L’aggravation effrayante de l’emprise des Technologies de l’information et de la communication (TIC) sur nos vies et son corollaire constitué par les projets de traçage électronique des populations au nom de la nécessité de limiter la contagion du Covid-19, constituent deux évolutions caractérisées par une accélération des Pouvoirs en place dans l’usage massif des technologies. Dès lors, la bascule de nos sociétés vers un nouveau régime social doublé d’un totalitarisme mortifère n’a plus rien d’une science-fiction. Notre unique fenêtre sur le monde s’ouvrira-t-elle sur nos seuls écrans, froids et inhumains ?
Chantage par la peur dans un monde orwellien sans contact
Pour beaucoup, les écrans deviennent un mode quasi-exclusif d’accès au monde ; le commerce en ligne explose, et même l’organisation de réseaux d’approvisionnements locaux en légumes et produits frais passe souvent par des sites Internet ; la consommation de jeux vidéo s’envole ; le nombre de consultations de « télémédecine » montent en flèche — alors qu’elles n’apportent rien de plus en général qu’une conversation téléphonique ; la « continuité pédagogique » se fait aussi par ordinateur, au mépris de toutes les recommandations médicales de limiter l’exposition des enfants aux écrans ; et des millions de personnes se retrouvent à travailler chez elles — non plus « métro-boulot-dodo », mais directement « du lit à l’ordi ».
Dans une société dont l’usage du tout numérique est devenu boulimique, la dématérialisation s’est accélérée dans un confinement forcé, non seulement parfaitement inutile mais contre-productif, anticonstitutionnel, liberticide, et dévastateur pour l’économie et le lien social vital à l’espèce humaine. Devrait-on penser que les « Grands de ce monde » qui nous imposent leurs diktats ne sont pas humains ? Nous, simples citoyens, ressentons violemment la fragilité de nos existences face à la « menace fantôme » d’un virus à corona somme toute pas plus dangereux qu’une grippe saisonnière, et d’un confinement long, l’ordre politique et économique en vigueur semble, lui, à la fois ébranlé et renforcé par la secousse en cours. Il paraît en même temps fragile, et très solide sur ses bases les plus « modernes », c’est-à-dire les plus destructrices socialement.
Il n’a bien sûr pas échappé à grand-monde que la situation présente a permis aux gouvernements de nombreux pays de tétaniser, pour un temps indéterminé, les contestations parfois extrêmement vives dont ils faisaient l’objet depuis plusieurs mois. Ce qui est tout aussi frappant, c’est que les mesures de distanciation interpersonnelle et la peur du contact avec l’autre générées par l’épidémie entrent puissamment en résonance avec des tendances lourdes de la société contemporaine.
Dans le cadre de l’état d’urgence « sanitaire », le gouvernement a établi une ordonnance qui permet, pendant toute sa durée, l’installation d’antennes 5G sans aucune autorisation — ni de l’ANFR ni des mairies ni des régies ou syndic d’immeubles ! Dans le même temps, il a mis en place un Comité d’Analyse, de Recherche et d’Expertise — CARE, ça s’invente pas !! — dont le principal objectif est d’élaborer des dispositifs de traçage numérique qui, on peut le craindre, survivront à l’urgence.
« Sauvez des vies, restez chez vous »… sur Internet
Le gouvernement a décrété l’« état d’urgence sanitaire » le 22 mars, texte qui, a priori, aurait dû privilégier des mesures permettant enfin de lutter efficacement contre la pandémie de coronavirus : quarantaines pour ceux venant de pays ou zones à risque ; généralisation des tests ; doter soignants, malades et porteurs sains de masques ; investir massivement dans les lits, respirateurs et traitements ; mesures spécifiques pour les plus exposés — soignants, pensionnaires des EPHAD, prisonniers, migrants, travailleurs de l’alimentation, milieux populaires mal logés… Pour ce faire, il aurait dû généraliser les réquisitions de cliniques privées, d’usines, prévoir une dotation exceptionnelle pour un système de santé publique exsangue suite aux restrictions budgétaires…
Les grands médias ne voient en général rien d’inquiétant à cette réduction de toutes les activités humaines à une seule et ils se gardent bien de préciser que rien ne pourra changer en matière de précarisation sociale et d’écologie si nous continuons de tout faire par Internet. Les grands médias ne voient en général rien d’inquiétant à cette réduction de toutes les activités humaines à une seule. À cette campagne incessante de promotion de la vie numérique ne répond aucune alarme dans le débat d’idées : l’informatisation totale ne semble un problème pour personne.
