Philippe Caverivière joue avec le froid et le chaud sur le plateau constipé de trouille de Léa Salamé. Il a raison : la France ne doit pas perdre son humour sur ce sujet pourtant miné comme le Sinaï par des têtes nucléaires.
« “Les chuifs ont peaucoup d’archent”, antisémite ou pas antisémite ? »
De l’autre côté de la barrière médiatique, l’humoriste Dieudonné est interdit de représentation pour le « trouble à l’ordre public » qu’il pourrait générer. Dernière interdiction en date, celle édictée par le maire de Lyon Grégory Doucet.
La nouvelle attachée de presse de l’humoriste avait pourtant écrit (un mail) à la mairie arguant que son poulain venait « dans un esprit de paix » et que son spectacle ne comportait « aucun propos interdit par la loi ». Le maire en personne, le Khmer vert Doucet, avait en outre été invité au spectacle. De plus, le tribunal administratif d’Orléans venait d’autoriser le spectacle à Bourges, arguant que « c’est une grave atteinte à la liberté d’expression que de l’interdire » (source : Lyon Capitale). Voici la réponse du maire :
J’ai décidé, en lien avec la Préfecture, d’interdire la représentation du spectacle de M. Dieudonné M’Bala M’Bala à Lyon.
Ses condamnations pour propos négationnistes et incitation à la haine sont incompatibles avec les valeurs de la République.
— Grégory Doucet (@Gregorydoucet) October 20, 2023
Ce à quoi un certain Maxime Le Moing a répondu :
« Juste par curiosité, n’étant pas un pro #Dieudonné
Sur une échelle de 1 à 10 de l’atteinte aux valeurs républicaines, à combien le mettez vous face aux spectacle d’ecosexe de Lundy Grandpré financé en Juin par l’argent public consistant au jardinage nu avec des sextoys ? »
Effectivement, la mairie de Doucet a financé un duo d’artistes dont l’œuvre flirte avec la pédophilie. Un spectacle d’adultes nus avec sextoys devant des enfants est donc non seulement autorisé mais aussi soutenu financièrement par la ville de Lyon, tandis que le spectacle de Dieudonné, pourtant « sans propos interdits par la loi », est interdit.
La définition de l’antisémitisme ou des valeurs de la République varie donc au gré du temps.
Avant, il y a 40 ans, l’extrême droite était antisémite parce qu’elle était l’héritière du régime de Vichy.
Aujourd’hui, au tour de la gauche d’être antisémite parce qu’elle soutient la lutte des Palestiniens, tandis que l’extrême droite est devenue pro-israélienne, ce qui lui ouvre les portes de la « République », cet euphémisme. La France politique a été fracturée à dessein en deux blocs, dont l’un est toujours antisémite et l’autre pas.
Y a-t-il un risque qu’un jour droite et gauche deviennent toutes deux antisémites selon les critères du CRIF ?
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation