Des dizaines de combattants des Brigades al-Qassam du Hamas et 13 prisonniers israéliens ont été tués dans une maison du Kibboutz Be’eri lorsqu’un général israélien a ordonné à un char d’ouvrir le feu « même au prix de pertes civiles ».
Source : The Cradle, 7 janvier 2024
Traduction : lecridespeuples.fr (Substack)
La maison de Pessi Cohen à Be’eri
Les familles des 13 civils israéliens tués lors d’une fusillade intense entre le Hamas et les troupes israéliennes à Be’eri le 7 octobre ont demandé à l’armée israélienne d’enquêter sur les causes de la mort des victimes, ont rapporté les médias israéliens le 7 janvier.
Les familles demandent cette enquête car il est probable que la plupart d’entre elles ont été tuées délibérément par un général israélien, qui a ordonné à un char de tirer sur une maison où elles étaient retenues prisonnières par des combattants des Brigades al-Qassam du Hamas.
Les combattants avaient rassemblé 14 Israéliens dans la maison de Pessi Cohen. Ils cherchaient à les utiliser comme boucliers humains pour retourner à Gaza en toute sécurité, alors qu’ils étaient encerclés par les forces israéliennes et que les hélicoptères israéliens prenaient pour cible toute personne se trouvant à proximité de la barrière frontalière de Gaza.
Les combattants des Brigades al- Qassam s’étaient infiltrés à Be’eri le 7 octobre lors de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, qui visait les bases militaires et les colonies israéliennes dans l’enveloppe de Gaza.
Dans une lettre datée du 4 janvier et publiée dans les médias hébreux samedi, les familles ont demandé à l’armée israélienne de « mener une enquête approfondie et transparente sur les décisions et les actions qui ont conduit à cette issue tragique ».
Le général de brigade Barak Hiram, commandant de la 99e division qui se trouvait sur les lieux, a déclaré au New York Times qu’à la tombée de la nuit, il avait dit à ses soldats : « Les négociations sont terminées » et a demandé à un commandant de char d’assaut de « pénétrer dans la maison, même au prix de pertes civiles ».
Le char a tiré deux obus sur la maison, tuant 12 des captifs et des dizaines de combattants du Hamas. Un autre captif, Yizhak Sitton, avait déjà été tué par le Hamas, à en croire des membres de sa famille. La quatorzième captive, Hadas Dagan, était la seule survivante.
Les personnes tuées dans la maison sont Pessi Cohen, Hanna Sitton, Yitzhak Sitton, Tal Sitton, Tal Katz, Ayala, les jumeaux de 12 ans Liel et Yannai Hetzroni, Hava Ben-Ami, Ze’ev et Zehava Hacker, Adi Dagan et Suhaib Abu Amer Razeem.
La lettre, adressée au chef d’état-major de l’armée, le lieutenant-général Herzi Halevi, note que « selon les preuves, les obus de char ont été mortels et ont tué de nombreux otages en plus des terroristes ».
La lettre précise : « Il est important pour les familles endeuillées et pour le public de comprendre les circonstances dans lesquelles ces décisions ont été prises et de s’assurer que la confiance du public, les valeurs des forces israéliennes et la responsabilité du commandement sont maintenues même en ces jours difficiles. »
Les autorités israéliennes, y compris le Premier ministre Benjamin Netanyahou, ont refusé d’enquêter sur les événements du 7 octobre et sur les défaillances présumées des services de renseignement et de sécurité qui ont conduit à l’attaque sans précédent du Hamas, affirmant qu’ils ne peuvent pas enquêter tant que la guerre à Gaza n’est pas terminée.
Mais les familles ont déclaré qu’à la lumière de la « gravité de l’incident, nous ne pensons pas qu’il soit juste d’attendre la fin de la guerre pour mener l’enquête » et qu’il était préférable de mener des entretiens lorsque « le souvenir est encore frais » et avant que la maison au centre de l’événement ne soit détruite au bulldozer.
Ils ont également demandé que les résultats d’une telle enquête soient soumis d’abord aux familles et ensuite au grand public « afin de permettre aux familles concernées qui ont perdu leurs proches de tourner la page et de clarifier la situation, et afin de maintenir les principes de transparence et de responsabilité au sein de l’armée ».
Jeudi, il a été révélé que l’armée avait nommé une équipe chargée d’enquêter sur les actions de l’armée le 7 octobre, ce qui a provoqué une vive polémique et des cris lors d’une réunion du cabinet de guerre. Les ministres d’extrême droite, dont Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, se sont mis en colère après avoir appris que le chef d’état-major Halevi envisageait d’ouvrir une enquête.
Mais on ne sait pas si cette enquête portera sur le meurtre d’Israéliens par l’armée à Be’eri ou ailleurs. Les forces israéliennes ayant déployé des chars, des hélicoptères Apache et des drones armés à l’intérieur des colonies israéliennes pour répondre à l’attaque du Hamas, il est probable que la plupart des 1 200 Israéliens tués ce jour-là l’ont été par les forces israéliennes elles-mêmes.
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