Quelques réflexions sur l’épreuve de Culture Générale & Expression en BTS 2023
Entre propagande & esprit critique l’éducation balance
samedi 14 janvier 2023, par Lionel Labosse
L’an dernier j’avais proposé cet article : Oral de bac de français session 2022 : le massacre organisé. Cette année j’ai été dispensé de cette épreuve que je n’enseigne plus du tout depuis trois ans, et j’ai été convoqué pour les oraux de rattrapage et pour un jury de BTS, pour la première fois. Comme je n’enseigne plus qu’en post-bac, plus précisément en BTS, je suis un prof de Lettres heureux, du moins qui aime son métier, comme le prouvent – du moins l’espéré-je – les nombreux articles publiés dans cette rubrique. Et j’aime enseigner à des étudiants souvent bien plus ouverts que la plupart de leurs enseignants, qui se contentent de transmettre la propagande Télérama-Radio-Paris sans une once de cet esprit critique qu’ils sont censés transmettre selon les textes officiels. Cette année une étudiante m’a dit « Vous aimez votre métier vous ». Je lui ai répondu : « Oui, comme tous vos profs ». « Oh non, pas du tout, il y en a, ça se voit qu’ils n’aiment pas ça » !
Cet article est consacré à la correction de l’épreuve de Culture Générale & Expression en BTS 2023. Le thème était « Dans ma maison », mais peu importe. Je vais montrer quelques extraits des copies que j’ai corrigées. C’est anonymisé, mais l’étudiant est censé préciser sa spécialité sur la partie visible de la copie. Depuis quelques années, tout se fait sur ordinateur, les copies étant scannées par le chef d’établissement à l’issue des épreuves (ce qui constitue une main d’œuvre impressionnante, parfois le vendredi après 18 h !). La « réunion d’entente » se fait en visioconférence, et donc je la rate, ayant horreur de ça et du blabla. Dans le monde d’avant, on se rendait dans un grand amphithéâtre, quelque part dans la région ; c’était l’occasion de croiser d’anciens collègues. Maintenant on reste « dans sa maison », sans risque d’attraper un méchant covid ni de polluer la gentille planète en émettant plus de CO2 que les pets qu’on écrase sur sa chaise ! J’évoquerai en fin d’article les oraux de rattrapage.
J’ai corrigé des spécialités plutôt mal classées comme CG (compta-gestion) ou SIO (services informatiques aux organisations). La moyenne des 47 copies que j’ai corrigées est 8 sur 20, ce qui est conforme à l’habitude pour ces spécialités peu valorisées (les spécialités comme notariat peuvent atteindre des moyennes de 14). On note sur 60 et la note est ramenée à 20. L’épreuve dure 4 h et se divise entre une synthèse d’un corpus de 4 documents sur l’un des 2 thèmes au programme, souvent 3 textes et un document visuel, notée sur 40, et une « écriture personnelle » notée sur 20. La synthèse est objective, et l’« écriture personnelle », contrairement à ce que son nom indique, est censée permettre de répondre à une question ou commenter une citation en se basant sur des références culturelles tirées du corpus & du cours. On se rend compte assez vite si l’étudiant a des réminiscences du cours. C’est surtout cette « écriture personnelle » que je vais commenter en me basant sur quelques exemples.
Ce que je voudrais faire remarquer c’est que souvent l’attendu de l’épreuve est oublié et laisse place à un prêchi-prêcha qui régurgite la propagande dégoulinant des parascolaires et que la plupart de mes estimables collègues relaient à fond la caisse. Pourquoi s’emmerder à lire & à faire lire Gaston Bachelard quand il suffit de réciter les mantras à la mode sur les violences faites aux femmes et les malheureux SDF ? Pourtant le thème « Dans ma maison » était riche et proposait une réflexion sur la maison plus intéressante que le catéchisme gauchiste que l’on peut trouver dans cette copie sans la moindre référence culturelle (comme à peu près une copie sur 2) :
Dans ce second exemple, on passe au catéchisme covidiste dont j’enrage à constater qu’il est bien passé grâce à la collaboration de mes estimables collègues. Cet extrait de copie contient 2 références culturelles. Attention, ce ne sont que des extraits de copie, mais disons que le nombre de références culturelles valables, c’est-à-dire issues d’un cours et non pas n’importe quel film dans lequel une maison apparaît à l’écran (oui, on a eu ça !), gonfle la note, disons que c’est le point d’ancrage numéro 1 pour évaluer.
Voici pour comparer, un extrait d’une bonne copie, en plus à la calligraphie soignée, ce qui va rassurer ceux qui croient que « le niveau baisse » ! (Il est vrai qu’à la lecture de la copie précédente, on peut penser que la messe est dite !) L’étudiant ou étudiante fait référence au peintre danois Vilhelm Hammershøi, mais ne donne pas le titre du tableau. Enfin on échappe au prêchi-prêcha, et on a le plaisir de lire une réflexion authentique. Quand j’enseigne cette matière, ce que j’explique à mes étudiants c’est qu’on leur fournit de quoi devenir un cadre que le patron n’aura pas honte d’envoyer devant des clients, éventuellement dans une soirée ou un repas professionnel, et qui pourra échanger quelques mots dans la langue parlée dans le monde cultivé !
Pour terminer avec cette brève évocation d’un métier que j’ai plaisir à exercer, voici deux extraits d’une copie d’examen blanc sur le même thème. C’est une de mes étudiantes, assez brillante, qui a bien capté tous mes cours, et apparemment été plutôt d’accord avec les idées que je fais passer. Certains collègues me traiteront de démagogue, de complotiste ou je ne sais quoi, mais eux n’ont même pas conscience de participer à une opération de manipulation des esprits, wokiste, climatiste, escrologique, etc. Ils sont « le camp du bien ». Inutile de préciser que si je suis très engagé sur le présent site, je suis bien plus nuancé face aux étudiants, et que je leur fournis des éléments de réflexion avec bienveillance en les rassurant sur le fait qu’ils se font leur propre opinion et qu’un bon prof sera ravi qu’un étudiant retourne contre lui les armes d’esprit critique qu’il lui aura fournies (cf. la planche de Gotlib ci-dessous).
C’est moyennant ces précautions que je puis m’estimer heureux dans mon emploi. Je fais référence aux travaux d’Alexis Roche sur la Reconnaissance du travail, qui est un équilibre entre relations, récompense, accomplissement, (utilité sociale ) et physiologie (perception des cinq sens qui permettent de nous sentir vivant & connecté au monde). Tout cela c’est ce qui est en grande partie détruit par le télétravail. En parlant de « récompense », le jour où j’écris ces lignes j’ai pris un coup de massue sur le crâne : j’apprends brutalement que je n’ai pas obtenu la mutation que je demandais, le poste spécifique dans ce lycée où j’ai fait un complément de service, où j’ai fait des pieds & des mains pour le bien des étudiants (dont l’auteure de cette copie), et où je croyais avoir satisfait la direction. Cela malgré un entretien qui m’avait paru extrêmement positif avec inspectrice & proviseure. Et le poste n’a même pas été attribué à une autre collègue remplaçante, elle aussi méritante, mais à une collègue qui sort de 20 ans de collège et n’a enseigné en BTS qu’il y a fort longtemps. Il paraît qu’elle a publié quelques articles sur la grammaire au collège, et cela l’a fait préférer à un type qui a publié des centaines d’articles sur la Culture Générale en BTS et le français au lycée. Après cela nous devons expliquer aux étudiants que le travail est toujours récompensé. Foutaise ! L’Éducation nationale est une machine à broyer, en plus d’être une machine à propagande. Autre anecdote : une collègue avait décidé de prendre sa retraite à l’issue de l’année prochaine. Or elle a refait ses calculs, et annonce qu’elle va devoir prolonger d’un an, car sinon elle perdrait 400 € par mois. On entend toujours dire que les fonctionnaires, notamment les profs, sont des fainéants. Or quand je regarde autour de moi, je constate des faits. Lors d’une soirée en janvier, sur les 8 personnes de 50 à 60 ans présentes, nous étions 3 à travailler encore. Les 5 autres étaient soit en arrêt pour burn-out, soit en préretraite, soit en situation de handicap sans travail, et l’un des 3 qui travaillait encore vient d’entamer des démarches pour arrêter. La vérité c’est que les entreprises ne veulent plus des séniors, sauf dans la fonction publique.
Ce premier extrait est ce qu’on appelle « ouverture », en 2e partie de conclusion. C’est le seul endroit où l’étudiant peut exprimer une opinion personnelle, qui transcende le corpus. La présence d’une « ouverture » a bien évidemment été contestée. On peut lire sur ce site réalisé par deux anciens étudiants : « Elle peut proposer une ouverture vers une autre problématique, une autre question, qui découle naturellement & logiquement de la problématique traitée dans la synthèse ». Mais sur cet autre site on peut lire « Pour finir, on remarquera que l’ouverture en fin de conclusion n’est plus conseillée. Cet élargissement est en effet considéré comme contraire à la consigne initiale d’objectivité. » Conseillé par qui, mystère ? Le collègue correcteur a donc mouché l’étudiante qui a osé critiquer le gouvernement : « Cette proposition ne figure pas dans le corpus. Inutile de l’ajouter », ce qui ne l’a pas empêché de lui attribuer la note de 36/40 (en tout 18/20 avec l’écriture personnelle). Je suis évidemment de la vieille école, et pour moi ce renoncement à l’ouverture finale est révélateur de cette machine à formater des robots qu’est devenue l’Éducation nationale. Surtout ne pas penser par soi-même, se contenter de recopier les auteurs. Or c’est bien cela qui est au cœur du désastre actuel, que ce soit pour le climatisme, la guerre en Ukraine ou le covidisme : on a des décideurs qui sont de bons élèves. Ils font de bonnes synthèses des études diligentées par Big Pharma, et en aucun cas ils n’émettront à la toute fin un avis personnel pour avertir leur chef que peut-être tous ces documents ne disent pas tout, et qu’il faudrait regarder ailleurs. C’est désolant de voir les collègues marcher à fond là-dedans, et cela va bien avec leur adhésion à fond au national-covidisme & au climatisme. In cauda venenum, disait-on ; eh bien ! Dorénavant, in cauda dulcorem !
Dans ce dernier exemple, vous constaterez que cette étudiante a bien capté ce que j’ai voulu faire passer. Il se trouve que ce sujet d’examen blanc était inspiré de celui que j’avais proposé, et vous retrouverez dans la rubrique « Dans ma maison » la source de ce que cette étudiante a engrangé pour formuler son opinion, qui fait honneur à tout ce que doit enseigner un professeur de Lettres qui peut se regarder avec fierté dans un miroir. Après, elle pensera ce qu’elle voudra en trouvant ses propres sources, mais je suis fier pendant cette année scolaire, de lui avoir prouvé que la culture peut lui permettre d’avoir des opinions fondées sur autre chose que de la propagande, de la doxa ou des oukases.
Il ne faut pas non plus s’illusionner. C’est une des meilleures étudiantes que j’ai eues. Les autres ne sont pas toujours si réceptifs. Mais dans l’enseignement il ne faut pas s’attendre à ce que les graines qu’on sème germent immédiatement. Cela peut mettre des années… Du moins aurai-je semé ma « Graine d’Ananar » comme disait Léo Ferré. Le jour où j’écris cet article, Étienne Chouard, qui fut professeur dans l’enseignement technique & en BTS, est invité sur Radio Courtoisie. Le BTS est une excellente formation. Dans mon lycée exerce aussi un prof d’éco qui est une des têtes pensantes de Cheminade (chut, je dois être un des seuls à le savoir !) Didier Raoult avait aussi évoqué l’excellence de cette formation dans une entrevue récente que je ne retrouve pas.
Voici en prime une planche des Dingodossiers de Marcel Gotlib représentant une Sorcière & son élève. Belle métaphore de l’enseignant qui transmet l’esprit critique, non ?
Mais comme chantait encore Léo Ferré :
« Et puis d’abord faut pas d’idées
Car les idées ça fait penser
Et les pensées ça fait gueuler » (« La vie moderne »).
