Le gouvernement espagnol, sous la direction du Premier ministre Pedro Sanchez, s’est montré disposé à engager un dialogue avec la Catalogne pour trouver une solution politique à la question, mais aucune avancée n’a été enregistrée dans la recherche d’une solution. La question de l’indépendance de la Catalogne reste un enjeu politique et social majeur en Espagne, avec des débats, des manifestations et des négociations entre le gouvernement espagnol et le gouvernement régional catalan.
Mieux connaître le mouvement indépendantiste catalan
Le mouvement indépendantiste catalan est un mouvement politique qui prône la sécession de la Catalogne, une région du nord-est de l’Espagne, du reste du pays et la création d’un État catalan indépendant. Le mouvement trouve ses racines au XIXe siècle, lorsque la Catalogne a commencé à développer sa propre identité culturelle et ses aspirations politiques.
Ces dernières années, le mouvement d’indépendance a pris de l’ampleur, alimenté par un sentiment d’identité culturelle et économique et par des griefs à l’encontre du gouvernement central de Madrid. Le mouvement a été mené par diverses organisations politiques et civiques, dont l’Assemblée nationale catalane (ANC) et le parti politique Gauche républicaine catalane (ERC).
Le référendum non officiel sur l’indépendance de la Catalogne
L’un des événements clés du mouvement a été le référendum non officiel sur l’indépendance de la Catalogne qui s’est tenu en octobre 2017 et qui a été déclaré illégal par le gouvernement espagnol. La majorité des participants au référendum ont voté en faveur de l’indépendance, mais le taux de participation a été faible en raison du boycott des opposants au référendum.
Le gouvernement espagnol a réagi au référendum en suspendant le gouvernement régional catalan, en arrêtant les dirigeants séparatistes et en organisant de nouvelles élections régionales. Les dirigeants du mouvement indépendantiste ont été accusés de rébellion, de sédition et de détournement de fonds publics, et plusieurs d’entre eux ont été condamnés à de longues peines de prison. La question reste controversée et divise la politique espagnole, avec des appels constants au dialogue et à la négociation pour trouver une solution pacifique.
Moult manifestations et protestations en Catalogne
La situation du mouvement indépendantiste catalan est complexe et continue. Le mouvement pour l’indépendance de la Catalogne a une longue histoire, qui remonte au XIXe siècle, et constitue un sujet de controverse dans la politique espagnole depuis des décennies. Ces dernières années, le mouvement a pris de l’ampleur, aboutissant à un référendum sur l’indépendance en octobre 2017, qui a été déclaré illégal par le gouvernement espagnol.
La majorité des Catalans a voté en faveur de l’indépendance, mais le gouvernement espagnol l’a déclaré invalide et a pris plusieurs mesures pour empêcher la Catalogne de faire sécession, notamment en invoquant l’article 155 de la Constitution espagnole pour dissoudre le gouvernement catalan et imposer un pouvoir direct de Madrid. Il s’en est suivi une période de troubles politiques et de tensions entre la Catalogne et le gouvernement espagnol.
Depuis le référendum, des protestations et des manifestations ont lieu en permanence en Catalogne et à Barcelone à la fois pour et contre l’indépendance. En 2019, plusieurs procès très médiatisés de dirigeants séparatistes catalans ont eu lieu et certains d’entre eux ont été condamnés à des peines d’emprisonnement. Ces condamnations ont été controversées et ont déclenché de nouvelles protestations et de nouveaux troubles dans la région.
De nouvelles négociations entamées
Lors des dernières élections régionales de février 2021, les partis indépendantistes ont remporté une courte majorité au parlement catalan, bien qu’ils n’aient pas obtenu la majorité absolue. Cela a conduit à des négociations en cours entre les partis indépendantistes pour former un gouvernement et éventuellement pousser à un nouveau référendum sur l’indépendance.
En mars 2021, un nouveau gouvernement catalan a été formé, dirigé par Pere Aragonès du parti Gauche républicaine de Catalogne (ERC). Le gouvernement comprend des membres de plusieurs partis indépendantistes, ainsi que des experts indépendants. Le nouveau gouvernement a promis d’encourager la tenue d’un nouveau référendum sur l’indépendance de la Catalogne, bien que cette question reste controversée et litigieuse pour le gouvernement espagnol. La constitution espagnole n’autorise pas les régions à déclarer unilatéralement leur indépendance, et le gouvernement espagnol a toujours soutenu que la question de l’indépendance de la Catalogne relevait de la souveraineté nationale.
La question de l’indépendance de la Catalogne a également été compliquée par la pandémie de COVID-19, qui a eu des répercussions économiques et sociales importantes sur la région. Le gouvernement catalan a demandé plus d’autonomie et de contrôle sur les mesures de santé publique, tandis que le gouvernement espagnol a insisté sur la nécessité d’une réponse nationale coordonnée.
Un rassemblement national sous le signe de la déception
En 2022, le mouvement indépendantiste catalan a organisé son traditionnel rassemblement annuel. La Diada a ainsi rassemblé des milliers de protestataires. Le mécontentement et la déception se lisaient sur les pancartes. Trahison du parti, démission du Gouvernement : les personnes brandissaient à la fois les affiches et les drapeaux Estelada, connus comme étant l’étendard de la revendication d’indépendance catalane.
La déception est surtout marquée par le manque d’engagement des partis catalans nommés au gouvernement. Pour l’Assemblée nationale catalane (ANC), leur prise de pouvoir n’a pas contribué à relancer le mouvement qui fut grandement affaibli par la déclaration d’indépendance ratée de 2017. Le parti catalan subit une division en interne, les désaccords se multiplient et les visions ne sont plus les mêmes. Quid de l’objectif de parvenir à l’indépendance ? Il est encore bel et bien là, mais apparemment, les moyens d’y arriver ne sont plus les mêmes pour tout un chacun.
Des opinions divisées, créant la division
La Gauche républicaine de Catalogne (ERC) est mise en cause et tout particulièrement, le chef de l’exécutif régional, Pere Aragonès. Selon les manifestants, le gouvernement catalan, qui représente leur parti, n’œuvre pas pour l’indépendance. De son côté, Pere Aragonès a préféré se murer dans le silence. Il ne s’est pas rendu à la manifestation et rappelons que l’année d’avant, il avait été accueilli avec des sifflements. À part le chef de l’exécutif régional, Pere Aragonès, les ministres du gouvernement catalan membres de l’ERC ont aussi déserté les rangs. Les membres du parti indépendantiste de la coalition régionale, Ensemble pour la Catalogne, étaient par contre venus en grand nombre.
Plus de six ans après les événements de 2017 pendant lesquels le gouvernement catalan avait clamé une indépendance, mais qui fut de courte de durée par Madrid, la situation est désormais différente. Rappelons qu’à l’époque, les principaux leaders du mouvement avaient pris la fuite par la suite tandis que d’autres ont fini en prison. L’ERC continue de prône le dialogue avec le gouvernement espagnol et entend d’ailleurs soutenir son idée auprès du parlement de Madrid. Ce, malgré les rumeurs d’espionnage opérées par les services de renseignement espagnols à l’encontre des élus du parti indépendant.
Quoi qu’il en soit, la situation est compliquée par le fait que la constitution espagnole n’autorise pas les régions à déclarer unilatéralement leur indépendance. De plus, le gouvernement espagnol a toujours soutenu que la question de l’indépendance de la Catalogne relevait de la souveraineté nationale. Ce qui est sûr, c’est que la situation n’est toujours pas résolue, les tensions politiques et l’incertitude persistent dans la région.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec