L’artiste Franck Sylvestre, créateur du spectacle de marionnette « L’incroyable secret de Barbe noire » qui fît l’objet d’une campagne de dénigrement de la part de l’organisme Coalition rouge et de son porte-parole et coordonnateur Alain Babineau, donne suite à ses intentions clairement identifiées dans une mise en demeure envoyée à M. Babineau en septembre dernier. Ainsi, considérant le refus de M. Babineau d’offrir et de publiciser ses sincères excuses pour les propos diffamatoires qu’il a tenus et qui ont porté atteinte à la réputation de M. Sylvestre et de son spectacle, ce dernier se voit dans l’obligation d’entamer les procédures judiciaires nécessaires au rétablissement de sa réputation par la condamnation par les tribunaux desdits propos, un combat dans lequel il est appuyé par les organismes Droits collectifs Québec (DCQ) et l’Association des Québécois unis contre le racialisme (AQUR).
De l’atteinte à la réputation
L’histoire remonte au début de l’année 2023. Réagissant à l’existence d’un spectacle pour enfants mettant en vedette une marionnette caricaturant son créateur, M. Franck Sylvestre, la Coalition rouge publie un communiqué de presse dénonçant un spectacle « clairement raciste » et l’accusant d’utiliser le concept de « blackface ». Dans la foulée, le porte-parole et coordonnateur de l’organisme, Alain Babineau, publie un gazouillis sur la plate-forme X (anciennement Twitter) dans lequel il déplore qu’« [i]l existe malheureusement beaucoup trop de « vendus » qui ne pensent qu’à leur petit bonheur en s’efforçant de ne pas déplaire à leur « maître » », joignant à cette publication une photo de M. Sylvestre et de sa marionnette. L’affaire est rapidement médiatisée, avec de graves conséquences : peu après la médiatisation de l’affaire, une première annulation du spectacle est annoncée, à Beaconsfield. D’autres suivront, portant ainsi atteinte à la réputation du créateur et à sa capacité de vivre de son art, lui dont la pratique fut pourtant reconnue par ses pairs et les différents Conseils des arts, en Europe comme au Québec et au Canada. « Par ce recours, je dépose mon fardeau au pied de la justice. Et en confiance, je lui demande de se prononcer pour que mes droits fondamentaux soient respectés. Que je puisse retourner au travail avec sérénité et une liberté intellectuelle protégée », affirme l’artiste Franck Sylvestre.
De la nécessité de se tenir debout
C’est suite à une longue réflexion que M. Sylvestre a décidé de ne pas rester les bras croisés devant l’injustice dont il est encore aujourd’hui victime et ainsi exprimer sa volonté de rétablir sa réputation, de même que celle de son spectacle, grâce à des démarches réalisées en collaboration avec Me Guillaume Rousseau. La première étape franchie fut l’envoi d’une mise en demeure en septembre dernier, qui est malheureusement restée lettre morte. « À la lumière de la recherche effectuée dans la jurisprudence et de la preuve abondante que nous avons, il est clair pour nous qu’il y a eu atteinte injustifiée au droit à la sauvegarde de la réputation et à la liberté d’expression de M. Sylvestre. C’est pourquoi M. Sylvestre m’a mandaté afin d’aller de l’avant avec des poursuites judiciaires visant à faire condamner M. Babineau pour propos diffamatoires », de lancer Me Rousseau.
Quant à DCQ et à l’AQUR, ces deux organismes apporteront un soutien technique, financier et humain à une cause dont l’impact va au-delà des individus concernés, puisqu’elle touche à des principes et des valeurs au cœur d’une certaine vision du vivre-ensemble, tel le droit fondamental à la protection de la réputation des citoyennes et citoyens. « M. Sylvestre a vu son droit à la liberté d’expression être brimé de façon disgracieuse. Les accusations de racisme dont il a été victime doivent être sanctionnées, et nous l’accompagnerons tout au long de ce combat légitime », indique quant à elle Murielle Chatelier, présidente de l’AQUR.
À propos de Droits collectifs Québec
Droits collectifs Québec est un organisme à but non lucratif fondé en 2019 et issu de la société civile québécoise. Sa mission est de contribuer à la défense des droits collectifs sur le territoire québécois, eu égard notamment aux droits linguistiques et constitutionnels des citoyennes et des citoyens. Basée sur une approche non-partisane, l’action de l’organisme comporte de nombreux champs d’intervention, dont l’éducation populaire, la mobilisation sociale, la représentation politique et l’action judiciaire.
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