C’était 9 mois avant la pseudo-révolution de 1968, cette déstabilisation américano-trotskiste qui allait faire basculer la France dans le rouge, puis dans le noir.
Un demi-siècle ans plus tard, les germes plantés par les déstabilisateurs dans le corps national ont eu raison d’une partie de notre culture, de notre équilibre social, de notre force, de notre raison même. Et de notre raison d’être, de vivre. Ce n’est pas une raison pour baisser les bras, mais ce discours, comparé au dernier du Macron, que plus grand-monde ne commente à part les larbins de la presse mainstream, montre tout le déclin impulsé par le Système.
Dans ce discours de CDG, il y a la proximité et la vision. La proximité du Père de la nation, et la vision de son conducteur. Macron, lui, n’a aucun lien organique avec les Français, il est même repoussant pour la plupart d’entre eux, mais repoussant au sens d’incompréhensible. Une majorité de Français ne comprend pas aujourd’hui pourquoi la conduite de la nation a été confiée à un enfant. Au-delà ce ces considérations affectives, Macron n’a aucune vision, il n’a qu’une mission : découper la France à la sauvette, pour l’ogre américain et la grande mangeuse qu’est la haute banque. C’est tout : quand on a compris ça, tout devient clair.
De Gaulle, lui, même s’il ira chercher son second
Premier ministre chez Rothschild – Pompidou y est quand même resté 9 ans, de 1953 à 1962 –, n’est pas l’homme de la Banque et encore moins des États-Unis. D’aucuns pensent que son discours offensif contre les Israéliens et les Américains a été le déclencheur de la déstabilisation de 68. Pourtant, dès 1965, selon certaines archives, la CIA était en contact avec des opposants français qui voulaient se débarrasser de lui.
« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. » (François Mitterrand)
La France aura résisté aux Américains jusqu’en 2003, date du dernier sursaut d’indépendance nationale incarné par le couple Villepin-Chirac. Après, avec Sarkozy, c’est la dégringolade. Et depuis, le pays se réveille lentement, en se cherchant une révolution. Mais pas celle de 68 !
À l’ordinaire, chacun, c’est bien normal, est absorbé par l’existence et les circonstances quotidiennes et ne prend que de temps en temps une vue d’ensemble, sur ce qu’il peut advenir de notre pays. Et pourtant tout en dépend. Qui pourrait douter en effet, que le sort de chaque français soit lié au sort de la France, inversement, où irait la France si les Français s’en désintéressaient ?
Comme dans la situation assez tendue où se trouve le monde, ce que fait le peuple français pèse lourd sur son destin, il y a lieu d’indiquer aujourd’hui, c’est-à-dire, à un moment de l’année propice peut-être à la réflexion. Quels sont les buts visés dans la conduite de la nation, et quel est le chemin suivi pour les atteindre ? Le premier de ces buts et qui commande les autres, c’est la paix. Cela n’est pas dit comme on l’a fait souvent, pour flatter plus ou moins vulgairement le désir instinctif de tous. La paix , en effet, ne saurait être assurée par des déclarations.
À preuve, le fait que depuis le début de ce siècle, et jusqu’à de récentes années, bien que nous fussions régis par des groupes de pensée et des formations politiques éminemment pacifistes, nous ne nous sommes jamais tant battus. Tandis qu’au cours de cette période, tout ce qui était chez nous, officiel ou officieux, proclamait sans relâche : guerre à la guerre, nous dûmes mener deux guerres mondiales, d’une étendue sans précédent, avant lesquelles, entre lesquelles, après lesquelles, nous ne cessions pas plus de guerroyer en Afrique, en Orient ou en Asie. Certes, la cause principale de ces drames était l’ambition dominatrice d’un empire. Mais face aux menaces qui l’organisaient longuement, nos adjurations généreuses ne détournaient pas les orages. Alors, que notre inconsistance politique et nos faiblesses militaires attiraient sur nous la foudre.
Car ce que la paix requiert, c’est à l’extérieur une action énergique et continue. Action d’autant plus difficile qu’au milieu des heurts des idéologies, et des chocs des intérêts qui remplissent l’univers, il lui faut être dégagé des allégeances étrangères et des entraînements épisodiques de l’opinion. En même temps, la paix exige à l’intérieur, la préparation des moyens de défense appropriés à leur époque. Ce qui, pour les mêmes raisons, est également très malaisé. C’est dire qu’aujourd’hui, pour la France, la paix doit être, non pas seulement souhaitée, mais rigoureusement voulue. Après les énormes pertes que nous avons éprouvées, en combattant pendant quelque 50 ans, étant donné l’état d’un monde bouleversé et dangereux, compte tenu des capacités inouïes de destruction des armes nucléaires, rien, absolument rien, ne nous importe autant que de refaire grâce à la paix, notre substance, notre influence et notre puissance.
Voilà pourquoi, malgré les passions brûlantes et les conséquences pénibles, nous avons délibérément mis un terme au vain combat en Algérie, et établi avec nos anciens territoires d’Afrique, devenus indépendants, des rapports féconds et fraternels. Voilà pourquoi, non sans mérite, nous classons dans l’histoire, nos conflits avec l’Allemagne, et pratiquons à son égard une amicale coopération. Voilà pourquoi, si puissante que soit l’attraction de l’Amérique pour les européens, nous travaillons à déterminer la communauté des Six, à devenir de son côté et pour son compte une réalité politique. Et par là un élément essentiel dans un équilibre pacifique du monde. Voilà pourquoi, en dépit des idées préconçues et des penchants préétablis, nous remplaçons la tension dangereuse d’hier, avec l’Europe de l’Est, par de fructueuses et cordiales relations. Voilà pourquoi, même si l’avantage immédiat n’en est pas très apparent, nous avons pris objectivement contact avec Pékin. Voilà pourquoi, quelques bruyants que soient les partis pris, nous condamnons, de la part de n’importe quel État, toute intervention armée sur le territoire des autres, comme cela a précisément lieu en Asie du Sud-Est ou au Moyen-Orient.
Parce que par le temps qui court, l’incendie est dès l’origine détestable, et que, une fois allumé, il risque de s’étendre loin. Mais voilà pourquoi aussi, nous nous dotons d’un armement de dissuasion, tel qu’aucun pays du monde ne puisse vouloir frapper la France, sans savoir que dans ce cas, il subirait de terribles dommages. Cependant, pour que la France puisse avoir prise sur la paix, en ce qui la concerne elle-même et autant que possible en ce qui concerne les autres, il lui faut l’indépendance. Aussi se l’est-elle assurée. Alors que l’Amérique et l’Union Soviétique, colossales, par leur dimension, leur population, leurs ressources, leurs armes nucléaires, sont partout, et dans tous les domaines, en rivalité permanente, chacune a naturellement constitué autour d’elle un bloc d’États qui lui sont directement liés, sur lesquels elle exerce son hégémonie, et auxquels elle promet sa protection. En conséquence de quoi, ces États conforment, bon gré, mal gré, leur politique à celle de leur grand allié, lui soumettent leur défense, et lui confient leur destinée.
Eh bien, en se retirant de l’OTAN, la France, pour sa part, s’est dégagée d’une telle sujétion. Ainsi, serait-elle éventuellement, ne serait-elle éventuellement entraînée dans aucune querelle qui ne serait pas la sienne. Et dans aucune action guerrière qu’elle n’aurait pas elle-même voulue. Ainsi, est-elle en mesure de pratiquer comme elle le juge bon, d’un bout à l’autre de l’Europe, l’entente et la coopération qui sont les seuls moyens qui permettront d’aboutir à la sécurité de notre continent. Ainsi peut-elle, dans un monde où beaucoup d’abus, anciens et récents, entretiennent l’effervescence, soutenir suivant sa vocation, le droit de chaque peuple à disposer de lui-même. Droit, qui est le fondement nécessaire de toute confédération. La condition impérative de la concorde internationale. La base indispensable d’une réelle organisation de la paix.
