par Mendelssohn Moses
Un précédent pour l’Ukraine Development Fund de Blackrock /JP Morgan/Mckinsey
Selon la revue en-ligne Consultor, BlackRock (propriétaire de 30% des terres agricoles ukrainiennes), McKinsey et JPMorgan Chase s’unissent désormais pour «reconstruire» l’Ukraine. Ou, dans les mots du Micronien : «C’est plus dur de le réinventer quand tout n’a pas été détruit». Fort heureusement, les USA se sont arrangés à avoir matière à réinventer en Ukraine.
Surtout, il existe un beau précédent à l’Ukraine Development Fund : le plan quinquennal «banlieue» de JP Morgan, dont nous récoltons actuellement les bénéfices, et qui laisse pointer pour la France un avenir aussi souriant que celui de l’Ukraine.
Retour en 2018
En novembre 2018, l’alors ministre du Travail Mlle Muriel Pénicaud, dont l’élégance et la beauté l’en disputent à l’altruisme et au flair financier (DRH chez Danone : près de 5 millions d’Euros de revenus personnels entre 2012 et 2014 se vantait d’un triomphe du premier quinquennat micronien : par le truchement de la banque JP Morgan, captation de $US 30 millions d’investissement dans la banlieue «chaude».
Emergée telle Aphrodite d’un pot de yaourt vers ses amours avec Ares, Dieu de la Guerre (civile ?), voici les perles tombées des lèvres de Mlle Pénicaud : «Nous sommes heureux de soutenir des entreprises responsables telles que J.P. Morgan, qui encouragent l’emploi inclusif (sic) pour plus d’habitants de Seine-Saint-Denis grâce à cet ambitieux investissement philanthropique (…) L’Ile-de-France est un bassin de talents diversifiés et de petits entrepreneurs prometteurs. Nous attendons avec impatience le lancement du programme de J.P. Morgan qui renforcera les efforts de l’État tels que le PIC (Plan d’Investissement pour les Compétences) et ceux d’autres organisations, et qui permettra de fournir à ces publics les compétences et les ressources dont ils ont besoin pour contribuer à la croissance économique de notre pays».
Puisque, comme chacun sait, la banque privée US ferait tellement mieux que l’État français millénaire.
Micro-entreprises en Micronie
Ainsi, le 6 novembre 2018, notre Aphrodite aux cheveux d’or s’est rendue en Seine-Saint-Denis aux côtés du PDG de JPMorgan Chase Jamie Dimon, et d’autres esprits patriotes tels le Haut-Commissaire à l’Économie Sociale et Solidaire et à l’Innovation Sociale, Christophe Itier, la vice-présidente de la Région Ile-de-France, le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, et l’ineffable Agnès Pannier-Runacher.
Le projet quinquennal de J.P. Morgan – premier de son initiative AdvancingCities ($US 500 millions sur cinq ans), était calqué sur ses exploits remarquables aux USA et notamment à Detroit, désormais 2ème ville la plus dangereuse des USA.
Business Wire toutefois se réjouit «en Ile-de-France, J.P. Morgan va appliquer les enseignements tirés de son modèle d’impact déjà utilisé à Detroit, à Chicago et à Washington, D.C., et salué pour son efficacité par la Harvard Business School», entre copains le monde étant petit.
Roulement de tambours microniens : on apprenait qu’en 2018 JP Morgan doublait ses investissements en Ile de France ; la banque avait déjà craché environ $US 15 millions «permettant à 2500 personnes d’accéder à la formation et à l’emploi (…) de bénéficier de programmes de mentorat» et avait «soutenu quelque 1200 petites entreprises et créé plus de 2300 emplois» et créant Schools Challenge, par où «des jeunes de territoires défavorisés bénéficient du soutien de mentors pour les aider à réfléchir à des parcours de carrière et à s’y engager». On imagine les mentors…
Entre 2013 et 2018 déjà, J.P. Morgan aurait collaboré avec Impact Partenaire, Pacte PME et l’ADIE pour «aider davantage de petites entreprises locales à … devenir plus compétitives en favorisant notamment l’accès à des locaux commerciaux abordables». Franglais à go-go, buzz-word ci, buzz-word là – «croissance économique inclusive» pour du façadisme typique de «l’aide» occidentale au tiers-monde.