Le président Macron, quant à lui, se permet de faire des allusions répétées au programme du Conseil national de la Résistance et à son esprit de compromis social ; mais dans les faits, le projet de conversion de la France en start-up nation n’est nullement en pause, au contraire il connaît un grand bond en avant.
Le confinement est par ailleurs une aubaine pour s’approcher de l’objectif de remplacement de tous les services publics par des portails en ligne, fixé par le plan Action publique 2022. Comme on le voit avec la suppression des guichets SNCF, cette numérisation accélère la privatisation des services publics, par le transfert de leur travail à des plateformes commerciales aux pratiques opaques, fondées sur le profilage massif des individus.
Elle évince violemment l’ensemble des usagers peu ou pas connectés — un cinquième de la population, parmi lesquels les personnes âgées, les plus vulnérables économiquement et les récalcitrants. Elle oblige désormais des catégories en voie de paupérisation massive à s’acheter parfois autant d’équipements informatiques « de base » — PC, smartphone, imprimante, scanner… — que le foyer compte de membres.
Elle nous fait basculer dans un monde profondément déshumanisé et kafkaïen. :
« La numérisation de tout ce qui peut l’être est le moyen pour le capitalisme du XXIème siècle d’obtenir de nouvelles baisses de coût […] Cette crise sanitaire apparaîtra peut-être rétrospectivement comme un moment d’accélération de cette virtualisation du monde. Comme le point d’inflexion du passage du capitalisme industriel au capitalisme numérique, et de son corollaire, l’effondrement des promesses humanistes de la société [de services]. »
Cette analyse de bon sens suffit à comprendre que la « stratégie du choc » utilisée dans le contexte actuel se déroule en partie sous nos yeux, dans ce surcroît de numérisation de la vie domestique et économique. Voir la bonne analyse faite sur la « stratégie du choc » dans le cadre du Covid-19. On ne peut que se rendre à l’évidence de Pouvoirs en place aux abois qui ont aujourd’hui abattu leurs cartes :
« Dans La Stratégie du Choc : la montée d’un capitalisme du désastre, Naomi Klein met en évidence les modes opératoires du capitalisme libéral et de la torture scientifique telle que théorisée dans les manuels de la CIA (MK ultra, Monarch), à savoir la production intentionnelle de chocs régressifs, sous la forme de crises économiques planifiées et/ou de traumatismes émotionnels méthodiques, afin d’anéantir les structures données. Les bases du contrôle mental, que ce soit sur un individu ou sur une population entière, sont les mêmes : traumatiser pour reprogrammer… Ordo Ab Chao (l’ordre par le chaos); le modus operandi qui efface la personnalité d’origine chez un individu par une succession de traumatismes s’applique donc également sur les foules… En 1963, le patron des administrateurs de L’Institut Tavistock, Eric Trist, a déclaré : « L’administration d’une série de chocs traumatiques successifs sur une société a pour effet de la déstabiliser et de créer des conditions permanentes de turbulence sociale… » qui serviront à générer une société nouvelle en effaçant les cultures, les patrimoines, les frontières, bref les racines… pour l’établissement d’un Nouvel Ordre Mondial… »
Il semble juste de parler de « stratégie du choc » numérique, au sens où la crise sanitaire crée l’occasion de renforcer la dépendance aux outils informatiques, et de déployer des projets économiques et politiques pré-existants : enseignement à distance, recours massif au télétravail, « e-santé », Internet des objets et robotisation, élimination de l’argent liquide au profit de la monnaie électronique, promotion de la 5G, smart city...