Cependant, pour garder et pour faire valoir sa personnalité, il ne suffit pas à la France d’avoir une politique et une armée qui soient à elle. L’esprit et le mouvement de notre époque lui imposent un développement moderne. Donc, sans manquer de coopérer activement avec les autres, elle fasse une œuvre nationale, car l’indépendance aujourd’hui ne peut aller sans le progrès. Or, de même qu’il est malaisé dans les matières diplomatiques et militaires de rompre avec les théories insidieuses et les commodes habitudes de subordination, ainsi n’est-ce pas sans difficulté, qu’en dépit de toutes les routines accumulées et de toutes les pressions contraires, nous faisons en sorte que dans les domaines économique, social, financier, monétaire, scientifique et technique, notre pays suive sa propre route en marchant de son propre pas. Quand, pour nous amener nous-mêmes, à l’expansion et à la productivité, nous nous lançons dans la concurrence, organisant le Marché commun et concluant un accord mondial pour l’abaissement des barrières douanières ; quand pour chasser l’inflation qui mettrait notre activité à la merci des prêteurs du dehors, nous nous dotons d’une monnaie forte et stable, quand, pour élargir au dimension de notre jeunesse, le champ qui doit nous procurer les valeurs humaines, de plus en plus nombreuses, indispensables à notre renouvellement, nous réformons de fond en comble l’Éducation nationale ; quand pour faciliter l’adaptation aux conditions de l’époque que réalise notre agriculture, nous lui dispensons un large système de subvention, soutien et crédit ; quand pour parer au déficit croissant qui menait à la faillite la Sécurité sociale, nous mettons en équilibre, ses recettes et ses dépenses ; quand pour renforcer les motifs qu’ont les travailleurs français de s’associer d’une manière de plus en plus étroite et de plus en plus raisonnée, à l’effort national de production, nous faisons en sorte que le niveau de vie de chacun s’élève avec le total, que l’emploi soit préservé autant que possible, vis-à-vis des conséquences de notre mutation, que le personnel des entreprises soit intéressé au fruit de leur expansion. Quand pour animer et entraîner notre appareil économique par des forces qui soient à nous, nous nous appliquons à agir dans les techniques, les recherches, les industries de pointe, énergie atomique, électronique, ordinateur, aviation, satellite et lanceurs spatiaux, etc, bref, quand nous transformons en vertu de notre plan toute l’activité française, c’est parce que nous voulons que dans son progrès, notre peuple soit lui-même, au-dedans et au-dehors.
Le progrès, l’indépendance, la paix. Voilà donc quels sont les buts conjugués que poursuit notre politique. Il va de soi que cette action d’ensemble est désapprouvée par ce qu’il faut bien appeler l’école du renoncement national. Aux esprits, aux partis, aux journaux qui lui appartiennent, l’idée même que la France puisse jouer un rôle qui soit le sien, apparaît comme impossible, dérisoire, voire scandaleuse. Indépendamment des partisans d’un régime totalitaire, qui ne considèrent ce qu’il se passe chez nous qu’en fonction de leur visée de destruction, c’est bien cette étrange passion de l’abaissement qui inspire tant d’hostilité à l’égard de la grande entreprise du renouvellement français. Ainsi, tout ce qui est réalisé quant à notre développement, dans n’importe quel domaine, à n’importe quel moment, de n’importe quelle façon, est-il combattu par principe, sans exception, toujours et toujours par les adeptes du dénigrement, aux yeux desquels, sans doute, ne serait excusable que les facilités ruineuses de l’inflation avec pour aboutissement la mise sous tutelle étrangère de notre économie, de nos finances et de notre monnaie.
Ainsi le fait que la France, sans renier aucunement son amitié pour les nations anglo-saxonnes, mais rompant avec le conformisme absurde et périmé de l’effacement, que la France, dis-je, prenne une position proprement française au sujet de la guerre au Vietnam ou du conflit au Moyen-Orient ou de la construction d’une Europe qui soit européenne ou du bouleversement qu’entraînerait pour la Communauté des Six l’admission de l’Angleterre et de 4 ou 5 autres États, ou des rapports avec l’Est, ou de la question monétaire internationale, ou, pas plus tard qu’hier, de l’unanime et indescriptible volonté d’affranchissement manifestée par les Français du Canada autour du président de la République française, tout cela stupéfie et indigne les apôtres du déclin.
Ainsi parce que la France a repris possession de ses forces et se donne les moyens de la dissuasion, parce que dans l’hypothèse d’une guerre des deux géants, guerre que peut-être, sans se frapper directement l’un l’autre, ils se livreraient par Europe interposée, la France ne serait pas automatiquement l’humble auxiliaire de l’un d’eux, et se ménagerait la chance de devenir autre chose qu’un champ pour la bataille de leurs corps expéditionnaires et une cible pour leurs bombes alternées, elle apparaît, aux yeux de ces dévots de l’Alliance atlantique, comme condamnée à ce qu’ils appellent l’isolement, alors que dans l’univers, une masse humaine immense l’approuve et lui rend justice.
Dans le drame célèbre de Goethe, Mephisto se présente ainsi : « Je suis l’esprit qui nie tout. » Or en écoutant les conseils de Mephisto, l’infortuné docteur Faust va de malheur en malheur jusqu’à la damnation finale. Françaises, Français, nous n’en ferons pas autant. Repoussant le doute, ce démon de toutes les décadences, poursuivons notre route, c’est celle d’une France qui croit en elle-même, et qui par là s’ouvre l’avenir. Vive la République, vive la France !
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation