Le professeur Didier Raoult, qui a fait parler de lui dans le cadre des intenses débats sur la généralisation d’un traitement à base d’hydroxychloroquine face à la propagation du Covid-19, est auditionné ce 24 juin à l’Assemblée nationale par une commission d’enquête chargée de tirer les leçons de la pandémie.
Le directeur de l’IHU Méditerranée de Marseille fait en effet partie des interlocuteurs qu’ont décidé d’interroger les membres de la commission. En pleine crise sanitaire, il est devenu une personnalité publique de premier plan, autant adulée que vilipendée, amenant même de nombreux commentateurs à analyser son potentiel politique.
Ministres, dirigeants d’agences sanitaires et d’administrations aux manettes ces derniers mois, mais aussi ces dernières années, sont entendus par les députés depuis le 16 juin afin d’«établir la généalogie et la chronologie de cette crise», a fait savoir la présidente de la commission des Affaires sociales Brigitte Bourguignon (LREM), qui préside cette commission d’enquête.
Comme le rapporte Le Parisien, à la différence de la mission d’information parlementaire qui a rendu son rapport le 3 juin, la commission d’enquête a des pouvoirs d’investigation élargis : ses convocations sont obligatoires sous peine de sanctions pénales, les auditions se déroulent sous serment et ses membres peuvent réaliser des contrôles sur pièces et organiser des déplacements, par exemple dans un hôpital ou un Ehpad durement touché par l’épidémie. Le Sénat a aussi prévu sa commission d’enquête, qui sera mise en place à la fin du mois.
Ces missions parlementaires interviennent parallèlement à la recherche d’éventuelles responsabilités judiciaires après la crise sanitaire, puisque comme le précise l’AFP, le parquet de Paris a ouvert le 16 juin une vaste enquête préliminaire sur la gestion de la crise, visant notamment les chefs d’«homicides involontaires» ou de «mise en danger de la vie d’autrui».