On peut aussi faire figurer dans ce tableau les projets de suivi des individus par leur smartphone, au-delà de ce qui se pratiquait déjà en matière de surveillance policière, de marketing, ou de rencontres amoureuses par applications dédiées. Ainsi le risque n’est-il pas seulement que les choses restent « comme avant », mais qu’elles empirent nettement, à l’image de ce qui existe déjà en Chine, où le nombre de caméras a tellement explosé qu’on en compte une pour deux citoyens.
Quand la Chine devient notre modèle pour activer Big Brother
Il est à peu près acquis que plusieurs gouvernements européens vont mettre en place de nouveaux dispositifs de surveillance par smartphone — dans un premier temps — en contrepartie de la sortie, ou du relâchement, du confinement. Alors qu’à la peur de tomber malade s’ajoute la lassitude et l’impossibilité économique de rester confinés pendant des mois, c’est un véritable chantage auquel les populations sont soumises. Grâce à son système de crédit social orwellien, celui où vous gagnez ou perdez des points en fonction de votre comportement, ses horribles camps de rééducation, sa répression brutale des voix dissidentes et sa surveillance constante de sa population, la Chine a été le laboratoire d’un nouvel ordre mondial de haute technologie. En outre, plusieurs sociétés liées à l’élite ont aidé la Chine à atteindre ses objectifs. Sans surprise, l’OMS n’a cessé de louer ce régime oppressif.
La crise du coronavirus est marquée par l’idée que l’efficacité, en matière de lutte contre les coronavirus, serait à chercher du côté de l’Asie en général et de la Chine en particulier. En France, médias et politiques portent plutôt leur regard vers la Corée du Sud, Taïwan ou Singapour, dont l’hyper-modernité technologique n’est pas associée — à tort ou à raison — au despotisme politique.
En Espagne, par contre, le début de la crise sanitaire a vu la presse dominante se demander ouvertement si la « démocratie » n’est pas un fardeau qui condamne à l’inefficacité, tandis que de vieux politiciens « libéraux » faisaient part de leur admiration pour l’autoritarisme chinois high tech : géolocalisation des téléphones mobiles, systèmes de notation sociale alimentée par les données recueillies en permanence sur les citoyens avec Internet, reconnaissance faciale, usage de drones pour surveiller et sanctionner la population.
C’est un des éléments du tournant que nous vivons peut-être : nous avons été habitués depuis des décennies à lire notre avenir dans les évolutions de la société nord-américaine, et tout à coup, c’est la Chine post-maoïste qui semble devenir notre horizon — elle qui fait un usage véritablement décomplexé des innovations de la Silicon Valley.
Prenons la mesure de l’imposture : dans un contexte de pénurie grave des moyens ordinaires pour lutter contre la contagion — trop peu de masques et de blouses à l’hôpital, manque de soignants et de lits à l’hôpital et en dehors, peu de tests — on nous propose à la place un « apparent » gadget de science-fiction, les applications de détection électronique de la transmission du coronavirus. Aucune annonce claire n’est faite dans le sens d’un soutien financier massif et structurel aux hôpitaux publics pour faire face à une crise qui va durer ; par contre, on s’apprête à franchir un nouveau cap dans la traçabilité systématique des déplacements et des relations sociales — au moins, dans un premier temps, pour ceux qui l’acceptent. Et après ?
Le fait de se savoir tracé en permanence est source de conformisme et de soumission aux autorités, même quand on ne vit pas sous une dictature. Les éléments de langage gouvernementaux assurent que les informations données par les applications de traçage des personnes porteuses du Covid-19 seront anonymisées puis détruites, mais il suffit de lire les mémoires d’Edward Snowden à propos de la surveillance électronique pour voir que ce genre de garantie ne tient pas.
Qui plus est, un coup d’œil à l’histoire récente des technologies montre qu’il n’y a pratiquement jamais de retour en arrière avec les dispositifs liberticides introduits en temps de crise : si elles sont mises en œuvre à grande échelle sous l’égide de l’État, les applications de traçage resteront, et il sera difficile d’en empêcher l’extension à toute la population.
