Politis, la gauche technologiste et la chasse aux hérétiques (par Nicolas Casaux)

Politis, la gauche technologiste et la chasse aux hérétiques (par Nicolas Casaux)

Dans le der­nier numé­ro de l’hebdomadaire Poli­tis, une jour­na­liste (sic), Daph­né Des­champs, se per­met de me clas­ser — et aus­si de clas­ser l’organisation Deep Green Resis­tance (DGR), dont je fais par­tie, ain­si que Der­rick Jen­sen, le col­lec­tif Flo­rai­sons et les cama­rades de Pièces et Main d’Œuvre (PMO) — dans la caté­go­rie « éco­lo­gie d’extrême droite et réac­tion­naire » ou « éco­lo­gie fas­ci­sée » (« écofascisme »).

Le motif ? Rien n’est réel­le­ment expli­qué. La jour­na­liste nous asso­cie sans ver­gogne à des groupes ayant pour objec­tif la « pré­ser­va­tion de la “race blanche” », notam­ment (appa­rem­ment) par le biais de la pré­ser­va­tion de « rôles gen­rés stricts ». Par ailleurs, notre cri­tique de la tech­no­lo­gie déri­ve­rait (appa­rem­ment) « dans l’homophobie et la trans­pho­bie ». Notre oppo­si­tion à la PMA, à la GPA et notre cri­tique de la tech­no­lo­gie en géné­ral consti­tue­raient même « une défense de la “natu­ra­li­té” » (aucune expli­ca­tion sup­plé­men­taire n’est four­nie sur ce que désigne cette « natu­ra­li­té » ; un mot que nous n’avons pos­si­ble­ment jamais employé !). Et voilà.

En quoi et où défen­dons-nous des « rôles gen­rés stricts » ? La « pré­ser­va­tion de la race blanche » ? La « natu­ra­li­té » ? Mys­tère. À l’appui de ces accu­sa­tions — très graves — Daph­né Des­champs ne cite aucun de nos pro­pos, ne men­tionne pas un article, pas un ouvrage, pas un texte, pas une phrase. Rien.

Il y a une rai­son très simple à cela. Et c’est que nous n’avons jamais défen­du et ne défen­dons nulle part la « pré­ser­va­tion de la race blanche ». Au contraire, nous dénon­çons le supré­ma­cisme blanc comme nous dénon­çons toutes les formes de supré­ma­cisme (comme le supré­ma­cisme mas­cu­lin et le supré­ma­cisme humain). De même, nous n’avons jamais défen­du et ne défen­dons nulle part les « rôles gen­rés stricts ». Au contraire, nous défen­dons un fémi­nisme abo­li­tion­niste du genre. Quant à notre cri­tique de la tech­no­lo­gie, elle est avant tout poli­tique, fon­dée sur la défense de la liber­té humaine, sur des prin­cipes liber­taires, ain­si que sur la défense de l’écosystème pla­né­taire. Elle ne relève pas d’un atta­che­ment à quelque « natu­ra­li­té » (sauf si on entend par là la pré­ser­va­tion de la nature, du vivant).

Bref, Daph­né Des­champs ment comme une arra­cheuse de dents, nous calom­nie pitoya­ble­ment, sans le moindre scru­pule. On retrouve ici les méthodes et le dis­cours déli­rant du col­lec­tif « C·A·R·T·E, pour Col­lec­tif d’Actions et de Recherche sur la Trans­pho­bie et l’Extrême droite », qui avait pro­duit une car­to­gra­phie tout aus­si absurde et calom­nieuse en février ou mars 2023. Et ce n’est sans doute pas un hasard. La car­to­gra­phie publiée par Poli­tis a appa­rem­ment été réa­li­sée en col­la­bo­ra­tion avec « le col­lec­tif FLED » (« Front de Lutte pour une Éco­lo­gie Déco­lo­niale »), qui, d’après ses tweets et ret­weets, semble proche — au moins idéo­lo­gi­que­ment — du col­lec­tif CARTE.

La « car­to­gra­phie » (sic) réa­li­sée par le « col­lec­tif CARTE ».

*

Para­doxa­le­ment, pour la réa­li­sa­tion de son dos­sier, Daph­né Des­champs inter­viewe les deux plus émi­nents spé­cia­listes de l’« éco­fas­cisme » : les lumi­neux Pierre Made­lin et Antoine Dubiau. Or, le pre­mier affir­mait il y a quelques semaines aux rebelles queer de Lun­di matin, dans un entre­tien par ailleurs truf­fé de men­songes et d’absurdités tout aus­si gra­tuites que celles de Des­champs, « qu’il faut abso­lu­ment pros­crire » l’emploi du terme « éco­fas­ciste » pour nous qua­li­fier (pour qua­li­fier mes posi­tions, celles de PMO, de DGR, de Flo­rai­sons), « au risque de le pri­ver de toute signi­fi­ca­tion et de brouiller dura­ble­ment notre capa­ci­té à appré­hen­der la spé­ci­fi­ci­té du phé­no­mène ». Zut alors. Qui croire ?!

Autre imbé­ci­li­té, Des­champs écrit elle-même que, contrai­re­ment à la col­lap­so­lo­gie, DGR n’a pas de lien avec « les com­mu­nau­tés sur­vi­va­listes » d’extrême droite, mais relie néan­moins DGR et les­dites « com­mu­nau­tés sur­vi­va­listes » dans sa glo­rieuse car­to­gra­phie de « l’écologie d’extrême droite ou réactionnaire ».

On pour­rait conti­nuer long­temps à lis­ter les men­songes et autres absur­di­tés nous concer­nant dans le tor­chon de Deschamps/Poli­tis. En fin de compte, ce qui est ter­ri­ble­ment dom­mage, c’est qu’analyser la récu­pé­ra­tion de l’écologie par des idéo­lo­gies auto­ri­taires, par l’extrême droite, par diverses sortes de réac­tion­naires, est effec­ti­ve­ment un tra­vail impor­tant. Mais avec ce lamen­table dos­sier, Poli­tis n’y contri­bue pas du tout. Au contraire, il pro­page un confu­sion­nisme pathé­tique. On note d’ailleurs que le sur­vi­va­liste Pie­ro San Gior­gio est oublié de la car­to­gra­phie de l’écologie d’extrême droite de Poli­tis, alors que son concept de B.A.D. (Base d’au­to­no­mie durable) a été inven­té par Serge Ayoub, un mili­tant d’extrême droite proche des indi­vi­dus qui ont tué Clé­ment Méric. Enfin bref, un tra­vail calamiteux.

Et outre la récu­pé­ra­tion de l’écologie par des idéo­lo­gies auto­ri­taires, réac­tion­naires et diver­se­ment nui­sibles de droite ou d’extrême droite, il fau­drait étu­dier la récu­pé­ra­tion de l’écologie par des idéo­lo­gies auto­ri­taires, réac­tion­naires et diver­se­ment nui­sibles de gauche ou d’extrême gauche (Cf. Andreas Malm et son « éco-léni­nisme », ou sim­ple­ment l’écologie de la gauche tech­no­lo­giste, technocratique).

Il y a deux rai­sons prin­ci­pales pour les­quelles la gauche Poli­tis, la gauche TQIA+, la gauche queer, tech­no­lo­giste, tente actuel­le­ment de nous dia­bo­li­ser, de nous situer par­mi un tas d’affreux d’extrême droite (quitte à employer les méthodes de la Prav­da) :

1. Nous cri­ti­quons l’industrie et la tech­no­lo­gie (pas « la tech­nique », pas n’importe quel outil, par « tech­no­lo­gie », il faut entendre, pour faire simple, l’ensemble des tech­no­lo­gies modernes, notam­ment la plu­part de celles qui sont nées avec la révo­lu­tion indus­trielle, les tech­niques déve­lop­pées par et requé­rant des orga­ni­sa­tions hié­rar­chiques, auto­ri­taires). Or, cri­ti­quer la tech­no­lo­gie et l’industrie, sou­te­nir qu’il pour­rait y avoir quoi que ce soit d’intrinsèquement pro­blé­ma­tique dans l’industrie, dans la tech­no­lo­gie, à gauche, c’est une héré­sie. Et plu­tôt que d’essayer de débattre sérieu­se­ment des argu­ments que nous avan­çons, la gauche tech­no­lo­giste pré­fère nous calom­nier, nous asso­cier gra­tui­te­ment (sans aucun élé­ment de preuve) à divers réac­tion­naires dont nous ne par­ta­geons aucune des idées. Le comble, c’est d’ailleurs que l’extrême droite est aus­si tech­no­phile que l’extrême gauche et la gauche de Poli­tis (ou de LFI, d’EELV et de la NUPES). Ni Marine Le Pen, ni Éric Zem­mour, ni Julien Roche­dy ne sou­haitent en finir avec l’industrialisme, ne sou­haitent dés­in­dus­tria­li­ser et détech­no­lo­gi­ser le monde. À cet égard, l’extrême gauche et l’extrême droite, la gauche et la droite en géné­ral, se rejoignent lar­ge­ment. Poli­tis rejoint Éric Zem­mour et Marine Le Pen. Tous sou­haitent conser­ver l’es­sen­tiel de la civi­li­sa­tion techno-industrielle.

(Si le RN verse dans une sorte de « green­wa­shing natio­na­liste », comme l’affirme Pierre Made­lin dans l’entretien qu’il accorde à Poli­tis, Poli­tis et le reste de la gauche versent, au même titre que l’extrême droite, dans le green­wa­shing géné­ral de la civi­li­sa­tion indus­trielle en pro­mou­vant les inves­tis­se­ments dans le déve­lop­pe­ment des indus­tries de pro­duc­tion d’énergies dites « renou­ve­lables », « vertes », « décar­bo­nées », « propres », etc., en pro­mou­vant l’impossible ver­dis­se­ment du capi­ta­lisme industriel.)

2. Nous cri­ti­quons l’idéologie tran­si­den­ti­taire, le sys­tème de croyances « trans ». Ce qui vaut une accu­sa­tion immé­diate et machi­nale de « trans­pho­bie ». Et c’est tout. Là encore, aucun de nos argu­ments n’est jamais exa­mi­né, dis­cu­té (sachant que les argu­ments que nous avan­çons à l’encontre de l’idéologie trans s’opposent assez fon­da­men­ta­le­ment à ceux que for­mule l’extrême droite). Tout désac­cord avec les idées trans, qui font désor­mais par­tie de l’orthodoxie du gros de la gauche, est héré­sie. « Pas de débat ». Tel est le mot d’ordre des fous furieux qui sou­tiennent que l’on peut « naitre dans le mau­vais corps » ; qu’être une fille, une femme, un gar­çon ou un homme n’est qu’un pur sen­ti­ment, lié aux sté­réo­types sexistes que la socié­té patriar­cale assigne aux filles, aux femmes, aux gar­çons et aux hommes : pour la gauche de Poli­tis, un homme qui féti­chise les sté­réo­types sexistes qui consti­tuent la fémi­ni­té et qui se dit femme est une femme, et tout objec­tion est fasciste/« trans­phobe ». Concer­nant ce der­nier point, si vous vou­lez com­prendre un peu mieux de quoi il retourne, je vous conseille de com­man­der le livre Né(e)s dans la mau­vaise socié­té que nous publions ce mois-ci :

Né(e)s dans la mau­vaise socié­té — Notes pour une cri­tique fémi­niste et socia­liste du phé­no­mène trans

Nico­las Casaux

P.-S. : His­toire — il y a 10 ans, déjà, les Gre­no­blois de PMO publiaient un texte à charge contre la tech­no­phi­lie de Poli­tis, et plus pré­ci­sé­ment contre son apo­lo­gie du trans­hu­ma­nisme, qu’ils intro­dui­saient comme suit :

« Nous avions appris à l’école que depuis la Révo­lu­tion de 1789, il y avait en France une droite et une gauche.

La droite ras­sem­blait le par­ti de l’Ordre, le par­ti de la Tra­di­tion, des conser­va­teurs, voire des réac­tion­naires. En un mot, le par­ti de l’oppression.

La gauche, elle, ras­sem­blait le par­ti du Mou­ve­ment, celui du Pro­grès, des réfor­mistes, des révo­lu­tion­naires, enfin, le par­ti de l’émancipation.

Dans les faits, bien sûr, il y avait une droite révo­lu­tion­naire (comme il y a des pois­sons volants) et une gauche libé­rale qui enra­geait les mili­tants : “Ils font une poli­tique de droite”, “ils sont pire que la droite”, bref, une “Deuxième droite” jus­te­ment et féro­ce­ment empa­lée dans le livre épo­nyme de Jean-Pierre Gar­nier et Louis Jano­ver (réédi­tion Agone 2013).

Cepen­dant, on ne peut sem­pi­ter­nel­le­ment gla­pir que la gauche ne vaut pas mieux que la droite, sans conclure à la longue que la droite ne vaut pas moins que la gauche. A la fin, une ques­tion nous tra­casse : la droite ne serait-elle pas une deuxième gauche (pata­pouf et ran­tan­plan) ? Une deuxième gauche qui fini­rait tou­jours par se ral­lier à la pre­mière, notam­ment dans le domaine socié­tal, et dans celui de “l’innovation”, avec un lustre ou deux de retard ?

Inno­va­tion et accé­lé­ra­tion tech­no­lo­gique aidant, le par­ti du mou­ve­ment a rejoint celui de l’oppression. “La bour­geoi­sie ne peut exis­ter sans révo­lu­tion­ner tou­jours plus avant les ins­tru­ments de pro­duc­tion, donc les rap­ports de pro­duc­tion, donc l’ensemble des rap­ports sociaux. La conser­va­tion sans chan­ge­ment de l’ancien mode de pro­duc­tion était au contraire la pre­mière condi­tion d’existence de toutes les classes indus­trielles du pas­sé. Le bou­le­ver­se­ment conti­nuel de la pro­duc­tion, l’ébranlement inin­ter­rom­pu de toutes les caté­go­ries sociales, l’insécurité et le mou­ve­ment éter­nels, dis­tinguent l’époque bour­geoise de toutes celles qui l’ont pré­cé­dée.” (Le Mani­feste du par­ti com­mu­niste, 1848).

Témoin de cette com­mu­nion de la gauche et de la droite dans la fuite en avant tech­no­lo­gique, le dos­sier esti­val de l’hebdomadaire de gauche Poli­tis consa­cré au trans­hu­ma­nisme (c’est-à-dire à l’anthropophobie), qui célèbre l’inévitable. Titre de ce dos­sier : « L’homme aug­men­té, c’est déjà demain ».

Pour une lec­ture cri­tique de ce numé­ro col­lec­tor, voi­ci “Poli­tis et le trans­hu­ma­nisme : une autre réi­fi­ca­tion est pos­sible” (à télé­char­ger ci-des­sous). » [à lire ici : https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Politis_et_anthropophobie‑2.pdf]

La même année, un des fon­da­teurs de Poli­tis, le jour­na­liste Fabrice Nico­li­no, atta­quait éga­le­ment la posi­tion tech­no­phile et trans­hu­ma­niste de son ancien jour­nal dans un texte inti­tu­lé « Le trans­hu­ma­nisme de Poli­tis (pour­quoi je ne suis pas de gauche) ». Extrait :

« Où veux-je en venir ? Mais voyons, n’est-ce pas évident ? J’ai constam­ment défen­du, au long de ma vie, des valeurs qui m’accompagneront au tom­beau. Et ce sont, je le crois, des valeurs uni­ver­selles, qui m’auront aidé à vivre digne­ment. M’auraient-elles conduit à mou­rir ? En tout cas, je suis vivant. Et bien plus, je le crains pour eux, que tant de pan­tins et de poli­chi­nelles qui se réclament de la gauche chaque fois qu’ils ouvrent la bouche. Non, déci­dé­ment non, je ne suis pas de gauche. J’appartiens à une vaste Inter­na­tio­nale confuse, qui trou­ve­ra ou non sa voie. Qui se cherche en tout cas, qui se recon­naît par­fois en ce qu’elle remet en cause la tota­li­té des formes poli­tiques nées de l’industrialisation du monde. La droite, cela va sans dire. Mais la gauche tout autant, qui fait sem­blant d’aller en direc­tion de l’écologie, comme M. Mélen­chon chez nous, alors qu’elle ne fait que pas­ser une couche de pein­ture verte sur les vieilles harangues. N’est-il pas évident que les mélen­cho­nistes – et nul doute que Poli­tis est mélen­cho­niste – font du green­wa­shing, de même que la Shell ou EDF ?

Je résume, et que per­sonne ne rie, car je résume vrai­ment. La gauche est une vieille chose, asso­ciée étroi­te­ment au pro­ces­sus de la des­truc­tion du monde. Une autre culture émerge des décombres, qui suit un che­min dif­fi­cile, hési­tant, fata­le­ment long. La pre­mière est morte. La seconde reste fra­gile, mais elle déborde d’énergie, et comme elle est le seul ave­nir conce­vable, pour le moment du moins, il faut lui sou­hai­ter de gran­dir au point de domi­ner cultu­rel­le­ment le monde. Car c’est de la culture pro­fonde des humains que sur­gi­ront d’éventuelles solu­tions. J’ai choi­si depuis long­temps, et ma rup­ture avec Poli­tis, si ancienne déjà, ne sau­rait être plus totale. »

P.-S. #2 : Il est auda­cieux de la part de Poli­tis de don­ner des leçons de bien­séance alors que son ex-rédac­teur en chef est mêlé à une affaire d’escroquerie de dizaines de sans-papiers, et qu’une de ses jour­na­listes, Lau­rence de Cock, est actuel­le­ment dans la tour­mente pour avoir pla­gié un jour­na­liste mar­ti­ni­quais.

P.-S. #3 : Ce 11 juin 2023, Pierre Made­lin, l’auteur de La Ten­ta­tion éco­fas­ciste (éco­so­cié­té, 2023), que Daph­né Des­champs a inter­viewé pour réa­li­ser le dos­sier sur « l’écologie fas­ci­sée » paru dans Poli­tis, a publié ce texte sur Face­book pour se déso­li­da­ri­ser de la car­to­gra­phie mer­dique qui y figure (la car­to­gra­phie dis­cu­tée ci-dessus).

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À propos de l'auteur Le Partage

« Plus on partage, plus on possède. Voilà le miracle. »En quelques années, à peine, notre collec­tif a traduit et publié des centaines de textes trai­tant des prin­ci­pales problé­ma­tiques de notre temps — et donc d’éco­lo­gie, de poli­tique au sens large, d’eth­no­lo­gie, ou encore d’an­thro­po­lo­gie.contact@­par­tage-le.com

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