Le premier ministre Legault, du haut de sa superbe, demande à ses sujets de se soumettre et de le suivre sans rien dire. Dit autrement : écoute-moi, peuple ignare, moi je sais ce qui est bon pour la terre que vous habitez. Quelle condescendance! Du paternalisme à son meilleur.
En l’entendant, j’ai cru revoir le vieux film dans lequel Néron joue de la lyre pendant que Rome brûle… La planète brûle et il ne veut pas la voir ni rien changer à sa perspective de développement d’un autre âge. Avec arrogance et suffisance, il affirme haut et fort que ses grands projets de développement doivent être acceptés sans ronchonner et sans analyse rigoureuse. Cette tentative de culpabilisation collective va à contresens des semblants de consultation populaire dont il aime bien orner ses discours.
Au point de départ, pour réaliser SES grands projets économiques, notamment l’arrivée spectaculaire de Northvolt, son gouvernement a décidé non seulement d’ignorer les lois sur la protection de l’environnement, d’éviter les études environnementales et d’élaborer une stratégie de contrôle parfait du message; main dans la main avec les dirigeants de l’entreprise, il a même invité les maires de McMasterville et de Saint-Basile-le-Grand à participer à une usine Northvolt en Suède, histoire de les préparer à convaincre les citoyens et citoyennes de leur municipalité respective à endosser ce projet sans poser de question. La mise en scène de la présentation de ce projet, on s’en rappellera, se voulait consensuelle, mais aussi impérative. Ce projet devait s’implanter dans l’urgence, sans condition.
Derrière cette mise en scène se cache un biais systématique : il faut favoriser les entreprises et le peuple devrait se montrer docile et reconnaissant à leur égard, sous-entendant qu’elles veulent le bien commun à la condition que ça leur rapporte. Constat simpliste, pourrait-on dire, mais ne tente-t-on pas de nous inculquer la foi en des retombées économiques mirobolantes pour nous clouer le bec… Le mirage des avantages pour le bon peuple n’achète pas le silence.
Dans plusieurs qui impliquent de grandes entreprises, l’à-plat-ventrisme du gouvernement de François Legault suscite la méfiance. On a pu le constater devant la fonderie Horne qui continue de polluer sans vergogne avec la bénédiction de l’État. Dans la même veine, la dernière mouture de la loi 31 sur le logement montre que ce gouvernement déroule le tapis rouge devant les grosses bottes des promoteurs immobiliers et les entrepreneurs qui auront maintenant beau jeu d’agir sans contrainte.
Devant de telles perspectives libertariennes du développement économique, au lieu de nous soumettre, une levée de boucliers s’impose pour rappeler le premier ministre à l’ordre et exiger le respect des règles du jeu prévues par les lois et règlements sur la protection de l’environnement.
Dans une société développée, nombre de scientifiques et de militant.e.s peuvent présenter des analyses rigoureuses d’un développement durable en mesure d’éclairer la population; au lieu de crâner, de pleurer sur son sort parce que des oppositions s’expriment, le premier ministre ferait mieux d’écouter plutôt que d’imposer.
Exigeons des perspectives de développement durable de la part de ce gouvernement même si les larmes des caribous et des tortues en train de disparaître sous les débusqueuses n’émeuvent guère le premier ministre!
Ne nous laissons pas émouvoir par les larmes du premier ministre et par sa volonté d’appliquer ses lubies économiques sans restriction! Il y a bien des manières de créer la richesse, son obsession, au-delà celle de tout confier aux grandes entreprises qui veulent notre bien.
Revendiquons le droit à la parole!
Posons des questions, même si les réponses sont difficiles à trouver quand il s’agit du bien commun!
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