Pensons au fichage ADN, introduit à la fin des années 1990 suite à une série de meurtres à caractère sexuel et dont les ministres de l’époque juraient qu’il resterait toujours limité aux grands criminels — de nos jours, il est devenu quasi-automatique, quand on est arrêté pour être resté un peu tard en manifestation. Pensons aussi, tout simplement, que nous n’avons aucune idée de la durée de cet « épisode épidémique » — six mois ? trois ans ? bien plus ? Et lors d’une éventuelle prochaine pandémie, réelle, celle-là, et possiblement bien plus dévastatrice sur le plan du nombre de morts, que ferons-nous ? Que feront-ils ?
Pendant que les conséquences politiques ne font pas de doute, les résultats sanitaires, eux, sont plus qu’incertains.
Le mode de vie connecté est globalement nocif pour notre santé. Addictions, difficultés relationnelles et d’apprentissage chez les plus jeunes, mais aussi électro-hypersensibilité : l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) estime ainsi à 3,3 millions le nombre de Français qui disent en souffrir — soit 5 % de la population — et affirme la nécessité d’importantes recherches pour comprendre comment ces souffrances se déclenchent et s’amplifient.
Accélération des installations de la 5G pour couvrir au nom du Covid-19 les besoins d’une traçabilité tous azimuts
Par ailleurs, l’« état d’urgence » déclaré par le président Macron sert surtout à imposer un dispositif répressif aveugle, des mesures défavorables aux salariés et d’autres qui n’ont rien à voir avec l’urgence sanitaire.
Il a ainsi promulgué très rapidement — seulement trois jours après ! — une ordonnance le 25 mars qui, pour la pose des nouvelles antennes 5G, supprime toute obligation de contrôle par les mairies et l’Agence nationale des fréquences — ANFR, qui doit notamment veiller à la protection des écoles — permet l’accès sans autorisation préalable aux parties communes des immeubles et aux toits pendant toute la durée de l’état d’urgence sanitaire. C’est un cadeau fait à Orange, Bouygues, SFR et Free pour leur permettre de déployer très rapidement, et sans contestation citoyenne possible, leur réseau pour la 5G, donc avant son démarrage prévu initialement en France à partir de juillet 2020.
Pourquoi si vite ? Parce qu’ils ont besoin de la 5G pour établir leur surveillance de masse !
L’accélération « silencieuse » de l’installation de la 5G est un coup de force qui permet d’ignorer les garanties apportées par la loi Abeille du 9 février 2015, laquelle impose une concertation avant toute installation, pour garantir que soient protégées les personnes électro hypersensibles (EHS), ainsi que les enfants, face aux ondes électromagnétiques. Il est manifeste que ce gouvernement préfère la santé des intérêts privés, industriels et financiers, à celle de la population. Or, de nombreuses études scientifiques menées par des chercheurs de renommée internationale ont mis en évidence les effets non thermiques — non pris en compte par les normes officielles — des champs électromagnétiques sur le vivant. La 5G a précisément été conçue pour générer des pulsations très puissantes afin de pouvoir acheminer un volume de données colossal. Les conséquences gravissimes pour la santé s’accompagnent d’une baisse généralisée des défenses immunitaires. Si les autorités sanitaires des différents pays continuent de minorer l’ensemble de ces effets, la justice commence à les prendre en compte, comme la Cour d’Appel de Turin le 13 janvier 2020.
Ce que les promoteurs de la géolocalisation cherchent à préserver, ce n’est pas d’abord notre santé, ni notre « système de santé » : c’est la société de masse. C’est même une société de masse renforcée, au sens où les individus qui la composent seront encore plus esseulés, appauvris et renfermés sur eux-mêmes, par la peur et par la technologie.