En clair : le public-privé, clientélisme du bas-Empire romain : arroser de quelques millions les micro-entreprises et un petit nombre de vautours en herbe, dont certains, peut-être, s’avéreront de véritables Candidats mandchous tout en évitant soigneusement d’aider la France à se réindustrialiser.
Avec les résultats exceptionnels que l’on a vu dès le 27 juin 2023.
En tout cas, toujours selon Business Wire de novembre 2018, «Afin d’aider les associations à but non lucratif locales à maximiser leur impact, J.P. Morgan a mis à leur service l’expertise de ses employés via le programme Service Corps (qui) a amené 16 des employés de la société à travailler avec l’Adie, Simplon.co, Ares Groupe pour (…) renforcer leur structure, à améliorer leurs processus de reporting financier, ainsi qu’à mesurer et renforcer leur sécurité financière». Parmi les autres associations concernées par la manne : Simplon.co, Sport dans la Ville, l’AFMAe (Association pour la formation aux métiers de l’aérien), Mozaik RH et FACE.
Soit dit en passant, l’Association Article 1, présidé par un genre de golem US nommé Boris Walbaum (McKinsey, ministère des Finances, secrétaire général Aspen Institute France, Atlantische Brücke, Marshall Memorial Fellow du German Marshall Fund, fondateur de l’institut d’engineering social/formatage Forward College… vaut le détour…
JPMorgan et l’endettement de la France
En fait, la banque Morgan n’en est pas à son coup d’essai en terme d’endettement-asservissement de la France aux intérêts privés de ses sociétaires. Arrivée en France dès 1868, lors de la Première Guerre Mondiale J.P. Morgan & Co., fidèle à la devise Germania Delenda Est «organise depuis New York l’emprunt étranger le plus important de toute l’histoire de Wall Street – 500 millions de dollars destinés à la France et au Royaume-Uni – et joue le rôle d’agent d’approvisionnement aux États-Unis pour les Alliés. À ce titre, J.P. Morgan conclut pour plus de trois milliards de dollars de contrats avec des fournisseurs américains… À la fin de la Première Guerre mondiale, la société se consacre au financement de la reconstruction européenne, souscrivant des emprunts obligataires et des crédits à court terme à hauteur de plusieurs millions de dollars pour la France…»
Analyse de Alastair Crooke
Interviewé le 5 juillet sur le chaîne de Andrew Napolitano, le diplomate Alastair Crooke a souhaité remonter aux racines des émeutes (27 juin au 3 juillet) qui ont suivi la mort de N. Merzouk. L’Ambassadeur pointa la financiarisation de l’économie occidentale depuis les années 70 conformément au modèle Thatcherien, économie basée sur le pillage du réel, et donc sur la dette plutôt que sur la production ; il ajouta que le problème avait été identifié par l’économiste allemand Friedrich List dès le milieu du XIXe. Au moyen de la financiarisation, le pacte social d’après guerre est brisé.
Ainsi, pour Crooke, sauf à briser avec le Thatcherisme, il n’existe aucune réponse aux émeutes.
Terreau fertile de Daech
Cependant, il a ajouté que toutes les fins de semaine, environ 3000 personnes issues d’Afrique du Nord et d’Afrique Noire, l’équivalent de la population d’une petite ville, débarquent sur les côtes et îles italiennes. Pour avoir lui-même visité la Syrie alors en guerre contre les Islamistes, il considère que ces immigrés – on ne voit plus des familles avec enfants mais uniquement des hommes jeunes – sont tout de suite placés par les autorités italiennes dans des camps faute de logements. Là, ils constituent le terreau idéal de recrutement pour ISIS : misère et l’amertume aidant, la susceptibilité culturelle existe déjà.,,
Lorsqu’en 1999, vint au pouvoir en Russie l’équipe de nationalistes autour de V. Poutine, l’orgie de privatisation et de pillage qui ne connaissait sous Boris Yeltsine aucune limite, était terminée. Les fonds d’investissement anglo-US doivent alors spolier une nouvelle proie : l’Europe occidentale, et les Denis Kessler de ce monde vont les seconder. Celui qui chercherait à confirmer l’analyse de Alastair Crooke et appréhender le Projet Pinochet En Marche ne citera jamais assez souvent ledit Kessler :
«Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.
La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !»
Mendelssohn Moses
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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