Par Observateur Continental
Sergueï Krikalev est devenu malgré lui le dernier citoyen de l’URSS. Sa patrie s’est effondrée alors qu’il se trouvait dans l’espace. Il a établi un record mondial de séjour dans l’espace contre son gré, car il était impossible de le faire revenir sur terre. Son retour lui a été tout simplement refusé en lui disant que le pays qui l’avait envoyé dans l’espace n’existait plus. Tandis qu’un coup d’Etat se déroulait à Moscou, la station spatiale Mir continuait de tourner autour de la Terre.
Cette station est devenue son foyer et la dernière bribe de l’URSS. Il avait été envoyé dans l’espace par l’URSS quatre mois plus tôt depuis le cosmodrome soviétique de Baïkonour. Sa mission devait durer cinq mois. L’effondrement du pays avait porté sérieusement atteinte au secteur spatial. Il a été dit à Sergueï Krikalev que le pays n’avait pas d’argent pour son retour. Le centre de contrôle lui a demandé de rester le plus longtemps possible sur la station.
Il a pu être remplacé quand sa place a été rachetée par l’Allemagne pour son ingénieur de bord pour 24 millions de dollars. Sergueï Krikalev est rentré chez lui le 25 mars 1992. L’homme portant un scaphandre avec les lettres «URSS» a quitté la capsule après son atterrissage. Il tenait dans sa main le drapeau de l’Union soviétique. Les rapports indiquaient qu’il avait l’air épuisé, sa peau était pâle. Son état de santé laissait à désirer. Quatre personnes l’ont aidé à descendre.
Dans deux ans il recevra le titre de Héros de la Russie. Un peu plus tard il sera le premier cosmonaute russe qui embarquera dans une navette de la NASA. Et deux ans plus tard il sera le premier sur la Station spatiale internationale (ISS).
Source: Le dernier citoyen de l’URSS: un cosmonaute oublié dans l’espace. Observateur Continental