert si les 48 000 balles et 62 kilos d’explosifs avaient disparu de l’arsenal du KSK ou si cela est le résultat d’un vol ou d’une comptabilité imprudente.
Annegret Kramp-Karrenbauer a décidé ce mardi, après une accumulation d’événements et de preuves concernant des activités extrémistes d’extrême droite dans le commandement des forces spéciales du KSK de partiellement les dissoudre. Le reste des forces spéciales sera réformé de façon drastique et sera surveillé de près jusqu’à l’automne. Si le commandement dans son ensemble et les autres soldats, qui restent en place dans l’unité, n’agissent pas d’ici là correctement sur la base des normes et valeurs de la Loi fondamentale, d’autres actions à leur encontre sont envisagées. La dissolution et la réorganisation complète des commandos restent une option. Pour le moment, une unité au sein de la KSK est dissoute. Les autres soldats des autres unités restantes de la KSK devront effectuer des rotations dans d’autres bataillons de la Bundeswehr.
L’affaire de Saxe est le plus récent maillon découvert révélant l’existence d’activités extrémistes d’extrême droite au sein de la KSK voulant se préparer militairement contre « le gouvernement d’occupation dirigée par Angela Merkel ». Ces derniers temps, dans la population, des Reichsbürger* s’organisent également pour dénoncer « l’occupation » de leur pays sous la forme de la République fédérale allemande. D’après le camp socialiste comme, Hans-Peter Bartels, SPD, commissaire militaire du Bundestag allemand jusqu’en au début de juin 2020, cette affaire souligne une fois de plus l’existence d’un complot dans l’appareil d’Etat allemand. Un reportage de la ZDF « Angriff von innen » (Attaque de l’intérieur), diffusé en mai dernier, a montré l’existence du soi-disant réseau « Hannibal » composé de soldats d’élite de la KSK, d’officiers de police des services spéciaux, de juges, d’avocats et de fonctionnaires du Bureau pour la protection de la Constitution, qui ont un accès à de vastes ressources provenant de la Bundeswehr et de la police, notamment des munitions de guerre et des avions de combat Tornado. Selon la ZDF, les réseaux d’extrême droite présents dans l’appareil d’État allemand se préparent depuis des années à un coup d’État appelé le « Jour X », le jour où les structures d’État vont s’écrouler et où le réseau devra prendre le pouvoir par les armes. Le jour venu, les responsables politiques favorables à l’import des migrants devaient être exécutés. Depuis 2015, tout un réseau se serait étendu sur toute l’Allemagne et en Europe.
* mouvement politique et patriotique qui remet en cause l’existence légale de l’État allemand actuel
source : http://www.observateurcontinental.fr
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