Zelensky invité au 80ème anniversaire, pas la Russie, pourquoi ? Il y avait bien des Ukrainiens en Normandie en juin 44, mais de quel côté ? — Patrice GIBERTIE

Zelensky invité au 80ème anniversaire, pas la Russie, pourquoi ? Il y avait bien des Ukrainiens en Normandie en juin 44, mais de quel côté ? — Patrice  GIBERTIE

Le 16 avril, la mission Libération auprès du ministère des armées a annoncé son intention d’inviter la Russie aux célébrations du 80ème anniversaire du débarquement allié, « pour que l’importance de l’engagement et des sacrifices des peuples soviétiques, ainsi que sa contribution à la victoire de 1945, soient honorées ».

On savait Vladimir Poutine persona non grata. C’est finalement toute la délégation russe qui est bannie de la cérémonie internationale organisée le 6 juin en Normandie pour célébrer les 80 ans du Débarquement. L’Élysée a annoncé ce jeudi 30 mai avoir renoncé à lancer une invitation

Pourquoi ?

La Seconde Guerre mondiale a fait environ 60 millions de morts dans le monde. Le belligérant le plus durement touché a ainsi été la Russie, avec 21 millions de morts (10% de sa population), qui a joué un rôle capital sur le front de l’Est pour libérer l’Europe des nazis.

Le choix de ne pas inviter la Russie est une honte. Et celui de célébrer Zelensky et l’Ukraine ?

Des Ukrainiens se sont battus contre les nazis, d’autres hélas étaient nazis comme Bandera.

Je ne suis pas scandalisé par la présence de Zelensky mais par le choix, en même temps d’interdire la présence de la Russie.

C’est du révisionnisme car Zelensky ne s’est pas désolidarisé de Bandera !

Les Polonais sont bien plus dignes que la Macronie.

Un oubli entache le soutien qu’apportent depuis 2014 les grands médias occidentaux aux dirigeants ukrainiens dans leur face-à-face avec Moscou : la promotion par Kiev de politiques mémorielles révisionnistes et l’indulgence des autorités vis-à-vis des néonazis qui s’affichent dans l’espace public.

Après la révolte du Maïdan, le début de la guerre civile au Donbass et l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, le président ukrainien Petro Porochenko promulgue, en mai 2015, les « lois de décommunisation ». Elles punissent la promotion des idées communistes, interdisent les symboles soviétiques et élèvent au rang de « combattants pour l’indépendance » des groupes antisémites ayant collaboré avec les nazis : l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), dont les milices participèrent à l’extermination des juifs, et sa branche militaire, l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), responsable entre autres du massacre de cent mille Polonais.

L’une et l’autre bénéficient désormais d’un hommage national, le 14 octobre. Et chaque 1er janvier, à Kiev, une marche aux flambeaux honore la mémoire de Stepan Bandera, dirigeant de ces deux organisations et collaborateur du Troisième Reich. Ce sympathique tableau serait incomplet sans mentionner l’intégration à l’armée, en mai 2014, du bataillon Azov, une milice néonazie qui emprunte son emblème à la division SS Das Reich.

Entre le 1er janvier et le 15 février 2022, sur les 152 articles mentionnant l’Ukraine parus dans Le Monde (dont 14 sans lien avec le conflit actuel), 5 comportaient le mot “ nazi ”. Deux évoquent le penchant fascisant de certains nationalistes, mais seulement pour signaler que Moscou instrumentalise la situation (8 et 11 février 2022). Un autre relatait la participation des milices ukrainiennes au génocide des juifs, mais il s’agit d’une recension d’un ouvrage sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale (21 janvier 2022). L’inventaire des colonnes du Figaro aboutit au même résultat : 171 articles mentionnent l’Ukraine (18 sans rapport avec la situation internationale), dont 8 comportent le mot “ nazi ”. L’un rend compte d’un livre sur l’extermination des juifs en Europe et cite bien entendu l’Ukraine. Aucun n’informe sur des faits d’ordinaire jugés intolérables par la presse. Mais qui, parce qu’ils se déroulent dans un pays allié des Occidentaux contre la Russie, passent cette fois sans encombre le tamis moral des journalistes.

https://www.monde-diplomatique.fr/2022/03/RIMBERT/64441
https://france.mid.ru/upload/iblock/24f/bkj0tewv6b84m8d62u6bvzdlb519u7a8.pdf

https://twitter.com/i/status/1795684494902706329

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu le 6 juin prochain pour le 80ème anniversaire du Débarquement en Normandie, a indiqué le président de la République Emmanuel Macron au troisième jour de sa visite en Allemagne.

Depuis 2006, l’Ukraine participe officiellement aux cérémonies annuelles commémorant Débarquement et Bataille de Normandie au cimetière militaire canadien de Cintheaux (Calvados) : y sont inhumés 84 soldats canadiens d’origine ukrainienne tombés pendant l’été 1944. Le 6 août 2006, dans l’allée menant à la nécropole de ce cimetière, le drapeau ukrainien a été hissé pour la première fois en présence de l’ambassadeur d’Ukraine à Paris, Serguei Tymoshenko. Un autre cimetière militaire canadien en Normandie, celui de Reviers, compte une quarantaine de tombes de militaires ukrainiens.