Oraux de rattrapage du BTS
J’ai fait passer des oraux de rattrapage du BTS d’abord à Aubervilliers, le lycée juste à côté de celui où j’ai sévi pendant 6 ans. Les rues qui le jouxtent s’appellent – vous pouvez vérifier – « rue des Cités » et « rue de la Nouvelle France » ! J’étais un peu inquiet parce que je venais d’entendre que le dépôt de bus avait brûlé la nuit précédente. Le métro qui est censé mener jusqu’à la mairie d’Aubervilliers est limité à « Front populaire » pour cause – nous dit la voix mécanique – de « colis suspect », et ce jusqu’à midi (il est 8h 30). Bien… Ironie du sort, pendant les 6 années où j’ai travaillé là, le secteur était en travaux pour la prolongation du métro, donc j’ai eu tous les emmerdements pour m’y rendre, et maintenant que pour une fois je pourrais enfin utiliser ce métro, va te faire foutre ! Je fais passer mes candidats, en imposant mes sujets que j’ai concoctés hier. Les collègues prennent les sujets tout faits qui leur sont proposés. Je leur explique que ce qu’il y a au bout de cela c’est une désincarnation du métier. Si on ne nous considère plus capable de pondre nos sujets, alors pourquoi aurait-on le statut et le salaire ? Attention, je ne parle que pour la matière que j’enseigne, qui est la seule à avoir un programme commun pour presque toutes les spécialités de BTS. Pour les autres matières, les programmes étant différents, il est bien sûr tout à fait normal qu’on fournisse à un prof de maths qui doit interroger des BTS d’une spécialité qu’il n’a pas, des sujets adaptés au programme de cette spécialité, surtout quand on est convoqué la veille, ce qui arrive encore ! Les centres d’oraux regroupent parfois plusieurs spécialités du même domaine.
En gros j’ai eu ce matin 2 candidats sur 5 qui donnaient l’impression d’avoir suivi un cours, auxquels j’ai mis 14, et les autres, 7, 8 et 9. Une brave jeune femme voit le tableau d’Augustus Egg, dont le nom est suivi de « (1816, Londres – 1863, Alger) ». Pour elle, c’est un voyage en train Londres-Alger, et cela entre le XVIIe et le XVIIIe ! Alors au cours de l’entretien, je redescends patiemment : « actuellement, on est en quel siècle ? » XXIe. « Oui, et il y a un siècle en 1923 ? » XXe. « Et un siècle avant, en 1823 ? » « Ah ! Oui, alors ça va pas ». Un autre, incapable d’articuler 3 mots en français correct, tombe sur un sujet tout fait (car les organisateurs ont bien sûr réussi à faire préparer un de mes sujets au seul candidat qui avait un des examinateurs comme prof, moi, malgré mon avertissement, donc on a dû échanger). Le sujet, c’est la lutte des écolos suédois contre les méchants avions pollueurs. Il y a un article et une image qui représente une silhouette d’avion à côté de « CO2 » en fumée blanche dans le ciel. Il y voit d’abord « une photo ». Puis une image de blnadnpdai. Je lui fais répéter 3 fois avant d’identifier le mot « propagande ». Je réussis à lui faire cracher que tout ça n’est, en effet, que propagande, et que dans son futur métier de vente de produits industriels, il ne ferait pas venir ses produits de Chine ou du Canada en Blablacar ou en vélo. Je fais ce que je peux pour contrer la propagande officielle. Au retour, j’ai fait la leçon à un collègue de mon âge, qui travaille en lycée catho. Il me demande « Mais où as-tu su tout ça ? » En devenant complotiste, pardi ! Ai-je éveillé un collègue ? J’aurai au moins tenté !
J’ai aussi participé à une réunion de jury de BTS en visio. J’ai mis vingt minutes à me connecter, en utilisant mes deux ordis. Il y a eu une interruption et un cafouillage d’une heure. Je regardais de temps en temps pour voir si ça reprenait. À un moment j’ai mis une vidéo complotiste, juste pour voir si ça passait, et on m’a signalé que je n’avais pas coupé le micro ! J’avais coupé l’image seulement ! Heureusement ça n’a pas duré longtemps. Le résultat est que dans le peu de temps dont nous disposions encore après la panne, l’examen des dossiers a été bâclé. Une inspectrice a avoué à une collègue que les notes de sa matière avaient été globalement rehaussées de 1,5 pt. J’ai compris pourquoi la moyenne des notes de mes étudiants en Tourisme est si anormalement élevée !
