par Norman Finkelstein
Une personne transgenre a récemment fait la couverture du magazine hyper-woke New Yorker. L’hôpital pour enfants de Boston définit la dysphorie de genre comme «un conflit entre le sexe qui vous a été assigné à la naissance et le genre auquel vous vous identifiez». Ses symptômes comprennent une «forte aversion pour votre anatomie sexuelle» et peuvent conduire à des «tentatives de suicide». Si l’on interdit les interventions médicales aux enfants souffrant de cette condition, a fustigé Zooey Zephyr, l’élu transgenre à la Chambre des Représentants de l’État du Montana, le nouveau héros du wokisme, «cela équivaut à de la torture». Il s’agirait, du moins en partie, d’une maladie organique et biologique, qui semble appartenir à la famille des maladies mentales. En effet, «on a constaté que la prévalence de la dysphorie de genre était plus élevée chez les personnes atteintes de maladies psychiatriques telles que la schizophrénie et les troubles du spectre autistique». Cependant, un dogme du wokisme veut que la dysphorie de genre «ne soit pas une maladie mentale» mais, au contraire, «une question de diversité et non une pathologie». La diversité est bien sûr une bonne chose, quelque chose qui doit être célébré. Mais la schizophrénie n’est pas célébrée, alors pourquoi la dysphorie de genre le serait-elle ? Dans mon livre «I’ll Burn That Bridge When I Get to It», j’ai commenté le fétichisme pervers et perverti du monde «woke» à l’égard des personnes transgenres :
«La foule woke s’est trouvé une nouvelle mascotte : les personnes transgenres. Pendant les manifestations consécutives à la mort de George Floyd, le New York Times a blasonné sur sa page d’accueil : «Les femmes noires transgenres cherchent plus de place dans le mouvement qu’elles ont aidé à lancer». Angela Davis met l’accent sur les «prisonniers trans» en tant que «groupe qui est peut-être plus criminalisé que n’importe quel autre groupe». Si l’on veut jouer à la «loterie de l’oppression», on peut supposer qu’un jeune Noir enfermé à vie pour un crime qu’il n’a pas commis est également un candidat digne de concourir. En écoutant les émissions wokes, on pourrait croire que les deux questions les plus brûlantes auxquelles l’humanité est confrontée sont le changement climatique et les toilettes pour transsexuels en Caroline du Nord. Au cours des premiers jours de la guerre catastrophique en Ukraine, Amy Goodman, présentatrice de journaux télévisés à la mode woke, a décidé de mettre en évidence le sort des «Ukrainiens transgenres incapables de partir parce que leur identité de genre sur leur passeport ne correspondait pas à leur identité de genre.» On pourrait toutefois supposer que toutes sortes de personnes présentant des difficultés et des handicaps particuliers ont eu du mal à s’enfuir. Bien que moins pervers, la fuite n’a pas dû être une partie de plaisir pour les personnes en fauteuil roulant non plus. Les présentateurs wokes bavent littéralement devant un invité transgenre, comme si c’était la meilleure chose qui puisse arriver, juste après être couronnée reine du bal de fin d’année. Nous sommes tous censés célébrer. Mais célébrer quoi ? Y a-t-il matière à célébration si l’on naît avec un décalage déchirant entre le soma (corps physique) et la psyché (âme), si l’on subit des procédures médicales longues, pénibles et coûteuses qui, en général, réparent le patrimoine génétique aussi efficacement que les prothèses capillaires et les implants mammaires ? Il ne fait aucun doute que l’UCP (Union des Chirurgiens et Pharmaciens !) fait péter le champagne [l’industrie transgenre brasse des millions de dollars]. Mais pourquoi devrions-nous le faire, nous autres ? Une personne transgenre mérite un maximum de compassion, c’est certain. Je refuse cependant de monter dans le train woke. J’entends déjà les objections : La célébration n’est-elle pas un acte de compassion ? Appelez-moi sceptique. Pendant l’occupation allemande de la France, se souvient Sartre, les Parisiens embrassaient ostensiblement les Juifs qu’ils croisaient dans la rue. Le Juif, observait Sartre, […] «savait immédiatement qu’il était devenu l’objet d’une démonstration de tolérance, que son interlocuteur l’avait choisi comme prétexte pour déclarer au monde, et à lui-même : «Regardez-moi, j’ai des idées libérales».
Le lecteur, j’en suis sûr, peut faire le lien. La foule woke s’accroche aux limites les plus extrêmes pour montrer à quel point elle est à la pointe du progrès, meilleure et plus pure. Les gays et les lesbiennes sont tellement dépassés, tellement banals. Dans sa pire forme, le culte woke des transgenres est un mélange de voyeurisme et de morbidité, une fascination pour la bizarrerie sexuelle, une version politiquement correcte de snuff movies pornographiques. Il se situe à l’«intersectionnalité» de la culture lassitudinale des Hamptons et de l’ennui sexuel dépravé d’Hollywood. Ce n’est très clairement pas la vie de 99,999% de l’humanité, y compris les personnes transgenres, qui aspirent modestement à la dignité du travail et à la joie de l’amour, et non à être présentes ou exposées dans un spectacle pervers de monstres».
Pour les lecteurs du New Yorker appartenant à la classe supérieure consumériste et improductive, à la fois sursaturée et en manque de stimulants, qu’y a-t-il de plus émoustillant et transgressif que la mutilation génitale ?
source : Norman Finkelstein via Le cri des peuples
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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