La Quadrature du Net demande que le gouvernement « s’engage à faire immédiatement la transparence sur toutes les mesures de surveillance de la population mises en œuvre ». Amnesty International et d’autres organisations dénoncent :
« Les initiatives des Etats visant à contenir le virus ne doivent pas servir de prétexte à entrer dans une nouvelle ère de systèmes généralisés de surveillance numérique invasive. »
Alors que la pandémie actuelle devrait nous inciter à transformer radicalement une société où l’urbanisation galopante, la pollution de l’air et la surmobilité peuvent avoir des conséquences aussi incontrôlables, le déconfinement géré par Big Data menace de nous y enfoncer un peu plus. On le sait bien, ces mesures prises « dans des circonstances exceptionnelles » pourront être intégrées dans la législation ordinaire comme cela s’est passé avec l’état d’urgence contre le terrorisme. C’est la fameuse « stratégie du choc » : un état utilise une crise, renforcée par une mise en scène guerrière, pour imposer à la population des mesures prévues de longue date à travers un Plan diabolique.
Dans le même temps, l’explosion du trafic Internet lié au confinement « justifie » de façon très commode la poursuite du déploiement du réseau 5G. Les Gafam vont jusqu’à envisager ces derniers jours de supprimer de nombreuses publications en ligne qui alarment sur les effets de cette nouvelle étape dans l’intensification des champs électromagnétiques artificiels.
Mais in fine, le plus grand danger que comporte l’accélération massive du déploiement de la 5G se cache derrière les raisons qui nous sont présentées comme la panacée, à savoir que la 5G va rendre tout dix fois plus rapide : le temps de connexion, le temps de téléchargement, le temps de latence, c’est-à-dire la durée qui sépare l’ordre de son exécution : elle va nous faire entrer dans l’ère de la simultanéité. Ce sont là les raisons « grand public ». La réalité est toute autre : la 5G permettra une traçabilité de tous partout, tout le temps, via, d’abord des « applis » téléphoniques « a priori relativement inoffensives », qui seraient très vite remplacées par un puçage numérique généralisé à travers un vaccin que Bill Gates promet d’inoculer aux sept milliards d’habitants de cette planète.
Nous le répétons : ils ont besoin de la 5G pour établir leur surveillance de masse !
Arrêter l’escalade
Nous n’avons pas besoin de technologies qui nous déresponsabilisent, en disant et décidant à notre place où nous pouvons aller. Ce dont nous avons besoin, c’est d’exercer notre responsabilité personnelle, pour pallier les défaillances et le cynisme des dirigeants.
Il se dit régulièrement qu’à un moment donné de cette crise, il faudra demander des comptes aux dirigeants. Et comme à l’accoutumée, les réclamations en matière de dotations budgétaires, d’abus patronaux et financiers, de redistribution économique, ne manqueront pas. Mais à côté de ces indispensables revendications, d’autres mesures sont à prendre nous-mêmes ou à arracher aux décideurs, si nous voulons préserver notre liberté — c’est-à-dire si nous voulons préserver la possibilité de combattre les logiques de concurrence et de rentabilité, de construire un monde où la peur de l’autre et l’atomisation de la population ne dominent pas pour longtemps.
- Ces jours-ci, il semble que de nombreuses personnes laissent leur smartphone chez elles, quand elles quittent leur domicile. Nous appelons à la généralisation de ce genre de geste et au boycott des applications privées ou publiques de traçage électronique. Au-delà, nous invitons chacun et chacune à réfléchir sérieusement à la possibilité d’abandonner son téléphone intelligent, et de réduire massivement son usage des technologies de pointe. Revenons enfin à la réalité.
- Les populations devraient se renseigner sur les conséquences économiques, écologiques et sanitaires du déploiement planifié du réseau dit « 5G », et à s’y opposer activement. Plus largement, chacun et chacune est invité à se renseigner sur les antennes de téléphonie mobile qui existent déjà près de chez vous, et à s’opposer aux installations de nouvelles antennes-relais.
- Une prise de conscience du problème de la numérisation en cours de tous les services publics est nécessaire. Un des enjeux de la période d’après-confinement — ou des périodes entre deux confinements ? — sera d’obtenir que des guichets physiques soient encore ou à nouveau disponibles pour les habitants des villes et des campagnes, dans les gares, à la Sécurité sociale, dans les préfectures et autres administrations. Des batailles mériteraient d’être engagées pour la défense du service postal — essentiel par exemple à la circulation d’idées sans numérique — et le maintien d’un service de téléphone fixe, bon marché et indépendant des abonnements à Internet.