2e et dernière session de rattrapage le 4 juillet, pour les BTS des métiers du bâtiment (Bâtiment, Géomètre-topographe, etc.) Nous avons été 5 à être convoqués pour 16 étudiants, dont certains n’ont pas choisi cette matière (ils doivent choisir 2 matières sur 4 proposées). J’en ai fait passer 3, avec mes sujets adaptés à leur métier. Un candidat semble handicapé, bouche tordue, élocution difficile. Il me sort un gloubi-boulga à propos de l’extrait d’Alexandra-David Néel que j’ai pris dans L’Inde où j’ai vécu. Comme elle utilise le mot « préhistoire » pour une hyperbole, il croit qu’elle parle des voyages dans la préhistoire. Je mets 3 minutes à lui faire trouver l’âge qu’elle avait à sa mort (101 ans) à partir de ses dates de naissance et de mort. J’opère une maïeutique serrée, et je manque pleurer quand je l’accouche d’une longue phrase complète et sensée à ma question « Qu’aurait pensé Alexandra-David Néel de tout ce qui s’est passé lors de cette pandémie ? » Le gars répond à peu près : « Elle aurait pensé que c’est pas normal qu’on ait pu nous empêcher de voyager, etc. » Je parle du vaxin. Il a fait trois doses. Son père a eu le covid malgré l’injection. Il pense quand même que ça a permis de surmonter l’épidémie…
J’ai terminé en beauté cette année scolaire avec un jeune homme pourvu d’une tête bien faite et bien pleine. Il a choisi (les étudiants ont le choix non seulement entre 4 matières, mais dans chaque matière entre 2 sujets !) le thème « Dans ma maison », avec un sujet difficile extrait de mon sujet d’examen blanc. Il présente un exposé parfait, forme & fond, compréhension & articulation entre le texte de Gibran & la peinture de Bosch, à un détail près qu’il n’a aucun souvenir du cours, à cause de son prof qui comme font beaucoup de collègues, a traité le sujet 1 en première année et le sujet 2 en 2e année. Ça fait plaisir au prof, il approfondit un sujet, mais d’une, ce n’est pas ce qui est prévu dans les programmes, de deux, ça lasse les étudiants, de trois, ils ont tout oublié le jour de l’examen. Il est de plus impossible d’organiser un examen blanc avec un collègue qui agit ainsi, et en cas de redoublement, l’étudiant est perdu. Mais beaucoup de collègues sont des gougnaffiers qui empilent les heures sup et sabotent le boulot, tout en léchant les pompes des proviseurs & inspecteurs. Bref, j’ai consacré l’entretien à parler (car c’était l’idée de son sujet) de sa conception du métier du bâtiment qu’il apprend. Il est conscient du délire imposé par les normes, et son rêve est de construire sa maison dans sa région d’origine, où il s’apprête à partir en vacances. Je lui promets qu’avec la note que je vais lui mettre, il a son BTS, et je lui dis « Restez-y, fuyez la folie de Paris » ! Il a un tatouage sur le bras qui cadre tout à fait avec ce sujet. J’ai vécu un vrai moment de grâce. Je serais Chibritte, le type serait président de république dans 20 ans ! Ah non, pour iel, à 20 ans il est trop bien trop vieux ! « Les mineurs c’est son combat » !
Je profite de cet article pour donner une bonne nouvelle. Le « pacte » proposé par le ministre wokiste de l’Éducation nationale semble faire un flop. Les chefs d’établissements ont fait remonter qu’il n’y aurait aucun « volontariat » ou très peu. En effet, la seule façon d’envoyer paître ce gouvernement est de leur répondre « non » chaque fois qu’ils nous demandent de leur dire « oui ». Espérons seulement que nos chers collègues, au-delà de cette petite réaction, vont enfin prendre conscience de ce à quoi on les fait collaborer. Dans mon lycée, une motion de refus de ce « pacte » (rien que le nom est insupportable) a été signée par 75 % des collègues. L’idée en gros était de signer un engagement diabolique (dont le nom) pour accepter n’importe quelle mission, de prof principal à remplacer un collègue absent au pied levé (donc impossible de se prévoir une activité quelconque sur votre jour libre). Ces branquignols vont se retrouver sans professeurs principaux… Leur truc est tellement nul que les décrets ne sont même pas parus alors que quelques lèche-culs ont déjà signé de leur sang !
Source : altersexualite.com 2023
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