Hélas, les Ukrainiens étaient bien plus nombreux en Normandie et pas exactement du bon côté.

Le 633 (ukrainien), crée en Russie en 1943 a été transféré en Bretagne début 44 et rattaché à la 343.ID (PC Landerneau). Toujours d’après Internet, il devient le 19 avril 1944, le IV (Ost puis russe) Festungs-Grenadier-Rgt 852, puis il aurait combattu avec sa division à Brest et Crozon.

L’ouvrage Lorient 1945, les Allemands face au choc de la capitulation, prisonniers ordinaires, criminels de guerre indique que l’Ost-Bat.634 était aux ordres d’un certain Oberst Bitcherow. La compagnie cantonnée à Névez du 7/05/44 au 5/08/44 est sous les ordres du Lt Boris Sakharoff. Le 10 novembre 1943, l’Ostbataillon 634 composé d’Ukrainiens s’installe dans le KVGr. Quimper/Clohars.

1000 dans la division SS « Frundberg »

Sous les ordres du général Harmel, la 10e division est de retour en France en juillet 1944 pour s’opposer aux forces alliées qui viennent de débarquer en Normandie. Le 11 août, l’armée des EU réussit à conquérir Mortain et à repousser la 10e division du secteur de Barenton. Lorsque les troupes étasuniennes capturent Domfront, le 14 août 1944, la division effectue une contre-attaque avec ses derniers chars, permettant le retrait de la division. Dans la nuit du 17 août 1944, la division arrive sur le secteur de Putanges, à environ 18 km à l’ouest d’Argentan. La nuit suivante, la division marche sur Villedieu-lès-Bailleul, à 3 km environ au sud-ouest de Trun. Après le 19 août 1944, la Poche de Falaise se referme sur la division. Pour l’armée allemande, la poche devient une véritable fournaise, un “ chaudron ” dont peu sortiront indemnes. Au soir du 21 août, la 10e division a perdu pas moins de 3000 hommes et toutes ses armes lourdes.

Le 261e escadron de cavalerie ukrainien

Ils séviront également en Normandie. Lorsque les Alliés débarquent en Normandie le 6 juin 1944 (opération Overlord), les Résistants morbihannais participent à distance à l’opération. La bataille du maquis de Saint-Marcel constitue un des plus hauts faits d’armes de la Résistance.

Les massacres sont commis par le 261e escadron de cavalerie ukrainien et le 708e bataillon d’infanterie géorgien.

« Ce fut le cas lors de la répression qui suivit la bataille de Saint-Marcel. [Ils]… revinrent après la bataille, achevèrent les blessés après les avoir torturés, et assassinèrent les civils, hommes, femmes et enfants dans les villages et les bois alentours ; la doyenne, âgée de 83 ans, impotente, fut assassinée dans son lit. Ces massacres furent commis par le 261e escadron de cavalerie ukrainien et le 708e bataillon d’infanterie géorgien ; quant aux soldats de la Wehrmacht, ils brûlèrent les châteaux de Sainte-Geneviève et des Harys-Béhélec, puis les fermes et le bourg de Saint-Marcel le 27 juin 1944 ».[efn_note] Les Bretons au lendemain de l’occupation, Luc Capdevilla 1999 ; Presses Universitaires de Rennes.[/efn_note]

Du fond de leur tombeau, Heinz Lammerding, Sylvester Stadler et Adolf Diekmann (bourreaux d’Oradour sur Glane) sont émus de voir ainsi le symbole de leur division Das Reich honoré au parlement britannique…

« 450 000 Britanniques sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale pour vaincre l’Allemagne nazie. Cette semaine, Boris Johnson a accueilli le bataillon néo-nazi ukrainien Azov comme des « héros » à Londres. Aucun respect pour ceux qui sont morts afin d’arrêter l’idéologie nazie ».

Zelensky pour visiter la France pour la commémoration du jour J de la Seconde
Guerre mondiale et l’Italie pour la réunion du G7, dans l’espoir de persuader les
membres de l’OTAN de fournir davantage d’aide pour abattre les missiles RU.
Les combattants d’Azov en visite au UK ont remis un drapeau régimentaire à
l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson au Parlement.

À moins que Zelensky vienne faire repentance…

C’était à Caen, en 2004, à l’occasion du 60ème anniversaire. L’événement qui avait fortement marqué les esprits. Invité par le président Jacques Chirac, Gerhard Schröder avait ainsi salué un « geste noble » qui montre « que la période de l’après-guerre est définitivement terminée ».

« Le souvenir que la France garde du 6 juin 1944 est différent de celui de l’Allemagne », avait-il souligné. « Et pourtant, ce souvenir a fait naître chez les uns et les autres le même sentiment : nous sommes convaincus que nous voulons la paix ». Jacques Chirac et Gerhard Schröder s’étaient ensuite donné l’accolade dans un geste plein d’émotion.

Le chancelier allemand avait aussi souligné qu’il ne représentait pas « l’ancienne Allemagne de ces années sombres », mais la démocratie « prospère et stable » qui a « retrouvé sa place au sein de la communauté des peuples civilisés ».

Mais alors les Russes devaient être présents.

»» https://reseauinternational.net/zelensky-invite-au-80eme-anniversaire-…

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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