- Une autre bataille essentielle pour l’avenir de la société est le rejet de l’école numérique. La période critique que nous vivons est mise à profit pour normaliser l’enseignement à distance par Internet, et seule une réaction d’envergure des enseignants et des parents pourra l’empêcher. Malgré toutes les critiques qu’on peut faire de divers points de vue à l’institution scolaire, la période actuelle devrait illustrer aux yeux d’un grand nombre qu’il y a du sens à apprendre à plusieurs et qu’il est précieux pour les enfants d’être au contact d’enseignants en chair et en os.
- L’économie n’est pas et n’a jamais complètement été à l’arrêt ; les conflits sociaux ne doivent donc pas l’être non plus. Nous soutenons toutes celles et ceux qui se sentent mis en danger, du point de vue de la santé, à leur poste de travail habituel ou dans leurs déplacements. Mais nous attirons aussi l’attention sur les abus et les souffrances dans le cadre du télétravail, à domicile. Certains d’entre nous dénoncent l’informatisation du travail depuis des années ; il est clair que l’extension du télétravail contraint est un processus à endiguer par de nouvelles formes de luttes, de boycott, de retrait.
- Du point de vue économique, les mois à venir s’annoncent terribles. Un appauvrissement très important des populations est possible, au même titre que des effondrements bancaires et monétaires. Face à ces périls, il nous faut penser à comment manger et comment cultiver des terres ; comment s’inscrire dans des réseaux d’approvisionnement de proximité, et comment étendre ces possibilités au plus grand nombre ; comment soutenir les agriculteurs qui produisent de la nourriture saine près de chez nous et comment en aider d’autres à s’installer.
- Enfin, il va nous falloir défendre les moyens de nous rencontrer physiquement, inventer ou retrouver des lieux de discussion publique dans ce contexte difficile où vont se jouer des batailles décisives. Bien sûr, il faudra prévoir des modalités qui prennent en compte les risques de contagion. Mais la vie connectée ne peut durablement se substituer à la vie vécue, et les succédanés de débats par Internet ne remplaceront jamais la présence en chair et en os, le dialogue de vive voix. Chacune et chacun doit réfléchir dès maintenant à la manière dont il est possible de défendre ce droit à la rencontre — réunions d’habitants, assemblées populaires, manifestations — sans lequel aucun droit politique n’est possible, et sans lequel aucun rapport de force, pour quelque lutte que ce soit, ne peut jamais se constituer.
La pandémie de coronavirus a provoqué la pauvreté et la famine pour des millions de personnes dans le monde. Et on en voit pas le bout.
On a vraiment l’impression que presque tous les gouvernements sont cooptés ou contraints de manière tacite à adhérer aux « lignes directrices ». C’est à la fois diabolique et incompréhensible. Pourquoi ? Parce que les « élites mondiales » pensent a priori vraiment qu’elles contribuent à l’avenir et au bien-être de l’humanité. Pourtant, leurs actions ont entraîné une misère abjecte, du chômage et du désespoir. Sans de telles mesures coercitives, il serait difficile d’expliquer pourquoi presque tous les gouvernements de la planète se soumettent à cet horrible programme social et économique et mentent, encore et encore à leur population de façon abjecte. Ces populations même qu’ils sont censés protéger contre le chômage, la famine et le désespoir.
Les technocrates du monde entier prétendent nous préserver du coronavirus aujourd’hui, en accélérant un système de production qui compromet déjà notre survie demain matin. En plus d’être voué à l’échec, c’est absurde… Quoique du point de vue des Pouvoirs en place, ça ne l’est certainement pas : entre l’« Event 101 », le « Lock-Step », Bill Gates et sa GAVI, Rockfeller ou l’OMS, il y a tout lieu de penser que ce que nous vivons aujourd’hui correspond à des scénarii pré-établis, propres à nous faire passer à toute vitesse dans un monde orwellien dématérialisé, inhumain et mortifère, qui aurait fait rêver Hitler ou Staline.
Sources majeures : La Relève et la Peste et Résistance Verte
Source: Lire l'article complet de Signes des Temps (SOTT)